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4,08

sur 509 notes
Joe est un jeune garçon indien de treize ans.
Treize ans, l’âge où l’on sort de l’enfance mais où on n’est pas encore dans celui des adolescents. En un été, Joe va basculer définitivement dans un autre monde.
Les faits se déroulent au cœur d’une réserve indienne. Joe est fils unique et vit tranquillement entre son père juge des affaires indiennes et sa mère qu’il adore. Mais sa mère est victime d’un crime impardonnable : un viol monstrueux.

Dans la première partie du livre, le garçon révolté va se livrer à sa propre enquête pour découvrir l’identité du monstre qui a brisé la vie de sa mère, désormais prostrée à la maison. Avec son meilleur ami Cappy, mais aussi Zark et Angus, ils forment une bande de quatre copains qui feront tout pour connaître la vérité.
En chemin, ils découvriront l’alcool et l’ivresse, le premier émoi amoureux et surtout le sentiment de colère.

Peut-on parler de justice ? Ou de vengeance ?
Louise Erdrich connaît parfaitement la question indienne. Elle fait du père du Joe un juge démuni face aux contradictions d’un maillage de lois inextricable. Le viol a-t-il été commis en terre indienne ? à l’intérieur ou à l’extérieur de la réserve ? Cela change tout, selon les règles imposées, mais la mère de Joe ne peut pas répondre.

L’auteure mène son histoire sur fond de thriller. Tout y est : la tante Sonja qui est une ex-streap-teaseuse, une mystérieuse poupée qui recèle un bien curieux trésor, un truculent curé – rien que pour découvrir ce personnage, je vous recommande la lecture de cet ouvrage - qui a des méthodes expéditives avec Cappy pour l’obliger à se confesser… Elle se coule dans la peau d’un adolescent avec beaucoup de talent : elle n’a pas son pareil pour décrire les fringales qui happent Joe et ses copains. Ses personnages secondaires sont captivants.
Mais surtout, elle entremêle de vieilles légendes indiennes et la réalité d’une enquête pour viol. Le vieux Mooshum, le vénérable de la famille, les raconte très distinctement dans son sommeil, la nuit, tandis que Joe est couché à côté de lui.

L’action de ce livre se déroule en 1988, mais l’enchevêtrement de lois qui dans les affaires de viol fait obstacle aux poursuite judiciaires sur de nombreuses réserves existe toujours, explique Louise Erdrich dans sa Postface. Le Labyrinthe de l’injustice, un rapport publié en 2009 par Amnesty International, présentait les statistiques suivantes : une femme amérindienne sur trois sera violée au cours de sa vie (…) 86 pour cent des viols et des violences sexuelles dont sont victimes les femmes amérindiennes sont commis par des hommes non-amérindiens ; peu d’entre eux sont poursuivis en justice.

C’est donc un récit superbement mené, basé sur des faits réels mais relaté sous forme de fiction, qui fait penser au meilleur de Jim Harrison ou à Tony Hillerman pour la connaissance des cultures indiennes. Avec un dénouement à la hauteur de la soif de justice qu’éprouve Joe et que Louise Erdrich réussit très bien à nous communiquer
Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
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Je n'en suis pas bien loin dans le livre, une centaine de pages mais je pourrais citer des passages entiers. Amoureuse des chevaux, j'en ai cité un mais il y a tout le contexte à prendre en compte. C'est un livre éminemment fort et plus j'avance, plus je déterre des pépites.
Louise Erdrich ne m'a jamais déçue et elle signe là un de ses livres ô combien attachant et propice à la réflexion.
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Un adolescent indien voit sa vie familiale de désagréger suite à un viol dont sa mère est victime. Il va essayer de savoir qui a commis cette violente agression.Mais de cette quête il ne sortira pas indemne.
Véritable plongée dans une réserve indienne et beaucoup d'anecdotes relatant leurs coutumes.
Je me suis accrochée car l'écriture est plaisante mais il y a beaucoup trop de longueurs et je me suis souvent ennuyée. Dommage!

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Je connais peu la littérature amérindienne, aussi ce roman et son autrice sont une très belle découverte pour moi. A travers un thriller basé sur de réels faits divers, Louise Erdrich nous raconte la vie dans une réserve. On comprend les injustices que subit la communauté indienne d'Amérique aujourd'hui qui sont la poursuite et le résultat d'un passé traumatique.
C'est également un roman sur l'adolescence, ce moment où on perd la sécurité et l'innocence de l'enfance. La découverte du monde adulte avec ses violences et sa complexité.
Le récit est parfaitement maîtrisé et enrichi de vieilles légendes indiennes.
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1988, Joe vit ses 13 ans dans l'insouciance de son âge,entre école et ses amis Elle vit dans la réserve indienne du Dakota qui constitue un super domaine de jeux.
Tout bascule le jour où sa mère se fait violée...L'enquête est confiée à la police mais son père sait que justice ne sera pas rendue.
Louise Erdrich a grandi elle aussi dans une réserve du Dakota puisqu'elle est Ojibwe par sa mère.
Elle dénonce l'injustice dont sont victimes les Amérindiens, et en particulier les femmes.
Livre riche,dense,sur un sujet que l'auteure connaît bien.
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Rien à ajouter à la très belle critique du Babeliote Orbe.
Superbe roman !!
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Faire une critique de roman trois mois après avoir lu un ouvrage est un bon test pour savoir si finalement on a aimé ou pas un livre, savoir s'il en reste quelque chose ou pas. Pour celui-ci, je me situe dans la moyenne. Je me souviens avoir avalé ce livre raconté par un homme adulte qui se souvient de ses 13 ans, du viol de sa mère dans une réserve indienne et de l'injustice dont sont victimes les « natives ». Si je suis incapable de me souvenir des prénoms, des noms de lieux, je me rappelle en revanche du style de vie des familles, des médecines pueblo, des efforts du curé pour convertir ces jeunes réticents, des grands parents qui parlent sexe et en rient volontiers loin des tabous inculqués par les monothéismes.
L'auteur Louise Erdrich est la fille d'une amérindienne Ojibura, active dans le mouvement de renaissance amérindienne elle raconte une enquête dans une réserve indienne sans s'appesantir sur le côté pittoresque. Nous sommes bien aux Etats Unis mais ce qui rythme la vie de la communauté ce sont les powwows majestueux, les saunas collectifs, la vie en plein air.
Le gamin, devant l'impuissance de son père Juge dans la réserve, décide de découvrir la vérité et de faire justice. A cette occasion, il compulse le manuel de droit fédéral indien, tout est scandaleusement en défaveur des indiens. Des terres arables cédés pour quelques bidons de whisky, des expropriations à la pelle, l'alcoolisme d'un peuple fier… Sur cette terre de ses ancêtres lui et sa famille ne sont plus les bienvenus.
Avec trois de ses copains dont un presque frère de sang, il part à la recherche des traces. Si la vérité se trouve au bout du chemin, les désillusions et la culpabilité aussi. La chute est surprenante et éclaire une grande partie du récit.
Au final, c'est moins l'histoire qui m'a marquée (un bon polar) que ce que j'ai redécouvert sur l'histoire des indiens d'Amérique et sur leur quotidien dans une réserve.
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Très bon roman, mais qu'il ne faut pas lire "par petits bouts", j'ai du le laisser quelques jours, et je ne comprenais plus rien. Ensuite, lecture non stop (ou presque ;-) ). Découverte des lois indiennes et de leurs applications. Seulement 4 étoiles, par moment, l'histoire traine un peu.
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Joe est un adolescent indien de 13 ans. Fils unique, sa vie se partage entre ses parents, sa famille proche et ses amis. Son existence paisible se brise le jour où sa mère est victime d'un viol d'une rare sauvagerie. Au fil des mois, il devra admettre que celle-ci est devenue radicalement autre, altérée par un homme dont il va rechercher activement l'identité. Il va opposer à la « suspension glacée des sentiments de sa mère » (p. 70) une colère bouillonnante, éruptive, qui va se muer au fil du temps et des désillusions en une rage froide, souterraine et d'une détermination que rien n'arrêtera.

« Dans le silence du vent », roman écrit en 2012 par l'américaine Louise Erdrich, a été « récompensé par la plus prestigieuse distinction littéraire américaine, le National Book Award, élu meilleur livre de l'année par les libraires américains », comme le souligne la quatrième de couverture.

Ce roman fleuve (plus de 400 pages) explore le temps distendu d'après trauma, l'éclatement des sentiments, la béance, les failles que le trauma vient ouvrir chez chacun, le combat que le père, juge dans la réserve indienne, et le fils vont mener, chacun s'efforçant d'oeuvrer au nom de la justice. L'un comme l'autre veulent la sortir du « lieu d'extrême solitude » (p. 70.) dans lequel elle s'est enfermée, la ramener dans le bruit joyeux de la vie. Et pourtant, leurs efforts se heurtent au silence obstiné qu'elle oppose : « Mon père s'évertuait à entretenir la conversation chaque soir, et quand j'avais épuisé le maigre stock de mes activités du jour, il allait de l'avant, pagayeur solitaire sur un immense lac de silence, ou peut-être ramant à contre-courant. » (p. 219.)
« Dans le silence du vent » alterne des passages puissants, où l'émotion affleure à la surface des mots, au détour des lignes, surgissant d'une métaphore ou d'un blanc, et des passages d'une lenteur lénifiante, où l'intérêt du lecteur se dilue jusqu'à se dissoudre… Un roman qui explore un temps distordu et qui exige, en parallèle, d'accepter des détours et méandres avant de parvenir au point final qui interroge le sens de la justice.
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Dakota - réserve indienne : Joe, jeune adolescent, est confronté au viol de sa mère. de cet événement, naît en lui une rage de se venger et de comprendre un monde adulte parfois cruel. Ce roman confirme le talent de Louise Erdrich, elle-même indienne de la tribu Ojibwa. Dans un style littéraire travaillé, elle nous propose un grand récit, qui sensibilise à la cause des amérindiens. Ce livre est aussi un fabuleux roman d'apprentissage qui donne envie d'aller plus loin dans la découverte de cet auteur. Elen
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