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Je me suis un peu laissé dépasser par mes lectures et les petites critiques que je publie ; bien que je ne vais pas tout rapporter ici, je vais quand même parler un tout petit peu de cet ouvrage.
Il s'agit sans doute de ma première approche de la littérature norvégienne et malgré son titre entre parenthèses un peu pompeux j'ai apprécié.
L'auteur va nous raconter de manière assez décousue et erratique ses pérégrinations en Norvège. Un jour, il en a marre de sa vie répétitive et rangée, alors qu'il quitte son logement d'abord dans ses quartiers et puis de plus en plus loin. Il s'éloigne de son domicile de plus en plus loin du point de non retour possible au gré de ses pas sans vraiment d'itinéraire.
Truffé de réflexions philosophiques et de références à Rousseau, Sartre, Hölderlin, Kierkegaard, on se plonge dans ses souvenirs d'autres marches souvent malchanceuses et ses tentatives d'écrivain raté.
De manière peu chronologie on va passer du Pays de Galles, à Paris, à Istanbul avant de finir dans les montagnes de Transylvanie.
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Au départ de la lecture, j'ai dû m'y reprendre à deux ou trois fois, sans doute n'avais-je pas chaussé les bonnes chaussures et endossé le plus léger sac à dos...
Puis après m'y être reprise, courage, courage, j'ai lu avec un certain intérêt les pages... on va dire une centaine. La présentation de la marche est intéressante (pour la marcheuse que je suis, mais pour un non pratiquant, je pense que cela peut paraitre casse-pieds, l'image est appropriée)... la recherche et les références des écrivains et poètes, plutôt rafraichissantes : "tu le connais lui ? ben non pas vraiment, ah ben je cherche..."... "ah lui oui je le connais...".
Et puis on s'enlise, on s'enlise, on s'enlise, on s'enlise... le récit, roman, pas roman ?, bref le livre devient inintéressant, car un verbiage, il n'y a plus d'histoire, on ne peut pas se raconter à travers les autres, quand on se veut écrivain ou romancier, il faut avoir le courage... Bref la lecture de ce livre se termine en se disant : que de temps perdu, et dire que j'ai une belle promenade à faire sur le Mont des Princes (tout près de là où je vis).
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Il m'aura fallu de la persévérance pour arriver au bout de ce livre qui traine sur ma table depuis plusieurs mois...

C'est un livre contemplatif, qui nécessite de se poser et de prendre le temps de lire en s'y consacrant pleinement sous peine de décrocher et de reposer le livre en soupirant.

Très bien écrit, il est du rythme lent de la marche...

ça vaut le coup de s'accrocher jusqu'à la 2ème partie qui est, à mon sens, plus intéressante dans sa description de la marche en terres étrangères (la première étant plus sur les raisons de la marche).

En tout cas, il donne envie de partir sac au dos pour aller découvrir la Grèce et la Turquie !
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Je quitte l'avenue aux acacias, une des rares rues parisiennes décrivant un arc de cercle, échappant à la géométrie implacable qui découpe trop souvent la ville en formes rectangulaires, emprunte l'un des nombreux escaliers de la butte et me dirige vers les vignes montmartroises, carré de vert sous un dôme bleu nuit.

Le brouhaha incessant de la ville s'estompe laissant place à un ronronnement lointain et aux gazouillis de quelques oiseaux parisiens. le ciel s'est évadé de l'ombre des façades haussmanniennes, l'air lui-même semble plus pur. Je songe à une estampe tibétaine où un moine quitte Babylone, sa poussière, sa misère, ses bidonvilles, ses bordels, et escalade une imposante montagne enneigée afin d'aller méditer sous une cascade.

J'atteins les vignes que je contourne par la droite en me dirigeant vers la place Marcel Aymé où m'attend avec une patience infinie, sous un ciel crépusculaire parsemé de quelques nuages rougeoyant, le passe-muraille engoncé pour l'éternité dans un épais mur de pierre.
La quiétude de ces lieux oubliés des hordes de touristes est ma récompense, si loin du vacarme assourdissant de la place de Clichy. La musique du hasard m'accompagne toujours, je crois discerner la mélopée nostalgique d'un oud, et le rythme syncopé d'une contrebasse, qui se fondent dans la douceur de cette soirée d'été.

Je continue de m'éloigner du bruit incessant de la ville, de la foule aux yeux brillant d'un désir incompréhensible, des voitures qui enserrent la butte de leur flux infini, comme un immense serpent gris qui tenterait d'étouffer la citadelle blanche, je laisse les hommes derrière moi et avec eux ton regard bleu qui hante mes nuits, je m'arrache du monde et je grimpe, vif et léger malgré la souffrance indicible qui gronde au fond de ma poitrine …
____

Ce court texte se veut un hommage « littéraire » au très beau livre de l'auteur norvégien Tomas Espedal, « Marcher ».

Le narrateur sort de chez lui un beau matin, quitte sans crier gare son domicile et sa compagne, et part pour une interminable marche qu'il n'a absolument pas préméditée. Se laissant porter par la poésie de ses auteurs « marcheurs » préférés, Rousseau, Hölderlin, Rimbaud, Tomas va sillonner la Norvège, le Pays de Galles, les montagnes de Transylvanie, la côte grecque, parcourir Paris et Istanbul. Tout en méditant sur les maximes en forme de mantras énoncées par Kierkegaard, Thoreau, ou Whitman, il va de rencontres inopinées, en mésaventures montagnardes, retrouver le sens d'un mot trop souvent galvaudé, la liberté.
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Tomas Espedal, écrivain norvégien qui a déjà publié plusieurs romans, éprouve un matin l'envie ou plutôt la pulsion irrépressible qui l'invite à partir et entreprendre un voyage à pied, dont il n'a pas prévu l'itinéraire. Pas vraiment bien équipé, il décide de découvrir la Norvège et de trouver le long de la route le gîte et le découvert au gré des rencontres. Mais ce voyage qui n'a pas de but précis, lui permet néanmoins de convoquer tous les écrits de voyage et rendre hommage à tous les écrivains voyageurs...De Rousseau à Kirkegaard, de Hölderlin à Henry David Thoreau en passant par Shakespeare, Virginia Woolf, Eric Satie ou Rimbaud, c'est l'éloge de la solitude, de la réflexion, de l'introspection qui permet la construction de la pensée, le retrait du monde qui permet l'observation de la nature, les difficultés qui remettent en cause la présence de l'homme dans la nature...Traversant les villes comme Bergen, mais dormant également à la belle étoile au bord des Fjords, Espedal offre une belle réflexion sur l'Homme dans l'univers.
Dans une deuxième partie du récit, Tomas Espedal part avec un ami dans un voyage en Grèce puis en Turquie, l'occasion également d'apprécier le voyage en duo dans le berceau de la civilisation occidentale mais également d'en apprécier le style de vie, la quiétude des monastères des Météores, ou le partage d'un repas de poissons avec un vin résiné.
Tmas Espedal offre avec "Marcher", une parenthèse pas toujours enchantée, mais très érudite, illustrée de citations d'écrivains et poètes, un récit qui reste accessible et n'est jamais suffisant...Il réussit ce partage avec le lecteur.
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"Marcher", emboîter le pas à l'auteur et le suivre dans ses errances, de villes en villes et parfois de bars en bars, le suivre au gré des rencontres, en Norvège, à Paris ou en Turquie. L'imaginer dormir à la belle étoile, poser le livre et regarder par la fenêtre la nuit claire et tranquille.

J'ai toujours beaucoup aimé ce que l'on nomme "Littérature de voyage" et peut-être qu'en ces temps de confinement, je l'apprécie plus encore.
C'est l'histoire d'un homme qui sort un jour de chez lui et commence à marcher. Il ne sait pas vraiment où il va. Il "vagabonde", selon la vieille tradition. Derrière lui, une maison, une femme, tout un pays. Des liens terrestres, des liens du coeur. Mais Tomas Espedal s'éloigne, il avance, il marche. Et plus il marche, plus son esprit s'allège, plus sa pensée s'approfondit. C'est une force incroyable qui le pousse en avant, l'irrépressible envie de liberté.
"Petit à petit je le comprends, tu es heureux parce que tu marches" écrira-t-il.
Il fera route tantôt seul, tantôt avec un ami. Car si la solitude est féconde, nous devons nous méfier de toute fascination morbide qui nous éloignerait du monde. Cela, Tomas Espedal semble l'avoir bien compris.
En chemin, l'auteur rend hommage à quelques solitaires bien connus, comme Erik Satie, dont il ira voir la petite maison, mais sans s'y attarder, déçu sans doute de la trouver si misérable. le lecteur croisera aussi Giacometti, Rousseau, et quelques autres, ces grands hommes évoqués donnant au récit de voyage un tour plus érudit.

Le rythme de cette balade est lent, comme pour réhabituer le lecteur à faire la pause, à accepter les blancs. Tomas Espedal veut faire de nous des lecteurs-flâneurs. Il nous berce de sa prose délicate et mélodieuse. Il ne s'agit ici que de prendre son temps, de ne pas trop en demander et de regarder vraiment.
Mais point d'idéalisme. L'auteur nous rappelle, juste au moment où nous commencions à chausser nos sandales que la vie du vagabond est une vie faite de beaucoup de souffrances et de privations. Alors marcher, oui, mais pouvoir rentrer quand on veut dans sa chaude maison. C'est le vagabondage moderne, un itinéraire pour enfant gâté. L'auteur en est pleinement conscient et le léger agacement qui parfois m'avait titillée s'est évanoui en lisant ceci: "nous avons assez d'argent et aucune contrainte, ni travail ni devoirs, (...) nous sommes irresponsables et libres."

Pour tous les autres il reste les voyages immobiles car, nous dit l'auteur, "il y a bien des façons de voyager, il y a bien des façons de rester à la maison; (...) nous pouvons voyager dans notre propre salon. Nous pouvons nous asseoir dans le premier fauteuil venu, derrière le bureau près de la fenêtre, et commencer à écrire."
Ou lire....








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Un haillon de soleil posé sur une « rue misérable ponctuée de traces de désolation » peut transfigurer le sordide d'un âpre quotidien et donner des ailes à l'homme qui marche. Il suffit d'être éveillé et de prendre la dague de lumière en plein coeur. le Norvégien Tomas Espedal s'empoigne avec la trivialité de sa vie à la dérive et la jette sur les chemins de son pays puis, par ricochet, sur ceux de l'Europe, des Ardennes de Rimbaud, du Paris de la Bohème, de la Grèce des Météores, de la Turquie antique de la côte lycienne. le récit est fait de réminiscences, d'ellipses, de non-dits, de retour en arrière, de bonds en avant comme si l'espace et le temps se télescopaient. A un moment charnière du livre, l'auteur l'énonce clairement : « le voyage ne nous vieillit pas, il nous rajeunit. le voyage nous trouble, il change notre rapport au temps et aux années, nous croyons tout voir avec un regard neuf, avec un regard jeune, le voyage perturbe notre mémoire, il nous fait oublier ; nous ne nous rappelons plus notre âge réel, nos erreurs, nos déceptions, nous voyageons, nous croyons retrouver notre jeunesse alors qu'en réalité nous sommes en train de rêver. » Cette remarque essentielle mériterait d'être développée mais l'écrivain survole tout et n'approfondit jamais de son regard et de ses mots ; les paysages traversés ne sont qu'à peine esquissés, si peu évoqués. Seules des anecdotes pimentent l'errance du voyageur. La déconvenue d'Espedal à Istanbul est typique d'un touriste en goguette désireux de s'encanailler. Assez souvent, Tomas Espedal (dans la semoule) quand il raconte ses échappées avec ses bottes et son complet, ses ampoules et ses suées, ses cigarettes et ses ivresses. Ignore-t-il qu'un équipement minimum est nécessaire pour randonner ? En revanche, il est bien plus convaincant lorsqu'il évoque Erik Satie ou Arthur Rimbaud. Sa culture livresque exigeante et bien assimilée l'accompagne dans la première partie du livre. Dans la seconde partie, il voyage avec Narve Skaar, connu depuis l'enfance mais ami à l'âge adulte, depuis Athènes jusqu'à la plage de Kas en Turquie. le livre décousu, avançant par « sauts et gambades », n'est pas entraînant au point d'emprunter les parcours évoqués par Tomas Espedal. Il n'est cependant pas dépourvu d'intérêt quant aux nombreux auteurs cités, à la sincérité et à la mise à nu sans fard ni forfanterie de l'écrivain norvégien mais il ne faut pas s'attendre à une entreprise de voyance et de visions développée par « un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens » comme le titre pourrait le suggérer. Si Espedal a pu « noter des silences et fixer des vertiges », le lecteur n'en a rien su mais il a marché de concert.
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Sans bouger de mon canapé cette lecture m'a emmené en Norvège, mais aussi au Sud de l'Europe, en Grèce et en Turquie.
Mais plus qu'un voyage et une découverte des pays et de ses paysages ce livre nous parle de la philosophie particulière de la pratique de ce sport que j'adore : la marche.
Mais pas la marche lors d'une journée de rando (quoique, dans certains passages je m'y suis bien retrouvé) non c'est ce départ à pied, on part pour combien de temps? on improvise, on rencontre des gens etc....cela m'a fait penser également aux personnes qui cheminent sur le chemin de Compostelle.

lu en 2015.
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Grosse déception que la lecture de ce livre d'Espedal.

Pourtant celui-ci bénéficiait apriori d'un gros capital sympathie, j'avais depuis longtemps l'envie de lire ce livre, mis en appétit par une thématique centrale faciale intéressante, des critiques favorables, et quelques citations prometteuses.

Mais ce projet est resté comme tant d'autres dans le « ventre mou » de cette liste infinie (ou presque) d'envies de lecture.

Er récemment sans le chercher, dans une de mes médiathèques fréquentées assidûment ce livre était en évidence, pas d'hésitation l'empruntant même avec un autre ouvrage de cet auteur, « Contre la nature ».
A part quelques envolées et clins d'oeil philosophiques la moisson d'émotions est famélique à mon gout. Insuffisants ces ingrédients pour une délicieuse omelette norvégienne !!

En fait, pour l'essentiel du Kerouac pur jus, enfin plutôt avec un rapeux blend à offrir, non pas des semelles de vent mais des semelles de plomb. Je doute que l'on puisse marcher véritablement avec des bouteilles d'alcool dans le sac et dans le corps, de surcroît chaussé de bottes.

Ayant eu le bonheur dans mes vertes années de cheminer, sac au dos, bivouacs en plein air, dans cet environnement naturel grandiose qu'est la Norvège, je ne retrouve pas du tout dans ce livre les sensations si fortes qui avaient été les miennes alors et demeurées si colorées en dépit du temps passé.

Bien sur ce livre n'est pas un topo de rando et il y a aussi la dimension symbolique, marcher, sans but, ni programme, pour sortir du quotidien, larguer les amarres ; mais dans cet état d'esprit notre marcheur ne semble pas vraiment lui-même très convaincu, ni décidé à se frotter au mode wild, prendre le Thoreau par les cornes…, ne serait-ce que spirituellement.

Un livre à emprunter en médiathèque et à restituer sans regret.
Sur le même thème central, l'écrivain qui prend ses distances avec le monde urbain, et dans sa quête de sens s'engage dans des randonnées et pérégrinations diverses dans la nature, je pense qu'une oeuvre comme « La montagne de l'âme » de Gao Xingjian offre un charme beaucoup plus sauvage, plus profond, plus onirique
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Une découverte enthousiaste de cet écrivain norvégien !
Ôde à la marche, à la lenteur propice à la contemplation, à la solitude comme aux compagnons de voyages, à la simplicité et à la poésie du monde qui nous entoure.
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