Lu en une soirée, ce qui est habituellement un très bon signe, j'ai passé un excellent moment avec la suite et fin du Suivant sur la liste. Efficace et allant droit au but, ce second volume ne laisse pas une seconde de répit aux lecteurs et clôture la duologie en laissant une fin ouverte qui est un choix réaliste et donc pertinent.
Nous reprenons l'histoire trois ans après les faits qui ont conduit nos héros à se séparer malgré eux. Izia et Morgane ont déménagé, et changé d'identité. Timothée est enfermé dans un centre militaire, alors que tout le monde le croit mort. Et Samuel, lui, joue les stars de la télé, noyant sa culpabilité dans les excès. Trois ans, et pourtant il est très facile de se replonger dans l'univers et dans ce bon dans le futur. L'auteur prend le temps de réimplanter chacun dans sa nouvelle vie, avant de nous lancer dans cette folle journée où tout va basculer.
Manon Fargetton n'y va en effet pas avec le dos de la cuillère (dans le bon sens du terme, attention), à partir du moment où nos héros découvrent une information qui pourrait changer leur destin. Alliant chapitres courts, changements de narrateurs et compte à rebours, il y a une frénésie qui fait qu'il est impossible de lâcher le roman. C'est addictif, il faut qu'on sache ce qu'il va se passer ensuite. Et cette accélération n'est pas négative. Elle n'a rien de précipité ajoutant plutôt une urgence fébrile à la situation et nous plongeant vraiment dans l'état d'esprit de nos héros. le schéma reste classique, vis-à-vis du genre, mais il a le mérite d'être efficace. On ne s'ennuie pas et c'est tout ce qu'on demande.
L'autre point fort de l'histoire réside dans ses personnages. J'avais déjà beaucoup aimé l'effet "bande" soudée qui travaille ensemble pour survivre dans le premier tome et ici, nous retrouvons cela avec un agrandissement des hybrides. Bien entendu, Izia, Morgane, Timothée, Samuel et Nathan prédominent et il est difficile de s'attacher aux autres, mais tous ces nouveaux personnages ont, pour moi, plutôt le but de montrer combien ces enfants ont besoin d'une famille, des gens qui les comprennent et qui se battent pour eux. Ce sont des victimes qui subissent la haine des ProEVE et qui sont manipulés dans le but d'utiliser leurs pouvoirs. le "un pour tous, tous pour un", prend vraiment son sens et donne par la même occasion ce message universel et bienveillant.
La fin a peut-être un côté un peu trop optimiste et idéaliste mais il est contrebalancé par une fin ouverte, comme déjà indiqué. Je trouve ce dernier choix judicieux, encore une fois. Il aurait été malvenu de créer une sorte de happy ending qui n'aurait pas collé avec la situation. Je ne suis pas toujours fan des ouvertures, mais ici, je ne voyais pas trop comment l'auteur pouvait faire. Et j'adhère à l'idée. C'est aux hybrides maintenant de choisir ce qu'ils vont faire de leur futur et ce sera à eux de le modeler. Chaque individu à sa façon. Il y a un espoir, fragile, certes mais tout à fait présent et qui clôt cette duologie comme il se le doit.