AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 281 notes
5
25 avis
4
24 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
Celui-ci, je l'ai lu un peu par hasard: un présentoir à la bibliothèque, un instant de curiosité, et paf!
Et bien parfois, ce genre de décision se révèle payante. Un roman chorale foisonnant de personnages intéressants, de découvertes étonnantes, assez palpitant, un roman que plonge son lecteur dans l'Egypte d'après guerre, un cadre fort dépaysant, en tout cas pour moi....
Une belle écriture qui donne envie de tourner les pages, des protagonistes qu'on aime détester ou qu'au contraire on supporte de toute notre attention, et en toile de fond, l'occupation par la Grande-Bretagne et les contradictions de celle-ci: officiellement, les Anglais se voient en colonisateurs apportant la civilisation, et en profitent pour piller les ressources, et que dire du Directeur du club, méprisant les habitants de cette pauvre Egypte, mais prêt à pousser sa fille dans le lit du roi contre l'avis même de la jeune femme!
C'est drôle et parfois tragique et intéressant et bien écrit et ça m'a donné envie de découvrir le reste de son oeuvre!
Commenter  J’apprécie          92
Magnifique ouvrage que ce dernier livre d 'Alaa El Aswany écrit dans une langue riche et colorée.Extrêmement vivant par le foisonnement des personnages très attachants( Saliha,Kamel, Mahmoud) des femmes fortes et fières(la mère,Aïcha,Odette) les couleurs de l'Egypte, les descriptions de la ville du Caire. Ce roman est un mélange de fiction et de réalité.
L'auteur allait petit enfant à l'Automobile Club avec son père et se rappelle des histoires racontées par les serviteurs qui avaient côtoyés le roi Farouk.
Le prince révolutionnaire est inspiré d'un vrai prince qui a étudié à la Sorbonne,le prince rouge (communiste). Les questions posées dans le roman sont des questions toujours d'actualité : les Egyptiens veulent-ils la sécurité ou la liberté ?
L'élément humain est le plus important.C'est un hymne à la vie et à l'espoir malgré toutes les souffrances que subissent les personnages.
La philosophie du livre pour l'auteur est que "la violence n'est jamais justifiée, même si vous êtes privé de vos droits".
Commenter  J’apprécie          91
Alaa El Aswany est l'auteur de l'Immeuble Yacoubian que j'ai beaucoup aimé.

Automobile Club d'Egypte est construit sur le même plan : unité de lieu où de nombreux personnages se croisent (ou pas), où des histoires se déroulent en parallèle, dans divers milieu sociaux. Roman à tiroirs, ou kaléidoscope de l'Egypte de la fin des années 40 sous le règne du roi Farouk et la domination anglaise.

Le roi, grand amateur d'automobiles, et joueur, fréquente assidûment cet établissement où il peut s'affranchir du protocole. El-Kwo, le chambellan du roi, a aussi pour fonction de superviser le personnel égyptien du club. Malgré ce patronage royal, le Club est dirigé par un britannique Mr Wright, et quasiment fermé aux Égyptiens, pour en être membre, des conditions draconiennes sont imposées.

L'auteur s'attache à tout le personnel, domestiques, serveurs, cuisiniers, portiers.... nubiens pour la plupart, recrutés par El-Kwo, et dressés avec dureté et tyrannie. mais la patience des serviteurs aura une limite!


Abdelaziz Hamam, d'une famille noble de Haute Egypte, ruiné par sa trop grande générosité est venu avec ses trois fils et sa fille Saliha, au Caire pour donner une bonne éducation à ses enfants. Il travaille à la réserve. Sa famille et ses voisins seront les héros égyptiens du roman. Trois fils, trois destins très différents : Saïd, l'aîné, égoïste et arriviste, Kamel, le brillant étudiant, Mahmoud, le benjamin, simplet et naïf. Au décès du père les deux derniers seront embauchés, par charité à l'Automobile Club qui ne donne pas de retraite à la famille du personnel décédé.

Leur histoire s'entremêle avec celle de James Wright, dont la seule faiblesse est d'avoir pour maîtresse Odette Fattal, professeur au lycée français, anticonformiste qui lui impose son protégé Abdoune. Quand l'entremetteur du roi, Botticelli, qui est aussi mécanicien, remarque Mitsy Wright, pour la mettre dans le lit du roi, son père n'y voit qu'une occasion d'ascension sociale.

On croise aussi un Prince, photographe dilettante, qui s'avère être un nationaliste militant. Il réunit aussi bien wafdistes que communistes dans la lutte contre l'occupation britannique. Sous le vernis, des forces s'organisent. La prise de pouvoir par les militaires en 1952 et la déchéance du roi corrompu s'annoncent. Les étudiants s'agitent. Même le personnel si stylé, si soumis de l'Automobile Club finira par se mettre en grève.

On peut faire une lecture politique de ce roman. Ce serait très réducteur de ne le lire qu'à travers la grille de la lutte sociale, la lutte pour la dignité des travailleurs qui ne veulent plus être battus comme des enfants ou comme des animaux. La vie quotidienne n'est pas oubliée, les journées rythmées par les prières de ces égyptiens très pieux, la cuisine. Étonnantes sont les visites sur la terrasse, des visiteurs de Haute-Egypte, des amants, des femmes qui étendent le linge...

Les femmes ne sont pas oubliées par le romancier. Saliha, jeune fille intelligente et instruite, raconte son histoire. Sa mère, Oum Saïd, est un modèle de courage et de force. Aïcha, la salace, bonne voisine, Faïqa qui prendra un mari dans ses filets....mais aussi les étrangères : Mitsy l'anglaise mais aussi les vieilles femmes riches recherchant un gigolo...Le récit de ces histoires de femmes me met mal à l'aise. Les Égyptiens décidément ne sont pas à l'aise avec la sexualité. le chemin entre la fille modèle, la mère et la putain, est très étroit pour les jeunes hommes.
Un roman riche, complexe, foisonnant.




Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          90
Dans les années 40, l'Egypte est encore occupée par les anglais qui règnent en maître, comme le font les anglais du Caire sur des armées de serviteurs traités comme des moins que rien par la classe dominante.
Le roi n'est qu'un fantoche. Les anglais ont du mal à considérer les égyptiens comme leurs égaux, ce ne sont que des serviteurs, des laissés pour compte. Les châtiments corporels, les humiliations, les salaires de misère sont leur quotidien. Les femmes sont dominées par des hommes sans scrupules, les serviteurs par des occupants ou des maitres sans humanité, les courtisans par un souverain despote et fornicateur. Et pourtant c'est une époque passionnante de réveil de la nationalité égyptienne. Les jeunes sont prêts à combattre pour libérer leur pays.
L'auteur nous entraine avec bonheur à la suite de ses protagonistes dans les quartiers du Caire chers aux occupants et aux maîtres. Nous les suivons dans les clubs, encore aujourd'hui héritage de cette époque, dans les hôtels, à travers les ruelles populaires du vieux quartier, à la sortie de la mosquée. Nous vivons à leur rythme, bercés par les bruits des rues, des marchés, les odeurs de cuisine ou les parfums des femmes qui étendent le linge sur les terrasses, toute l'ambiance de l'orient ensorceleur est présente au fil des pages. Un très beau moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          80
Il est absolument fascinant de voir comment Alaa El-Aswany parvient à traduire l'atmosphère générale d'un pays en racontant la vie d'une poignée de ses habitants. L'Egypte du roi pantomime Farouk est au bord de la Révolution, la société hiérarchisée, basée sur le racisme envers les Egyptiens, ne tient plus debout, seules les apparences persistent, grâce à l'inquiétude de chacun à l'inconnu qui, immanquablement, arrivera. A travers les histoires personnelles des membres de la famille Hamam et des serviteurs de l'Automobile Club, c'est tout un monde révolu qu'on regarde lentement se déliter en cette fin des années 1940.

Déjà conquise par J'ai couru vers le Nil, il y a bien des années, j'étais curieuse de découvrir les oeuvres antérieures d'Alaa El-Aswany en commençant par celle-ci. Il offre toujours un regard d'une lucidité implacable sur la société qui est la sienne, sur les us et coutumes qui lui sont propres et sur les croyances et superstitions qui traversent depuis toujours la terre des Pharaons. Il manie l'humour pour nous amener à comprendre les tenants et aboutissants de l'occupation par les Anglais, le poids qu'elle fait peser sur la population égyptienne et la vie de chacun. On ressort de ce livre en ayant l'impression d'avoir compris un petit bout de l'histoire égyptienne récente, bien moins enseignée dans nos écoles françaises.

Automobile Club d'Egypte n'est pas sans rappeler les grands romans sociaux que l'on retrouve dans la littérature française : ici aussi, c'est à travers l'histoire du peuple que se dessine celui de la Nation, c'est la somme des individus qui constituent la monarchie égyptienne qui va justement l'amener vers sa propre fin. Un grand roman donc, à découvrir absolument !
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
Commenter  J’apprécie          70
En cette fin des années 1940, l'Automobile Club du Caire, voit se côtoyer l'Égypte des pachas et les aristocrates européens. Régulièrement, Sa Majesté le roi honore de sa présence la table de poker. Dans les communs, une armada de serveurs et d'employés s'escriment à satisfaire les exigences de l'inflexible El-Kwo, le chambellan du roi. L'esclave du monarque est aussi le chef suprême des employés de tous les palais royaux qu'il fait se soumettre. Parmi ses “sujets” : Abdelaziz Hamam, descendant d'une puissante famille ruinée, venu au Caire dans l'espoir d'assurer l'éducation de sa progéniture...

Un ouvrage polyphonique foisonnant et d'une grande richesse qui dresse le tableau de l'Egypte des années 1940, une nation sous tutelle anglaise et gouvernée par le roi Farouk, un être fantasque et libidineux. Si ce roman se passe au milieu du vingtième siècle, il fait échos à des évènements plus contemporains. L'auteur fait se croiser une bonne vingtaine de personnages auxquels on s'attache ou pas. Ce pavé de 500 pages, une fois passés les chapitres d'introduction, se dévore avec passion. El Aswany nous fait découvrir toutes les strates de la société cairote : riches et pauvres, maitres et serviteurs, conservateurs et rebelles, égyptiens et britanniques. 
Commenter  J’apprécie          71
Ce formidable roman d'Alaa El Aswany se déroule au Caire dans les années 1945-1950, la période pré-révolutionnaire qui entraînera la fin des dominations coloniale et monarchique, puis aboutira à l'arrivée au pouvoir de Gamal Abdel Nasser. Abdelaziz Hamam est d'une noble famille de Haute Egypte, ruiné, il est obligé de vendre sa ferme, pour subvenir au besoin de sa famille, élever et éduquer ses quatre enfants, il s'installe au Caire et devient serviteur à l'Automobile Club d'Egypte, dirigé par un anglais servile, James Wright et supervisé par l'intraitable Chambellan du roi El Kwo, dans lequel le Roi Farouk passe ses soirées à jouer au poker, boire de l'alcool et rencontrer des femmes. Les enfants d'Abdelaziz vont suivre des itinéraires très différents, Kamel étudiant en droit, s'engage dans l'organisation révolutionnaire, Saïd, l'égoïste, ne pense qu'à son profit, Mahmoud se perd dans la débauche, Saliha, la fille brillante étudiante est mariée sous la contrainte à Abdelberr, pour arranger les affaires de son frère Saïd. A travers l'histoire de cette famille et de tous les personnages qui l'entourent, Alaa El Aswany montre la construction des pouvoirs au sein de la société égyptienne de l'époque, le pouvoir des riches sur les serviteurs, le pouvoir de la puissance coloniale sur le pays, le pouvoir des hommes sur les femmes, et celui du souverain sur les courtisans. le décès d'Abdelaziz qui meurt de l'humiliation que lui fait subir le pervers El Kwo, déclenche le mouvement social des serviteurs pour l'abolition des châtiments corporels qui montrent à la fois leur niveau de soumission et de révolte. La construction du roman est géniale, il commence par une pirouette, l'écrivain est chez lui entrain de relire son manuscrit, lorsque 2 personnes sonnent à sa porte, ce sont les personnages de son roman qui viennent lui dire qu'il n'a pas suffisamment tenu compte de leurs sentiments, donc, il accepte des modifications et leurs donne la parole. Ensuite, pour expliquer pourquoi les européens, s'arrogeaient le droit de diriger l'Automobile Club d'Egypte, l'auteur démarre le roman au XIX ème avec l'invention de la voiture automobile par Carl Benz. Chaque chapitre est construit de tel manière que dans les dernières lignes, le lecteur reste en attente de la suite, mais cette suite n'apparaît que plusieurs chapitres plus loin, car entre temps on suit le déroulement d'événements différents, où la vie d'autres personnages. C'est une succession de situations dramatiques, burlesques, sentimentales, de liens familiaux forts où tendus, de rapports de force entre les différentes couches de la société. En situant l'intrigue de ce roman à la fin des années 40, Alaa El Aswany montre combien la construction de la démocratie pour laquelle il est engagé inlassablement, est difficile et semée d'embûches. 630 pages qui se dévorent, et qui permettent de mieux comprendre l'Egypte, et l'islam d'aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          70
Un bon roman (avec tous les ingrédients nécessaires : personnages variés, histoires croisées, suspense) sur la période coloniale, vue à travers divers protagonistes de l'Automobile club d'Egypte et leurs familles : mépris et racisme des Britanniques, pourrissement de la royauté égyptienne, début du mouvement nationaliste.
Commenter  J’apprécie          70
on retrouve la verve de l'auteur de l'immeuble Yakoubian et les croisements des différents personnages. le racisme, les différences sociales, la vie des femmes égyptiennes, le pouvoir.
C'est tonique, plein de vie, on ne s'ennuie pas.
Commenter  J’apprécie          60
1940. La famille Hamam quitte la Nubie pour s'installer au Caire. Abdelaziz travaille à l'Automobile Club dirigé par Mr Wright, un anglais. Outre le salaire qui n'est pas mirobolant, les conditions de travail sont pour le moins éprouvantes ; ce n'est pas tant le travail en lui-même qui est difficile mais plutôt le caractère d'El-Kwo, chef des employés et chambellan du roi. Il a la main leste et l'humiliation facile ; les claques pleuvent par l'intermédiaire d' un de ses sbires et personne n'oserait s'offusquer.
Le père de famille décède. Dès lors, la confrontation à la réalité pour ses enfants et son épouse est difficile. Sa veuve apprend qu'elle ne bénéficiera d'aucune retraite et les études de la fratrie sont donc compromises. Il va falloir que les enfants subviennent aux besoins primaires de la famille en allant travailler........à l'Automobile Club.

---------------------------

Ce roman décrit des hommes et des femmes corvéables ; les travailleurs égyptiens de l'Automobile Club n'ont pas les mêmes droits que les anglais et pourtant chacun tente de garder la tête haute. Les corps sont aussi à la disposition des uns et des autres. Tandis que de jeunes égyptiens sont payés par de vieilles anglaises pour avoir des relations sexuelles, la perfidie n'échappe pas à Mr Wright, directeur de l'Automobile Club qui s'en prend vertement à Mitsy sa fille lorsqu'elle refuse les avances du roi. Il est d'avantage outré par la réaction de sa propre fille qui a osé défier le roi plutôt que de ses propres manigances qui n'avaient pour but que de se faire bien voir auprès du monarque.
L'auteur met également en valeur les changements politiques qui s'opèrent dans la société : oser revendiquer des droits pour les travailleurs, remettre en cause la régence du pays et voir naître un parti politique.

J'ai bien aimé ce récité parsemé des propos des enfants Hamam.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (597) Voir plus



Quiz Voir plus

L'énigme Toutankhamon

Toutankhamon était un enfant pharaon. A quel âge a-t-il accédé au pouvoir?

9 ans
22 ans
11 ans
44 ans

34 questions
67 lecteurs ont répondu
Thèmes : pharaon , mystère , antiquité , animaux , énigmes , egypte , archéologieCréer un quiz sur ce livre

{* *}