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EAN : 9782360132904
125 pages
Riveneuve éditions (19/02/2015)
3.6/5   5 notes
Résumé :
« Enivrée par la nuit, ses pensées titubent, son bien être de la nuit et son mal-être du jour se parlent, s’affrontent… »

Issue d’une famille algérienne immigrée en France, huitième d’une fratrie de dix enfants, avec des parents usés et dépassés par le quotidien, Souad connaît une miraculeuse réussite sociale que rien ne favorisait à priori. Et pourtant, bien qu’apparemment comblée, elle demeure rongée par un mal…
Une histoire où de nombreuses ... >Voir plus
Que lire après Souad n'est plusVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie Riveneuve Editions et Masse Critique de Babélio, de m'avoir permis de découvrir Souad n'est plus, le roman de Malika Fecih, et d'en réaliser la critique.

« Souad n'est plus la même femme »,
« Souad n'est plus disponible »
« Souad n'est plus là »
« Souad n'est plus ….. »
Souad signifie la félicité, le bonheur, en arabe.
Pour autant, la vie de Souad est loin d'être heureuse.
Lorsque débute le roman, Souad pourrait se définir comme une femme d'une quarantaine d'années, cadre financier dans un grand laboratoire européen, épouse de Malik, et mère de trois enfants. La vie de Souad ne connaît aucun répit ; tout au long de la journée, les tâches s'enchaînent, qu'elles soient liées au soin des enfants, à son travail, à sa maison. Peu de temps à consacrer à Malik, les relations sont distantes, la communication quasi inexistante.
La nuit, lorsque tout le monde dort, Souad profite de quelques moments de liberté, elle pleure, rêve d'une autre vie…
Un jour Souad se fait couper les cheveux, et lors d'une violente dispute avec son mari, lui annonce qu'elle va partir. Sa vie bascule.
Souad se retrouve seule, dans un minuscule appartement. Elle a quitté son mari et ses enfants, elle se reconstruit en écrivant un roman et en le faisant publier….

Souad n'est plus est un roman d'un peu plus de cent vingt pages. le style et le rythme des phrases nous poussent à le lire vite. Cette vitesse correspond à la description de l'activité fébrile, ininterrompue de Souad, toujours en mouvement. Elle a évoqué en moi une phrase de Jon Kabat-Zinn dans un article du Monde de cette semaine sur la pleine conscience, qui écrit « le quotidien se présente comme une liste de tâches à effectuer, que l'on biffe l'une après l'autre, avant de finir par s'écrouler le soir pour mieux céder au même affairement le lendemain ». Souad est devenue, pour reprendre une autre expression de cet article « une machine à rayer les Post-it ». Elle est déshumanisée, elle ne ressent plus les émotions, se transforme peu à peu en robot, d'une efficacité parfaite.

J'ai lu Souad n'est plus avec beaucoup d'intérêt. J'ai ressenti de l'empathie pour cette héroïne courageuse qui, après avoir constaté que sa vie apparemment réussie ne la satisfait pas, part pour mieux se retrouver et exister enfin dans le regard des autres, en particulier de sa mère et de sa famille.

Malika Fecih, qui vient d'une banlieue que je connais très bien, a fait la connaissance de Mehdi Charef, l'auteur du Thé au harem d'Archi Ahmed. C'est lui qui lui a conseillé de passer à l'écriture. En choisissant ce roman dans la liste des ouvrages proposés dans Masse Critique, je pensais que le thème principal serait la vie d'une femme issue de l'immigration. A la réflexion, ce n'est pas vraiment le cas. Certes, Souad est bien une jeune femme issue de l'immigration, mais toutes les femmes qu'elles soient immigrées ou non pourront se reconnaître en Souad, ressentir cet effacement, cet étouffement progressif…
Bizarrement, le caractère de Souad me paraît assez froid, distant. Et c'est peut-être le seul reproche que je pourrais faire à ce roman….Je ne retrouve pas du tout en elle la personnalité chaleureuse, ensoleillée de Samia, Malika, ou Fazia, mes amies d'enfance dont la vie, a pourtant eu beaucoup de points communs avec celle de Souad…

Souad n'est plus….portrait d'une femme émancipée ? L'écriture comme moyen de reconstruction ? Malika Fecih a réussi son pari - nous émouvoir en mettant en scène une jeune femme de notre temps.


L'article que j'ai cité est "La pleine conscience règne", de Yoanna Sultan-R'bibo paru dans le Monde des 7 et 8 juin 2015.

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En voilà un beau combat de femme. Fille de elle se retrouve femme de et mère de. le seul point positif de toute sa vie est professionnelle. Elle aime ses parents, son mari, plus pour longtemps, et ses enfants de tout son coeur mais elle se sent prisonnière. le soir, de plus en plus, quand elle se retrouve seule, de mauvais états d'âme apparaissent lui faisant comprendre l'urgence de la situation. Mais pour cela il faut de la force, pas facile de changer de vie, de tout fiche en l'air, comme ça, juste pour sauver sa peau. Souad va avoir le courage de le faire. D'une vie agréable financièrement, elle doit apprivoiser sa toute nouvelle liberté et s'aperçoit que les biens matériels sont bien peu de choses. Elle doit aussi éviter les opportunistes essayant de profiter de sa nouvelle situation, trouver sa place et retrouver un équilibre pour ses enfants. Souad va écrire et de mots en phrases elle se trouve. Impossible de quitter ce livre avant la dernière page. Toutes les femmes peuvent s'identifier à Souad. Ce n'est pas une question de culture ou d'origine mais juste de femmes.



Merci à Babelio et aux Éditions Riveneuve.

Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Merci aux éditions Riveneuve de m'avoir offert ce livre via Masse critique. J'ai d'ailleurs un peu de retard concernant cette critique… mais trop de livres à lire en ce moment !

J'ai bien apprécié ce livre, qui décrit la vie d'une femme et le courage dont elle fait preuve pour "quitter" sa vie dans laquelle elle se sent enfermée. Sans pourtant présenter des difficultés particulières, sa vie ne la rend pas heureuse, trop plate, sans ambition particulière, avec mari, enfants, famille qui ne la "voit" pas. Elle décide alors de quitter sa famille, pour se retrouver voire se découvrir.
Je n'en dirais pas plus car il faut se plonger dans ce livre pour en connaître la suite.

Ce livre est le premier roman de son auteure.
Sa lecture est agréable, mais on sent quelques hésitations dans l'écriture, surtout au début du livre. Je pense également que certaines idées auraient mérité d'être développées. Le sujet abordé est très intéressant mais le livre survole pas mal de choses sans vraiment s'y attarder. D'autant que la quatrième de couverture promet plus que ce que ne propose le livre. Du coup, je suis un peu restée sur ma faim.

Note pour l'éditeur : attention à la relecture, il reste plusieurs coquilles qui entament un peu le plaisir de la lecture.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi le temps qu'elle s'accorde est caché dans la nuit, à l'abri des regards ?
Pourquoi ne manifeste-t-elle pas sa tristesse au grand jour ?
Pourquoi endosse-t-elle tous les jours ce costume de femme infaillible ?
Pourquoi agit-elle comme une machine ?
Qui le lui demande ?
Est-ce qu'on l'aimera moins si elle n'agit pas ainsi ?
D'ailleurs est-elle seulement aimée ?
Les machines ne sont pas faites pour être aimées, mais pour exécuter des tâches programmées...
Les machines n'ont pas d'état d'âme, il ne viendrait à l'esprit de personne de s'inquiéter de la santé d'une machine !
Mais les machines peuvent s'emballer....
STOP !!
Souad ne pense plus mais crie.
Son cri la sort de sa terrible réflexion.
Dans son ascension sociale, à chercher à être irréprochable, à chercher la perfection, Souad a négligé sa personne, son côté humain avec ses faiblesses. Les autres n'ont vu que ce qu'elle voulait bien montrer, la face parfaite et lisse. Lisse comme de l'acier poli où rien n'accroche, tout glisse, les émotions, les sentiments...
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Elle ne tente plus rien avec son époux, elle et lui suivent deux chemins parallèles. De temps en temps leurs routes se croisent pour le plaisir des enfants, des événements familiaux. Ces moments sont occasionnels, ils ne durent pas et le quotidien les renvoie chacun sur sa voie respective.
Souad réalise que les conflits sont rares entre eux, après analyse, elle se dit qu'il ne peut y en avoir, puisqu'il n'y a pas d'échange. La base du conflit est un désaccord sur une idée, s'il y a pas d'échange, il ne peut y avoir de conflit, elle rit amèrement de cette conclusion.
Elle repense souvent au titre d'un livre qu'elle avait lu et pour lequel elle avait fait un non-sens, adolescente, La porte étroite d'André Gide. La voie qu'emprunte l'héroïne est trop étroite, il n'y a pas de place pour deux, elle seule pourra passer, son compagnon ne pourra pas la suivre.
Elle se plaît, ces dernières années, à redécouvrir les romans qu'elle a étudiés au lycée. Son regard d'adulte sur ces oeuvres qu'elle lisait par obligation est totalement différent. L'âge et l'expérience l'ont réconciliée avec la littérature qui n'était pas son point fort à l'école.
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Oui, ils sont rares ces moments de plaisir ou de bonheur. Ceux qu’on veut emprisonner pour les garder à vie ou qu’on voudrait prolonger pour qu’ils durent plus longtemps. C’est justement parce qu’ils sont éphémères qu’on les savoure, sans quoi, on ne se rendrait pas compte de leur préciosité.
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Faible psychologiquement, sa mère s’était réfugiée dans la rôle de la victime, se plaignait constamment de ne pas avoir eu de chance dans la vie. Cette fatalité lui permettait de se déresponsabiliser et de déléguer sans trop de culpabilité son rôle de mère.
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Sa mère est ainsi et c’est ainsi chaque semaine, une lettre, un coup de fil, une visite génèrent un stress démesuré. Elle ne retrouve son calme que lorsqu’elle se confie à sa fille. C’est d’ailleurs la seule relation qu’elles aient si on exclut le lien filial.
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Video de Malika Fecih (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Malika Fecih
Malika Fecih "Souad n'est plus" / Restitution de la rencontre littéraire Association de Culture Berbère PARIS
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