AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,08

sur 506 notes
Dans le silence du vent est un livre qui m'a projeté au coeur d'une réserve indienne dans le Dakota, en territoire Ojibwa. La vie de Joe, adolescent de 13 ans, bascule le jour où sa mère va rentrer, le visage tuméfié, violée et prête à basculer dans la folie.Dès lors, il n'aura de cesse de chercher le coupable, oscillant entre colère, rage et incompréhension, et souhaitant faire justice lui même, car la justice en ces terres indiennes n'est guère favorable à leurs résidents.

La description de ces vies quotidiennes, des relations entre les communautés est assez révélatrice du mépris affiché par une partie de la société américaine pour ces peuples indiens humiliés au fil des siècles, " j écris que pour les Indiens survivent" écrit Louise Erdrich. Les légendes et autres récits Ojibwa ponctuent le roman de cette poésie et authenticité, qui apportent un regard autre sur cette culture méconnue.

Par ce roman brillant, l'auteur donne la parole à sa famille, à tous ces indiens meurtris et bafoués. Ceux qui sont regardés comme des parias et qui ont été parqués dans des terres pour donner bonne conscience à cette administration qui leur accorde à peine un regard.

Le roman de Louise Erdrich explore avec une remarquable intelligence la notion de justice dans la plus grande démocratie au monde. Epoustouflant.
Commenter  J’apprécie          110
Le narrateur du roman, Joe est un jeune indien de 13 ans, il vit avec ses parents dans une réserve du Dakota du Nord. Son père, Bazil est juge au tribunal tribal, sa mère, Géraldine est spécialiste des appartenances tribales. L'histoire commence par un drame, Géraldine n'est pas rentrée à la maison, lorsque Joe et Bazil la retrouvent, elle est en état de choc : elle a été violée et a échappé à son agresseur qui voulait la tuer. A partir de ce jour, elle s'enferme dans sa chambre, ne parle plus, elle est plongée dans une dépression. La police va faire son enquête pour retrouver le coupable. Bazil va utiliser tous les moyens dont il dispose pour punir l'agresseur mais les lois américaines et les lois indiennes s'appliquent inégalement. le coupable étant blanc et l'agression ayant eu lieu sur la réserve, il est très difficile de le poursuivre...
Cette injustice pousse Joe avec l'aide de ses meilleurs amis Cappy, Zack et Angus de mener sa propre enquête.
L'histoire se passe dans une réserve, le lecteur suit l'évolution de l'enquête de la police, des recherches des jeunes garçons tout en découvrant la vie quotidienne de la réserve où se mêle mode de vie américaine et les traditions indiennes. La famille est importante, elle soutient Joe et ses parents dans le malheur. Les personnages sont attachants comme le grand-père Mooshum qui raconte des légendes indiennes dans son sommeil, ou la tante Sonia dont la poitrine fascine Joe...
L'auteur traite dans ce livres des sujets graves autour de la condition indienne mais également relatent des épisodes plus humoristiques de la vie dans la réserve en particulier lorsque les quatre adolescents se retrouvent ensemble.
J'ai découvert les problèmes juridiques que subissent les amérindiens, en particulier les viols impunis de femmes indiennes par des agresseurs blancs. Dans la postface, l'auteur explique même qu'au cours de sa vie, une indienne sur trois sera violée.
Joe est très sympathique et attachant, il est touché par le drame que vit sa mère, depuis il ne la reconnait plus. Il est en pleine adolescence et son amitié indéfectible qu'il partage avec ses amis est formidable. Ce crime ne peut pas rester impuni !
Lien : http://aproposdelivres.canal..
Commenter  J’apprécie          100
Conseillé par un ami, j'ai été conquise par ce livre.
En un été, l'enfance de Joe prends fin suite au viol de sa mère. Assistant impuissant à l'enlisement de l'enquête dans les rouages de l'administration judiciaire complexe des tribus indiennes et des états unis...
Prenant, poignant, mais jamais misérabiliste, ce livre est un petit bijou que je me sens obligée de partager au maximum.
Commenter  J’apprécie          90
J'aime beaucoup la littérature amérindienne et particulièrement Louis Erdrich, ce livre confirme son talent et sa sensibilité.

Ce roman est le récit d'un épisode de jeunesse du narrateur, jeune indien vivant sur une réserve. Joe et ses potes sont des ados un peu chahuteurs et leurs histoires permettent de dresser des portraits vivants et colorés des Chippewa (Anishinabe) habitants de la Réserve.

Cet été là, la mère s'est faite agresser et le roman prend de l'épaisseur. Ce viol permet aussi d'évoquer la complexité des relations entre la Réserve et ses voisins, le regard des blancs sur les indiens, les filiations parfois compliquées, les métissages pas toujours bien acceptés et c'est un grand roman sur la condition des femmes indiennes, dont les agressions ne sont pas prises en compte… le roman n'est pas un essai d'anthropologie mais permet d'ouvrir de nouveaux horizons.

Le récit ne bascule jamais dans le pathos, ce qui lui donne encore plus de poids et reflète une certaine vision de l'humanité, comme la conclusion de l'histoire qui entremêle légendes indiennes et justice humaine.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
Commenter  J’apprécie          80
Louise Erdrich a obtenu le National Book Award pour ce livre en 2013, une reconnaissance au plus haut niveau pour celle qui est le porte-parole de la nation indienne depuis maintenant trente ans.

Dans sa postface Louise Erdrich nous rappelle que : « une femme amérindienne sur trois sera violée au cours de sa vie (et ce chiffre est certainement supérieur car souvent les femmes amérindiennes ne signalent pas les viols); 86% des viols et des violences sexuelles dont sont victimes les femmes amérindiennes sont commis par des hommes non-amérindiens ; peu d'entre eux sont poursuivis en justice. »

Louise Erdrich a transformé cette réalité brutale en un grand roman sur la notion de la justice avec un adolescent pour personnage principal : Joe, treize ans, fils tardif d'un juge tribal et d'une spécialiste aux appartenances tribales. Père et fils bricolent paisiblement mais Géraldine ne rentre pas. En quelques pages tout est campé : la vie paisible dans la réserve, les personnages familiaux principaux et des notions qui nous sont étrangères comme le droit tribal dans le Manuel de droit fédéral indien. le drame aussi : Géraldine a été sauvagement agressée et violée.

La vie de toute la famille bascule. Joe vient de terminer son enfance :

Je n'avais presque jamais défié mon père en paroles ou en actes, mais là c'est passé inaperçu. Il y avait déjà eu ce regard, étrange, comme échangé entre deux hommes adultes, et je n'y étais pas préparé.

Le droit spécifique indien crée une grande inégalité de traitement entre Amérindiens et Américains et Louise Erdrich avec Dans le silence du vent nous en donne un exemple parfait : choquée, Géraldine est incapable de parler et de dire où a eu lieu le viol. Élément fondamental : si celui-ci a eu lieu en dehors du territoire le droit américain s'appliquera avec pour conséquence peu de chance pour que le violeur soit poursuivi.

Joe raconte l'histoire une fois devenu adulte et devenu à son tour juge tribal, comme avant lui son père et son grand-père. Il est le personnage central du roman : face à sa mère qui ne sera plus jamais la même, à son père qui défend une notion de justice qu'il ne comprend pas, Joe évolue. le gentil garçon qui fait des bêtises avec ses copains va se transformer en enquêteur puis en justicier.

Comme dans les autres romans de Louise Erdrich, tout se tisse, se mêle, s'enchevêtre, histoire individuelle et collective, légendes indiennes et souffrance d'un peuple décimé par l'homme blanc et qui survit toujours aussi difficilement. Joe est un miroir de cette société sacrifiée mais bien vivante avec ses rituels, sa Maison-ronde, ses personnages pittoresques, ses fantômes et ses légendes cruelles. On se laisse envoûter par les légendes indiennes mais très vite la réalité historique de cette civilisation sacrifiée vous prend à la gorge, l'âpre poésie laisse place au silence quand meurent le chant des bisons et la nation indienne
Lien : http://n.giroud.free.fr
Commenter  J’apprécie          80
Fidèle à ses thèmes, Louis Erdrich nous embarque encore dans l'univers des Indiens: une réserve dans le Dakota de Nord, une femme violée. Son mari est juge tribal, elles travaille pour l'administration, leur fils Joe, treize ans, tente de retrouver le meurtrier.
Petite déception avec ce nouvel opus de Louise Erdrich: un air de déjà-vu, un peu de lassitude devant les explications juridiques pour éclairer les différences entre le monde des "natives" et celui des USA. Néanmoins, le personnage d'adolescent bouleversé est particulièrement juste, la mère qui perd pied et remonte malgré tout, et des personnages secondaires attachants font passer un bon moment.
Commenter  J’apprécie          80
Joe a 13 ans, il vit dans une réserve indienne avec ses parents. le quotidien, s'il est ancré dans les Etats Unis des années 80, est aussi rythmé par les traditions, les légendes, les codes. La vie de l‘adolescent, de sa famille et de toute la communauté, va être définitivement bouleversée par le viol dont sa mère va être victime. Joe va observer comment cet évènement impacte ses parents, comment l'agression anéantit progressivement Géraldine sa mère qui se replie, s'isole, se réfugie dans le sommeil pour ne pas avoir à faire face, à répondre aux questions – car elle connaît son agresseur. Son père, juge de paix, qui s'est toujours employé à faire régner la justice sur le territoire indien, enquête de son côté, tout en essayant de maintenir un semblant de continuité dans leur existence, en cultivant le potager, en préparant les repas, etc. Joe et ses trois copains vont eux aussi chercher à découvrir qui est l'agresseur, tout en faisant des expériences de leur âge (alcool, romance,…). Géraldine finira par donner suffisamment d'indices pour que le violeur soit identifié et arrêté. Pourtant, « l'inéquitable labyrinthe de la loi » conduira à sa libération : en effet, en territoire indien, plusieurs cadres juridiques se croisent pour, dans tous les cas, desservir la cause des gens qui y vivent. Après le soulagement de l'arrestation, l'angoisse s'installe à nouveau car, outre le terrible sentiment d'injustice qui ronge chacun, Géraldine est à nouveau en danger. Comment la protéger puisque la loi est impuissante ? Les protagonistes vont chercher des réponses qui les amèneront à réviser pour toujours leur rapport à la loi, à la justice.
Dans le silence du vent a la force de ces livres qui, tour à tour, nous enseigne, nous font sourire puis réfléchir, pour nous laisser attristé(e) la dernière page finie. Les personnages sont touchants – quelle détresse dans ce couple, comment surmonter ensemble un viol, comment en dire quelque chose à son enfant ? Comment se construire, quand on est adolescent, avec la détresse de sa mère, dans un monde où les adultes peuvent transgresser en toute impunité ? – souvent truculents, le curé Travis ou encore Mooshum, le grand-père, dernier témoin de la grande époque indienne, dont le récit des légendes contribue à perpétuer la mémoire. Les situations sont finement décrites, parfois cocasses, parfois en intensité (les 1ères pages, où on sent le drame se nouer). le contexte historique et politique est bien amené, il montre comment se côtoient modernité et traditions mais aussi et surtout rappelle que rien dans la situation des indiens n'est vraiment réglé, que l'injustice dont ils sont victimes depuis que les européens ont mis un pied sur le continent se perpétue.
Un beau livre donc sur la justice, la famille, l'adolescence, l'amitié – car je ne l'ai pas évoqué encore, mais c'est aussi un sentiment traité avec justesse et qui contribue à rendre le livre attachant.
Commenter  J’apprécie          80
« Dans le silence du vent » se situe au coeur d'une réserve indienne du Dakota en pays Ojibwa. En mai 1988, un drame va anéantir, une famille, Joe, 13 ans, son père juge au tribunal tribal : Geraldine, généalogiste de métier, rentre chez elle, dans une détresse extrême elle vient d'être brutalisée et violée par un individu dont elle ne peut donner le signalement….
Le drame revêt une caractéristique particulière, il se situe en territoire indien, dans une Amérique (et en 1988) où la juridiction est encore en la matière peu ou prou clairement établie : le meurtrier est-il Blanc ? Amérindien ? le crime a-t-il eu lieu sur la portion de terre, dont la juridiction est indienne, ou blanche ? le meurtrier court-il encore, et peut-il être puni emprisonné, si oui, ce sera la paix pour cette famille, si non le cauchemar persistera pour tout le monde. Joe, le fils ne peut laisser le crime impuni aussi bien que son père d'ailleurs mais le père est juge, le fils est jeune, libre, il porte en lui tout l'honneur d'une race, d'une tribu, pour qui l'injustice est le mal suprême. Trouvera-t-il le coupable, aidé de ces copains, il mènera son enquête, Quelle en sera l'issue… ?
En attendant, le déroulement du fait divers, Louise Erdrich nous emmène dans un pays inconnu, magnifique, aux histoires des « premières nations », des légendes, qui deviennent des coups de coeur, des personnages mystérieux et autrement atypiques que les amérindiens de « nos chers westerns ». Les rêves des uns deviennent les prédictions des autres, des danses bariolées, des fêtes initiatiques nous enchantent. La narratrice fait preuve d'une connaissance extraordinaire, et nous subjugue de ses récits tout au long des 460 pages de son livre. Non seulement l'enquête, les recherches pour retrouver le meurtrier nous passionnent, mais l'intrigue « policière » devient rapidement une étude sociologique et anthropologique d'une « nation », agrémentée par tout ce qu'il y a de bizarre, de différent, dont l'intérêt jamais ne s'estompe. Nous partons à la recherche d'un meurtrier et nous entrons dans un bois dont les différentes issues mènent au paradis ou à l'enfer, à la justice ou à l'injustice, au meurtre ou à la vengeance, à la soumission ou la rébellion. C'est tout cela, ce livre, ces récits, menés de main de maître par Louise Erdrich que je me permets de saluer bien simplement pour le chef d'oeuvre qu'elle nous fait partager… Dans un style extraordinaire, digne des plus grands écrivains américains ou autres. Quelle finesse, voilà une bien grande dame.
Commenter  J’apprécie          80
Un roman d'apprentissage magnifique se passant dans une réserve amérindienne, Joe, 13 ans, va devoir grandir d'un coup, et ne plus voir le monde avec son regard d'enfant... Après l'agression et le viol de sa mère, rien n'est plus comme avant, et Joe souffre, apprend et découvre la vie et l'injustice.

Entre enquête, apprentissage et dénonciation du sort des indiens, Louise Erdrich nous emmène dans son univers.
Commenter  J’apprécie          70
"Dans le silence du vent", c'est l'histoire de la vie des Indiens aujourd'hui, l'histoire de l'adolescence, l'histoire des souffrances d'une femme violée. Une belle histoire.

Joe a treize ans lorsque la vie de sa famille bascule suite au viol de sa mère. au delà de la souffrance liée au traumatisme, il y a aussi celle de l'injustice. L'injustice des lois vis à vis des indiens. Ces lois, dictées par les hommes blancs, qui stipulent que l'agression ayant été commise en dehors de la réserve, la justice des indiens ne peut alors s'exercer.

Devant la complexité des lois et de la lenteur de la justice, Joe décide alors de mener sa propre enquête.

"Dans le silence du vent" est un livre sur la vengeance et l'injustice mais également sur l'adolescence. L'auteur alterne avec habileté les passages sombres et ceux, plus légers, d'adolescents fascinés par les filles, l'alcool et les cigarettes.

A travers Joe, on découvre la culture indienne, les relations entre les communautés blanches et indiennes. J'ai particulièrement apprécié les passages traitant des légendes indiennes que Mooshum, le grand -père de Joe, raconte dans son sommeil.

Malgré quelques longueurs, j'ai beaucoup aimé ce livre, véritable hommage à la nation indienne.

Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (1317) Voir plus




{* *}