« La vie, c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber », faisait dire
Robert Zemeckis à Forrest Gump. C'est aussi ce que pourrait dire en résumé Adrien, le narrateur de cette histoire. La quarantaine, il vient de subir une déception amoureuse. Sonia lui a demandé « de faire une
pause » qui dure depuis plus d'un mois maintenant. Adrien déprimé se rend chez ses parents pour un xième dîner de famille avec sa soeur et son futur mari, Ludo. Ce dîner, c'est le temps de la narration du roman. de l'entrée au dessert suivi du café-chocolats, Adrien fuit les discussions convenues et bassement matérialistes de sa famille pour s'échapper dans les circonvolutions de ses pensées qui le ramènent d'abord toujours à Sonia puis de temps en temps au « discours ». Ce discours, c'est celui que Ludo lui demande de faire au banquet du mariage devant les invités. Adrien plutôt discret et introverti tourne dans sa tête les formes et les tournures possibles de ce speech. Pourtant un peu simpliste dans sa trame, ce petit opus est bigrement plaisant à lire. le ton est pétillant, bourré d'humour, c'est à la fois doux et amer, quelque fois même, les deux en même temps. Adrien est un personnage qui dévoile peu à peu ses clairs et ses obscurs et à la suite des pages qui se tournent, l'amour qu'il éprouve pour Sonia. C'est aussi un tableau des relations familiales dans ce qu'elles ont parfois de superficiel et de faux malgré la tendresse et les souvenirs communs. Un exercice difficile auquel s'est attelé ici
Fabrice Caro : celui de tourner en rond dans la tête d'un personnage de fiction, comme un poisson dans son bocal. A la limite du lassant quelques fois mais l'ironie et l'analyse pointue et piquantes des petites ratages et manies de chacun donnent lieu à des paragraphes tout simplement délicieux. Une jolie ouverture sur la fin, pleine de poésie et d'optimisme, qui en ces temps obscurs, m'a fait du bien ! Vive les grosses boîtes de chocolats !