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3,3

sur 363 notes
Il s'agit d'un couple qui se déchire, ils sont d'origine indienne et le père est peintre. Elle cache un secret et sait que lui l'espionne quand elle découvre qu'il lit son journal intime. Elle va alors livrer une vérité manipulatrice à cet unique lecteur.
La plume de l'autrice est sensationnelle, elle nous emmène pas à pas auprès de chaque membre de la famille et parvient à épicer la difficulté des relations des parents au moyen de deux journaux intimes, l'officiel et le secret.
C'est un thriller tragique et hypnotique sous les lumières des traditions indiennes et de leurs relations avec les animaux et l'univers.
L'histoire douloureuse de leurs ancêtres a forcément laissé des traces et les questions de la violence conjugale et du désamours produisent des dégâts depuis la nuit des temps. Ils sont une prison puissante parfois plus inconsciente qu'on ne croit.

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C'est le deuxième livre de Louise Erdrich que je lis et le constat est le même, une alternance de moment où je suis tout à fait absorbée et d'autres où je reste sur le côté.
Louise Erdrich est une descendante des premiers americains et la construction de l'identité entre héritage de la culture ancestrale et de celles des européens installés est centrale dans son oeuvre. Mais ces personnages sont assez éloignés de ce que l'on peut imaginer, ce ne sont pas les gardiens d'une sagesse du passé, comme le père de Betty dans le livre de T. McDaniel, des personnages réalistes dans l'Amérique moderne, conscient toutefois d'avoir un statut particulier. « ne peins pas les Indiens. le sujet l'emporte. C'était un peintre indien qui le lui avait dit. Tu ne seras jamais un artiste. Tu seras un artiste indien. Ta carrière sera bouchée. Tu n'iras jamais plus loin. Tu définiras des attentes. N'attireras qu'un seul type de collectionneurs. Les noirs peuvent être post- raciaux. Mais les Indiens sont toujours bloqués en 1892.»
Ces écrits me semblent assez désenchantés à ce niveau là et globalement plutôt noirs.
Ici on assiste à l'agonie de l'amour de Gil et Irène qui entraînent toute leur famille dans une spirale de violence 'ordinaire', de manipulation, glissant vers une haine que seul l'alcool colmate et permet de garder une apparente normalité à la face du monde.
Louise Erdrich maîtrise parfaitement le cloisonnement entre les deux carnets et le point de vue omniscient sur chaque personnage pourtant je n'ai pas construit de reelle empathie pour les personnages. Par contre elle crée parfaitement une ambiance lourde et inquiétante où l'on s'attend à un drame en tournant chaque page.
Enfin comme avec beaucoup d'auteurs contemporains, la manière de traiter les dialogues me gêne et retarde mon immersion dans l'histoire, malgré une plume par ailleurs vibrante et éloquente.
Je continuerai à lire Louise Erdrich.

«Ce moment inconnaissable dont parlait l'écrivain exerçait un puissant effet sur ces actes. Car il avait la certitude qu'existaient des interstices, des ouvertures, des brèches dans le mur qui se dressait entre eux. Ces murs étaient composés de décombres immatériels. Dits et non-dits, actes, malentendus, un agglomérat de moments empilés, duquel, croyait-il, pouvait percer un pur moment.»

«Gil avait un mur. Irène avait un mur. Entre les deux existait une zone neutre, intacte, une etendue sauvage, où se trouvait tout ce qu'ils ne savaient pas et ne pouvaient imaginer sur l'autre. Gil avait une vision claire de cet espace qui les séparait. Il y voyait un paradis intact semblable à la zone démilitarisée entre les deux Corées.»

«Nous étions l'un et l'autre chamailleurs, l'un et l'autre buveurs. La première fois où nous fîmes l'amour nous étions ivres. La première fois que nous fîmes l'amour sans être ivres, ce fût si étonnant, si émouvant, si intime que nous tombâmes aussitôt amoureux. [•••] L'idée de symétrie était si puissante que pendant des années, je ne compris pas que la structure s'était gauchie. Je continuais à faire l'amour en pensant à des activités qui soient symétriques, des activités qui nous avaient occupé au début.»
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Alors qu'Irène relate sa vie dans son agenda rouge, elle se rend compte que son mari, Gil, le lit secrètement. Elle décide alors de le prendre au piège. Elle continue d'écrire pour manipuler son seul lecteur.
Alors que le résumé promet une guerre psychologique, je ne l'ai pas ressentie. L'atmosphère n'est pas lourde, l'auteure n'a pas réussi à me transmettre les émotions de ses protagonistes.
Le roman traîne en longueur, seulement peu de moment où Irène écrit dans son journal et manipule son mari.
L'auteure nous parle beaucoup des enfants du couple sans que l'on sache vraiment si cela est utile.
L'action ne va pas crescendo, l'histoire est plate. Je ne me suis pas attachée aux personnages, Irène m'a ennuyée, je ne l'ai pas trouvé assez forte, elle ne va pas assez au bout de ses idées.
L'auteure aurait pu pousser l'histoire, mettre de la profondeur dans son récit mais ce ne fut pas le cas, selon moi. Il n'est pas assez aboutit.
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Un roman intéressant et qui peut se lire -c'est là sa force et sa faiblesse- à de multiples niveaux : réflexion sur l'art, sur l'emprise, le couple, l'identité indienne assumée et/ou refoulée et qui fait retour, travaillant les coeurs et les corps des protagonistes pour en faire les ombres évoquées dans le titre. Il faut attendre la fin pour que ces fils se relient dans un point de vue narratif qui éclaire le roman d'un jour nouveau, lui donne enfin un sens ultime, un centre, et redore d'espoir les ténèbres qui semblaient jusque-là avoir enseveli les personnages.
Pour moi, Louise Erdrich est un auteur à suivre, assurément.
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Une fois encore j'ai été éblouie par son écriture simple et efficace, très visuelle, prompte à plonger dans n'importe quel sentiment. Cela a été rudement vérifié par cette histoire de haine folle au sein d'un couple et j'étais presque autant désespérée que les enfants de cette famille. Tout va mal et se dégrade inexorablement. Il est évident que la chute sera tragique et violente.
L'héroïne est le modèle de son mari artiste peintre. Il l'a déshabille, la met dans des positions humiliantes. Elle ne supporte plus ces situations dégradantes. Elle l'acceptait au départ pour l'argent et par fascination. Les enfants grandissent et c'est le déclic. Elle refuse de se représenter ce que les enfants pourraient ressentir si ils la voyaient ainsi sur les tableaux. Heureusement, toutes les peintures ont été vendues - petite dénonciation au passage du voyeurisme des collectionneurs - mais elle comprend qu'avec internet, ils peuvent la voir ainsi.
Le personnage du mari est odieux, si odieux qu'il n'est pas crédible. Il fait croire à sa faiblesse pour mieux exercer son emprise, ses chantages … il mène la danse.
La question posée est la suivante : est-ce qu'un artiste peut tout se permettre ?
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Le résumé en 4ème de couverture était tentant, la critique du Washington Post élogieuse. Malheureusement, cela n'aura pas suffi à me satisfaire pleinement. Certes, la narration est maîtrisée mais le récit est trop lent et redondant. Il ne se passe pas grand chose jusqu'au final.
En bref, déçue.
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Je suis certainement à un moment de ma vie où la passion a moins de prise sur moi car j'ai eu énormément de mal à me sentir en symbiose avec le thème du livre. J'avais pourtant très envie de lire ce roman, je l'ai même commandé ne le trouvant pas en librairie mais je suis un peu déçue.
L'histoire du Journal intime découvert par le mari m'avait séduite de prime abord mais il tient finalement peu de place dans l'histoire et n'apparait que de loin en loin. Les pensées de chacun ne sont pas assez fouillées. Je n'ai pas réussi à m'identifier à aucun des personnages. le mélange de leur histoire personnel à l'histoire collective des indiens est embrouillé. Il semblerait que l'auteur ait voulu trop en faire , tout traiter dans un même roman et au final, ce n'est pas heureux. Elle pêche par excès d'abondance. La fin ne sonne pas juste non plus. J'ai aimé par contre les pages traitant de la peinture et des tableaux.
Reste la description d'une passion destructrice, de l'amour fusionnel, de la haine à l'intérieur du couple mais là non plus l'émotion n'a pas été au rendez-vous. Je dois dire que la scène chez la conseillère conjugale est l'un des meilleures. Ce couple qui se déchire retrouve vite la complicité qui était la sienne devant une tierce personne .
Je n'ai pas non plus trop aimé les enfants, tous des mini génies en réduction.
Un roman dont je ne sais si j'ai aimé ou pas. Cet auteur semble faire l'unanimité mais vraiment j'ai du mal à accrocher.
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L'idée de départ, et l'écriture magnifique (bravo au traducteur) donnaient bien plus envie que l'histoire découverte au fur et à mesure de la lecture du roman...
Peut-être aurais-je dû commencer mon exploration de l'oeuvre de l'auteur par un autre titre; je me réservais ses pages et livres pour des moments plus calme, comme une gourmandise, et ce roman ne m'a pas nourri suffisamment.
Certes on trouve une dissection assez crue mais pour autant pas si psychologique des rapports entre une femme et un mari, ou plutôt du ressenti d'une femme par rapport à son mari, mais une épouse qui n'a finalement que ça à faire de sa vie qu'observer au microscope tout ce qui pourrait ne pas aller dans sa vie avec cet homme, pas terrible effectivement dans son comportement quotidien, mais ni plus ni moins qu'un autre...
Certes, il y a des passages vraiment bien écrits, et passionnants mais à l'arrivée pas tellement fouillés.
Certes encore, on sent monter la tension entre la lâcheté de la femme, et le manque de moyens du mari pour répondre ou réagir...
Mais c'est assez décevant dans la mise en oeuvre et la fin du coup est presque ridicule au lieu d'être tragique
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Découvert grâce à mon libraire, ce roman me permettait de faire connaissance avec un auteur encore inconnu pour moi. Gil lit le journal intime de sa femme, pensant qu'elle ne le sait pas. Mais elle s'en rend compte, et n'est pas du tout contente (logique !).
Elle crée alors un second journal, dans lequel elle écrit ce qui fera mal à son époux. Gil est artiste peintre, et, depuis des années, créent ses oeuvres e faisant d'elle son personnage principal, son modèle : une Indienne témoin du passé de sa tribu aujourd'hui décimée. Mais l'amour s'effrite, l'entente n'est plus là, et les tableau sont de plus en plus sombres. Ce faux journal intime complique le tout, jusqu'à faire glisser ce couple dans une descente infernale, que les enfants constatent, impuissants face à la dérive de leurs parents.
un roman, pour la plupart des points, intéressant, mais qui n'a pas su me toucher complètement. J'ai plutôt envie de lire sur le thème des Indiens d'Amérique, des romans historiques faisant référence à cette époque. Disons que cette lecture m'a ouvert d'autres choix de lecture !

Lien : http://lesquotidiennesdeval...
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Enfer des relations
Perversité des sentiments
sur fond de culture indienne
sur fond de réflexions sur l'art et le rapport du peintre et son modèle
Un livre puissant et sombre
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