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Je me suis un peu laissé dépasser par mes lectures et les petites critiques que je publie ; bien que je ne vais pas tout rapporter ici, je vais quand même parler un tout petit peu de cet ouvrage.
Il s'agit sans doute de ma première approche de la littérature norvégienne et malgré son titre entre parenthèses un peu pompeux j'ai apprécié.
L'auteur va nous raconter de manière assez décousue et erratique ses pérégrinations en Norvège. Un jour, il en a marre de sa vie répétitive et rangée, alors qu'il quitte son logement d'abord dans ses quartiers et puis de plus en plus loin. Il s'éloigne de son domicile de plus en plus loin du point de non retour possible au gré de ses pas sans vraiment d'itinéraire.
Truffé de réflexions philosophiques et de références à Rousseau, Sartre, Hölderlin, Kierkegaard, on se plonge dans ses souvenirs d'autres marches souvent malchanceuses et ses tentatives d'écrivain raté.
De manière peu chronologie on va passer du Pays de Galles, à Paris, à Istanbul avant de finir dans les montagnes de Transylvanie.
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Un haillon de soleil posé sur une « rue misérable ponctuée de traces de désolation » peut transfigurer le sordide d'un âpre quotidien et donner des ailes à l'homme qui marche. Il suffit d'être éveillé et de prendre la dague de lumière en plein coeur. le Norvégien Tomas Espedal s'empoigne avec la trivialité de sa vie à la dérive et la jette sur les chemins de son pays puis, par ricochet, sur ceux de l'Europe, des Ardennes de Rimbaud, du Paris de la Bohème, de la Grèce des Météores, de la Turquie antique de la côte lycienne. le récit est fait de réminiscences, d'ellipses, de non-dits, de retour en arrière, de bonds en avant comme si l'espace et le temps se télescopaient. A un moment charnière du livre, l'auteur l'énonce clairement : « le voyage ne nous vieillit pas, il nous rajeunit. le voyage nous trouble, il change notre rapport au temps et aux années, nous croyons tout voir avec un regard neuf, avec un regard jeune, le voyage perturbe notre mémoire, il nous fait oublier ; nous ne nous rappelons plus notre âge réel, nos erreurs, nos déceptions, nous voyageons, nous croyons retrouver notre jeunesse alors qu'en réalité nous sommes en train de rêver. » Cette remarque essentielle mériterait d'être développée mais l'écrivain survole tout et n'approfondit jamais de son regard et de ses mots ; les paysages traversés ne sont qu'à peine esquissés, si peu évoqués. Seules des anecdotes pimentent l'errance du voyageur. La déconvenue d'Espedal à Istanbul est typique d'un touriste en goguette désireux de s'encanailler. Assez souvent, Tomas Espedal (dans la semoule) quand il raconte ses échappées avec ses bottes et son complet, ses ampoules et ses suées, ses cigarettes et ses ivresses. Ignore-t-il qu'un équipement minimum est nécessaire pour randonner ? En revanche, il est bien plus convaincant lorsqu'il évoque Erik Satie ou Arthur Rimbaud. Sa culture livresque exigeante et bien assimilée l'accompagne dans la première partie du livre. Dans la seconde partie, il voyage avec Narve Skaar, connu depuis l'enfance mais ami à l'âge adulte, depuis Athènes jusqu'à la plage de Kas en Turquie. le livre décousu, avançant par « sauts et gambades », n'est pas entraînant au point d'emprunter les parcours évoqués par Tomas Espedal. Il n'est cependant pas dépourvu d'intérêt quant aux nombreux auteurs cités, à la sincérité et à la mise à nu sans fard ni forfanterie de l'écrivain norvégien mais il ne faut pas s'attendre à une entreprise de voyance et de visions développée par « un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens » comme le titre pourrait le suggérer. Si Espedal a pu « noter des silences et fixer des vertiges », le lecteur n'en a rien su mais il a marché de concert.
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Quand partons-nous ? Bon livre mais assez déroutant au premier abord. Il faut un peu de temps pour s'habituer au style de l'écrivain...comme une mise en route lorsque l'on entame une marche assez longue. Il faut parfois quelques jours. Mais après un moment d'hésitation, je l'ai lu rapidement, de plus en plus curieux, d'une traite...J'ai lu avec une certaine frénésie, pas mal d'avidité tant ce que je lisais me parlait de moi...de ce que j'ai été, de ce que je voudrai de nouveau vivre parfois, de ce que nous sommes et espérons tous un peu... Vivre! et voir du neuf...C'est un livre étrange et beau à la fois. Il raconte de façon volontairement décousue, "déréglée" des choix de vie, des moments de vie liés à la marche, à l'errance...On peut se délecter de nombreuses citations, d'analyses qui ici ne sont pas trop plaquées sur le récit des voyages comme dans tant d'autres récits. Il y a tout de même un peu de Bouvier chez Espedal. On ressort de cette lecture un peu KO et ivre mais on en redemande. Cela vaut le coup de poursuivre après les quelques pages étranges du début de roman...de finir le livre puis de sortir marcher et préparer son prochain voyage.
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Sans bouger de mon canapé cette lecture m'a emmené en Norvège, mais aussi au Sud de l'Europe, en Grèce et en Turquie.
Mais plus qu'un voyage et une découverte des pays et de ses paysages ce livre nous parle de la philosophie particulière de la pratique de ce sport que j'adore : la marche.
Mais pas la marche lors d'une journée de rando (quoique, dans certains passages je m'y suis bien retrouvé) non c'est ce départ à pied, on part pour combien de temps? on improvise, on rencontre des gens etc....cela m'a fait penser également aux personnes qui cheminent sur le chemin de Compostelle.

lu en 2015.
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Une découverte enthousiaste de cet écrivain norvégien !
Ôde à la marche, à la lenteur propice à la contemplation, à la solitude comme aux compagnons de voyages, à la simplicité et à la poésie du monde qui nous entoure.
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