Far south

Dès la couverture, on sait à quoi on va avoir à faire graphiquement. Scénaristiquement : une suite de nouvelles toutes plus sympas les unes que les autres. de courts chapitres, de petites histoires indépendantes développent successivement un récit cohérent. Les personnages que l'on retrouve de saynètes en saynètes sont typiques des images de mafiosi de notre imaginaire. Ce carpincho Lopez , Montoya, quels bonshommes !
La lecture est rapide, il y a du rythme, les dessins et la mise en couleurs, succession de diverses dichromies servent admirablement cette ambiance si particulière.
Et ce bar ! dont on se dit que même chez nous aujourd'hui il resterait ouvert après 18h ! le final est carrément jubilatoire, un hymne à la pop culture !
Laissez-vous tenter, vous ne le regretterez pas.

La BD argentine réserve parfois de très bonnes surprises. Far south m'a fait penser au "Bar à Joe", en mieux. Toutes les petites histoires ont un point commun : le bar de Montoya, une sorte de no man's land où tout le monde se retrouve. Mais c'est la corruption que l'auteur a souhaité montrer à l'aide de ce beau dessin maitrisé, le crime, les premiers syndicats, les collecteurs, le peuple opprimé qui fait l'histoire de l'Argentine.