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EAN : 9782843770883
251 pages
Charles Léopold Mayer/ECLM (02/08/2004)
4/5   4 notes
Résumé :

La société post-industrielle ? Quelle illusion ! Nous vivons en réalité dans un système " hyper-industriel " où les flux de matière et d'énergie continuent à augmenter de plus belle. Les traditionnelles remises en cause du système industriel, dominées par les questions de pollution et d'épuisement des ressources, ne suffisent plus. Une approche nouvelle, plus large, est en train d'émerger de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Qu'est-ce que l'écologie industrielle ?

Ce qu'entend Suren Erkman par "écologie industrielle" est la remise en question du modèle industriel linéaire ressources > produits > déchets (appelé écosystème de type I) au profit d'un système inspiré par le mode de fonctionnement cyclique des écosystèmes biologiques (type III, le type II correspondant à une étape entre les 2 autres). Dans ce système, "il est impossible de distinguer les ressources des déchets, car les déchets d'un organisme constituent une ressource pour un autre organisme. Seule l'énergie solaire constitue un apport extérieur". Les cycles dont ils dépendent sont donc très largement interconnectés. C'est précisément vers ce modèle que doit tendre la société industrielle pour préserver son environnement et assurer sa survie.

En quoi l'approche end of pipe (type II) est-elle critiquable ?

Aux yeux de Suren Erkman, la stratégie de gestion des déchets en fin de vie comporte plusieurs problèmes principaux :
- elle est cloisonnée par département : le traitement d'une pollution pouvant très bien n'être que son déplacement vers un autre secteur ;
- elle est incrémentale : elle coute de plus en plus cher pour éliminer une proportion de plus en plus faible de polluants ;
- elle n'offre pas de vision globale : la spécialisation croissante du traitement des déchets renforce les barrières entre les disciplines.
Suren Erkman propose par son approche d'écologie industrielle d'ouvrir les méthodes de prévention à une perspective plus vaste qui se base sur l'ensemble du processus et de sa relation avec la Biosphère.

En pratique, ça donne quoi ?

Afin d'optimiser les flux de ressources et d'énergie de manière globale, il conviendrait de créer des associations caractéristiques entre différentes entreprises pour procéder à une valorisation systématique des biens échangés. Par exemple, "l'électricité produite par une centrale [à charbon] ne représente que 40% de l'énergie totale libérée par la combustion. Il existe donc une quantité d'énergie considérable, disponible sous forme de vapeur, qui pourrait être exploitée dans le cadre d'activités symbiotiques". Pour compléter l'éco-restructuration du sytème, d'autres attentions doivent être portées sur la minimisation des énergies dissipatives (dues au frottements notamment), des efforts doivent être faits pour dématérialiser les produits et les activités économiques et pour décarboniser l'énergie.

Quelles implications pour l'architecture et la ville ?

"L'écologie industrielle remet en cause le dogme traditionnel du zonage, basé sur la séparation des activités" car elle prône sur une interaction locale entre les différents secteurs auto-bénéfiques. Elle invite à "repenser la forme des agglomérations urbaines pour minimiser les stocks d'infrastructures", pour "diminuer les consommations de ressources induites par la structure et l'étalement du tissu urbain". Il faut "rendre l'« écosystème urbs » aussi compact et auto-suffisant que possible".
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Ce livre pose comme hypothèse que notre économie est un écosystème particulier, à l'instar des autres écosystèmes présent dans la nature. A partir de ces prémisses, l'auteur développe toute une réflexion passionnante et novatrice qui réconcilie le développement économique et le respect des processus vivants à l'oeuvre tout autour de nous.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Chaque année, on produit dans le monde 55 millions de tonnes de jus d'orange, dont plus de 90% sont consommés en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Plus de 80% du jus d'orange bu en Europe proviennent du Brésil, principal producteur mondial. Ce jus d'orange effectue un voyage de 12 000 km pour aller du Brésil en Allemagne. Pour le transport le jus est concentréà 8% de sa masse originale, puis congelé à -18°c.
La fabrication du jus d'orange nécessite deux principaux inputs : l'eau et le pétrole. (...) En tout, y compris le transport et la congélation, chaque tonne de jus d'orange nécessite environ 100 kg de pétrole.(...) Pour chaque verre de jus d'orange consommé, il faut utiliser pas moins de 22 verres d'eau, principalement pour la vapeur durant la concentration, puis pour la dilution (...). Ces chiffres ne tiennent pas compte de l'énergie et des matières nécessaires à l'obtention du pétrole et de l'eau utilisés pour la fabrication du jus d'orange. (...) Il faudrait également prendre en compte les matériaux et l'énergie utilisés pour la fabrication des pesticides, de même que pour les innombrables emballages.
(...) Ces flux sont encore bien supérieurs aux Etats-Unis : en moyenne, un litre de jus d'orange américain nécessite 1 000 litres d'eau et d'irrigation et 2 litres de pétrole.
(...) En tout, pour l'Allemagne, on aboutit à un chiffre de 25 kg de matière pour la fabrication d'un seul litre de jus d'orange.
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Dans le cas des activités minières, qui représentent (avec les combustibles fossiles) la source première de toute activité industrielle, il importe de souligner que les masses de matière et d'eau déplacées sont bien supérieures aux matières premières proprement dites.
Ces matières premières elles-mêmes, le minerai brut, représentent souvent une masse énorme par rapport à la teneur en minerai recherché. Les étapes de concentration et de purification du minerai, à leur tour, génèrent d'importantes quantités de déchets, parfois toxiques selon le procédé d'extraction utilisé.
Par exemple, les minerais de cuivre exploités aux Etats-Unis ont une teneur moyenne inférieure à 0.4%, de sorte que, pour une tonne de cuivre raffiné, il faut avoir traité 250 tonnes de minerai. Dans le cas de métaux rares, comme ceux du groupe du platine, pour en obtenir une tonne, il faut extraire et traiter plus de 100 000 tonnes de minerai.
De plus la quantité de ces déchets augmente au fur et à mesure que l'on exploite des filons de moins en moins riches : plus la teneur en minerai diminue, plus le volume des déchets et des translocations augmente, de même que l'énergie nécessaire pour les bouger et les traiter.
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