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4,21

sur 2056 notes
Le meilleur John Fante. L'auteur décrit avec rage la vie d'Arturo Bandini, ce pseudo écrivain raté, souvent alcoolisé qui tombe amoureux d'une serveuse de bar. L'écriture incisive, l'émotion et les scènes comiques rendent ce roman indispensable à l'heure où l'actualité est souvent catastrophique.
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En me glissant des mains, cet ouvrage est tombé sur mon coeur.

J'ai donc découvert Fante à l'envers, ignorant l'existence du "quatuor Bandini".

Pour moi, cet auteur possède des qualités littéraires similaires à celles de Bukowski et sans les défauts (en tout cas ce que je considère comme tel)... ce qui fait que les qualités sont justement potentialisées.

L'histoire relate des émotions complexes qu'on ne rencontre pas souvent telle l'appréhension de la volupté à laquelle s'ajoute une forme de frustration mêlée de honte. On retrouve aussi l'oscillation entre une estime de soi remarquable et l'implacable conviction d'être un déchet, rythmée par des évènements d'importance inégale.

Bien qu'Arthuro soit peu familier des relations amoureuses, ce qu'il éprouve pour Camilla est tortueux. Ces éprouvés font appel à un mélange d'émotions qu'on ne ressent en général pas simultanément à moins d'avoir une certaine maturité émotionnelle. Je trouve l'évolution du personnage, au fil de ces quelques pages, très intéressante.

En fait, on n'a pas vraiment l'impression qu'il ait changé, mais qu'il s'incarne, s'affirme dans son identité au fil des pages.
C'est un personnage qui pour moi est doté d'authenticité et d'une superbe résilience. Sans être hypersensible, c'est un individu qui se laisse altérer sensiblement par son monde, sans perdre de vue ses ambitions.

En fait, c'est un personnage que je trouve réaliste parce qu'il est équilibré, ce qui paradoxalement ne fait pas sens. En général, les gens ont souvent tendance à agir selon deux tendances : soit ils tentent de se protéger en dépit des autres; soit ils protègent les autres quitte à blesser leur intérieur. Arthuro est crédible parce qu'il n'a pas pour moi (qui n'ai lu que cet ouvrage) les travers stéréotypés de l'archétype "jeune adulte"; et il n'en a pas non plus la naïveté ni la vulnérabilité.

Je peine à comprendre comment on pourrait ne pas le trouver attachant. Pour autant, Fante n'en a pas fait un personnage plat : c'est aussi un type susceptible qui gère son argent comme un novice, un poil sexiste sur les bords... mais il temporise ces failles avec sa perspicacité poétique et son humanité.

Bref trop hâte de lire la suite (ou le début) du quatuor c:
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Roman autobiographe "Demande à la poussière" nous fait vivre les débuts littéraires, les débuts amoureux du jeune Arturo Bandini / John Fante.
Dans l'Amérique des années 30, trouver sa place n'est pas chose facile. Sortir de la pauvreté, faire reconnaitre son talent, en vivre, tomber amoureux de la - mauvaise - femme sont le quotidien du héros.
On sent la poussière, l'odeur des chambres miteuses, l'alcool, la drogue, l'espoir, le désespoir, l'errance.
A la fois témoignage et roman d'apprentissage, "Demande à la poussière" me donnera envie de lire à nouveau John Fante.
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J'avais découvert l'auteur avec Mon chien stupide, j'avais été enchanté de cette première rencontre.
J'ai donc mis de côté d'autres ouvrages de Fante, et je me suis lancé dans ce tome, au titre énigmatique.
J'ai adoré le style, l'écriture est incisive, un régal.
Petit bémol pour le côté je veux / je veux pas du personnage, et cette recherche de la complexité, à certains moments le côté torturé du bulbe m'a un brin lassé...
Cela ne freine en rien mon envie de poursuivre la lecture des autres livres de John Fante
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Lu l'année dernière. Je découvrais enfin l'univers John Fante. Un roman que j'avais avalé quasiment d'une traite, grâce à son rythme soutenu et une certaine fulgurance dans le style.
Arturo Bandini, l' "anti-héros" de l'auteur, aurait donné à Henry Charles Bukowski l'envie de devenir écrivain. Ce récit nous plonger au coeur des passions humaines, intimes et universelles, de ses multiples contradictions, de leur cruauté et leur crudité (sans que le verbe ne soit jamais vulgaire chez John Fante). Bref, une urgence de vivre, malgré la désespérance et les bonheurs fugaces, malgré le racisme ordinaire et les amours contrariés...
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Un instantané du Los Angeles des années 30 : chaleur étouffante, hôtels délabrés, cafés bon marché. Arturo Bandini, fils d'immigrés italien, se rêve écrivain célèbre et fougueux casanova ; dans la réalité, il est incapable de répondre aux avances des femmes, et personne n'a très envie de lire la seule nouvelle qu'il est parvenu à faire publier.

Les choses vont changer, cependant, notamment par le biais de sa rencontre avec Camilla, une fascinante serveuse d'origine mexicaine. Ce personnage féminin est, incontestablement, une des grandes richesses de ce roman qui en compte de nombreuses : envoûtante, terriblement vivante, Camilla fascine autant le lecteur qu'elle obsède Arturo. de la même façon, la chaleur de la ville imprègne le récit, s'impose implacablement, au même titre que la misère, que l'hôtel poussiéreux, que les nuits humides où errent des prostituées trop maquillées, trop jeunes, à peine extirpées de leur campagne natale.

Une fascinante oeuvre littéraire, au style terriblement moderne.
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Lecture de confinement recommandée par un mec hétéro dont c'était le livre préféré. Très misogyne, même raciste par moments. On dirait du Calaferte mais version cheap.

Je n'ai pas aimé grand-chose si ce n'est les descriptions de paysages et l'ambiance lourde qui étaient, il faut l'avouer, sacrément stylées. le cadre spatio-temporel est assez fou aussi. D'un point de vue historique, c'est satisfaisant.
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Lecture ou relecture d'un livre que j'ai sans doute lu il y a longtemps mais dont je n'ai gardé aucun souvenir. Mais comment un tel livre n'a t-il pu laisser aucune trace dans ma mémoire ? Un moment d'égarement...
Arturo Bandini, jeune écrivain d'une vingtaine d'années, fils d'émigrés italiens installés au Colorado, vient d'échouer, à la fin des années trente, après la grande dépression, dans un hôtel sordide de Bunker Hill, quartier du centre ville de Los Angeles. Il a publié une de ses nouvelles dans un magazine et se nourrit d'un stock d'oranges acheté avec son maigre pécule.
Désoeuvré, en panne d'inspiration, il déambule dans la ville, côtoie les laissés-pour-compte du rêve américain, oscillant, entre des moments d'exaltation liée à l'assurance qu'il a de devenir un grand écrivain et de réussir sa vie, et des phases de découragement, de lassitude et de colère, teintées de spiritualité. Il rêve sa vie et ment à sa mère à qui il envoie quelques dollars.
Crève-la-faim, englué dans une misère noire, il vient s'offrir un infect café au lait avec ses derniers cents et tombe raide dingue de Camilla, la serveuse mexicaine. On ne peut pas vraiment parler d'amour entre ces deux êtres.
C'est plutôt une histoire incandescente d'attirance, de répulsion et de possession. Obsédé par les mauvaises chaussures à lacets de la fille, il fantasme sur son physique mais ne parvient pas à aller au bout de son désir. Elle en aime un autre et s'enfonce tragiquement dans le désespoir.
Arturo rencontre une autre femme, qui lui inspirera un livre, mais qui est encore plus tordue et mal en point que Camilla.
Il ne se passe donc pas grand chose dans ce livre, et pourtant un souffle le traverse de part en part. John Fante raconte des petits évènements avec un ton sec, détaché, ironique. le style est direct, à l'os, sans fioritures, sans une once de gras. Celui qui deviendra plus tard scénariste sur les plateaux de Hollywood, compose des scènes visuelles, picturales, quasi hallucinatoires pour certaines, comme celle du tremblement de terre. Les images se détachent, prennent vie sur le papier, la silhouette de Camilla se dévoilant dans toute sa crudité.
Que penser des deux personnages féminins, plus déglingués l'un que l'autre, et de la violence contenue d'Arturo à leur endroit ? Etait-ce le sort des femmes à cette époque ?
Méconnu aux Etats-Unis, John Fante a néanmoins inspiré les écrivains de la Beat Generation, et plus tard Charles Bukowski.
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Belle claque sur mon museau d'humain-animal!

Une lucidité de vieillard accompagnée d'une ferveur et sensibilité juvéniles, voici Fante!
Ce bouquin se lit avec une facilité inquiétante: il n'y a que les grands auteurs qui arrivent à cette performance. Bukowski qui puise pas mal de son art poétique dans les écrits de Fante, a toutefois une autre sensibilité (rude, virile).
le narratateur de Fante (l'attachant Arturo Bandini) est d'une pâte plus douce. c'est de cette façon qu'il arrive a vous conduire dans des endroits de désolation et d'expérimenter la tragédie humaine, sans vous forcer, en vous attirant de manière imperceptible.
ça fait mal, ça bouleverse,ça fait du bien: qu'attend'on d'un bon livre?
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C'est dans ses moments tragiques que tout nous semble plus beau avec Arturo Bandini... J'ai aimé la poésie qu'il met dans les mots, lorsqu'il regarde "sa" Camilla Lopez ivre et nauséabonde s'éloigner de sa chambre après une soirée de cuite. de la poésie pour décrire les plaisirs de l'instant à la perdition, la beauté déchue d'une femme face au coeur fragile d'un homme.
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