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Roman à grande partie autobiographique, le tailleur de Relizane traite du déracinement et de la quête d'identité des personnes d'origine française nées en Algérie. Ces personnes qui sont trop françaises pour continuer à vivre en Algérie et pas assez pour être bien reçues en France. À travers les souvenirs de Marcel et Viviane, ses grands-parents, Olivia Elkaim relate cette période difficile pour ce qu'on appelle communément les « pieds noirs ». En entrecoupant ces souvenirs, l'auteure commence la recherche de ses origines, ces origines qu'elle a si longtemps refoulé.
Ce roman d'une grande sensibilité m'a énormément touchée. Peut-être car ma mère, originaire d'Algérie née en France, a toujours gardé secret les histoires de ma famille ? Peut-être car le pays qu'Olivia Elkaim décrit résonne en moi comme si je le connaissais déjà en y ayant jamais mis les pieds ? En tout cas ce roman m'a permis d'essayer de comprendre la souffrance et l'espoir que mes grands-parents on ressenti en quittant leurs terre natale pour un pays qui ne les a jamais vraiment acceptés.
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Olivia Elkaim part sur les traces de Marcel et Viviane, ses grands-parents juifs, algériens obligés de fuir à l'indépendance en 1962.
Ils arrivent en France, mal accueillis, on ne veut pas de ces pieds noirs et pourtant, ils sont des centaines de milliers, des Français.
Ils ont connu l'aisance, lui comme tailleur, sa femme en tant que couturière et se retrouvent à Angers dans une cave avec leurs deux fils Pierre et Jean. Oh, Oh, comme dans un roman De Maupassant. D'ailleurs, au début, l'auteure nous signale qu'après 1945, les Juifs avaient voulu se donner des prénoms à la consonance française au cas où ils seraient de nouveau persécutés.
Jamais Olivia n'avait voulu revenir sur le passé de ses grands parents, sur ses racines. Elle se sent française, un point, c'est tout. Son divorce a tout remué en elle. C'était la fin de ses rêves de famille.
Elle s'est donc tournée à ce moment de sa vie vers le passé de ses grands-parents.
J'ai retrouvé la même écriture intense que dans "Je suis Jeanne Hébutherne", la dernière compagne de Modigliani.
Elle nous livre la vérité de ses grands-parents ainsi que la sienne sans transformer son grand-père en héros ni sa grand-mère en fée.
Il faut dire que cette femme montrait un caractère bizarre dénué de tout amour maternel.
Le roman est une biographie de ses grands-parents et une part de son autobiographie à une période de sa vie.
Pour ce qui traite de l'Algérie, Olivia Elkaim a abordé les thèmes principaux sans trop rentrer dans les détails et j'ai apprécié ce point.
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Trop longtemps Olivia Elkaim a refoulé ses origines algériennes, elle a même modifié son patronyme en conséquence. Ce n'est qu'après 10 ans de mariage, au moment de son divorce, qu'il lui a semblé impérieux de s'interroger sur ses racines. D'où venait-elle ? Quel était son héritage ? Qu'allait-elle transmettre à ses enfants ? Elle n'en avait jamais parlé avec son père, ne lui avait jamais posé de questions. Et pourtant il était prêt, depuis de nombreuses années à lui livrer ses souvenirs et ses secrets bien gardés.

Dans ce roman poignant, l'autrice remonte avec nostalgie l'histoire de sa famille paternelle originaire de Relizane, une petite ville située au sud d'Oran. Ses grands-parents, Marcel et Viviane, "juifs indigènes" sont devenus français en vertu du décret Crémieux de 1870. Lui est tailleur et son épouse couturière. Ils travaillent courageusement et mènent une vie tranquille, sans histoire, entretenant de bonnes relations avec les populations arabes du voisinage. Une existence simple avec leurs deux fils, Pierre et Jean, sous le soleil et dans la douceur d'une région qu'ils aiment, jusqu'à ce que les temps changent et que l'atmosphère devienne de plus en plus tendues entre les communautés : les défenseurs de l'Algérie Française et les mouvements de libération.
Règlements de comptes, attentats meurtriers, assassinats, le danger rôde de toutes parts. Les accords d'Evian signés en 1962 confirment l'indépendance de l'Algérie. Les "Pieds Noirs" sont sommés de quitter en urgence le pays, abandonnant leurs biens et leurs souvenirs. Marcel et Viviane sont de ceux-là, ils embarquent tant bien que mal pour la métropole où ils ne sont pas les bienvenus. Les pouvoirs publics sont dépassés par cette marée humaine qui débarque sur les côtes méditerranées. Accueil hostile, conditions de vie précaires, exploitation de la misère... Il faut repartir de zéro et se battre, toujours se battre pour trouver un travail, pour obtenir des aides, un logement social, des indemnisations. C'est une lutte sans fin.

Le Tailleur de Relizane est un roman touchant qu'Olivia Elkaim a longtemps porté en elle. C'est un bel hommage à ses grands-parents, aux Pieds-Noirs et rapatriés d'Algérie et par extension à tous les exilés. Elle raconte leur destin extraordinaire de ces familles, qui, déracinées, n'ont pas perdu la volonté de s'en sortir et de commencer une nouvelle vie malgré les embûches sur leur chemin. Ce livre se lit agréablement et je le recommande chaleureusement ; l'écriture est simple, sensible et réaliste, les personnages sont attachants. Les récits du passé alternent avec les réflexions de l'autrice, ce qui ajoute du rythme à l'ouvrage.

#Challenge ABC 2023 / 2024





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Olivia Elkaim, d'une plume précise et élégante nous conte le déracinement de ses grands-parents, de son père et des impacts insidieux, difficile à comprendre que celui-ci aura sur elle.
Je connaissais l'histoire de l'Algérie, des algériens, des colons, des harkis (avec le magnifique roman L'art de perdre d'Alice Zeniter) mais pas celle de ces juifs naturalisés français en 1870 alors qu'ils n'avaient rien demandé.
Considérés français, ils vont être sommés de quitter un pays aimé pour rejoindre un pays qu'ils ne connaissent pas et qui n'a pas envie de les accueillir.
Que cela est triste.
C'est histoire d'un déracinement douloureux comme tout exil.
Il est aussi questions d'identité, de courage, de ceux qui vont profiter de ces malheureux et de ceux qui vont les aider.
Un roman délicat et poignant.
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« Le tailleur de Relizane » est le grand-père d'Olivia Elkaim.
Elle nous raconte l'histoire de ce grand-père pendant la guerre d'Algérie puis son arrivée en France.
J'ai aimé ce récit de vie, avec la guerre, l'exil, la famille, les secrets ; tout ce qui fait l'existence d'un homme, Marcel.
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Faut-il croire à la loi des séries ?
Après "Un fils obéissant" de Laurent Seksik et avant "Memorial drive" de Natasha Trethewey, me voici en compagnie d'Olivia Elkaim et son "Tailleur de Relizane", lequel n'est autre que son grand-père.

Le livre est très beau, très touchant. L'autrice y évoque le destin singulier de Marcel Elkaïm et de sa famille durant la guerre d'Algérie. de son enlèvement par un commando indépendantiste en octobre 1958 à l'expatriation après les Accords d'Evian.

C'est peut-être la première force de ce roman. L'évocation de cette période de l'indépendance, de l'atmosphère qui régnait en Algérie, avec les espoirs des uns et des autres, sans jugement excessif. La description d'une installation - et non d'un retour, s'agissant d'une famille juive depuis longtemps implantée en Algérie - en métropole, avec la défiance des autorités et des habitants, la difficulté à refaire sa vie, la perte des racines.

L'autre force est de convoquer, d'évoquer, avec justesse et tendresse, les ancêtres, le passé d'une terre à laquelle on s'est attaché, en mêlant habilement les temps de la narration : la jeunesse du grand-père, la guerre d'Algérie, le destin contrarié en France de cette famille de Pieds-Noirs, et sa propre histoire. Elle qui a longtemps nié cette part de son passé avant de l'assumer enfin et de se reconstruire.

Une réussite.
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Je m attendais a une tout autre histoire, et au départ un peu déçue. Mais très vite l auteure a su m emmener sur les traces de Marcel et Viviane. La vie des pieds noirs , les angoisses et la tragédie de toutes ces familles qui ont dû partir , tout laisser pour sauver leur peau. Et , leur vie aussi en France qui n était guère plus brillante.
Ou était leur place?
Une partie de la grande Histoire que je connaissais bien mal, j ai passé un très agréable moment de lecture.
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Note : 🌟🌟🌟🌟🌟/5
🇩🇿1958, Relizane en Algérie, la guerre fait rage mais cela n'empêche pas Marcel et Viviane d'élever leurs deux fils. Mais une nuit, un commando armé débarque chez eux et emmène Marcel les yeux bandés dans un lieu tenu secret. 3 jours plus tard Marcel revient chez lui et ne parlera jamais de cet épisode et de cet entrepôt d'où personne ne revient jamais.
🇩🇿Petit à petit l'équilibre du pays bat de l'aile et le soulèvement des algériens est proche : ils veulent leur indépendance à n'importe quel prix. Enlèvements, viols, massacres, la vie a Relizane devient bien trop dangereuse alors Marcel et Viviane décident de quitter leur cher pays et de fuir vers la France. Commence alors leur nouvelle vie qui sera faire de misère et tristesse.
🇩🇿Les années passent et la vie reprend peu à peu son cours. Les enfants grandissent et deviennent à leurs tours parents et un jour la petite fille de Marcel va découvrir leur histoire.
🇩🇿Olivia Elkaim nous dresse ici un portrait de sa famille en reconstituant leur parcours. Elle qui n'avait jamais voulu se plonger dans l'histoire familiale va découvrir grâce à son père tout un pan de leur passé.
Elle prend alors conscience du drame vécu, de l'hostilité, des blessures et de leur déracinement. Des lors, sa vie ne sera plus jamais la même.
✍🏻Mon avis : ce roman est un témoignage émouvant, sensible et je le conseillerais à tous afin d'en apprendre plus sur ce que ceux que l'on appelle les « pieds noirs » ont vécu à l'époque. Une partie de notre Histoire à ne pas laisser aux oubliettes.
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A une période charnière de son existence, Olivia Elkaim ressent le besoin de renouer avec ses origines, avec le passé difficile de ses grands-parents, juifs algériens naturalisés français suite à la colonisation, dans l'obligation de fuir le pays pendant la guerre qui mènera à son indépendance pour venir habiter en France, qui ne les accueillera pas du tout avec humanité.

Ainsi, de recherches en recherches, de discussions familiales en discussions familiales, sans les principaux concernés, Marcel et Viviane, décédés depuis, la journaliste retrouve leur chemin, leur histoire, l'imagine parfois, par manque d'informations, entre Relizane, où Marcel était un tailleur réputé, et la France, les raisons qui les ont mené à faire ce chemin, pas du tout évident lorsque l'on est profondément algérien bien que naturalisé français par obligation, et les conséquences de ce chemin sur les enfants, dont Pierre, le père d'Olivia, pour qui les recherches vont aussi réveiller en lui un besoin de retour aux origines.

Un roman-témoignage touchant, qui décrit le parcours d'un pan de la population algérienne pas souvent évoqué, celui des Juifs Séfarades, pris, comme tout le reste de la population, entre deux feux, celui de ses origines, et ce que l'on a voulu lui imposer, tout en ne acceptant pas, ensuite, malgré les conséquences de ce que l'on lui a imposé, son exil forcé - ou les ravages de la colonisation, indéniablement.
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Le tailleur de RELIZANE D'Olivia ELKAIM aux éditions stock retrace l'histoire de sa famille qui a vécu à RELIZANE jusqu'à 1962.


Ce récit est mieux que toutes les lectures des textes historiques de spécialistes d'histoire sociale de l'Algérie , mieux que les écrits de Benjamin STORA oui, je sais, j'exagère, lisez-le et vous allez avoir la même impression.


L'histoire de ce grand-père, MARCEL qui avait comme ami AMIROUCHE oui le colonel AMIROUCHE ce tailleur qui confectionne des costumes aux combattants de l'armée de libération. Eh oui dans un conflit rien ni noir ou blanc, qui n'a jamais entendu son grand-père ou sa grand-mère parlait de cet ami ou voisin ou patron juif,. Que les livres d'histoires algériens et français ont omis de nous rapporter.


De nous dire qu'à une époque les Algériens musulmans et les Algériens juifs partageaient le même qualificatif d'indigène.


Marcel quitte l'Algérie en confiant son atelier à son jeune apprenti arabe Redah. Il quitte l'Algérie, il est poussé par l'OAS et la guerre dans l'espoir de tout reconstruire en France métropolitaine, comme tout citoyen français, malheureusement un long chemin dur : pauvreté, misère, le racisme, l'attendait lui et sa famille.


Une écriture simple facile, un vrai tourne page, J' ai adoré lire ce livre, une histoire très émouvante très émouvante, un grand coup de coeur.
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