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3,67

sur 766 notes
Lorsque mon article sur Cherchez la femme d'Alice Ferney est paru, beaucoup m'ont conseillé la lecture de la conversation amoureuse. Récemment, Livraddict en proposait une nouvelle édition Babel ( Actes Sud) superbe à la couverture en velours gris en partenariat de lecture. Je ne pouvais pas rater cette belle occasion.
Qu'est-ce que l'Amour ? Vaste question. Peut-on encore aimer après plusieurs années de couple ou le sentiment se délite-t-il? Peut-on toujours aimer ce que l'on a au quotidien ou aime-t-on davantage l'inaccessible ?
Huit couples, connaissances communes d'un club de tennis, nous montrent les différentes variations de la vie à deux. Divorces, femmes oisives, femmes stériles, maris volages, célibataire meurtrie ou couple aimant. Mais c'est essentiellement la rencontre de Gilles marié avec Blanche, en instance de divorce et de Pauline mariée avec Marc qui va créer cette conversation amoureuse.
Pauline est heureuse dans son couple, son mari est tendre et compréhensif. Elle l'aime mais elle ne peut résister à la "voix d'alcôve" de Gilles et surtout au plaisir d'être admirée. Enceinte de quatre mois, elle a peut-être besoin de se sentir encore une femme désirée.
Observation, réserve, séduction, doute, tout le charme d'une première rencontre parfaitement restituée par l'auteur.
En "tragédienne qui se fait des mondes", la belle et jeune Pauline tombe amoureuse de Gilles ou plutôt de ce regard qu'il porte sur elle. Elle s'accroche à cet amour désespéré ou plutôt cette amitié amoureuse. Aimer jusqu'au renoncement, aimer comme on aime un enfant qu'on accepte de voir partir.
Peu d'actions mais énormément de pensées, de mots échangés ou tus, de complicités ou duplicités notamment entre les femmes des différents couples.
Le style d'Alice Ferney est superbe, suscitant la volupté et la sensualité mais sa façon de disséquer les sentiments ne plaira pas à tout le monde.
" Bien sûr rien d'autre ne se produit ce jour-là, que cette capture silencieuse d'un homme dans une femme et d'une femme dans un regard. Il n'advint rien, que ce silence plein de choses sues, d'évidences indéfiniment jouées, ce langage d'éclairs, d'eau et de lumière que parlent les yeux, le sabir du désir qui n'a de mystère que celui des choses tues, un faux mystère, puisque nous n'avons pas besoin de mots pour reconnaître une attraction."
C'est une très belle réflexion sur le couple, l'amour et le désir qui me laisse tout de même sur une impression de désenchantement. Il n'y a pas d'amour heureux.
" La cohabitation dans un espace clos d'un homme et d'une femme relève du miracle."
" L'horloge des femmes et celle des hommes dans l'amour n'ont pas les mêmes aiguilles."
Une remarque de l'auteur sur le roman de Tolstoï, Anna Karénine ( " Croyez vous que Vronski aimait Anna Karénine?") me rappelle que je m'étais promis de lire ce roman après avoir vu l'excellent film de Joe Wright. Une autre belle réflexion sur l'amour.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Malheureusement, je n'ai pas pu allé jusqu'au bout de ce livre. Peut-être me suis-je arrêtée trop tôt ? Toujours est-il que je me suis vite ennuyée à lire la description très, voire trop, précise du sentiment amoureux qui nait et prend sa place en nous. Peut-être pourrai-je l'apprécier à un autre moment de ma vie.
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C'est rare quand j'abandonne un livre… ça arrive je suppose …
J'avais beaucoup aimé « l'élégance des veuves » de la même autrice, dans celui-ci je n'ai pas accroché à l'histoire et encore moins aux personnages, je suis sûre qu'il y a quelque chose dessous mais je n'ai pas réussi à persévérer j'ai lu une grosse moitié mais dans la souffrance que ça démarre. Ça parle mais ça ne me raconte pas. La lenteur qui habituellement ne me gêne pas et même que j'apprécie m'a ici un peu agacée.

Ce n'est pas grave, ca ne m'empêchera pas d'en lire d'autres d'elle, elle a quoi qu'il arrive une jolie écriture.
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Je ne pensais pas lire si facilement cette histoire d'amour, moi qui les traîne souvent plusieurs mois.
Le fond reste une histoire d'amour, ou plutôt des histoires d'amour, toutes belles, différentes, avec chacune leur côté pile et leur côté face. J'ai d'ailleurs préféré les histoires des couples qui gravitaient autour de Pauline et Gilles : histoires officielles, certes, mais dans qui restent opaques et mystérieuses, au travers d'une pudeur plus ou moins affichée, selon les caractères de chacun.

Par contre, quelle brillante écriture ! Alice Ferney décortique très précisément les rapports amoureux, particulièrement ce que les amoureux ont exactement à l'esprit mais que souvent ils n'expriment pas ouvertement. C'est a premier roman que je lis d'elle, je recommencerai sur un autre thème, sa plume reste précise, légère et réaliste malgré la densité de ce qu'elle décrit.
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Ce livre est un long dialogue entre deux personnes, Pauline et Gilles. Ils sont inexorablement attirés l'un par l'autre. Leurs sentiments sont analysés en long et en large.

A la lecture des premières pages, je me suis posé la question... "Vais-je arrivé à lire 300 pages de ce dialogue insipide?...". Et puis, tout doucement, je suis entrée dans la peau de Pauline. J'ai ressenti ce qu'elle ressentait... des souvenirs m'ont assaillie et je n'ai plus quitté le livre jusqu'à la fin.

Un bémol néanmoins... les caractères des hommes et des femmes sont un peu trop stéréotypés. C'est trop facile de dire par exemple, que l'homme vit dans le moment présent et la femme dans l'espoir du futur... Tout dépend, il me semble, de chaque individu.
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Un couple de futurs amants se rencontre en accompagnant leur enfant à l'école. Banal. Une soirée au restaurant en « tout bien tout honneur ». Classique. Lui est en instance de divorce, elle tout juste enceinte d'un second enfant. Plus rare.
La force du roman d'Alice Ferney ne réside pas dans l'originalité du propos mais dans cette dissection des sentiments si chère à l'auteure. C'est un réel chirurgien de l'âme qui ne laisse aucun détail de côté. Toutes les pensées des deux protagonistes viennent imprimer des pages entières.
Parallèlement à ce rendez-vous galant, on assiste à une soirée où leurs amis communs se réunissent, les hommes devant un match de boxe à la télé, les femmes pour papoter de problèmes de femmes.
D'abord on ne saisit pas vraiment ce que vient faire cette digression et puis, on comprend que cela va donner de la profondeur, du champ, de la perspective à la relation entre l'épouse et le futur divorcé.
Une nouvelle fois, Alice Ferney nous emporte dans les méandres de l'âme humaine, dans les labyrinthes de la pensée amoureuse où naissent les sentiments. Peu importe l'issue de cette séduction, de ce premier rendez-vous, forcément suivi d'autres. Ils seront maitresse et amant, à n'en pas douter et personne n'en saura rien, à part peut-être une amie plus perspicace.
On ressort de ce livre avec un regard neuf sur le comportement à la fois des hommes et à la fois des femmes. Un mode d'emploi ?
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470 pages d'une sorte d'exercice de style qui repose sur une simple conversation : une conversation d'une soirée entre Gilles André, 49 ans, en instance de divorce, et Pauline Arnoult, une petite trentaine, chacun d'eux étant marié, mais pas avec l'autre. Pas n'importe quelle conversation : une conversation amoureuse. En parallèle, dans le même temps, se déroule une soirée réunissant un groupe d'amis, dont les conjoints de nos deux personnages. le tout donne à l'auteur l'occasion de disséquer le sentiment amoureux, sa naissance, sa vie, sa mort.
Sur la forme, le roman est construit autour d'une conversation en tête-à-tête, entrecoupée de ce qui se passe à la soirée du club. Les dialogues de cette conversation amoureuse ne comportent pas de guillemets. Ils sont insérés directement, ce qui ne facilite pas toujours la lecture. On a droit, en effet, à une multitude de « dit-il », « dit-elle », qui deviennent vite lassants : « Je ne sais pas si je suis capable de l'exprimer ! dit-elle. Essayez, dit-il. Je ne me le rappelle plus, dit-elle. Je sais que vous mentez ! dit-il. Non je vous jure ! dit-elle. Alors faites un effort ! dit-il »  (page 405). L'alternance de forme impersonnelle et de forme personnelle rend ainsi la lecture un peu hachée. Par ailleurs, si la démarche « chaloupée » semble bien appréciée par Alice Ferney (cf. pages 168 et 203 notamment), l'expression « voix d'alcôve » est utilisée à l'excès et certaines phrases ont un caractère pompeux qui fait parfois soupirer le lecteur : « Donc, il possédait une vrille d'ondes ensorcelantes » (page 33).
Sur le fond, il y a peu d'action ; le rythme du récit est donc très lent. le scénario semble peu plausible : est-il vraisemblable que Pauline sorte dîner sans son mari, et sans lui donner davantage de précisions ? de même, les amis de Gilles et de Pauline, personnages secondaires, ont un côté artificiel : ils semblent n'avoir été imaginés que pour leur servir de faire-valoir. On a d'ailleurs du mal à retenir qui est marié avec qui.
La conversation amoureuse, par touches successives, va prendre un caractère de plus en plus personnel, voire intime, comme si les deux futurs amants tournaient autour du pot de l'adultère, de plus en plus près, pour mieux tomber dedans. Tout en conservant le vouvoiement, ils vont parler de fidélité, d'infidélité : « vous n'aimiez pas votre mari ? « (page 182) ; « avez-vous déjà trompé votre femme ? «  (page 183) ; « êtes-vous une bonne maîtresse ? » (page 254). On se laisse prendre par le récit, au risque d'oublier que leurs mensonges mettent à mal leurs liens conjugaux respectifs et que tout cela est bien immoral ...
En lisant cette conversation amoureuse d'Alice Ferney, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au sublime Aurélien, où Louis Aragon décortiquait déjà les phases de la vie amoureuse. Mais, dans Aurélien, il y a de l'émotion, ici, il y a du marivaudage. Dans Aurélien, on sent un amour profond, ici, il semble superficiel. Et pourtant, en dépit d'un style qui sonne parfois creux et de circonvolutions qui peuvent agacer, il se dégage de ce livre une forme de magnétisme, qui rappelle que le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas.
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Récit à deux voix, celles de Pauline et Gilles, le récit d'une rencontre comme si on y était, une conversation dont on perçoit même les silences, ce qui est rare en littérature. La conversation amoureuse de Pauline et Gilles, ce sont les mots qu'ils échangent mais aussi et surtout ceux qu'ils ne se disent pas, leurs pensées intimes, leurs émotions et tout ce qu'ils investissent chacun de leur passé, de leurs rêves et de leurs fantasmes dans cette histoire d'amour parallèle, sans oublier les intermèdes qui nous font quitter Gilles et Pauline à regret mais qui nous font aussi les retrouver avec bonheur… tous ces destins croisés de leurs amis qui sont l'occasion aussi pour l'auteur de dresser un panorama juste et touchant de toutes les formes que peut prendre l'amour dans un couple… Ce beau et dense roman est superbement écrit et construit, d'une justesse inouïe, bien ancré dans son époque. On le lit comme on respire. On voudrait ne l'avoir jamais lu pour avoir le plaisir de l'ouvrir pour la première fois, de le découvrir, d'être émerveillée et émue au fil des pages jusqu'à ne plus vouloir le refermer.
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C'est le premier livre que je lis de cette auteure. L'écriture est fluide, riche et agréable. Ce qui aurait pu se révéler ennuyeux est en fait très plaisant à lire, il n'y a aucune monotonie.

C'est l'histoire d'un coup de foudre, d'un amour naissant entre une jeune femme, mariée, enceinte et mère d'un jeune enfant et un homme plus mûr, séducteur habile, aux portes du divorce de son côté.

L'auteur décrit ces moments de séduction, ces premières rencontres, les certitudes et interrogations de chaque protagoniste. Tout ceci est décrit avec beaucoup de détails et de finesse d'analyse des sentiments.

En parallèle, de fil en aiguille, on suit l'évolution des situations amoureuses de couples d'amis, de l'intérieur et par le regard intransigeant des autres.
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Je ne vais pas utiliser beaucoup d'encre (virtuelle) pour commenter ce livre qui a été pour moi une très grande déception. J'avais adoré « grâce et dénuement » J'entrais donc dans ce livre « sur l'amour » -une toute autre thématique que « grâce et dénuement »- avec l'espoir de passer un beau et subtil moment de lecture, de plonger les méandres et les mystères des sentiments qui lient et délient les êtres. Mais rien de tout cela, pas de livre d'amour mais de désamour. quelques belles phrases, mais pour la grande partie un texte long, répétitif et « niais ». Des situations dont le réalisme peine a convaincre et des personnages pour lesquels j'ai rarement éprouvé même un soupçon d'empathie. Ce n'était visiblement pas un livre pour moi ! Alice Ferney a certainement beaucoup de talent, mais ce n'est pas par cet opus qu'il aura rencontre mon coeur.
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