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sur 180 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est toujours enthousiasmant d'évoquer l'oeuvre de James Ellroy à l'occasion de la parution d'un de ses romans qui entre dans l'actualité littéraire parce que cela nous donne l'occasion de faire la retrospective d'un auteur monumental qui a radicalement changé la perception que l'on pouvait avoir de la littérature noire. Et si l'on me demande quel est mon roman préféré de James Ellroy, je réponds sans hésitation Lune Sanglante (Rivages/Noir 1987), premier opus de la série Llyod Hopkins, sergent tourmenté du LAPD. Adoubé à l'époque par Jean-Patrick Manchette avec cette phrase emblématique où balistiquement parlant, le redoutable chroniqueur faisait référence à «son épouvantable puissance d'arrêt » pour un ouvrage qui détonnait dans le paysage du roman policier francophone. A sa parution, alors à peine âgé de 20 ans, je découvrais donc un livre où l'auteur passait déjà un contrat moral avec son lecteur où l'intellectualisation de la pensée faisait déjà partie de l'exigence pour accéder à un texte dense aux ramifications complexes où l'on rencontrait le personnage « ellroyien » par excellence, implicitement maudit, se déclinant sur toute une gamme de sentiments oscillant entre le désarroi et la colère pour le précipiter dans une dimension tragique ponctuée d'éclats de fureur d'une rare intensité reléguant par exemple des tueurs en série tels que Hannibal Lecter au rang d'hystérique maniéré. Que ce soit le Poète dans Lune Sanglante ou plus tard Martin Plunkett dans Un Tueur Sur La Route (Rivages/Noir 1989), autre ouvrage emblématique de James Ellroy, vous pouvez avoir une idée de la capacité phénoménale d'un auteur à décliner le réalisme du terrible processus de folie qui hante ses personnages au gré d'un texte où l'importance et la précision du mot sublime l'horreur de la scène qu'il dépeint et que l'on retrouve également dans le Dahlia Noir (Rivages/Noir 1988), ouvrage de référence de James Ellroy, qui inclut désormais une dimension historique dans ses récits avec cette première tétralogie du Los Angeles des années cinquantes qui s'achève avec White Jazz (Rivages/Noir 1991) où le fameux style "télégraphique" de l'auteur poussé à l'extrême marque un tournant dans son oeuvre. S'ensuit la trilogie Underworld USA où la dimension historique, voire politique, supplante la noirceur du crime avec une ambition marquée de démystifier cet aspect manichéen d'une Amérique idéalisée dont le revers de la médaille nous permet de distinguer une lutte d'influence où tous les coups sont permis (complots/intimidations/collusions/ corruptions et extorsions). Il en résulte donc un choc entre le fracas de l'histoire, la violence du crime et le rythme ou plutôt la musicalité d'une langue impactant un texte où l'on retrouve les caractéristiques d'un auteur à la fois outrancier et précis que ce soit au niveau de l'intrigue forcément complexe et du langage intégrant les idiomes de l'époque afin de restituer au mieux l'atmosphère des lieux et l'état d'esprit des personnages. Rien n'est donc aisé en lisant Ellroy qui continue à évoluer en déstabilisant ainsi son lectorat pour mieux l'interpeller comme c'est le cas avec ce deuxième quatuor de Los Angeles se déroulant durant la seconde guerre mondiale avec en point de mire le bombardement de Pearl Harbor pour Perfidia (Rivages/Noir 2015) premier opus de la série et la mystérieuse bataille de Los Angeles pour La Tempête Qui Vient, dernier roman fracassant de l'auteur.



En janvier 1942, les habitants de Los Angeles sont encore sous le choc de l'attaque de Pearl Harbour et s'attendent à un bombardement imminent tandis que l'on repère des sous-marin japonais au large des côtes californienne. Alors que des pluies diluviennes s'abattent sur la ville, on découvre, à l'occasion d'un glissement de terrain, un corps vraisemblablement enterré sur les hauteurs de Griffith Park. Ainsi débute une enquête au sujet d'un braquage d'une cargaison d'or transportée dans un train et dont le butin va attirer toutes les convoitises. C'est durant cette période trouble que l'on organise la déportation méthodique des citoyens américains d'origine japonaise. Une opportunité pour le sergent Dudley Smith qui met en place un système d'extorsion couplé à un trafic de drogue entre le Mexique et les USA tout en étant sous le charme de la troublante Kay Lake. Entre amour et trahison il s'alliera avec l'as de la police scientifique Hideo Ashida qui lui est dévoué corps et âme et la perspicace et fringuante Joan Conville qui vient d'intégrer le LAPD contre son gré. On assistera alors à une terrible lutte d'influence et de pouvoir au sein d'un service de police totalement corrompu opposant le capitaine Bill Parker, secondé du sergent Jackson au génie du mal Dudley Smith. Une épopée chaotique où l'on croisera espions japonais, fascistes mexicains, nazis déjantés et flics totalement dévoyés qui luttent également contre le péril rouge alors que la cinquième colonne poursuit son travail de sape.



Avec La Tempête Qui Vient, James Ellroy ne déroge pas à la règle en nous livrant un roman aux multiples intrigues complexes qui s'entrecroisent dans un agencement dantesque et qu'il décline avec un style syncopé extrême traduisant le chaos de l'époque et l'énergie folle de personnages déjantés que l'on a croisé soit dans le premier quatuor de Los Angeles, soit dans la trilogie Underwold USA. C'est peu dire qu'il importe de lire ces ouvrages pour appréhender la trajectoire d'individus ambivalents, forcément torturés, reflets d'une Amérique obscure qui n'a pas grand chose à voir avec l'image idéalisée de ces années clinquantes où le rêve américain serait à son apogée. Au terme d'une lecture nécessitant attention et concentration pour appréhender toute la singularité d'une période méconnue, certains lecteurs seront davantage enclin à effectuer un bilan comptable en relevant le nombre de protagonistes et la somme de pages dont ils seront finalement venus à bout tout en soulignant les excès d'une prose vulgaire et de scènes scabreuses pour évoquer finalement le déclin d'un auteur outrancier qui ne serait plus que l'ombre de lui-même. Ce serait peut-être aller vite en besogne que d'enterrer un romancier d'envergure en se focalisant sur des aspects secondaires qui peuvent effectivement perturber un lectorat plus habitué au confort d'un langage lissé et d'une intrigue linéaire. Secoué, malmené, le lecteur devra donc littéralement empoigner La Tempête Qui Vient afin d'apprivoiser un texte au rythme frénétique dont la musicalité s'apparente à un long morceau de bebop tonitruant. C'est autour de ce sentiment fondamental que James Ellroy bâtit un récit intense, parfois chaotique, jalonné d'événements historiques plutôt méconnus à l'instar de l'internement de la communauté d'origine japonaise, vivant sur le sol américain, dans des camps tel que celui de Manzanar, située à 370 km de Los Angeles, au pied de la Sierra Nevada ou de cette bataille de Los Angeles où la DCA ouvre le feu durant de longues heures en ayant la certitude d'avoir à faire une attaque aérienne japonaise et qui donne lieu à une scène d'anthologie devenant la pierre d'achoppement du roman. Couvre-feu, blackout, déportations, trafics en tout genre sur fond de corruption endémique des forces de police, bouleversement des forces et des alliances à la suite de la rupture du pacte germano-soviétique, James Ellroy romance avec maestria l'ensemble de ces événements historiques pour restituer une intrigue qui tourne autour d'une quête d'un cargaison d'or volé et des investigations sur le meurtre de deux flics exécutés dans un club de jazz d'un ghetto afro-américain.



A la lecture de la Tempête Qui Vient on prend surtout plaisir à retrouver les caractéristiques emblématiques du personnage ellroyien romanesque avec ce sens du sacrifice pour la cause qu'il défend jusqu'à l'excès et cette ambition, voire cette convoitise qu'il affiche parfois sans complexe. C'est cette ambivalence qui nourrit l'ensemble de protagonistes précipités dans une successions d'événements qu'ils sont incapables de maîtriser. Et puisqu'il s'agit d'un préquel où l'on connaît déjà la destinée d'un grand nombre de protagonistes, c'est autour des nouveaux personnages du quatuor tels que Hidao Ashida et Joan Conville que s'instaure le doute quant à leur devenir dans ce foisonnement d'intrigues qui les dépassent complètement, même si leur perspicacité respective va servir les forces occultes qui les dirigent, incarnés par le sergent Dudley Smith pour l'un et le capitaine William Parker pour l'autre. Autre personnage romanesque côtoyant les célébrités de l'époque comme l'acteur réalisateur Orson Welles ou le compositeur Otto Klemperer, on appréciera la troublante de Kay Lake dont les extraits de son journal deviennent des îlots d'apaisement teintés d'un certain romantisme qui tranche radicalement avec la fureur des intrigues connexes dont elle est l'une des protagoniste centrale et par conséquent le témoin intrinsèque des événements qu'elle relaie au gré de ses réminiscences éthérées.



Chronique intense et déjantée d'une guerre dépourvue de champ de bataille, La Tempête Qui Vient est un brillant récit évocateur d'une époque incertaine qui secoue le lecteur jusqu'à la dernière page. Certains ne s'en remettront probablement pas et c'est bien dommage car, au-delà de quelques excès au service du récit, la puissance de feu de James Ellroy est toujours intact et l'on ne peut que s'en réjouir.



James Ellroy : La Tempête Qui Vient (This Storm). Editions Rivages/Noir 2019. Traduit de l'anglais (USA) par Jean-Paul Gratias et Isabelle Aslanides.



A lire en écoutant : Forgotten Melodies I, Op. 38:No. 1, Sonata in A Minor « Reminiscenza » de Nikolaï Medtner interprété par Ludmilla Berlinskaya. Album : Reminiscenza. 2017 JSC « FIRMA MELODIYA ».
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Elle a mis le temps mais elle est venue ! La tempête annoncée dans Perfidia éclate dans ce nouvel opus . Et ça secoue ! Les personnages de Perfidia sont pris dans un tourbillon d'intrigues qui mêle passions idéologiques , quête d'amour, désir sexuel et soif de l'or entre Etats-Unis et Mexique .Certains vont y laisser la vie (bien salement parfois !) d'autres sont au bord du naufrage , comme Dudley Smith l'ange noir ,le chef de meute ….Les femmes mènent la barque , espionnes, manipulatrices voire « deus ex machina ». Qui gagne ? qui perd ? La tempête n'a pas fini de souffler . Ellroy est égal à lui-même c'est à dire excellent.
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Cette suite de Perfidia, qui a lancé un nouveau quatuor de Los Angeles, est diablement efficace et, je trouve, plus réussi que Perfidia. J'ai été davantage prise dans le suspens de ce roman qu'en lisant le précédent.

D'abord, le roman couvre plusieurs enquêtes différentes – ou quêtes tout court d'ailleurs – assez complexes et qui finissent par relier de nombreux personnages entre eux. Cela crée au début un effet de chaos, qui représente admirablement bien l'ambiance du roman et de l'époque. Car ce roman se déroule pendant la première guerre mondiale, après Pearl Harbor, qui crée un foutoir monstre à Los Angeles. Les américains d'origine japonaise continuent d'être enfermés dans des camps, toujours au plus grand mépris des libertés les plus fondamentales. Les fascistes pro-Hitler et les communistes se battent et tentent de prendre le dessus. le contexte historique est particulièrement explosif. Ce qui est extrêmement intéressant, car on suit chacun des camps, qui espèrent la victoire finale.
La nouveauté de ce roman est l'implication du Mexique. Los Angeles étant assez proche de la frontière mexicaine, cela nous donne un prétexte pour découvrir ce qui se passait au Mexique à ce moment-là de l'histoire. Ce qui m'était totalement inconnu, je dois l'avouer, et qui m'a beaucoup plu. Un changement de décor bienvenu qui a permis de varier le cadre des enquêtes. On y découvre donc le développement d'une organisation fascisante mexicaine, historiquement issue de l'extrême droite catholique: les sinarquistas. L'auteur nous balade ainsi entre Los Angeles et le Mexique, où Dudley Smith et plus tard Hideo Ashida vont être amenés à travailler.

Et en parlant des personnages, c'est toujours un grand plaisir de retrouver les personnages récurrents de la série et ceux que l'on a connu dans Perfidia. Dudley Smith, Bill Parker, Hideo Ashida, Kay Lake, mais aussi Buzz Meeks, dont j'ai apprécié le retour (car il apparaît dans le premier quatuor uniquement). C'est passionnant de suivre les relations qui se développent et qui évoluent entre eux. le monde policier de L.A. semble être particulièrement petit. Tout le monde se connaît, même si ce n'est que par ouï-dire. J'ai bien apprécié la venue d'un petit nouveau: Elmer, à la fois businessman et policier relativement sérieux. Je dis « relativement » car chez Ellroy, personne n'est jamais bien sous tout rapport. En tout cas, il fait un duo d'enfer avec Buzz Meeks. Les deux ont eu toute ma sympathie et mon respect quand j'ai vu qu'ils allaient chercher des noises à Dudley Smith.

Ce qui m'a frappé dans cette histoire, est que les relations entre les personnages sont beaucoup basées sur des trios: Joan, Bill et Kay. Dudley, Bill et Joan. Dudley, Bill et Hideo. Dudley, Hideo et Joan. Souvent, il y en a un qui est au milieu, pris entre deux feux. Ces relations triangulaires donnent une complexité à ces personnages et un certain suspens car ils se retrouvent tous dans des situations où ils doivent choisir un camp, de gré ou de force.
Le personnage de Dudley est encore particulièrement étonnant et réussi. Déjà dans les romans précédents, je le considérais comme mon personnage préféré. Ici, on le retrouve plus en difficulté que d'ordinaire. Il risque gros. C'est un petit changement qui peut amener un début d'empathie pour cet étrange personnage. Je le considère comme le meilleur personnage de la série car j'ai toujours une réaction ambivalente à son égard. C'est un flic pourri jusqu'au dernier point, cruel et franchement cinglé, mais il sait aussi être charmeur et sensible à certaines choses, comme la violence contre les femmes qu'il ne supporte pas. Les femmes, qui sont d'ailleurs sa plus grande faiblesse. J'ai été très touchée par le lien qu'il a su créer avec Hideo Ashida. On sent qu'il l'utilise mais qu'en même temps il l'apprécie et le traite avec bienveillance. En conséquence, une (petite) partie de moi a envie qu'il se sorte du pétrin. Surtout que dans ce livre, il y a bien d'autres « méchants » que l'on déteste assez rapidement.
Et je dois noter le retour d'un autre de mes personnages préférés: Kay Lake. J'ai été déçue au début de ne pas la voir plus présente. Mais ce n'était que temporaire car au cours du livre, on retrouve son point de vue grâce à son journal intime. J'aime beaucoup le fait d'avoir plusieurs parties, racontées de manière différente. le narrateur change, et la forme du récit change aussi. le récit est plus dynamique. Et j'aime beaucoup la façon de raconter les faits de Kay Lake, de manière très détachée, avec une pointe d'humour et de cynisme. Elle a un profil assez atypique. Et il faut dire que j'étais impatiente de savoir comment allait évoluer sa relation avec Bill Parker.

Encore une fois, James Ellroy nous régale de punchlines. J'en ai d'ailleurs collectionné quelques-unes (à lire ci-dessous). Même si ses romans sont souvent assez longs, c'est toujours un plaisir de lire un roman écrit par lui.

Bref, une suite réussie de Perfidia, qui m'a fait retrouver ce que j'avais adoré dans le premier quatuor de Los Angeles.
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Des fois plus chiant/long que Perfidia, j'y ai trouvé un changement évidemment avec ses autres romans : moins de violence, une intrigue policière plus mince.
Ce qu'on y gagne par contre c'est 1 style unique (qui peut-être pénible pour des lecteurs comme Céline par exemple) et une galerie de personnages de malade, c'est un roman qui patine un peu car l'intrigue (mince) et les situations sont vus par le prisme de moult personnages ( y a carrément à la fin du bouquin genre 5 pages qui les référencent).
Il y a des moments de pur génie, des gunfight, une histoire d’amour magique entre 2 hommes, des femmes fatales, des flics défoncés, de la vengeance, putain quel bordel !
Est-ce une caricature de ce qu'est ellroy ? Moi j'en suis pas sûr, il devient a mes yeux un écrivain plus qu'un « simple »auteur de polar. Et là le bonhomme continue d'être une putain de pointure...
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LA TEMPÊTE QUI VIENT de JAMES ELLROY
Un mois après Pearl Harbor, Janvier 1942, l'Amérique est toujours sous le choc. On arrête les ressortissants japonais en masse, on les incarcère.
Au milieu de ce chaos ambiant plusieurs affaires occupent la police et le FBI. Un déluge s'abat sur Los Angeles et un cercueil réapparaît dans un glissement de terrain, un triple meurtre dont deux flics, une vieille affaire de braquage d'un wagon contenant de l'or. Rien ne sera simple dans l'enquête où chacun essaye de tirer des avantages, d'autant que l'as de la police scientifique est d'origine japonaise. Qui récupérera l'or, où est il caché, existe t'il vraiment comme une baïonnette en or massif le laisse penser? Ellroy va nous balader dans les fins fonds glauques de L.A. , il mélangera politique, cinéma et polices, secouera bien fort en convoquant une hypothétique cinquième colonne qui servira d'alibi à bien des ambitieux, hommes ou femmes, les pourris étant bien répartis. Vols, meurtres, tortures sont au programme comme aux plus beaux jours du premier Quatuor de Los Angeles.
Ma dernière lecture f'Ellroy était la trilogie Underworld USA vers 2010 et le moins que je puisse dire c'est que l'homme a durci son style. Les phrases sont plus courtes plus aiguës, plus tranchantes, coupantes comme du diamant, accroissant ainsi l'impression de violence. Ellroy n'a jamais été simple à suivre mais là, on atteint des sommets! J'ai adoré, bien que n'ayant pas forcément tout compris , et m'en vais de ce pas chercher Perfidia qui est le tome 1 de ce nouveau Quatuor de L.A. Celui ci étant le tome 2.
Si vous n'avez pas aimé le Dahlia Noir ou tout autre Ellroy, oubliez cette Tempête, elle n'est pas pour vous.
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Le 21 janvier 2020
Quand on lit "La tempête qui vient" de James Ellroy, on a les pieds dans la boue, les mains dans la merde, l'oeil sur le trou de la serrure, la gerbe aux lèvres, ça grouille ça fulmine, ça dézingue de partout, ça nique de tous les côtés, ça trahit, ça vomit la haine on est en pleine immersion, à nos oreilles gronde..la tempête qui vient..on tremble et je me souviens la parole de Turenne à son cheval, "Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener", et je crains le pire. Avec ce fucking Ellroy même en imaginant le pire on est toujours en dessous de ce qui va arriver.. Formidable livre (et je pèse mon mot).. J'ai encore 50 pages à lire, je tremble et j'ai envie de savoir..Humain? humain !

Lien : http://cafelectureacl.canalb..
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Waouh! Extrêmement dense et ardu. Ellroy au sommet de son art pour le style d'écriture avec une trouvaille géniale par page. Histoire complexe à suivre avec ses dizaines de personnages. Génial, fou, éprouvant.
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Les Japonais viennent d'attaquer la base navale de Pearl Harbor. Les habitants de Los Angeles craignent une attaque aérienne sur le sol américain et, dans ce contexte anxiogène, internent dans des camps les Américains d'origine japonaise par peur d'espionnages. Les pluies torrentielles qui s'abattent sur la ville mettent à jour, via un glissement de terrain, un cadavre dans Griffith Park. Démarre alors une enquête où la police de Los Angeles va de découverte en découverte : meurtres, braquage d'un train, trafic d'armes et de drogue… Ainsi débute ce roman foisonnant où s'entremêlent des protagonistes réels et imaginaires.
Ce roman est le deuxième récit du second « Quatuor » de l'auteur américain, James Ellroy, autour de Los Angeles et le fruit d'un colossal travail de recherches d'archives sur le contexte historique. Avec son style inimitable, mêlant humour grinçant, provocation permanente et fulgurances formelles, l'auteur nous entraîne dans son univers si personnel, pour un moment de lecture jubilatoire.
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