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Si ce roman s'annonce au début riche et foisonnant, bien écrit, véritable galerie de portraits de la société égyptienne d'après-guerre, j'ai malheureusement trouvé que le rythme s'essoufflait vers le milieu du livre. le choix de la narration (alternance de chapitres centrés sur les divers protagonistes, avec un certain flou dans le temps et surtout l'insertion de passage à la 1ère personne, mais uniquement pour certains personnages), s'il semble séduisant au début, finit par donner de la lourdeur au récit par son côté presque mécanique.
En revanche, j'ai aimé cette découverte culturelle sur l'Egypte, le mode de vie, la cohabitation avec les britanniques, la difficile sortie de la domination anglaise et la condition des travailleurs tout en bas de l'échelle sociale. Très romanesque, ce récit se prêterait bien à une adaptation filmographique. Néanmoins, je reproche à ce roman ses longueurs, son côté "romantique", dans le sens où gentils et méchants sont parfaitement identifiés et où ce qui leur arrive est parfaitement prévisible. Un bon gros roman fleuve au final, alors que je m'attendais à une chronique aiguë d'une époque et d'une société.
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L'Egypte sous le règne de Farouk et de l'occupation britannique. La toute-puissance des anglais qui méprisent souverainement les égyptiens et les nubiens qu'ils emploient. Ceux-ci n'ont aucun droit, sont battus car sinon ils ne font rien de bon. Et la plupart du temps ils acceptent leur condition. Certains se révoltent, souvent au prix de leur vie. Ce livre nous ouvre les yeux sur cette occupation britannique, la vie de misère des égyptiens, certains luttant pour arriver à étudier en plus de leur travail au Club.
Ne sont admis au Club que les anglais. Les égyptiens, illettrés, peu instruits, ne possédant pas ce nouvel objet tant prisé, une automobile, ne pourraient être admis que s'ils sont patronnés par des anglais du Club. C'est le règlement. Autant dire qu'aucun égyptien n'y sera admis.
L'histoire tourne autour d'une famille égyptienne qui était riche mais a été ruinée. le père, la mère, deux fils et une fille. L'un est bon à rien, l'autre veut faire des études universitaires, la fille veut également faire honneur à son père et étudier. On les suit dans leur vie de tous les jours, avec en toile de fond le Club qui les fait vivre, si l'on peut le dire ainsi.
La fin est un peu abrupte. Les personnages sont attachants. C'est un beau livre. A lire.
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Un livre dans la lignée de l'immeuble Yacoubian, même style, même cadre égyptien, et même plaisir de lecture. Une belle galerie de portraits dans cette Egypte qui s'éveille et s'apprête à se libérer de son roi décadent et du joug britannique.
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Dans ce roman Alaa El Aswani nous dépeint le Caire des années 40 sous le règne du roi Farouk et la domination britannique. L'histoire tourne autour du célèbre Automobile Club symbole du faste de la haute société égyptienne de l'époque. Mais les personnages principaux ici sont les employés du club en majorité des paysans venus de Haute Égypte.
Tout les ingrédients étaient réunis pour faire un bon roman mais je sors un peu déçue par cette lecture. Cela m'a rappelé les mélodrames manichéens et simplistes du cinéma égyptien des années 50 avec un amour impossible, un héros parfait et pour le dénouement le triomphe du bien sur le mal.
Alaa El Aswani nous avez habitué à plus de finesse, de nuances et même de l'humour que je ne retrouve pas dans ce roman.
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Alors que le quotidien est morose, qu'aucun répit ne s'offre à l'horizon, plonger dans ce roman coloré, riche et plein d'entrain m'a permis de m'évader le soir, lorsque le sommeil fuyait tellement je suis submergée d'angoisse.
Ce livre est un roman polyphonique où interviennent plusieurs narrateurs, soit à la première personne, soit à la troisième personne. L'histoire prend deux directions, tout en restant imbriquées l'une dans l'autre.
D'abord, il s'agit de celle de la famille d'Abdelaziz Hamam, fraîchement arrivée au Caire. Les quatre enfants auront chacun un parcours différent que nous découvrirons au fur et à mesure des pages : Saïd, l'aîné égoïste et individualiste ; Kamel jeune étudiant plein de patriotisme ; Saliha dévouée, studieuse et naïve ; Mahmoud paresseux mais amoureux des plaisirs en tout genre. Autour d'eux gravitent une multitude de personnages comme Oum Saïd leur mère, Mitsy, Abdoune, Aïcha la voisine, M. Wright, les salariés de l'Automobile club d'Egypte, le prince Chamel, Faouzi etc. Pendant un long moment, ces personnages ont fait partie de mon quotidien, comme de vieilles connaissances, souvent drôles, attachants et tellement vivants.
Puis, il y a la vie dans l'Automobile club d'Egypte, un microcosme où se côtoie les aristocrates anglais qui occupaient l'Egypte à cette époque ; le roi qui y joue toute la nuit accompagnée de sa cour, les serviteurs noirs sous le joug d'El-Kwo, le chambellan du roi, un être tyrannique, odieux et malfaisant.
C'est un livre où on découvre la culture égyptienne, où on respire l'odeur des bons petits plats locaux, où on déambule dans les quartiers du Caire, où on dîne les salons feutrés de l'Automobile club, où on entre dans l'intimité familiale. Mais c'est aussi un roman de société qui dénonce les conditions sociales, le racisme ambiant, les inégalités sociales flagrantes entre les Egyptiens et les Anglais, le rôle subtil des femmes dans les foyers, la crise politique latente qui couve en Egypte accentuée par les frasques du roi, l'occupation anglaise avec son lot de mépris et de condescendance.
Le style d'écriture est agréable, limpide et léger. le roman se lit quasiment d'une traite. Je n'ai pas mis le 5ème coeur car j'ai trouvé la fin totalement bâclée par rapport au contenu. L'auteur finit abruptement cette histoire sans même préparer le terrain. C'est comme s'il n'avait plus d'inspiration et qu'il décidait tout à coup de terminer ce récit avec une pirouette. J'aurai aimé que l'auteur continue cette histoire, qu'il passe même à la seconde génération jusqu'à la révolution égyptienne.
Pour conclure, ne tenez pas compte de cette couverture peu attirante et allez à la découverte de ce beau roman !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Le roman « Automobile Club d'Egypte » d'Alaa El Aswany reprend l'histoire d'Egypte là où nous l'avions quittée avec la Trilogie de Naguib Mahfouz. Nous sommes juste après la seconde guerre mondiale, sous le règne de Farouk qui vient souvent se mêler aux jeux des pachas, aristocrates et diplomates qui fréquentent l'Automobile Club d'Egypte, l'endroit le plus huppé de la capitale. le club est régenté par El Kwo, le chambellan du roi qui fait régner la terreur parmi le personnel du club, où travaille Abdelaziz, descendant d'une famille de Haute-Egypte ruinée venu au Caire pour assurer à ses enfants une bonne éducation. Ses enfants ont des tempéraments divers et suivront des chemins différents, mais se trouveront mêlés de près ou de loin à un complot qui vise à mettre à mal la réputation du roi. Alaa El Aswany qui connut le Club dans sa jeunesse puisque son père en était l'avocat, est un merveilleux conteur qui nous emmène par la porte de service dans cette institution, nous montre une société égyptienne qui est censée vivre sur plusieurs niveaux qui ne font que se frôler, mais dans laquelle poussent déjà les germes de la révolution.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Ce livre nous permet de comprendre la manière de pensée orientale, comment la culture, la croyance, influencent la manière d'être au monde en général, vis à vis des autres et vis à vis de l'autorité. elle nous plonge littéralement au coeur de la societe égyptienne des années 50, dans un roman passionnant et formidablement écrit.
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Sous occupation britannique, l'Égypte de 1948 vit les contradictions d'une cohabitation des moeurs occidentales avec la tradition égyptienne. D'un côté, les Anglais, leur morgue, leur sens du pillage économique orchestré mais aussi leur respect des droits de l'homme et une haute conception de la dignité du citoyen. de l'autre, les potentats locaux, le roi Farouk en tête, obèse et libidineux, son chambellan cupide et cruel El-Kwo, ses affidés intéressés et ambitieux. Coincés entre tout cela, des hommes pauvres, soucieux de nourrir leur famille, étudiants en difficulté financière, serviteurs onctueux ou prêts à se rebiffer, jeunes filles prêtes à être livrées en pâture au jeune roi affamé de sexe.

Nous sommes à l'Automobile Club du Caire, encore existant aujourd'hui, où se côtoient clients affamés de jeu et petit personnel. le directeur, l'Anglais James Wright, doit sans cesse composer entre la tradition locale et ses valeurs britanniques. Dur métier...D'autant que sa fille Mitsy rêve, elle, d'une autre forme de cohabitation anglo-égyptienne, sous le charme du jeune Kamel.

Le rom an fait vivre pour nous une famille de notables déclassée, venue de Haute-Egypte, réduite à un train de vie modeste mais digne. La mère, Oum Saïd, est une noble figure de femme, épouse et mère jusqu'au bout des ongles. Ses fils : Mahmoud, légèrement simple, se fourvoie dans un emploi de gigolo au petit pied, Saïd, l'aîné égoïste et cupide, et Kamel, étudiant, révolutionnaire engagé dans la lutte secrète contre l'occupation anglaise mais aussi contre l'inégalité des droits. Sa fille, Saliha, mariée puis divorcée d'un homme brutal, drogué et impuissant. de belles figures, des portraits nourris et attachants.

La vie du Club est le prétexte pour aborder les relations ancestrales de pouvoir entre notables et exploités, entre femmes et hommes, entre aînés et cadets. Il est tout de même ahurissant que l'humiliation suprême pour punir des rebelles au pouvoir royal soit de les affubler de voiles noirs comme des femmes.. ! Ce serait risible si ce n'était si scandaleux ! Là où la torture a tué, là où l'humiliation sous forme de gifle a fait mourir le mari de Oum Saïd, c'est le travestissement en femme qui semble affecter le plus !

Un livre intéressant comme un document historique, vivant et riche d'une histoire familiale attachante, qui soulève de multiples aspects de l'Égypte du roi Farouk au temps de sa jeunesse. En revanche, le début qui joue sur une apparition quasi fantastique de deux des personnages face à leur auteur, puis la remontée au temps de l'invention du moteur par Benz en Allemagne, viennent là un peu bizarrement, sans suite à la fin du roman, ce qui fait poser la question : pourquoi, exactement, cette entrée en matière ?

Mais dans l'ensemble, un bon roman, agréable à lire et très intéressant pour son approche de l'époque concernée.
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L'auteur a récemment publié ce roman tout à fait remarquable, dont l'intérêt égale celui qu'avait suscité "L'immeuble Yacoubian". Dans les deux cas, l'auteur se concentre sur un microcosme égyptien et, en dépeignant les nombreux protagonistes qui peuplent ces lieux, il esquisse une vaste fresque de la nation toute entière. L'Automobile Club d'Egypte (A. C. E.) a pour président d'honneur le roi lui-même, il est dirigé par J. Wright, un Britannique plein de morgue et il fait travailler des employés de tout rang, y compris de la plus humble origine; un chambellan impitoyable, nommé El Kwo, use et abuse de son pouvoir sur les employés. Avec ce petit monde, Alaa El Aswany déploie une large palette pour évoquer ce pays dans toutes ses composantes. L'action se déroule pendant les dernières années de la monarchie.
D'une manière étrange, ça commence par un prologue où deux des personnages créés par Alaa El Aswany lui apparaissent mystérieusement "en vrai". Ensuite le livre commence un peu poussivement et, au début, le lecteur peut se sentir un peu perdu parmi toutes les personnes qui apparaissent dans le récit et dont il n'a pas encore retenu les noms. Mais, très vite, on entre vraiment dans le roman qui se lit facilement; il a une structure de feuilleton. On suit la destinée d'Abdelaziz Hamam, venu au Caire parce qu'il se retrouvait ruiné, employé au A. C. E. qui, à la suite de diverses péripéties, décède en laissant sa famille dans le besoin. Mais ses enfants jouent un rôle encore plus important, notamment sa fille Saliha, une jeune fille douée qui finit par faire un mauvais mariage, et Kamel, un jeune homme intelligent et fin, qui participe activement à la résistance contre l'occupation britannique de son pays. Mitsy, proche du peuple égyptien (quoique fille de J. Wright), est une belle création de l'auteur. Par ailleurs, les difficultés et les travers de nombreuses autres personnes, jouant un rôle plus secondaire, sont aussi illustrés sans complaisance. Tout en montrant les spécificités de la société égyptienne de l'époque, Alaa El Aswany décrit plus généralement la nature humaine, avec ses grandeurs et ses petitesses.
Le roman est très prenant. Malgré sa longueur, le lecteur ne le lâchera pas car il s'immerge dans le foisonnement orchestré par l'auteur. On pourrait regretter que Kamel et Mitsy apparaissent comme des "héros positifs" trop parfaits; on note aussi l'admiration inconditionnelle du romancier pour le mouvement nationaliste (qui aboutira à la révolution de 1952), mais pourquoi pas ? de mon point de vue, "L'automobile Club d'Egypte" est indiscutablement le nouveau chef d'oeuvre d' Alaa El Aswany.
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Plaisir de retrouver la verve de Alaa El Aswany telle que je l'avais appréciée dans l'Immeuble Yakoubian. C'est truculent, exotique et en même temps si proche, si humain. La morale politique est peut-être plus présente, plus argumentée à partir d'archétypes qui peuvent prendre une valeur un peu théorique, mais la présence des personnages qui les incarnent efface ou dilue à chaque page cette impression. Peut-être aussi un peu d'insistance vers la fin dans les représentations sexuelles, mais ce n'est qu'un sentiment personnel. D'autant que, dans ce que l'on apprend de l'Egypte d'aujourd'hui, cette insistance vaut un manifeste pour la liberté personnelle de jouir et d'écrire.
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