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sur 1372 notes
C'est un très court roman, presque un conte, une bulle de calme, de fraîcheur. Yuko a trouvé sa voie, il veut maîtriser l'art des haïkus, et se choisit un seul sujet, une seule saison : la neige. Pour améliorer son art, lui donner des couleurs il entreprend un long voyage pour bénéficier des enseignements d'un maître, le peintre aveugle Soseki. Ils vont devenir complices et se trouver un point commun inattendu. L'écriture de ce récit est délicate, la plume de Maxence Fermine est légère, aérienne, toute en finesse, tel un flocon. Et c'est un premier roman !
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Ce livre est une véritable douceur. C'est une histoire courte que nous offre Maxence Fermine. Malgré tout, il faut prendre le temps de lire ce récit. C'est une ode à la poésie et notamment aux haïkus, petits poèmes japonais. l'auteur nous plonge dans une certaine contemplation, dans le fait de prendre le temps de regarder et d'admirer. Tout cela nourri notre créativité.
J'ai beaucoup aimé cette poésie qui sort des mots de Maxence Fermine, cette délicatesse qui transparaît. Chaque mot est bien choisi et aucun n'est écrit au hasard. J'ai voyagé à la lecture de ce texte tout comme le personnage principal qui voyage à travers son pays.
Je ne peux que conseiller cette lecture !
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Nous sommes dans le Japon du XIXème siècle.

Yuko est le fils d'un prêtre shintoïste qui voudrait le voir prêtre ou guerrier.

Yuko a deux passions la neige et le haïku (Court poème japonais de dix-sept syllabes réparties en trois vers).

Mais quand on aime que la neige comme Yuko, on ne peut parler que de la blancheur du blanc.

Ça manque de couleur pour devenir un grand poète lui dit un jour le poète officiel de la cour de l'Empereur.

Yuko devra se mettre en chemin à travers le Japon pour rencontrer le grand maitre Soseki pour qu'il lui apprenne enfin à colorer ses haïkus.

« La poésie est avant tout la peinture, la chorégraphie, la musique et la calligraphie de l'âme. Un poème est un tableau, une danse, une musique et l'écriture de la beauté tout à la fois. Si tu désires devenir un maître, il te faudra posséder le don d'artiste absolu. Tes oeuvres sont merveilleusement belles, dansantes, musicales, mais aussi blanches que de la neige. Il leur manque la couleur, la peinture. Tu n'es pas peintre, Yuko. C'est cela qui te fait défaut. Simplement cela. Et c'est pourquoi, si tu ne m'écoutes pas, ta poésie restera invisible aux yeux du monde. »

Neige est le premier roman de Maxence Fermine et c'est une vraie réussite. Il nous prend par la main et nous emmène dans le monde de la poésie japonaise, sans emphase et de façon simple mais au combien naturelle. Sa prose est épurée à la manière des haïkus. C'est aussi un roman initiatique qui doit permettre à notre jeune Yuko de trouver un équilibre en vue de perfectionner son art. L'équilibre est bien le maitre mot de cet ouvrage.

« Neige était devenue funambule par souci d'équilibre. Elle, dont la vie se déroulait comme un fil tortueux, entrelacé de noeuds que nouaient et dénouaient la sinuosité du hasard et la platitude de l'existence, excellait dans l'art subtil et périlleux consistant à évoluer sur une corde raide. Elle n'était jamais aussi à l'aise que lorsqu'elle marchait à mille pieds au-dessus du sol. Droit devant elle. Sans jamais s'écarter d'un millimètre de sa route. C'était son destin. Avancer pas à pas. D'un bout à l'autre de la vie. »

J'ai aimé ce jour de neige où tous les bruits sont atténués. Où le blanc est la couleur dominante jusqu'aux pages du livre qui le sont aussi pour la plupart. Où le temps est suspendu. Où tout est figé. J'ai aimé ce petit conte qui est un véritable trait d'union entre notre culture occidentale et japonaise.

« Il y a deux sortes de gens. Il y a ceux qui vivent, jouent et meurent. Et il y a ceux qui ne font jamais rien d'autre que se tenir en équilibre sur l'arête de la vie. Il y a les acteurs. Et il y a les funambules. »

Juste un petit conte mais un conte juste.
« Et ils s'aimèrent l'un et l'autre
Suspendus sur un fil
De neige. »

Et encore un grand merci Sandrine et Francine pour m'avoir fait découvrir ce livre-poème.
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Après le froid mordant et la neige grisâtre de « La route » de Cormac McCarthy, Maxence Fermine nous offre une autre ambiance, fascinante et paisible.
Lyrique, douce comme la soie, la neige se fait passion, d'une sublime blancheur, d'une lumière séduisante, d'un silence réconfortant.

*
Dans le Japon du XIXème siècle, le jeune Yuko a deux passions : la neige et le haïku. Se rebellant contre son père qui souhaite faire de lui un guerrier ou un prêtre, Yukio choisit une autre voie : il décide d'assouvir ses deux penchants en consacrant sa vie à l'écriture de haïkus vénérant la neige. Il sera donc poète.

« — La poésie n'est pas un métier. C'est un passe-temps. Un poème, c'est une eau qui s'écoule. Comme cette rivière.
Yuko plongea son regard dans l'eau silencieuse et fuyante. Puis il se tourna vers son père et lui dit :
— C'est ce que je veux faire. Je veux apprendre à regarder passer le temps. »

A chaque saison hivernale, Yuko part seul, dans la montagne, écrire. Apprendre à vivre, observer, contempler le monde, percevoir l'instant, décrire la nature, sa beauté hivernale, à la fois éclatante et immaculée.
L'écriture du jeune homme est certes magnifique, mais pour atteindre la perfection de son art, il doit dépasser la blancheur trop discrète de la neige et devenir artiste-peintre afin de maîtriser les accords de couleur en rehaussant ses poèmes de petites touches discrètes de couleur.

« La poésie est avant tout la peinture, la chorégraphie, la musique et la calligraphie de l'âme. Un poème est un tableau, une danse, une musique et l'écriture de la beauté tout à la fois. Si tu désires devenir un maître, il te faudra posséder le don d'artiste absolu. Tes oeuvres sont merveilleusement belles, dansantes, musicales, mais aussi blanches que de la neige. »

Le jeune poète décide donc de parfaire son art en se rendant auprès d'un maître du haïku, Soseki.
Au cours de son voyage, il apprendra à avancer, mot après mot, tel un funambule, en équilibre précaire sur la corde raide de la langue et des émotions.
Rechercher le mot juste, la nuance de couleur la plus proche de la réalité, la lumière la plus pure, exprimer l'émotion la plus sincère, pour ne pas chuter, pour ne pas rester invisible au monde.

« … le plus difficile, pour le poète, c'est de rester continuellement sur ce fil qu'est l'écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu'un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus difficile, c'est de devenir un funambule du verbe. »

*
Maxence Fermine écrit avec la sensibilité et la sensualité des auteurs japonais. Sa prose simple, délicate et épurée a des tonalités mélancoliques et musicales, enveloppant le lecteur dans un rêve éveillé et floconneux. Chaque mot est soigneusement choisi, captant l'instant.

« Musique de neige
Grillon d'hiver
Sous mes pas »

Tout comme les haïkus, l'auteur a su trouver un juste équilibre entre une écriture vantant la beauté délicate et fragile de la neige et la triste banalité du quotidien.

« Femme accroupie
Urine et fait fondre
La neige »

*
Au centre de la création poétique, l'amour d'une femme.
A certains moments, j'ai eu l'impression que le conte s'invitait dans ce récit. Et cette jeune femme tant aimée m'est apparue telle Blanche-Neige dans son cercueil de verre attendant son prince charmant.

"Lorsqu'il la vit, Yuko la trouva si belle qu'il en trembla. le haïku qu'il calligraphiait avec soin sur un parchemin de soie en ressentit un vertige. La plume de Yuko glissa sur le papier et forma un signe étrange. Une ligne droite entrecoupée d'une virgule. Comme le dessin d'une funambule sur un fil de beauté."

*
Fusion délicate de la littérature française et japonaise, ce tout petit roman se lit comme un long poème.
Le style de Maxence Fermine m'a séduite. J'ai aimé cette ambiance feutrée, l'écriture épurée et imagée. Je me suis laissée porter par la subtilité du récit, la douceur froide et légère de la neige, et ce silence agréable si apaisant.
Un roman à découvrir, beau et délicat comme un flocon de neige.
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Un jeune japonais fils d'un prêtre shintoïste a deux passions :
le haïku
La neige.
Ceci en avril 1884 : la date a son importance, le shintoïsme, ensemble de croyances polythéistes et animistes, voie du divin, étant devenu religion d'Etat de l'Empire du Japon en 1868.
C'est un récit sur un amour monomaniaque, exclusif, excluant toute autre forme d'intérêt.
Sauf le chiffre 7 , chiffre magique ( les 7 merveilles du monde, les 7 jours de la semaine, les 7 péchés capitaux, et récemment au cinéma, les 7 nains, les 7 mercenaires, le 7· sceau)
Yuko avait 7 chats, il a dix sept ans lorsqu'il décide d'être poète, et promet à son père de n'écrire que soixante-dix sept haïku par hiver, chaque haïku ayant 17 syllabes. Et de ne rien faire le reste du temps.
Il regarde passer le temps.
Il contemple la neige, et, au delà des mots, essaie d'en extraire la substance divine.
Ecrire des haïkus, signifie réduire au maximum les mots, peindre la neige signifie réduire au maximum la couleur. le blanc, symbole de pureté virginale, est aussi de vieillesse et de sagesse. En Asie (comme en Afrique,) c'est la couleur du deuil. Cependant, il va trouver un peintre, Soseki, ancien samouraï qui devrait lui enseigner les couleurs. le chemin est long, il doit traverser le Japon depuis l'Ile d'Hokkaido en passant par les Alpes japonaises, survit miraculeusement, se repose 7 jours avant d'arriver chez ce peintre à la barbe blanche.
Le peintre est tout aussi monomaniaque que Yuko, et puisqu'il est aveugle, il donne des leçons sur tout, mais pas les nuances de couleur ( ou l'auteur ne nous confie pas le savoir du vieux Soseki )
Ecrit à la façon biblique, les 7 jours de la création du monde, poème, danse sur le toit des montagnes enneigées, peinture du blanc mythique.
LC décembre : l'hiver


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Léger, aérien, cotonneux, douillet...
Le panégyrique d'adjectifs positifs après cette lecture est infini.
Quel plaisir de découvrir ce conte, petit émerveillement de poésie et de délicatesse.

Ce plaisir je le dois à Fanny1980 et à sa fameuse liste de « pépites parmi les textes courts » dans laquelle je viens de puiser pour m'évader de ma dernière lecture au goût amer.

A la fin du XIXe siècle au Japon, Yuko, jeune homme de dix-sept ans, décide de devenir poète et non pas prêtre ou militaire comme le souhaite son père. Son rêve est d'écrire des haïkus. Ce qu'il fait avec brio. Et c'est la neige, le blanc, la pureté, le silence qui sont ses sources d'inspirations. Seulement pour devenir poète auprès de l'empereur, il manque quelques tâches de couleur à ses haïkus. Ce qu'il devra apprendre auprès du meilleur professeur qu'il soit, le célèbre poète Soseki. Il entreprend alors le voyage vers celui-ci.

Un texte épuré, plein de grâce et de douceur, qui retrace aussi une très belle histoire d'amour. A lire absolument !
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Un beau bijou que j'ai lu au lycée ! Même si j'aurais pu le lire en même pas une journée ! Malheureusement je l''ai finis au bout de 5 jours vus les jours ou je n'ai pas français... Et pourtant ma classe ne l'a pas finis je l'ai finis avant eux hihi :p !
Un beau bijou sur des poèmes Japonais et des phrases assez ambigu mais bof j'ai aimé ce livre juste pour les petits poèmes rien de très"passionnant" à par la vie des personnages mais bon je met quand même 3,5 étoiles :)
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Un livre très court, donc, qui m'a rappelé d'ailleurs Soie par certains côtés, même si je dois avouer que ce livre est un cran en dessous, et nettement d'ailleurs. Ce qui ne m'a pas empêché de l'apprécier d'ailleurs.

C'est un livre très court, très rapidement lu, mais qui se paye en plus le luxe de prendre son temps. C'est assez lent, contemplatif, introspectif. Une lecture qui prend le temps de voir la neige tomber, de penser à la vie et à l'amour, à la mort et à la beauté. C'est une histoire très linéaire, très simple et un peu facile, mais qui se lit sereinement et avec grand plaisir.
En fait, je crois que la grande force de ce roman vient de son style d'écriture, volontairement très proche de la poésie et du fameux haïku qui traverse les pages, tout comme le héros, cherchant sa forme définitive et contemplant la neige.

Ce n'est de loin pas un mauvais roman, soyons clairs, mais je crois que ce roman est un peu trop juste. L'histoire est très bien, mais trop courte, un peu trop facile, un peu trop prétexte a des digressions poétiques. C'est dommage d'avoir autant de poésie et pas plus de fond, ce qui l'aurait rendu largement plus intéressante. Et l'idée n'est pas mauvaise en soi, mais là encore j'ai trouvé que c'était dommage de laisser une telle idée aussi peu creusé. le style me semble très beau, mais creux. Et ça, c'est dommage.

Ne nous trompons pas, je suis loin de vous déconseiller ce livre, mais je lui ai trouvé quelques défauts qui n'ont rien gâché à ma lecture mais qui ont terni la pensée que je me suis faite ensuite autour de celui-ci. Et ça, c'est dommage. Car le livre est beau, poétique, mais au final je me suis rendu compte que j'y avais trouvé peu d'intérêt, et c'est dommage. Je vous conseille tout de même de lire un coup, en passant, c'est très rapide et très beau, alors je ne peux pas vous priver de ce plaisir
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Très beau roman, plein de poésie et de douceur ! Cela sortait de mes habitudes de lecture, je n'ai pas été déçue. Pas pour tous les goûts, mais au moins pour les miens ! Son déroulement reste plutôt atypique et les vents japonais se ressentent plus que tout dans chaque page, un vrai plaisir.
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« La neige est un poème. Ce poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu ».
« Neige était devenue neige et dormait dans le lit de la blancheur ».
*
Japon – XIXème siècle, le jeune Yuko Akita à l'adolescence est en âge de choisir sa voie. Alors que son père, prêtre shintoïste, lui demande de choisir entre une carrière dans l'armée ou un métier dans la religion, Yuko choisit de devenir poète.

Ainsi après sept jours de pèlerinage en montagne « aux portes du ciel à se nourrir de la beauté (…) sur le parchemin de soie, il n'écrivit qu'un seul mot, un mot d'une blancheur éclatante ».

Seule la neige inspire Yuko, et sa vénération pour le chiffre 7 qu'il considère magique, porteur de chance et de bonne fortune, symbole de la totalité.

Son écriture étant désespérément blanche, quasi invisible, il lui manque de la couleur.

Soseki, vieux grand maître japonais de la poésie, lui enseignera l'art du haïku, lui apprendra à voir la couleur, afin de devenir un poète accompli.
« Ses haïku n'étaient plus aussi désespérément blancs. Ils comportaient chacun toute la gamme des couleurs de l'arc-en-ciel. Son écriture était limpide, précieuse. Et colorée. »

Neige et neige, au fil de l'histoire, sur un fil de beauté, une quête d'absolu, sublimée par l'art. L'équilibre sur un fil.

« En vérité, le poète, le vrai poète, possède l'art du funambule ».

Epuré comme la neige et poétique comme un haïku. Une contemplation que ce roman « instant présent » à apprécier en toute simplicité, au calme.
Une lecture parenthèse dépaysante.
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