Sur un corps
Sur ton corps je tombe
comme l’été répand les cheveux
dans l’eau éparse des jours
et fait des pivoines une pluie d’or
ou la plus incestueuse des caresses.
Là où la nuit
Ce n’est que là où la nuit
incline les branches
que les lèvres déchirent
que le silence
meurt
Sur la raison
Dans un pays où je connais
même pas la saveur de la nudité
dans la nuit nous égarons sur nos membres
le poids obscur du désir -
si haute est notre raison
que nous devenons la bouche la plus près du soleil
EUGÉNIO de ANDRADE - Poeta português