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La Revue Europe (01/05/1981)
5/5   1 notes
Résumé :
En mai 1981, Europe consacrait un dossier à la littérature de Bretagne. On y sentait pleinement l'effervescence de ces temps d'espérances et la grande richesse, même un peu désordonnée, de parcours singuliers trop méconnus. Presque vingt-cinq ans plus tard, ce paysage a été profondément remodelé. Les enjeux ne sont plus les mêmes, ils se sont déplacés. Ce qui définit le mieux cette littérature aujourd'hui, c'est le regard critique qu'elle porte sur elle-même. Après ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En mai 1981, la fameuse revue "Europe", fondée en 1923 sous l'égide de Romain Rolland et de Jean-Richard Bloch, s'intéresse à la littérature de Bretagne.
Ce numéro est sous-titré "lennegezh Breizh".
La littérature bretonne existe-t-elle ?
Cette question en appelle bien d'autres.
Peut-on à la fois être breton, ou occitan, corse, flamand...et poète, romancier, philosophe, peintre ou musicien, en faisant l'économie d'un détour par Paris ?
"La Bretagne au pluriel", courte préface de Jean-Marie le Sidaner est dure et abrupte.
Selon lui, on peut recenser des textes remarquables comme "le brasier des ancêtres" ou comme "le livre d'or de la Bretagne" mais le passé, comme le présent, lui semble décevant.
Il n'y trouve principalement que des écrits "folkloristes", dans le sens péjoratif du terme, pleins d'idéologie douteuse de retour à la terre, de conformisme littéraire et d'une "celtitude" flirtant avec un "fatras irrationaliste fascisant".
Charles le Quintrec signe "L'homme breton", un premier texte, splendide, où les mots, empreints de la plus fière des littératures, semblent infliger un camouflet à cette dédaigneuse préface.
Puis, Pierre Jakez Hélias, invité d'honneur de la revue, accorde à Jean-Marie le Sidaner, un passionnant entretien dans lequel il est question de son théâtre, de son identité bretonne et de la littérature de sa région.
Jean Markale nous parle des contes populaires oraux, la grande richesse littéraire de la Bretagne, Alain Croix du mythe de la mort, François Pacqueteau de la maison de Bretagne et Michel le Bris nous rappelle que "partout où nous allons, nous allons chez nous".
"La voix des jeune bretons" offre 25 pages d'une anthologie bilingue à de jeunes auteurs et poètes pour y présenter de courts textes et de magnifiques poésies.
Viennent deux nouvelles et un conte : "la visite" de Pierre Jakez Hélias, "salut vieux singe" de Ronan Huon" et "le mythe de Frankiz" de Youenn Coic.
Puis quelques très beaux textes sur Louis de Léon, ce romantique breton méconnu, sur Armand Robin, sur Guillevic le bref, sur Paol Keineg, ce barde breton d'aujourd'hui...
Un aperçu de l'histoire de l'histoire de la Bretagne et un instantané sur la chanson bretonne entre Plogoff et Pontivy....
Ce 625ème numéro de la revue "Europe" est une curiosité.
Publié au début des années 80, à une époque où la Culture régionale est encore contestée par un centralisme parisien et jacobin très étouffant, où la culture bretonne gronde encore de la colère de ne pouvoir s'affirmer, les mots y sont empreints de dureté.
Aujourd'hui, la Culture bretonne apaisée revêt ses habits de lumière.
Mais elle a, dans cette paix retrouvée, perdu quelque chose d'essentiel, une nuance de sincérité, de solidité, d'authenticité, que l'on retrouve dans cette revue.






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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La littérature bretonne existe-t-elle ? Une question qui en appelle bien d'autres.
La Bretagne existe-t-elle ? Et la littérature ?
Les réponses ne manquent pas.
Ainsi, du côté régionaliste est affirmée l'existence d'une Bretagne historique possédant une langue propre et une littérature.
Sans entrer dans le débat politique (soulignons cependant en passant la vision étroitement étatique) cela signifie qu'à la lettre n'est breton que ce qui est écrit en langue bretonne.
De ce point de vue, Jakez Hélias en parle avec justesse dans ses "Lettres de Bretagne", il faut avouer notre déception.
On peut recenser bien sûr des textes remarquables.
"Le brasier des ancêtres" (10/18) en compte beaucoup, comme "Le livre d'or de la Bretagne" de Ph. Durand (Seghers), mais très peu qui aient une portée universelle.
Ceci pour le passé.
Quant à aujourd'hui c'est bien pire.
Si la la "Littérature" consiste en une expérience où l'on risque sa langue, où s'affirme l'irréductible singularité du sujet par rapport à une culture, on voit mal quels peuvent être les équivalents dans la littérature bretonne de Joyce, Beckett ou Céline....
(extrait de "La Bretagne au pluriel", préface du 625ème numéro de la revue Europe, paru en mai 1981, consacré à la littérature bretonne et intitulé "Lennegezh Breizh" )
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