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EAN : 9782081392434
256 pages
Editions Arthaud (08/05/2019)
4.67/5   9 notes
Résumé :
« J’ai vécu une longue vie. Elle m’a donné joies et tristesses. Elle m’a aussi beaucoup appris. Pour moi, l’heure est venue de vous transmettre mon savoir. » Raoni a confié ses mémoires à Jean-Pierre Dutilleux en 2009 et en 2017. Depuis leur première rencontre en 1973, il n’est plus le même homme. Il a découvert le monde qui l’entoure au Brésil et au-delà des mers. Ce recueil inédit éclaire les pistes et fondations du monde des premiers habitants de la forêt amazoni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Son combat est admirable mais il est bien plus que cela, il est indispensable, vital non seulement pour son peuple mais pour toute la planète. Raoni clame depuis des années son SOS pour l'Amazonie et le désastre continue… le peu qu'on lui accorde n'est pas respecté et l'on déforeste toujours autant, on prospecte dans cette immense forêt, poumon de la Terre qui se réduit de plus en plus.
C'est un écrivain et cinéaste belge, Jean-Pierre Dutilleux qui a pris le combat de Raoni à coeur et a tenté de lui donner le maximum de moyens afin qu'il alerte dirigeants et populations du monde entier. Ce livre, Raoni Mon dernier voyage, sonne presque comme un chant du cygne, une dernière tentative pour une prise de conscience indispensable mais nous savons que le Brésil s'est doté d'un dirigeant qui méprise tout cela et, comme son compère du nord, privilégie profit et rentabilité à court terme.
L'auteur que Raoni appelle Kritako, s'est rendu une dernière fois, en 2017, auprès de Raoni, retrouvant un homme qu'il a découvert en 1973, un homme qui, entre temps, a parcouru le monde, principalement en 1989. Il lui a demandé de raconter tout cela et nous le fait partager, un récit passionnant, édifiant, optimiste parfois mais surtout alarmant.
Là-bas, dans la réserve du Xingu, au coeur de la forêt amazonienne, près du centre géographique du Brésil, vivent les Indiens Kayapos dont Raoni est le dernier chef à porter le labret, ce plateau de balsa incrusté dans sa lèvre inférieure, signe ancestral de pouvoir. Il se désespère de voir les jeunes délaisser les traditions pour adopter des habitudes urbaines et oublier ce qui fut l'essence même des peuples d'Amazonie : une vie en symbiose totale avec la nature.
Raoni Mon dernier voyage est un livre à lire et à faire connaître tant le témoignage de cet homme est important pour que nous n'ayons pas à regretter de n'avoir pas écouté sa sagesse et son expérience.
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Dans Raoni, Mon dernier voyage, Raoni, un des chefs les plus connus d'Amazonie, confie ses mémoires à Jean-Pierre Dutilleux, cinéaste et auteur de nombreux ouvrages, articles et reportages à propos du monde premier. Il a également réalisé le film « Raoni » sélectionné au Festival de Cannes (1977) et nominé aux Oscars (1979). Ce long métrage a lancé la renommée mondiale du chef Kayapo Raoni qu'il avait rencontré en 1973 pour la première fois.
Dans ce récit recueilli par Jean-Pierre Dutilleux, Raoni décrit son expérience vécue à partir des années 1960 et sa rencontre avec les Kuben (l'univers étranger à celui des Indiens). Il va alors prendre conscience qu'il doit tout faire pour sauver son peuple et la forêt, trésors qu'il faut protéger.
En 1989, Jean-Pierre Dutilleux, alias Kritako, inusable soutien, lui présente Sting qui pourra peut-être aider les Indiens à protéger leurs terres. Avec Sting, Kritako crée une fondation pour la défense des Indiens. En effet, le chanteur s'engage à faire connaître leur cause, organisant un concert avec ses amis rock stars : Bruce Springsteen et Peter Gabriel, à São Paulo. Raoni comprend que pour gagner ce combat, il est nécessaire de répandre le message, non seulement au Brésil mais dans le monde entier.
Ils vont donc participer à une tournée des pays occidentaux afin de sensibiliser le monde à la cause des Indiens d'Amazonie et aux dangers de la déforestation. Lors de cette tournée, ils rencontreront les plus grands, qu'ils soient rois, pape ou présidents. C'est ainsi que François Mitterrand, Jacques Chirac, le prince Charles, Juan Carlos d'Espagne et le pape leur ont ouvert les portes de leur palais.
Les Norvégiens, quant à eux, ayant beaucoup de forêts, comprennent mieux l'importance de protéger celles d'Amazonie. Ils y créent une nouvelle fondation. Raoni apprend en plus que tout au nord de la Norvège, il y a aussi des Indiens, les Lapons ou plus exactement les Samis.
En 1993, sera créée la plus grand réserve indienne du Brésil, la réserve du rio Xingu. Une carte situant cette réserve, imprimée en début d'ouvrage, est très utile.
Tout semblerait avoir été fait pour alerter le monde sur l'importance de la biodiversité et des Indiens dans leur rôle de gardiens de la forêt primaire, mais la vigilance est de mise car les frontières de la grande réserve sont sans cesse menacées par des entreprises forestières, minières et agricoles, « des chasseurs, pêcheurs, bûcherons, fermiers continuent de violer notre forêt au mépris de la loi. Nous n'avons pas les moyens de surveiller cet immense territoire. » En fait, « en défendant notre réserve, nous protégeons l'humanité toute entière. Et le poumon du Brésil. »
D'autre part, Raoni insiste sur le fait que l'argent a pollué les esprits et il est inquiet pour l'avenir car les jeunes Indiens n'ont souvent qu'une idée : ressembler aux Blancs !
Pour terminer, je dirais que le bandeau du livre offre un résumé très explicite : SOS pour l'Amazonie. À noter la magnifique photo de couverture très colorée avec Raoni et son célèbre plateau labial. Les photos commentées incluses sont également très belles et très intéressantes.
Raoni, un personnage qui aura et qui a déjà sa place dans l'Histoire et dont Masse Critique de Babelio et les éditions Arthaud que je remercie, m'ont permis de bien connaître la vie et le combat.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Lèvres à plateau de balsa, coiffe à plumes multicolores
et bâton sacré à la main, Raoni en jette !
Mais s'il se met au devant des projecteurs
et de la scène internationale,
ce n'est pas pour faire sa star
mais pour défendre la cause des indiens d'Amazonie
menacés par les hommes blancs avides
qui veulent piller leur terre, détruire leur civilisation.
Depuis plus de 40 ans, grâce à son ami belge Jean Pierre Dutilleux
il arpente les grandes capitales du monde entier
pour faire connaître son peuple
et se pose en défenseur des indiens.
Sting ou d'autres musiciens lui prêtent la main
pour étendre son aura et l'aider à préserver
les forêts amazoniennes.
Mon dernier voyage retrace les 80 années de Raoni
de sa naissance, en passant par son initiation,
sa vie en forêt parmi les siens
aux réels dangers des envahisseurs qui déforestent,
amènent avec eux des maladies, de l'alcool
contaminent l'eau en mercure (chercheurs d'or).
Une vie de lutte armée de son simple bâton frappeur
et de son plateau (pas en argent) qui attire les regards.
Il rencontre les chefs des grands pays,
discute d'égal à égal.
En France, il tapote le crâne dégarni de François Mitterand
et le recouvre de son couvre chef.
Il est reçu au Vatican par Jean-Paul II, se rend au Japon...
Raoni, ne manque pas d'humour
et n'est pas le dernier à lancer des piques
sur notre mode de vie absurde où l'argent est roi.
Il a le regard de l'anthropologue.
"Nous les indiens, nous vivons dans le plus extrême dépouillement,
mais nous sommes tous égaux".
"Pourquoi le Kuben (blanc) doit-il tout écrire sur des papiers ?
Parce qu'il oublie ses promesses."
Le dernier voyage de Raoni est une leçon de lutte et de sagesse
Espérons que son message soit entendu
et que les siens ne se détournent pas de leur tradition.
Longue vie au Chamane !
Je remercie Babelio, les éditions Arthaud pour le livre du grand Raoni.
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Je remercie babelio et les éditions Arthaud pour livre reçu dans le cadre de masse critique.
Il retrace la vie de Raoni, indien Amazonien et la lutte contre les blancs et la grande machine de destruction de la forêt au profit des intérêts financiers.
On y apprend quelques uns des us et coutumes des indiens, à travers la vie (très) résumée de Raoni, comment il est devenu chef, puis porte parole des indiens dans le monde entier pour tenter de sauver son peuple et sa culture.
On reste beaucoup sur sa faim car tout est très résumé, et du coup, cela fait très "cliché". L'histoire est raconté par la voix de Raoni, mais on sent bien que ce n'est pas lui qui écrit et cela devient gênant.
Le livre reste intéressant pour l'information qu'il delivre sur le combat mené contre la destruction de la forêt amazonnienne, et sa rencontre avec Jean Pierre Dutilleux.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Déjà nos enfants meurent. Ils attrapent toutes les maladies de l'homme blanc. Celui-ci brûle nos forêts et ravage nos espaces sauvages, il faut arrêter de détruire la selva, sinon les vents vont se lever et souffler très fort. Le soleil va devenir trop chaud, il n'y aura plus d'arbres pour donner de l'ombre. Les Blancs vont mourir eux aussi,à leur tour, après les Indiens, mais tous ensemble, nous pouvons nous sauver en nous respectant et en protégeant nos terres.
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Les Kuben sont fous...Ils travaillent toute l'année pour pouvoir vivre trois semaines comme nous vivons tous les jours, à pêcher et chasser, à jouer avec les enfants dans la rivière, à se reposer avec nos femmes dans un hamac aux heures chaudes, à faire la fête, danser et chanter. Les blancs ne savent pas vivre !
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En route vers la maison du Président, nous traversons une belle rivière. Comme je ne connais encore rien à la France, je demande à Kritako :
" ce rio sépare-t-il deux tribus différentes ?
- Non, c'est le rio Seine et il appartient à la tribu des Français. "
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Je n'avais aucune notion de l'argent en entamant mon tour du monde. En regardant les billets, je m'intéresse plus aux dessins gravés qu'au nombre de zéro. Partout où je vais, j'explique aux personnes que je rencontre : " Si vous venez dans mon village, vous n'aurez pas besoin d'argent. Chez nous, cela n'existe pas. vous mangerez du poisson grillé et vous ne paierez pas. Rien. Vous vous baignerez dans la rivière et ce sera gratuit. Chez vous, on paie toujours pour tout et pour rien. À l'hôtel, au restaurant, il faut toujours payer... même aux toilettes ! "
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Mes ancêtres ont découvert les mystères de la forêt. Ils les ont maîtrisés peu à peu. Ils les ont percés au gré de leurs épreuves quotidiennes, au long de leurs errances forcées, au fil d'innombrables générations de sorciers et de pajés (chamans). je sais où trouver la plupart des remèdes et des poisons que nous utilisons. Feuilles, racines et écorces n'ont pas de secrets pour moi. Très peu d'Indiens les connaissent. Dans mon univers, seuls les pajés savent préparer les remèdes et mélanger les bonnes poudres. Ils transmettent oralement, ce savoir qui remonte à la nuit des temps.
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