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J'avais découvert Olivia Elkaim avec son précèdent et excellent roman « Je suis jeanne Hébuterne » sur la vie de la muse de Modigliani.
Son nouveau roman est lui beaucoup plus introspectif puisqu'il relate l'histoire de son grand-père Marcel simple tailleur et apprécié de tous, dans son quartier de Relizane dans la banlieue d'Oran, pendant ce que l'on appelle « les évènements ».
Ce roman a plusieurs vertus, celui de réconcilier l'auteur avec son passé, son histoire pour mieux s'encrer dans le présent, et de porter un autre regard sur ce conflit qui a secoué tout un pays pendant presque une décennie dont on en ressent encore les vibrations aujourd'hui.
Alice Zeniter avec son passionnant et indispensable roman « l'art de perdre » nous offrait un pan de cette histoire avec le destin des Harkis. Par le prisme de l'histoire son grand-père l'autrice nous en apporte un autre celui des juifs d'Algérie.
Au final ce sont les mêmes trajectoires de vie pour ceux qui étaient incapables prendre position lors du référendum d'autodétermination de 1961

« On demande à des Français, des « qui n'ont jamais posé un orteil dans un seul de nos départements », de s'exprimer sur un sujet qui le concerne, lui, sa famille, la communauté juive, les Européens installés ici, depuis des générations qui ont contribué à la prospérité de cette terre »

l'exil forcé,

« Parce qu'en vérité, on a laissé bien plus qu'un pays. C'est notre jeunesse qui est restée là-bas. »

l'accueil en France dans les camps de transitions

« Il était un pied-noir, c'était son identité. La société entière lui reprochait de puer, de porter sur le corps les stigmates visibles de son exil, de les exposer à des regards qui ne voulaient pas les voir. ».

et la difficulté d'intégration, jusqu'au bannissement pour certains de l'usage de l'arabe

« Il finit par oublier qu'il l'a parlé couramment autrefois, que c'était sa langue maternelle, celle de l'amour et des émotions de ce qu'on ne peut dire autrement ».

On ne peut que remercier d'Olivia Elkaim de nous dévoiler de manière très pudique, dans une très belle prose, le douloureux et émouvant destin de sa famille car cette histoire est aussi la nôtre.
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Que s'est-il passé pendant ces 3 jours où Marcel , en 1958, en pleine guerre d'Algérie, a été enlevé à Relizane, petite bourgade algérienne ? Marcel, c'est le grand-père d'Olivia Elkaim. Et avec sa femme et leurs 2 enfants, ils vont vivre et subir la guerre d'Algérie, l'exil en France et les conditions qui les attendent à leur arrivée.

Dans le tailleur de Relizane, Olivia Elkaim nous invite à vivre les conditions des pieds noirs qui ont dû fuir leur propre pays pour leur sécurité. Mais aussi, les conditions dans lesquelles ces pauvres immigrés ont été accueillis dans notre pays. En parallèle, l'auteure nous explique comment elle en arrive à retrouver ses racines.
Le texte est magnifique, poétique. J'ai aimé passer du temps avec Marcel et sa famille.

Merci Olivia Elkaim pour ce magnifique texte qui est une véritable ode à l'amour familial.
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L'auteure nous raconte l'histoire de ses grands parents Marcel et Viviane vivant en Algérie à Relizane dans les années 1950-1960. Juifs et Français, ils se trouvent dans cette période historique délicate où l'appartenance à une communauté, quelle qu'elle soit peut représenter un danger vital. La renommée du tailleur Marcel déclenche une situation ambiguë où être embarqué par le FLN et revenir vivant dans sa famille interroge. Au travers de cette histoire personnelle, c'est l'histoire de tous les pieds noirs très mal accueillis en France qui nous est contée. Bien incarnés sur quatre générations par une plume alerte, les personnages nous font vivre avec beaucoup d'émotion cette période difficile.
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Encore merci encore aux Éditions Point de m'avoir envoyé ce livre, c'est une petite merveille. C'est l'histoire d'une famille sur trois générations qui a croisé l'Histoire de la France en Algérie. L'histoire simple d'une famille de Juifs de Relizane, devenus français sous l'occupation française, et poussés à partir lorsque l'Algérie deviendra indépendante en 1962. Ils partent pour la France où ils seront maltraités, nommés pieds-noirs, ils tentent de se faire une place, de se construire ou de se reconstruire selon les générations impactées. Une histoire forte, sans pathos, avec beaucoup de retenue, de discrétion. Un style fluide et délicat, une composition qui alterne entre le passé et le présent. La narratrice, qui est aussi l'auteure raconte l'histoire de ses parents et de ses grands-parents, en y mêlant sa propre histoire. Une quête identitaire que des milliers de personnes ont vécue, que des millions d'immigrés vivent aujourd'hui à travers le monde et les conflits qui les poussent à quitter leur pays. Un vrai questionnement sur ce qui justifie une appartenance au sol, ou à un pays. Un livre magnifique.
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Entre roman et quête de l'histoire de sa famille, l'auteure nous emmène sur les pas de ses grands-parents, juifs français vivant en Algérie jusqu'en 1962.

Tailleur dans la ville de Rélizane, ville d'Algérie à une centaine de km à l'est d'Oran, Marcel, le grand-père de l'auteure, mène une vie sans problème avec sa femme Viviane et leur deux fils. Juif, bien intégré dans la ville, il ne prend parti ni pour la France, ni pour les indépendantistes. Naturalisé français, comme tous les juifs d'Algérie, par le décret Crémieux de 1871, il est respectueux de la France mais se sent aussi algérien.

Un soir d'octobre 1958, des hommes du FLN le kidnappent. Il croit sa dernière heure arrivée mais le voilà libéré avec une commande de costume pour les chefs et une protection de ceux-ci.. A partir de ce moment-là, il est vu comme un traître. En 1962 les exactions se font plus proches et il est obligé d'envoyer sa femme et ses enfants en France pendant qu'il essaye de vendre le mieux possibles les quelques biens qu'ils ont à Relizane.

Les voilà pieds-noirs, étrangers dans un pays dont ils ont la nationalité mais qui ne les reconnaît pas. Bafoués par l'administration, ils vont survivre dans des conditions très modestes.

Déracinement, exil, perte d'identité, blessure morale, difficile assimilation, mépris, désarroi ... pourtant la famille garde son humanité et sa droiture, mais que de combats !

L'auteure fait partie de la troisième génération, celle qui cherche à comprendre et se réapproprier son passé.

L'écriture est fluide, mêlant des anecdotes, des faits historiques et des histoires romancées.

Un témoignage édifiant et sensible, plein de sincérité, qui permet à l'auteure de renouer avec ses origines et qui nous donne un aperçu authentique du rejet et de la difficile intégration des pieds noirs dans les années 60.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Beaucoup de pudeur et de tendresse dans ce témoignage. L'auteur nous dévoile le cheminement de ses grands-parents, si douloureux. Juifs d'Algérie depuis des générations, leur vie s'enracine là, dans la beauté de la lumière, jusqu'aux mots murmurés par leurs morts au cimetière. Et puis tout bascule. On suit avec inquiétude cette famille, les épreuves qu'elle traverse, les injustices aussi. L'écriture est fluide et empreinte de sincérité, les personnages sont entier, dans leur dureté et leur chagrin, le grand-père bien sûr nous touche infiniment.
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Un roman que je n'ai pas vu sur la blogosphère, paru pourtant depuis quelques mois maintenant, et à côté duquel il serait vraiment dommage de passer. C'est grâce à une chronique de Gérard Collard, sur laquelle je suis tombée par hasard, que je suis allée demander ce titre à mon libraire. Et quel bonheur !

Je découvre là une auteure que je lirai encore, sans aucun doute. Elle a une très belle plume pour dire ici son histoire de famille, douloureuse, celle de l'exil obligé de ses grands-parents qu'on dit « pieds noirs ». C'est l'histoire des rapatriés d'Algérie, de Juifs présents pourtant depuis bien avant la colonisation. Leurs racines sont profondes, ils sont totalement intégrés à la communauté locale, entretiennent des liens avec leurs voisins toutes origines et confessions confondues. le décret Crémieux les a estampillés Français. Viviane se considère d'ailleurs comme telle avant tout. Mais Marcel lui, ne se mêle pas de politique, même s'il a du faire la Seconde guerre mondiale dans les rangs de l'armée française. Lui se considère avant tout de Relizane et est occupé à mener sa vie de dur labeur.

Même si le FLN les laisse étonnamment tranquille dans un premier temps, la formation de l'OAS les empêche de rester neutre : chaque camp les soupçonne d'être du camp adverse. La peur suinte partout dans la ville. Se pose alors un dilemme : partir ou rester ? Olivia Elkaim livre un roman magnifique et très humain sur la guerre d'Algérie, l'exil et l'intégration difficile en France métropolitaine. Car à l'arrivée dans l'hexagone, l'accueil est loin d'être chaleureux, voire on les considère comme coupables. le déracinement n'en est que plus violent et douloureux.

C'est sensible et juste. C'est le roman d'une identité qui se découvre multiculturelle, faite de drames mais aussi d'amour. Un coup de coeur à ne pas rater !
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Note : 🌟🌟🌟🌟🌟/5
🇩🇿1958, Relizane en Algérie, la guerre fait rage mais cela n'empêche pas Marcel et Viviane d'élever leurs deux fils. Mais une nuit, un commando armé débarque chez eux et emmène Marcel les yeux bandés dans un lieu tenu secret. 3 jours plus tard Marcel revient chez lui et ne parlera jamais de cet épisode et de cet entrepôt d'où personne ne revient jamais.
🇩🇿Petit à petit l'équilibre du pays bat de l'aile et le soulèvement des algériens est proche : ils veulent leur indépendance à n'importe quel prix. Enlèvements, viols, massacres, la vie a Relizane devient bien trop dangereuse alors Marcel et Viviane décident de quitter leur cher pays et de fuir vers la France. Commence alors leur nouvelle vie qui sera faire de misère et tristesse.
🇩🇿Les années passent et la vie reprend peu à peu son cours. Les enfants grandissent et deviennent à leurs tours parents et un jour la petite fille de Marcel va découvrir leur histoire.
🇩🇿Olivia Elkaim nous dresse ici un portrait de sa famille en reconstituant leur parcours. Elle qui n'avait jamais voulu se plonger dans l'histoire familiale va découvrir grâce à son père tout un pan de leur passé.
Elle prend alors conscience du drame vécu, de l'hostilité, des blessures et de leur déracinement. Des lors, sa vie ne sera plus jamais la même.
✍🏻Mon avis : ce roman est un témoignage émouvant, sensible et je le conseillerais à tous afin d'en apprendre plus sur ce que ceux que l'on appelle les « pieds noirs » ont vécu à l'époque. Une partie de notre Histoire à ne pas laisser aux oubliettes.
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1958 : quatre ans après le début de ce qu'on a enfin appelé plus tard la guerre d'indépendance de l'Algérie.

Marcel, juif français né dans ce qui était encore une colonie française. Cet homme fier, d'être français et patriotique, est enlevé en pleine nuit par un groupe de soldats du FLN (front de libération nationale). À chaque enlèvement, c'est la mort. Pourtant, lui, Marcel Elkaim, le tailleur de Relizane, est relâché quelques jours plus tard. Pourquoi ? Que s'est-il passé ?

Cette rencontre va le changer à jamais.


Un roman pur, fort et bouleversant qui dépeint l'histoire des pieds-noirs durant la guerre d'Algérie, autrement et bien plus complexe que ce que l'on apprend dans les livres d'histoire actuelle.

Olivia Elkaim nous raconte son histoire, mais aussi celle de sa famille et notamment de ses grands-parents Marcel et Viviane Elkaim.

Elle nous raconte par ses mots et par cette valise secrète qui retrace ses origines, la peur, la fuite, l'abandon, les pertes et les désillusions qu'a connues sa famille, mais aussi les difficultés qu'ils ont traversées.

J'ai trouvé le récit d'Olivia vraiment très poignant avec une écriture très forte presque brutale, mais qui dégage une grande mélancolie.

Je ne peux que conseiller cette lecture pour apprendre et comprendre l'histoire de l'Algérie.
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J'ai apprécié cette lecture, voilà une histoire que je connais mal : le passé en Algérie et leur arrivée en France des "pieds noirs", bien entendu j'en ai entendu parler mais pas en suivant des faits historiques. Je me souviens d'amis "Pieds noirs" qui parfois parlait de leurs souvenirs là bas avec nostalgie. Je me suis attachée aux personnages et j'ai suivi leur évolution au fil des années de manière attentive. On suit la vie en Algérie de Marcel et sa famille puis leur exil pour arriver ensuite en France où rien ne les attend où même l'état ne les reconnaît pas. En Algérie ils avaient une vie avec un métier en France ils ne sont plus rien.

Une belle découverte pour moi, un livre à lire
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