AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 282 notes
5
36 avis
4
28 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman à grande partie autobiographique, le tailleur de Relizane traite du déracinement et de la quête d'identité des personnes d'origine française nées en Algérie. Ces personnes qui sont trop françaises pour continuer à vivre en Algérie et pas assez pour être bien reçues en France. À travers les souvenirs de Marcel et Viviane, ses grands-parents, Olivia Elkaim relate cette période difficile pour ce qu'on appelle communément les « pieds noirs ». En entrecoupant ces souvenirs, l'auteure commence la recherche de ses origines, ces origines qu'elle a si longtemps refoulé.
Ce roman d'une grande sensibilité m'a énormément touchée. Peut-être car ma mère, originaire d'Algérie née en France, a toujours gardé secret les histoires de ma famille ? Peut-être car le pays qu'Olivia Elkaim décrit résonne en moi comme si je le connaissais déjà en y ayant jamais mis les pieds ? En tout cas ce roman m'a permis d'essayer de comprendre la souffrance et l'espoir que mes grands-parents on ressenti en quittant leurs terre natale pour un pays qui ne les a jamais vraiment acceptés.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
Olivia Elkaim part sur les traces de Marcel et Viviane, ses grands-parents juifs, algériens obligés de fuir à l'indépendance en 1962.
Ils arrivent en France, mal accueillis, on ne veut pas de ces pieds noirs et pourtant, ils sont des centaines de milliers, des Français.
Ils ont connu l'aisance, lui comme tailleur, sa femme en tant que couturière et se retrouvent à Angers dans une cave avec leurs deux fils Pierre et Jean. Oh, Oh, comme dans un roman De Maupassant. D'ailleurs, au début, l'auteure nous signale qu'après 1945, les Juifs avaient voulu se donner des prénoms à la consonance française au cas où ils seraient de nouveau persécutés.
Jamais Olivia n'avait voulu revenir sur le passé de ses grands parents, sur ses racines. Elle se sent française, un point, c'est tout. Son divorce a tout remué en elle. C'était la fin de ses rêves de famille.
Elle s'est donc tournée à ce moment de sa vie vers le passé de ses grands-parents.
J'ai retrouvé la même écriture intense que dans "Je suis Jeanne Hébutherne", la dernière compagne de Modigliani.
Elle nous livre la vérité de ses grands-parents ainsi que la sienne sans transformer son grand-père en héros ni sa grand-mère en fée.
Il faut dire que cette femme montrait un caractère bizarre dénué de tout amour maternel.
Le roman est une biographie de ses grands-parents et une part de son autobiographie à une période de sa vie.
Pour ce qui traite de l'Algérie, Olivia Elkaim a abordé les thèmes principaux sans trop rentrer dans les détails et j'ai apprécié ce point.
Commenter  J’apprécie          403
Trop longtemps Olivia Elkaim a refoulé ses origines algériennes, elle a même modifié son patronyme en conséquence. Ce n'est qu'après 10 ans de mariage, au moment de son divorce, qu'il lui a semblé impérieux de s'interroger sur ses racines. D'où venait-elle ? Quel était son héritage ? Qu'allait-elle transmettre à ses enfants ? Elle n'en avait jamais parlé avec son père, ne lui avait jamais posé de questions. Et pourtant il était prêt, depuis de nombreuses années à lui livrer ses souvenirs et ses secrets bien gardés.

Dans ce roman poignant, l'autrice remonte avec nostalgie l'histoire de sa famille paternelle originaire de Relizane, une petite ville située au sud d'Oran. Ses grands-parents, Marcel et Viviane, "juifs indigènes" sont devenus français en vertu du décret Crémieux de 1870. Lui est tailleur et son épouse couturière. Ils travaillent courageusement et mènent une vie tranquille, sans histoire, entretenant de bonnes relations avec les populations arabes du voisinage. Une existence simple avec leurs deux fils, Pierre et Jean, sous le soleil et dans la douceur d'une région qu'ils aiment, jusqu'à ce que les temps changent et que l'atmosphère devienne de plus en plus tendues entre les communautés : les défenseurs de l'Algérie Française et les mouvements de libération.
Règlements de comptes, attentats meurtriers, assassinats, le danger rôde de toutes parts. Les accords d'Evian signés en 1962 confirment l'indépendance de l'Algérie. Les "Pieds Noirs" sont sommés de quitter en urgence le pays, abandonnant leurs biens et leurs souvenirs. Marcel et Viviane sont de ceux-là, ils embarquent tant bien que mal pour la métropole où ils ne sont pas les bienvenus. Les pouvoirs publics sont dépassés par cette marée humaine qui débarque sur les côtes méditerranées. Accueil hostile, conditions de vie précaires, exploitation de la misère... Il faut repartir de zéro et se battre, toujours se battre pour trouver un travail, pour obtenir des aides, un logement social, des indemnisations. C'est une lutte sans fin.

Le Tailleur de Relizane est un roman touchant qu'Olivia Elkaim a longtemps porté en elle. C'est un bel hommage à ses grands-parents, aux Pieds-Noirs et rapatriés d'Algérie et par extension à tous les exilés. Elle raconte leur destin extraordinaire de ces familles, qui, déracinées, n'ont pas perdu la volonté de s'en sortir et de commencer une nouvelle vie malgré les embûches sur leur chemin. Ce livre se lit agréablement et je le recommande chaleureusement ; l'écriture est simple, sensible et réaliste, les personnages sont attachants. Les récits du passé alternent avec les réflexions de l'autrice, ce qui ajoute du rythme à l'ouvrage.

#Challenge ABC 2023 / 2024





Commenter  J’apprécie          310
Note : 🌟🌟🌟🌟🌟/5
🇩🇿1958, Relizane en Algérie, la guerre fait rage mais cela n'empêche pas Marcel et Viviane d'élever leurs deux fils. Mais une nuit, un commando armé débarque chez eux et emmène Marcel les yeux bandés dans un lieu tenu secret. 3 jours plus tard Marcel revient chez lui et ne parlera jamais de cet épisode et de cet entrepôt d'où personne ne revient jamais.
🇩🇿Petit à petit l'équilibre du pays bat de l'aile et le soulèvement des algériens est proche : ils veulent leur indépendance à n'importe quel prix. Enlèvements, viols, massacres, la vie a Relizane devient bien trop dangereuse alors Marcel et Viviane décident de quitter leur cher pays et de fuir vers la France. Commence alors leur nouvelle vie qui sera faire de misère et tristesse.
🇩🇿Les années passent et la vie reprend peu à peu son cours. Les enfants grandissent et deviennent à leurs tours parents et un jour la petite fille de Marcel va découvrir leur histoire.
🇩🇿Olivia Elkaim nous dresse ici un portrait de sa famille en reconstituant leur parcours. Elle qui n'avait jamais voulu se plonger dans l'histoire familiale va découvrir grâce à son père tout un pan de leur passé.
Elle prend alors conscience du drame vécu, de l'hostilité, des blessures et de leur déracinement. Des lors, sa vie ne sera plus jamais la même.
✍🏻Mon avis : ce roman est un témoignage émouvant, sensible et je le conseillerais à tous afin d'en apprendre plus sur ce que ceux que l'on appelle les « pieds noirs » ont vécu à l'époque. Une partie de notre Histoire à ne pas laisser aux oubliettes.
Commenter  J’apprécie          50
Le tailleur de RELIZANE D'Olivia ELKAIM aux éditions stock retrace l'histoire de sa famille qui a vécu à RELIZANE jusqu'à 1962.


Ce récit est mieux que toutes les lectures des textes historiques de spécialistes d'histoire sociale de l'Algérie , mieux que les écrits de Benjamin STORA oui, je sais, j'exagère, lisez-le et vous allez avoir la même impression.


L'histoire de ce grand-père, MARCEL qui avait comme ami AMIROUCHE oui le colonel AMIROUCHE ce tailleur qui confectionne des costumes aux combattants de l'armée de libération. Eh oui dans un conflit rien ni noir ou blanc, qui n'a jamais entendu son grand-père ou sa grand-mère parlait de cet ami ou voisin ou patron juif,. Que les livres d'histoires algériens et français ont omis de nous rapporter.


De nous dire qu'à une époque les Algériens musulmans et les Algériens juifs partageaient le même qualificatif d'indigène.


Marcel quitte l'Algérie en confiant son atelier à son jeune apprenti arabe Redah. Il quitte l'Algérie, il est poussé par l'OAS et la guerre dans l'espoir de tout reconstruire en France métropolitaine, comme tout citoyen français, malheureusement un long chemin dur : pauvreté, misère, le racisme, l'attendait lui et sa famille.


Une écriture simple facile, un vrai tourne page, J' ai adoré lire ce livre, une histoire très émouvante très émouvante, un grand coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          10
Découverte de cette autrice avec ce livre dont j'ai entendu parlé. Voilà un témoignage à partir de peu d'élements sur une famille qui a du quitter l'Algérie en 1962. Ses grands-parents ont été tiraillés entre leur vie en Algérie et leur difficile adaptation en France alors qu'ils ont tout perdu. Elle développe aussi l'attitude des français qui voyaient très mal ces "français venus d'ailleurs" dans une France en pleine mutation. je le recommande pour les familles ayant ces mêmes racines.
Commenter  J’apprécie          20
1958 : quatre ans après le début de ce qu'on a enfin appelé plus tard la guerre d'indépendance de l'Algérie.

Marcel, juif français né dans ce qui était encore une colonie française. Cet homme fier, d'être français et patriotique, est enlevé en pleine nuit par un groupe de soldats du FLN (front de libération nationale). À chaque enlèvement, c'est la mort. Pourtant, lui, Marcel Elkaim, le tailleur de Relizane, est relâché quelques jours plus tard. Pourquoi ? Que s'est-il passé ?

Cette rencontre va le changer à jamais.


Un roman pur, fort et bouleversant qui dépeint l'histoire des pieds-noirs durant la guerre d'Algérie, autrement et bien plus complexe que ce que l'on apprend dans les livres d'histoire actuelle.

Olivia Elkaim nous raconte son histoire, mais aussi celle de sa famille et notamment de ses grands-parents Marcel et Viviane Elkaim.

Elle nous raconte par ses mots et par cette valise secrète qui retrace ses origines, la peur, la fuite, l'abandon, les pertes et les désillusions qu'a connues sa famille, mais aussi les difficultés qu'ils ont traversées.

J'ai trouvé le récit d'Olivia vraiment très poignant avec une écriture très forte presque brutale, mais qui dégage une grande mélancolie.

Je ne peux que conseiller cette lecture pour apprendre et comprendre l'histoire de l'Algérie.
Commenter  J’apprécie          50
Comment ne pas être touchée par ce roman (mais en est-ce vraiment un ?) qui m'a immergée dans ma propre histoire familiale ? Ces noms de villes, ce paradis perdu sur lequel je n'ai jamais voulu poser le pied de peur que le mirage se dissipe, ces traditions, la musique de l'accent, l'odeur de l'anisette, le miel et la fleur d'oranger des gâteaux, mais aussi les valises perdues dans les eaux de la Méditerranée, le rejet de ces pairs qu'on pensait fraternels, ces familles dispersées aux 4 coins de France voire du monde, ces cadres d'1m3 qui contentaient toute une vie, ces vieillesses amères, ces enfances tronquées, ces existences à recommencer, ailleurs… ce sentiment d'être déraciné, apatride, trahis, sacrifiés. Tout cela est dit sans pathos, avec le recul de 2 générations, avec fatalité par O. Elkaïm qui mène un travail autant thérapeutique qu'historique dans ce livre. Certains se sont « intégrés », d'autres rebellés, d'autres encore ont renoncé, mais tous ont voulu rester dignes de cette nationalité française, qui semblait finalement différente selon qu'elle était métropolitaine ou ultramarine.
Bien sûr, cela devait arriver. Evidemment, un peuple ne peut rester asservi par un autre durant des éternités, mais la politique n'est pas le quotidien, les tailleurs ne sont pas les décideurs, et ceux-là ont souffert de perdre leurs amis Arabes, leur petit bout de terre française chauffée au soleil d'Algérie, leurs idéaux humanistes.
Et c'est tout cela que retrace l'auteure avec brio, dans sa quête intime de racines personnelles. Dans un roman dense, écrit de manière journalistique, mêlant passé et présent, quêtes des origines et peurs profondes, elle nous transporte dans son histoire mais également dans cette Histoire encore mal connue et porteuse de préjugés.
Le ton est juste, le mot percutant, l'écriture clinique et malgré tout l'émotion gagne, et c'est sans doute tout cela qui fait la puissance et la beauté de ce récit que je recommande +++
Commenter  J’apprécie          30
J'ai apprécié cette lecture, voilà une histoire que je connais mal : le passé en Algérie et leur arrivée en France des "pieds noirs", bien entendu j'en ai entendu parler mais pas en suivant des faits historiques. Je me souviens d'amis "Pieds noirs" qui parfois parlait de leurs souvenirs là bas avec nostalgie. Je me suis attachée aux personnages et j'ai suivi leur évolution au fil des années de manière attentive. On suit la vie en Algérie de Marcel et sa famille puis leur exil pour arriver ensuite en France où rien ne les attend où même l'état ne les reconnaît pas. En Algérie ils avaient une vie avec un métier en France ils ne sont plus rien.

Une belle découverte pour moi, un livre à lire
Commenter  J’apprécie          50
La guerre d'Algérie est un sujet qui m'intéresse. J'ai été influencée par le fait que mon beau-père est pied-noir. J'ai eu envie de savoir, d'apprendre de comprendre. J'ai voulu savoir, c'est quoi être pied-noir, apprendre la guerre d'Algérie, parce que je n'en ai aucun souvenir scolaire, avait-on abordé le sujet qui ne s'appelait pas guerre mais « évènements »?, comprendre pourquoi tous ces gens ont-ils dû fuir.

J'ai lu un ouvrage succinct mais tellement instructif : La guerre d'Algérie expliquée à tous, par la référence en la matière, Benjamin Stora. Il y a toutes les clés pour comprendre ce conflit. J'ai d'autres ouvrages à lire pour aller plus loin.
La littérature n'est pas en reste, il y a des livres qui tournent autour de, ou qui ont pour toile de fond, la guerre d'Algérie. J'ai notamment lu Ultime preuve d'amour de Michel Canesi et Jamil Rahmani. Je l'ai lu il y a longtemps mais j'essaierai de le chroniquer, c'était une magnifique lecture.

Mais revenons à, le tailleur de Relizane. Ma maman me l'a prêté, je l'ai mis dans un coin et un peu oublié. Jusqu'à ce que je parte quelques jours chez elle, c'était le moment de le lire pour le lui rendre! Comme d'habitude je n'ai pas lu la 4eme de couverture, de mémoire ça se passait en Algérie, sans connaitre plus de détails. J'ai entamé le livre et découvert assez rapidement qu'on était entre la biographie des grands-parents de l'auteur et l'autobiographie de l'auteur, Olivia Elkaim, à la recherche de ses racines. Sur le coup je n'ai pas été très enjouée, j'ai lu la 4eme de couverture qui a confirmé. J'ai quand même continué, grand bien m'en a pris. J'ai découvert une belle plume, l'histoire d'une femme, qui malgré elle a fini par explorer et découvrir la première vie, si je peux dire, de ses grands-parents. Elle romance les trous et lacunes, mais ça ne rend pas l'histoire moins crédible. Et pour la première fois j'ai découvert le pendant, j'ai lu le avant, le après, jamais je n'avais lu en détail l'exil, l'exode, la perte, le déracinement, l'arrivée, l'accueil en France… Par moment en sert les dents et on retient les montées lacrymales.
L'auteur entremêle l'histoire familiale celles de ses grands-parents, de son père, à la sienne, pourquoi elle n'a jamais rien voulu savoir dans un premier temps, et finalement pourquoi ce besoin de savoir. Elle a su partager beaucoup d'émotions, sans jamais tomber dans le drama, dans le voyeurisme et encore moins le pathos.

Un récit bouleversant qui se lit, avec beaucoup d'émotions, comme un roman.
Lien : https://deslivresetmaude.wor..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (568) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}