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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai eu la sensation de m'être fait broyer les os en refermant ce livre. Je ne sais pas comment l'expliquer, je ne sais pas comment cela se fait mais lors du dernier paragraphe, j'ai eu la chaire de poule, les jambes coupées et le souffle court. Pourtant c'est un essai et non un polar gore !

Alors pourquoi ? Pourquoi j'ai pris un uppercut ? Pourquoi j'ai eu cette impression ? Tout simplement parce que je ne conçois pas qu'un homme puisse prendre un tel ascendant sur des millions d'autres, à son seul profit !

Ce qui m'a le plus épaté dans la démonstration de l'auteur sur le sujet de la dictature, c'est sa capacité à disséquer son sujet comme un véritable cadavre. En effet, Alaa El Aswany n'hésite pas à décortiquer chaque aspect, chaque recoin, chaque circonstance, chaque complication de la dictature. A la manière d'un médecin légiste, il nous livre ici une brillante autopsie de la dictature.

Bien que ce livre soit une critique de la dictature égyptienne, on brosse toute la carte du monde avec des exemples que nous ne connaissons pas… Par exemple, vous saviez que Bokassa admirait tellement Napoléon qu'il s'est fait sacrer empereur avec l'aide des français – grassement payés – pour avoir un sacre du même acabit que celui de Bonaparte ?

Ce que l'on apprend dans ce livre fait peur… Car certes la dictature est une maladie mais pour qu'elle s'installe, il faut que le peuple l'accepte et renonce à ses droits et à la liberté ! L'auteur maitrise tellement son sujet qu'il n'hésite pas à réemployer les thèses de la Boétie et à venir appuyer le fait que les peuples se sentent en danger et attendent donc un héros pour se protéger – le dictateur.

C'est captivant mais flippant, c'est simple à lire mais en même temps nos neurones chauffent. Bref c'est un essai qu'il faut absolument lire car c'est un cri d'alerte mais également d'espoir que l'on ouvre tous les yeux…

Si jamais je t'ai perdu en route, ami lecteur, et que tu n'es pas convaincu par ma chronique, peut-être seras tu davantage sensible à Monsieur Gérard Collard, alors regarde donc ceci : https://youtu.be/sUdNnWkOmLs !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Il faut des livres pour rappeler à ceux qui comme nous, en France, vivent en démocratie, n'en déplaise à certains, que la dictature existe. Malgré que le livre soit écrit par un Egyptien, elle ne touche pas que les pays musulmans. La plus part des dictateurs du 20ème et 21ème siècle figurent dans le livre à un moment où à un autre qu'ils se réclament d'une religion, d'une idéologie politique, où qu'ils soient militaires . Alaa El Aswany démontre avec brio, les mécanismes, ce qu'il appelle le syndrome. Après une préface dans laquelle il rappelle comment est né ce livre, lui qui a dû s'exilé de son pays à cause des menaces qui pèsent sur lui. Il explique ce que signifie l'expression syndrome de la dictature, quels sont les symptômes, les différences de comportements entre un dictateur et un dirigeant en démocratie en prenant en exemple Nasser et Churchill. Il montre comment la dictature corrompt la société, la presse, les arts, le milieu médical, judiciaire et politique. La violence dans une dictature a pour but de créer une barrière de la peur, qui fait que le bon citoyen craint le régime, accepte son sort et s'oppose à ceux qui veulent renverser le dictateur. Il accorde un long chapitre à la théorie du complot dont use et abuse le dictateur, l'exemple du « Protocole des Sages de Sion » est très intéressant . Par sa démonstration on comprend parfaitement le comportement de certains dirigeants actuels, où en devenir, et de ceux qui soutiennent cette néfaste théorie du complot. L'esprit fasciste se propage par la manipulation de la presse, des médias qui ne diffusent plus de l'information mais de la propagande sur le rôle du dictateur pour tenir tête aux ennemis supposés du pays. le chapitre sur les intellectuels face aux dictatures est passionnant, partagés entre ceux qui résistent, ceux qui apportent leur soutien, ceux qui s'accommodent. On y croise sans révéler dans quelles catégories ils sont : Thomas Mann, Gabriel Garcia Marquez, Alexandre Soljenitsyne, Pablo Neruda, Frédérico Garcia Lorca, Naguib Mahfouz, Boris Pasternak... Puis, il en vient à démontrer combien les extrémismes religieux servent les dictatures. Ensuite il aborde le développement du syndrome, décrit depuis l'enfance jusqu'à sa chute, pourquoi, comment résonne et agit le dictateur. En conclusion l'auteur revient sur le rôle des religions, sur la différence entre patriotisme et chauvinisme et surtout il appuie sur le théorie du complot dont il rappelle combien il faut s'en méfier.
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