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3,63

sur 2814 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le discours est un court roman de 200 pages aux éditions Folio dans lequel le narrateur, Adrien, participe à un repas de famille au cours duquel son futur beau-frère lui demande de prononcer un discours pour le mariage de sa soeur. Cette demande va plonger Adrien dans une grande réflexion pour trouver le meilleur moyen de refuser. Car Adrien a autre chose en tête : sa compagne depuis un an, Sonia, l'a quitté, et il attend désespérément une réponse de sa part à ses nombreux textos.

Trois temporalités se partagent la vedette dans ce roman. On trouve d'une part le repas de famille qu'Adrien subit, toujours les mêmes plats, toujours les mêmes anecdotes de chacun, toujours le même porte-serviettes accroché au mur de la cuisine, j'ai vraiment bien fait de le lire pendant les fêtes de fin d'année ! Ensuite, le narrateur nous parle de sa relation avec Sonia, depuis leur rencontre jusqu'à leur séparation. Enfin, le fameux discours : pourquoi le met-on face à cette épreuve ? pourquoi lui ? comment refuser ? que pourrait-il bien dire ? Ces trois arcs majeurs se lient entre eux au fil des chapitres de façon naturelle.

Tout au long du roman, le narrateur abonde d'anecdotes sur sa famille, sur ses relations amoureuses, sur lui-même. J'ai beaucoup ri, surtout au début. le ton est grinçant et cynique. Si je pensais avoir une pépite dans mes mains au début de ma lecture, j'ai un peu déchanté au fil des pages. J'ai trouvé le roman presque trop long et les chapitres assez inégaux. L'auteur tire trop souvent sur les mêmes astuces, qui font rire une ou deux fois, mais pas davantage.

Mon souci vient principalement de l'autodépréciation permanente du narrateur. Pendant 200 pages, Adrien se plaint de tout, se rabaisse, le ciel lui tombe sur la tête, il ne fait que ressasser encore et toujours les mêmes choses. J'émets cette critique à propos du roman, mais ce qui est drôle, c'est que je me remets pas mal en question suite à cette lecture, j'ai la fâcheuse tendance à faire la même chose … Ne me dites pas que je suis un Adrien !

En conclusion, nous avons affaire ici à un roman original rempli d'humour. Rien que pour l'exercice de style qu'il représente, je vous conseille de le lire. Car finalement, le discours le plus important n'est pas celui qu'Adrien va prononcer au mariage de sa soeur, mais plutôt le texte que vous tenez dans les mains, ce long monologue sur sa vie, sa solitude, ses difficultés. Une fois la lecture entamée, vous serez autant pressé que lui d'avoir une réponse de Sonia !
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Avez-vous déjà accepté une demande d'un proche ( ou d'un collègue) sans vraiment réfléchir, juste parce que vous êtes comme ça, vous ne savez pas dire non ? Et qu'en suite, après réflexion, vous vous en mordez les doigts amèrement et vous vous dites : " Mais pourquoi diable me suis-je fourré(e) dans cette galère ?"

C'est ce qui arrive à Adrien le narrateur de ce roman. Il accepte la demande de son futur beau-frère de faire un discours pour son mariage avec sa soeur Sophie. Cette histoire de discours va l'accaparer tout le long du sempiternel repas dominical. S'ajoute à cela l'attente de la réponse au texto qu'il vient d'envoyer à Sonia. Sonia, c'est sa petite amie...enfin plutôt son ex-, car elle lui a demandé il y a quelques mois de cela de faire une pause dans leur relation.

Tout cela tourne en boucle dans la tête d'Adrien et c'est plutôt drôle.
Fabcaro nous invite dans la tête d' Adrien jeune homme au demeurant fort sympathique, mais aussi très pathétique.
C'est d'autant plus risible qu'Adrien manie avec brio l'art de l'autodérision.

J'ai beaucoup souri à la lecture de ce roman. Cependant, je n'ai pas non plus éclaté de rire comme avec Moon River.
Mais, une chose est sûre, c'est que je vais continuer à lire du Fabcaro !
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Je l'ai attendu ce livre, pendant des mois, jamais arrivé dans ma médiathèque habituelle.

Qu'à cela ne tienne, il m'a été offert inopinément ; une surprise qui m'a fait vraiment plaisir.

Je n'ai pas éclaté de rire au premier chapitre comme il est dit par Olivia de Lamberterie (dans Elle) ;
mais j'ai continué le repas .......

Repas qui s'éternise sous les sempiternelles discussions sans surprise.

Repas où l'on attend en vain de l'inattendu, où l'on a faim de bons mots et où l'on nous sert que du réchauffé !

Mais , heureusement, Adrien est là !

Adrien et sa grande solitude,

Adrien et ses errances, celles qui nous traversent l'esprit quand on se fait bien chier lors d'un dîner familial où tout est éternellement identique aux précédents et où chaque convive est désespérément sans surprise.

Ces échanges qui ne sont ni gais, ni tristes - morne plaine !

Le rire fait grise mine !

Humour sucré - salé !

Auteur à l'humour décalé qui m'a baladé des hors d'oeuvre au dessert !

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Ce livre, dont je n'avais jamais entendu parler et que je n'aurais probablement jamais lu si je n'avais pas vu au cinéma le film qui en est tiré il y a quelques mois, est une véritable petite pépite. Plein d'humour, il retrace le fil de la pensée d'Adrien au cours d'une soirée en apparence ordinaire, mais qui va marquer un tournant dans sa vie amoureuse. On découvre ainsi un homme névrosé, rêveur, sarcastique, auquel il est difficile de ne pas s'identifier, et avec lequel j'ai pris grand plaisir à faire connaissance.

Entre ironie mordante et poésie, il exprime dans ce roman son désarroi, sa solitude et sa souffrance face à un monde et une famille avec lesquels il ne se sent pas en phase. le ton, pourtant, reste léger, et malgré les sujets abordés, qui peuvent de prime abord sembler difficile, ce fut pour moi une lecture très distrayante, très feel good, magnifiée par un style naturel et un positionnement original.

Et bien que l'histoire ne s'étire que sur une seule soirée, au cours de laquelle il ne se passe d'ailleurs pas grand chose, je vous garantis qu'on ne s'ennuie pas une seconde !
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Adrien en pleine pause d'un commun accord avec sa copine se retrouve coincé par son beau-frère durant un repas pour le fameux discours du mariage qui approche.

Sauf que voilà la pause lui n'était pas d'accord en fait et il souffre en silence dans une famille qui semble ne rien connaître de lui.

Cynique, doux-amer et acerbe mais tellement drôle et vrai c'est un bijou qui se dévore rapidement grâce à son style fluide et ses chapitres courts.

Le monologue interne continuel de Adrien, et qui est finalement le vrai discours, aurait pu être assomant et inintéressant mais c'est tout le talent de l'auteur que de nous faire nous reconnaître dans ce gars perdu dans sa vie qui se sent comme un raté au contraire de sa soeur et qui se morfond sur un point d'exclamation (Qui n'a jamais passé des heures a ré-interpréter un message envoyé).

Il y a une profonde réflexion sur la famille également, ces gens dont on partage le sang mais qui parfois sont ceux qui nous connaissent le moins car l'humain se dédouble entre celui qu'il est et celui qu'il présente à sa famille car il pense devoir répondre à des standards.

La fin arrive à point nommée, logique, fluide, ouverte après cette introspection qui a permis à Adrien de comprendre la nécessité de cette fameuse pause.

Bref, un personnage mélancolique et touchant face à sa solitude et qui ne peut que résonner en nous.
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Adrien, la quarantaine, s'enferme dans la dépression après une rupture amoureuse avec Sonia, sa compagne. Fuyant l'appartement vide, il est de retour chez ses parents. Son beau-frère, Ludo, lui demande de faire un discours pour sa soeur à leur mariage, ce qui se révèle problématique pour cet homme, emmuré dans la dépression, le doute et le non-dit.
Adrien est de suite un personnage attachant. D'abord parce qu'il est victime d'une rupture qu'il n'a pas souhaité, et que plein de questions et de doutes non formulés, rien de sort. Alors qu'intérieurement, cet homme est plein d'émotions et sait pointer du doigt ses ratés, ses emballements et le fonctionnement de sa famille trop normale.
L'auteur adopte le ton juste: jamais de pathos même quand son « héros » est au plus bas, le sens de la répartie (tout intériorisée) est toute en finesse même si elle n'est pas verbalisée et, de ce fait, ne permet pas à la situation réelle de changer de trajectoire ou de se modifier. Beaucoup d'humour et d'absurde de situations rendent ce "discours" très agréable.
Ce petit livre que mon père m'a donné est excellent, il a le ton juste, jamais larmoyant, et est finalement tellement vrai…
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Il est clair qu'étant visiblement de la même génération que l'auteur, j'ai été particulièrement sensible à son écriture et à son humour.
Un livre que j'ai lu évidemment très rapidement tant j'ai été pris par le "pitch" de ce discours quasiment imposé. Autre point commun avec l'auteur (au moment des faits), je suis aussi en "pause" sentimantale... sauf que ma pause à moi risque d'être définitive. J'étais donc aussi impatient que l'auteur quant à la réception d'un sms de Sonia.
Une petite histoire qui m'a touché et qui est très bien enlevée, un super moment de détente dans ce passage à vide.
J'ai vu qu'un film (réalisé par Laurent Tirard) avait été tiré de cet ouvrage, mais les critiques étant mitigées, je ne suis pas allé vérifier par moi-même ; si quelqu'un a vu ce film (et lu le livre), je veux bien qu'il m'en parle.
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Un discours ? Quel discours ?
Ami lecteur méfie toi : il y a tromperie sur la marchandise !
Fabrice Caro n'est pas René Descartes, son narrateur Adrien n'est pas Étienne de la Boétie (ben non puisque c'est Adrien, faut suivre un peu !), alors ne cherche pas ici un second Discours de la méthode, encore moins un nouveau Discours de la servitude volontaire !

Point de véritable discours dans ce petit bouquin, tu l'auras compris, nulle allocution soigneusement argumentée, nulle prise de parole savamment construite.
Attends toi plutôt à des bafouilles humoristiques, à des ébauches de déclarations brouillonnes et avortées, en bref aux élucubrations du susmentionné Adrien, parfait dans le rôle du témoin de mariage paniqué et dépité de n'avoir pas su dire non quand son futur beau-frère l'a sommé de préparer le traditionnel laïus en vue des noces prochaines.

Pour notre pauvre quarantenaire écrasé par l'ampleur de la tâche, la mission s'annonce d'autant plus ardue qu'il patauge justement dans les affres d'une probable rupture amoureuse (bien sûr Sonia parle d'une simple "pause", mais toi et moi savons ce qu'il en est...) et que ses  déboires sentimentaux, conjugués aux mille contrariétés du repas familial auquel il assiste contre son gré, parasitent nécessairement son travail de création.
Ressortent alors pêle-mêle des bribes de souvenirs, des réflexions plus ou moins absurdes (mais qui bien souvent prêtent à rire !), des digressions à n'en plus finir autour de la famille, des griefs jamais formulés, des premières amours et du temps qui passe sur tout ça, diluant espoirs et regrets.

Je pourrais piocher dans ce fatras et te parler en vrac du radeau de la méduse, d'une collecte de stylos pour le Bénin, de Claude Barzotti, d'un porte-serviette artisanal, des dernières minute de Laïka dans l'espace, de chauffage au sol ou de gratin dauphinois, d'une collection d'encyclopédies ou encore d'un Romain à la douleur ancienne, mais je doute qu'une telle liste à la Prévert t'éclaire beaucoup sur le contenu du bouquin...
Je me contenterai donc de te dire que Fabcaro est un décidément un joyeux luron et que son personnage d'Adrien - complètement dépassé par les évènements, paralysé par l'indécision et la passivité, soumis à une pression familiale qu'il monte tout seul en épingle, et "fatigué de subir, fatigué de cette impression de rien décider de [sa] vie" - m'a tout de suite été très sympathique !
Comment ne pas s'attacher à ce gentil looser, lui qui vient toujours seul aux repas de famille ("par ma faute, nous avons toujours été un nombre impair à table, je suis celui qui ne vient pas par deux, je ne suis qu'une moitié d'entité"), lui dont la fonction au cours de ces fameux repas "n'a jamais été de lancer une discussion mais de prolonger les préexistantes, de poser des questions, de [s]'étonner, [s]'extasier, hocher la tête d'un air concerné, prendre [son] menton entre [son] pouce et [son] index pour signifier que tout ça est quand même assez fascinant, quand on y pense", lui qu'on réduit habituellement au rôle de figurant mais que l'auteur taquin pousse ici sur le devant de la scène (ce dont l'intéressé ce serait bien passé !) ?

En conclusion, même s'il n'a pas fait l'unanimité et que certains lecteurs l'ont jugé "facile" et sans consistance, le Discours reste pour moi un roman réussi, moderne et décalé, qui m'a plutôt fait l'effet d'un alliage assez maîtrisé de légèreté et de mélancolie, avec lequel j'ai passé un très bon moment.
C'est déjà pas mal, hein ?
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Adrien, la quarantaine et toujours célibataire vit un moment compliqué. Pendant un repas familial aux coutumes immuables, il doit d'un côté gérer et accepter la demande de discours à faire lors du mariage de sa soeur et de l'autre, attendre la réponse à un simple SMS envoyé à son ex.
200 pages dans la tête d'Adrien, ce qui n'est pas de tout repos.
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Zaï zaï zaï zaï, le Pérou, tout ça, c'était de la haute voltige. Me voici donc avec le discours en main. Bon. On a bien du décalé, de l'absurdité, de la sensibilité, un peu de désabusé. Mais on a aussi du pataud, Fab, vrai ou faux ? Et pourquoi ça Fab, hein ? Pourquoi avoir renversé tous ces pâtés de pataud dans le discours ?
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