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3,86

sur 717 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dire que Caryl Ferey fait voyager son lecteur est un euphémisme. Embarquer avec lui, c'est partir à l'aventure hors des sentiers battus.
Après l'Afrique du Sud, et l'Amérique du Sud (pour le voyage en terre maorie, il faudra patienter un peu), Caryl Ferey nous entraine au coeur de la Sibérie, à Norilsk, un trou perdu pas tellement inconnu puisqu'il lui avait déjà consacré un récit de voyage marquant.
L'endroit et ses habitants n'ont visiblement pas livré tous leurs secrets, puisqu'il trouve matière à nous emmener une seconde fois. N'allez pas croire pour autant qu'il s'agit d'une promenade tranquille….
Dans cet univers ultra hostile, alors qu'une tempête arctique sévit, un éleveur de rennes est retrouvé mort dans ce qui reste du toit d'un immeuble emporté par les vents violents.
Banale enquête, me direz-vous ! Oui, mais pas que ! Et c'est là tout l'intérêt de l'ouvrage.
Caryl Ferey prend à bras le corps tous les sujets qui fâchent au pays de Poutine,et plus particulièrement dans cette ville fermée, ancien goulag, au sous-sol aussi riche que la surface est polluée.
C'est Boris, un flic honnête, arrivé là plus par punition, que pour ses compétences, qui va s'atteler à ce qui s'avère une affaire à la fois compliquée et explosive que quelques-uns n'ont pas très envie d'élucider.
Boris vit au milieu d'une galerie de personnages directement inspirés de celles et ceux qu'a rencontrés Caryl Ferey lors de son séjour. Des personnages attachants, meurtris, usés, malades ; des personnages qui pour certains sont contraints à s'aimer dans la clandestinité ; à exercer plusieurs métiers pour survivre, ou pour d'autres sont condamnés à une mort à petit feu. Chacun a son histoire, ses petits secrets. Chacun tente à sa façon de survivre !
La région est assise sur un gisement gigantesque de nickel dont l'extraction provoque pollution extrême, convoitise, et corruption bien établie. On y boit toujours autant ; et pas que de la simple vodka.
C'est dans ce décor idyllique que Caryl Ferey nous entraine tout au long de ces 500 pages qu'on ne voit pas passer. Il donne nous livre là un portrait d'une ville de l'extrême et de ses habitants. Guidé tout au long de son ouvrage par des extraits de la fin de l'homme rouge de Svetlana Alexievitch, Ferey dénonce la cupidité, l'homophobie, la corruption généralisée, le mépris des peuples autochtones….
Du grand art !

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Il aura fallu que Caryl Férey s'échappe jusqu'à Norilsk pour que je retrouve celui qui m'avait tant bouleversée au Chili.
Départ pour la Sibérie, région de glace où il fait-60° en hiver. Un environnement hostile autant que l'homme est hostile à cet environnement. La mine que l'on creuse à la force des bras sans se soucier des dégâts à venir, le permafrost que l'on attaque, pour un peu plus de nickel. le décor est planté. Tout est blanc, bleu, noir, pourpre. Froid.
Les personnages dans les romans de Caryl Férey sont toujours des héros tragiques, romantiques. En Russie, d'autant plus. Les poèmes de Maïakovski résonnent dans les bars, la vie est belle malgré tout, folle et violente. Bravons la. Buvons la. Tous sont attachons, car ils ne répondent à aucun code. Dasha, frêle Ziggy Stardust, Boris, ours en pull en laine marié à une toute petite fée, Gleb et Nikita, les amants maudits, Sacha, le cosaque au coeur tendre. Une galerie de portraits merveilleuse. En 500 pages, tous deviendront nos amis de papier. Et chaque coup qu'ils prendront nous reviendra au centuple.
Le côté policier n'est pas oublié avec la mort mystérieuse d'un Nenets, peuple autochtone qui élève des rennes. le côté historique non plus, avec un retour précieux sur les zeks, les anciens prisonniers du goulag. On prend des coups de toute part mais on se révèle moins aveugle, plus lucide sur la cruauté qui se tapit dans l'ombre. Humaine. Bien trop humaine.
Glaçant, bouleversant, heurtant, un grand roman que vous n'oublierez pas de sitôt.
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Lëd, en russe, signifie « glace ». Titre bien nommé pour aller faire un tour en Sibérie du Nord, là où l'hiver dure huit mois sur douze et où la température descend largement au-dessous des -30°C. Autant vous dire que je ne mettrai jamais un orteil là-bas ! Je me caille déjà rien qu'en lisant ce roman ! Brrrr.

Nous sommes à Norilsk, cité minière, ancien goulag à l'accès toujours réglementé, bref, un petit lieu charmant où Caryl avait déjà posé ses bagages en 2017 pour nous offrir le roman éponyme.

« Lëd » peut toutefois se lire indépendamment, ce que j'ai fait, et j'ai été nullement gênée dans ma lecture.

Gleb, passionné de photographie, décide de braver les éléments pour se rendre sur le toit de son immeuble afin de croquer l'ouragan qui balaye la nuit pourpre. Il va se retrouver nez à nez (si je puis dire) avec le cadavre congelé d'un Nenets, un éleveur de rennes autochtone. L'enquête est confiée au lieutenant Boris Ivanov et s'annonce délicate. Qui est ce Nenets ? Que faisait-il en ville ? Pourquoi a-t-il été assassiné ? Et par qui ? Voilà pour le contexte.

Au-delà de l'enquête policière, qui sert de trame à Caryl, c'est tout un mode de vie qui est passé au crible. Et c'est ce que j'aime dans les romans de Caryl. Il nous fait voyager dans des contrées inconnues (ou presque) et nous invite à entrer dans le quotidien des habitants. Je me suis sentie proche de Nikita, Gleb, Boris, Anya et les autres. J'ai partagé ces tranches de vie avec des étoiles dans les yeux.

Caryl a une plume totalement immersive qui nous fait ressentir les personnages, les ambiances, les paysages. Ouvrir un roman de Caryl c'est l'assurance de partir loin, de tout oublier. Contrairement à certains auteurs, Caryl se rend sur place avant d'écrire son roman. Et cela se ressent lors de la lecture. On ne peut pas retranscrire de telles relations humaines, une telle humanité et cette chaleur, en fouinant sur Google ! Les livres de Caryl sont authentiques. Détaillés, où l'accent est mis sur les lieux et les personnages. Avec ses mots, j'ai ressenti sur ma peau la morsure du froid, j'ai manqué d'oxygène avec Anya, dont les poumons sont définitivement abîmés par la pollution induite par les rejets de métaux lourds et de dioxyde de soufre. Je suis partie avec Dasha à la recherche de ses origines, apprenant ce qu'était un zek, (prisonniers du Goulag) et quelles étaient leurs atroces conditions de vie.

Les thématiques abordées sont nombreuses, rendant le roman extrêmement dense et surtout passionnant. La jeunesse russe et ses déviances, l'homosexualité, le handicap, le travail minier, l'amour, tout est recouvert de glace à l'extérieur, mais à l'intérieur, la brasier dévaste tout.

Un livre qui se vit, qui se respire, dont on ne sort pas indemne. A chaque fois que j'ai arrêté ma lecture, il me fallait un petit temps d'adaptation pour revenir au monde réel et à ma vie. Un roman d'une belle noirceur, simplement éclairé par une aurore boréale, synonyme d'espoir.

« Norilsk était une ville vortex, un poison psychique qui aspirait le cerveau des hommes échoués là, vous ramenait larves dans l'oeuf, en fusion au coeur d'un noyau perdu. Une impression lunaire annulait les reliefs et les parois, pulvérisait les sens. »

Je vous conseille ce petit voyage sibérien, accompagné d'un thé brûlant pour vous réchauffer, ou, pour les amateurs, d'un petit shot de vodka (russe bien entendu). Vous m'en direz des nouvelles !

#Lëd #CarylFérey #LesArènes
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Tout simplement sublime de qualité dans la description des êtres et des lieux. Un plaisir complet de lire une telle oeuvre qui ne rassure pas sur le monde tel qu'il va aujourd'hui dans le pays continent.
C'est mon premier titre de l'auteur et ce n'est pas tombé à côté. Merci à la libraire pour don bon conseil. Encore
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Lëd : la glace. Elle abaisse la température jusqu'à moins soixante degrés, recouvrant la région de Norilsk huit mois par an dans cette Sibérie sauvage où les nenets, éleveurs de rennes, pratiquent encore la transhumance et négocient avec le contrebandier Poskirin au retour du printemps.
Norilsk Nickel : un producteur. La société, fournissant à l'échelon mondial ce précieux nickel gisant jusqu'à 2 000 m sous la terre ferme, représente le principal employeur de la ville ; une extraction détruisant autant la toundra que les hommes avec ses rejets toxiques dans l'air et l'eau des rivières, entraînant dans son sillage corruption, disparitions et cadavres.
Norilsk : une ville perdue. Les loisirs se réduisent à la chasse et la pêche, l'alcool, les concerts, le twerk, le béhourd – sport de combat où tous les coups sont permis hormis ceux portés au visage. On y naît, on y vit, on y meurt avant d'avoir atteint les soixante ans avec l'espoir chevillé au corps de quitter l'enfer glacial pour le continent et sa ville idéalisée Saint Pétesbourg.
Caryl Ferey emmène ses lecteurs dans un univers aux âmes gelées. le cadavre d'un vieux nenet, découvert après la chute d'un toit d'un immeuble délabré au cours d'une tempête de neige, provoque une série de meurtres tel un domino effondrant le microcosme des corrompus. Un policier, Boris, enquête avec obstination jusqu'à l'éclatement de la vérité.
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Je viens de découvrir Caryl Férey et le nord de la Sibérie.
Un policier pas comme les autres car il faut compter avec la corruption...
Une fin inattendue.
J'ai bien apprécié ce roman, très documenté, où l'on découvre l'esprit russe et la vie en Sibérie du nord. Très instructif même si c'est un roman.
Caryl Férey frappe fort et ne mâche pas ses mots.
Comment faire la lumière sur la mort d'un nenets, dont tout le monde se fiche ?
Comment vivre en Sibérie en étant homosexuel ?
Comment se faire des amis sans tomber dans l'alcoolisme ?
Comment retrouver des ancêtres qui étaient au goulag ?
Comment survivre dans une ville où tout est pollué et vétuste ?
Comment vivre lorsqu'on est afganet, un ancien soldat ayant connu l'Afghanistan ?
Toutes les plaies de la Russie se retrouvent dans ce roman à suspense...
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Caryl Férey est un auteur-voyageur qui m'a déjà passionné pour des intrigues policières en Afrique du Sud (Zulu) en Nouvelle-Zélande (Haka et Utu) et au Chili (Condor).

Gros choc thermique pour ce polar sibérien, dans la ville minière de Norilsk, ancien "camp de travail" stalinien.
La galerie de personnages est large et passionnante:
- Gleb et Nikita, deux mineurs au secret dangereux.
- Dasha, une pole-dancer qui se ment à elle-même et aux autres, et part à la recherche de son histoire.
- Shakir, un chauffeur de taxi jamais guéri d'Afghanistan
- Boris, un flic bourru, et Anya, son petit bout de femme malade
- Léna, une jeune légiste et son géant de mari Sacha, un mineur aimé de tous
Tous ont un secret, tous sont des victimes, tous ont une vie à la fois banale et exceptionnelle.
Le décor est un personnage à part entière: cette ville de Norilsk, glaciale, polluée, aux bâtiments insalubres datant de la période soviétique.
Son sous-sol, rempli d'un nickel de plus en plus dur à extraire prend sa pleine part dans l'intrigue.
L'intrique elle-même, démarre lentement, s'accélère progressivement et finit en explosion.
On s'y gèle, on s'y perd, on s'y inquiète pour les personnages, on y apprend un peu d'histoire et on y suit un polar complexe et passionnant.
What else ?
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Je lis de moins en moins de polars et thrillers ; il faut dire que je m'y ennuie. Les enquêtes avec les indices qui arrivent au compte goutte, toujours sur le même schéma, ça m'endort.
Et puis, parfois, un roman sort du lot. Parce qu'il est bien plus qu'un polar ou thriller, parce qu'il va chercher quelque chose de plus profond.
C'est le cas de Lëd, de Caryl Ferey. Alors que je n'avais pas réellement accroché à Paz, Lëd m'a totalement emportée.
La description de Norilsk, ville sibérienne dédiée à l'extraction de minerai, le froid, la neige, la glace, les tempêtes, mais aussi les lieux où l'on cherche la chaleur, chaleur humaine, sociale, chaleur des corps. Les personnages alors arrivent à se croiser et leurs destins aussi. Et leurs histoires aussi. Car chaque personnage a un passé qui ouvre sur un élément historique de la Russie. Ceux ayant vécu sous Staline ; ceux qui se sont battu avec l'armée rouge ; ceux jetés au goulag ; ceux envoyés en Afghanistan ; ceux qui ont découvert que le capitalisme et la démocratie n'avaient rien résolu bien au contraire ; ceux nés à Norilsk après la dissolution de l'URSS, sans avenir car les richesses du pays engraissent plus que jamais les seuls riches.
Plus qu'une histoire se situant en Sibérie, c'est un panorama de la situation socio-politique de ce pays gangrené par la corruption, le vol et le chantage.
C'est avec une vraie plume, riche et personnelle, souvent poétique, que Ferey met en scène ses personnages et le monde qui les entoure et avec un sens du tragique bien russe qu'il mène son histoire.
À lire en écoutant du Bowie ou du Кино.
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Ah comme il est parfois difficile de mettre des mots sur ce qu'on a ressenti en lisant un tel livre! Je viens de faire connaissance, de Caryl Ferey, un écrivain qui aime le voyage, un écrivain attachant, malgré un style rude, décrit parfois comme l'écrivain "rock 'n roll" qui aime écrire sur ce qu'il voit, même s'il s'agit de la ville la plus polluée du monde. Je me suis longuement renseignée sur cet auteur qui m'intrigue, ce monsieur qui a reçu de nombreux prix : que ce soit de l'horreur avec des tribus telles que des mapuches, des zulus, des utus ou autres. Mais pour apprendre à la connaitre, c'est "Lëd" ( лёд = glace en russe) que j'ai choisi, il m'a emmenée à Norilsk, en Sibérie ! Oui, mais ce n'est pas la Sibérie d'Andreï Makine avec une belle toundra, une nature époustoufflante qui nous fait rêver, non, on est loin de cette Sibérie ou celle que nous contait Sylvain Tesson, non, n'est vraiment pas du tourisme, loin de là.
Cet écrivain et grand voyageur français nous emmène donc à Norilsk et on ne peut pas dire que ce soit une « promenade de santé. » Mais c'est tout de même un très grand voyage.
On nous propose un "polar" mais ce n'est qu'une excuse pour nous détailler, sans ménager le lecteur, Norlisk, une cité minière qui pollue à elle seule plus ou du moins autant que la France!, Située au-dessus du cercle polaire, c'est un ancien goulag qui s'est transformée en cité minière, cité dortoire, cité du dessaroi...
Il nous parle aussi des problèmes diplimatiques avec toutes les autorisations à fournir car si vous décidez un jour d'aller à Norlisk, attendez vous à un "NIET" catégorique!
Qu'y trouver de toutes façons? Des carrières enneigées, la noirceur, les problèmes de boisson, des cheminées dressées dans la tempête comme représente si bien la photo de la couverture du livre (celle du livre que j'ai lu)!
De plus, qui parle de Russie, de Sibérie, pense immédiatement aux problèmes diplomatiques avec toutes les autorisations à fournir. Norilsk ? Défense d'y entrer, un « niet » catégorique.
Il nous parlent aussi des Nenets - d'où la victime trouvée sous une partie d'un bâtiment au début du roman, un nomade, que faisait-il donc là en pleine tempête, loin des siens, de la toundra? La façon dont ils sont traités, dont ils ont dû tirer un trait sur leur passé, leurs origines, un tellement important pour eux, leur histoire, leur façon de vivre.
Et puis, la fin du communisme a-t-elle réellement résolu les problèmes? Autant de questions dont Caryl Ferey n'a bien entendu pas les réponses mais qui valent la peine de se poser!
Car aujourd'hui, rien n'a changé ! Il y a toujours autant de racisme, de haine envers les homosexuels, autant de corruption, de pauvreté, de désespoir, les goulags sont toujours remplis de "ceux qui ne veulent pas s'adapter" ...et pas seulement à Norilsk!
On ne peut pas dire que l'on a fait un « beau voyage touristique » mais on en a fait un tout de même mais heureusement que c'était avec Caryl Férey qui a bien rendu l'ambiance de ce Norilsk. Bravo!
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Si j'ai été un peu déçue par Paz ( beaucoup de longueurs et des personnages froids), je retrouve ici complètement LE Caryl Ferey de Zulu dans toute sa puissance! D'abord, avoir choisi un pays froid, sinon le plus froid, le nord de la Sibérie, lui permet de changer d'ambiance. Dans ce roman comme dans les autres, l'intrigue policière dans le présent alterne avec des retours en arrière dans le passé historique de la Russie. Ici, nous suivons Boris, flic discret et droit, enquêtant sur le cadavre d'un éleveur de rennes, puis d'une jeune fille militante écolo, les deux en lien apparent. Mais c'est bien la ville le principal personnage: Norilsk apparait comme un enfer sur terre: températures glaciales ( jusqu'à - 60°), tempêtes de neige, pauvreté, brutalité et alcool, bâtiments en ruine, corruption généralisée... Les mines de nickel y font vivre la pollution mais rejettent une pollution qui rend malade. Les jeunes sont des descendants de prisonniers du goulag ou des exilés plus ou moins volontaires. Pourtant, ils continuent de s'aimer et d'espérer une autre vie. Ce mélange d'être purs, naïfs, aimants, avec d'autres déjà usés, traumatisés ou corrompus produit son effet. En épousant plusieurs points de vue ( même celui du loup égaré en ville!), Caryl Ferey nous entraine. Nous nous attachons à ces êtres dont plusieurs seront sacrifiés - ou se sacrifieront eux-mêmes- à la fin. Très bonne lecture... bien au chaud sous la couette
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