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EAN : 9782330018405
528 pages
Actes Sud (06/03/2013)
  Existe en édition audio
3.57/5   361 notes
Résumé :


Le point de vue des éditeurs Serge est brillant, entreprenant, narcissique. Marianne est sincère, ardente, déterminée au bonheur. Cherchez la femme raconte “l’histoire totale” de leur couple. Sous les yeux du lecteur, il se forme, s’établit, procrée, s’épanouit, subit l’épreuve du temps et la déchirure de l’infidélité…
Nos destinées affectives sont-elles libres ? De quel poids pèsent les rêves et les échecs de la génération précédente ? Quelle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (70) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 361 notes
Brillante analyse de deux couples, depuis la conception de leur amour jusqu'à la fin. Car il y a une fin, toujours.
En effet, Alice Ferney a une idée bien négative de l'amour…

Vladimir, d'onze ans plus âgé que Nina, en tombe amoureux fou, alors qu'elle n'a que 16 ans. Disons qu'il a été ébloui par la rondeur épanouie de ses seins parfaits, et qu'il a voulu explorer plus avant ces atouts somptueux en la demandant en mariage, sans tenir compte de ses rêves de devenir chanteuse, danseuse ou …secrétaire.
La suite, c'est l'histoire habituelle : enfants, disputes, désamour. Ca, c'est Alice Ferney qui le dit.
Elle n'aura de cesse de nous le prouver en analysant jusqu'à l'extrême tous les sentiments, toutes les pensées, tous les sursauts d'émotions de ces deux protagonistes.

Mais cela ne s'arrête pas là ! Vlad et Nina, s'ils ne furent pas très heureux, eurent deux enfants. Nous suivons le plus aimé, le plus intelligent, l'enfant-roi, dans ses pérégrinations adolescentes, adultes et amoureuses, surtout. Nous voilà à nouveau au coeur d'un couple : Serge/Marianne.
A nouveau, analyse extrême des sentiments etc.

Mais l'auteure ne se contente pas de parler d'amour ! Elle en profite pour décortiquer le système d'éducation des couples, de prouver par a+b qu'une « mauvaise » éducation engendre bien des soucis de toutes sortes.

C'est bien dit, c'est fort possible, c'est très réel, mais bon dieu, que c'est pessimiste !
C'est drôle, mais j'y crois, moi, à l'amour. Et certains personnages deviennent tellement odieux, tellement exaspérants, que je ne crois plus beaucoup à ce qu'Alice Ferney raconte avec tellement de brio. Elle met le doigt dans les plaies ouvertes, elle gratte.
L'alcoolisme, le caractère velléitaire, l'égocentrisme, la trahison, la méchanceté, la victimisation, le désir de plaire et de paraitre à tout prix, la superficialité…tout y passe !
L'éducation est passée au crible, en même temps que l'amour, la vie à deux, le divorce.

Très bien dit, je le répète, mais c'en est trop. Trop de pages, trop d'idées répétées ad nauseam, même si l'écriture est claquante et sans détours, avec souvent de belles images très parlantes.
Alors, je ne vais pas l'imiter, je m'en voudrais : je m'arrête ici.
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« Etre amoureux est un état, aimer est une action »… Ici plus que jamais Alice Ferney illustre son allégation. Sa plume experte est à la littérature ce que la dissection est à la médecine – la grâce en plus – et la suivre dans Cherchez la femme c'est explorer plusieurs destins à travers une saisissante autopsie de l'intime.

Nina, Vladimir, Serge, Marianne… Libre à chacun de se reconnaître un peu, beaucoup (pas du tout) à travers la complexité de ces individualités marquantes et des événements qui jalonnent leur vie.

Il est question d'amour, de lien conjugal et de transmission des générations. Histoire de familles, histoire de couples, où chaque phrase est une réflexion minutieuse et lucide, souvent impitoyable, que l'on savoure, que l'on médite, que l'on aimerait retenir longtemps et partager souvent (nombreuses citations à venir, amis babelionautes).

Au lecteur un peu chagrin sur les bords, caractères et situations paraitront peut-être un peu caricaturaux, j'ai moi-même vaguement appréhendé sur la fin de sombrer dans le Pancol (j'avoue, j'ai un problème avec Pancol), mais non. La toute dernière pirouette stylistique le confirme à sa façon : nous ne sommes pas dans une obscure fiction de tête de gondole mais bien dans une éblouissante fresque psychologique, magistrale et captivante.



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Les couples dans tous leurs états!
Ou plutôt : la femme dans tous ses états!

Car au fil de ce gros pavé de plus de 500 pages, une palette de couleurs féminines se décline sur fond de quête identitaire et de reconnaissance personnelle.

En nous invitant dans l'intimité d'une famille dès les années 50, ce sont diverses situations matrimoniales au fil des changements de mentalité de notre société, que l'auteure décortique.

Opus 1: l'épouse infantile, narcissique, velléitaire, sans avenir personnel dans son statut de femme au foyer, aux cotés d'un mari à "l'inertie bienveillante", épousé pour de mauvaises raisons.
Entre les maternités et la vision familiale rétrograde du chef de famille, les illusions de statut social et d'existence privilégiée retombent comme un soufflet tiédi, ne laissant en guise d'avenir radieux, qu'aigreur et extrême solitude.

Opus 2: l'épouse intelligente, active, brillante, aimante, libre de ses choix, les assumant avec élégance et romantisme, battante et conciliante à la fois pour réussir sa vision harmonieuse du couple, malheureusement amoureuse d' un conjoint mystificateur, égocentrique et prétentieux.

Opus périphériques de toutes ces femmes, fortes, manipulatrices, tyranniques, injustes, envieuses, portant culotte et verbe haut, mais capables de plus beaux sourires, auprès de conjoints "courageux" dans leur fuite, courbant le dos pour affronter les tempêtes conjugales et avoir la paix.

Quelles belles visions du mariage!

Alice Ferney a des envolées lyriques pour décrypter avec une précision d'entomologiste une famille bancale et dysfonctionnelle, tombant dans tous les pièges de la vie conjugale et de l'éducation des enfants. le propos est efficace et détaillé (trop?), la dent est dure et féroce.
Dans cette étude au microscope, l'écriture s'emballe parfois comme un manège tournant fou, jusqu'à frôler la saturation et l'overdose pour la lectrice que je suis, tout en reconnaissant le brillant talent d'analyse et de psychologie.

C'est quand même d'une tristesse infinie. La maitrise des caractères est remarquable et fait apparaitre une fascination pour la noirceur des individus. On assiste en direct, en spectateur un brin voyeur, à des conflits familiaux, tonitruants ou larvés, dans lesquels la femme n'a pas le beau rôle.

Le pire, c'est qu'on arriverait presque à se reconnaitre dans certaines d'entre elles! Ca interroge...

Et, il n'y a qu'un pas d'en attribuer la responsabilité à l'homme... dans tous ses états lui aussi!

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Autopsie du mariage sur deux générations, sous la plume grandiose d'Alice Ferney. Ferney sur 550 pages mène une fine analyse passionnante, répétitive, lucide, parfois agaçante du couple Nina-Vladimir, années 60, qui débouchera sur celui du fils adulé Serge et de sa femme Marianne, années 90. Nina et Vladimir projetteront toutes leurs ambitions manquées sur ce fils, qui développant un égocentrisme extrême essaiera toute sa vie de passer pour le génie qu'il n'est pas. Une imposture qu'il réussira d'ailleurs assez bien, mais qu'il paiera et fera payer à son couple, très cher.
L'auteur à travers ces personnages et leur histoires, touche à beaucoup de questions inhérentes à la vie, au mariage, à l'amour...Comment affronter l'ambivalence du lien conjugal? L'importance de la communication dans le couple / Comment aime-t-on son conjoint? / L'influence des deux familles en coulisse sur la vie du couple? / La volonté suffit-elle pour faire durer un mariage ? / Jusqu'où sommes-nous libres dans nos choix?....beaucoup,beaucoup de questions,une infinie palette de sentiments humains déclinée dans ses subtiles nuances,un roman foisonnant, très maîtrisé dans le fond et la forme que j'ai beaucoup aimé!
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A travers l'histoire de plusieurs personnages sur deux générations successives, qui s'épousent, se croisent, font des enfants, divorcent, meurent ou reconstruisent leur vie, Alice Ferney passe une fois de plus au peigne fin les rapports amoureux, parentaux et filiaux. Et quand je dis au peigne fin, c'est plutôt au scalpel que je devrai dire, ou aux rayons X. Tout est décortiqué avec précision et méthode dans une analyse psychologique -presque psychanalytique- glaçante qui pourrait faire desespérer de cette condition humaine si chère à Balzac si elle n'était pas tempérée par la douceur de quelques belles âmes, ilôts deséspérés de tendresse dans un océan de mesquineries, d'égoïsmes et de petitesses en tous genres. Alice Ferney ne juge jamais ses personnages, elle leur trouverait plutôt des circonstances atténuantes, comme l'ignorance de leurs motivations dûs aux pulsions inconscientes. Il n'en reste pas moins que le mal qu'ils se font les uns aux autres est décrit d'une manière forte, impitoyable et juste. Elle démonte un à un les mécanismes qui rendent les relations humaines si difficiles, par une écriture percutante et incisive qui atteint la cible chaque fois au centre, et , en grand écrivain, sait rendre de manière radicale la déchéance d'un être.
J'ai beaucoup aimé ce livre, même si j'ai déploré à plusieurs reprises le fait qu'à vouloir trop pousser l'analyse Alice Ferney finit par tourner en rond et que de ce fait il y a des longueurs qui auraient pu être évité. Pour tout dire, on a quelquefois l'impression qu'elle radote.
C'est la raison pour laquelle je n'ai mis que quatre étoiles à un livre dont la profondeur et la pertinence en aurait mérité cinq.
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critiques presse (2)
Lexpress
15 avril 2013
Ce sont bien les mères qui ont le premier rôle dans ces histoires de couples. Des mères, présentes ou absentes, qui aiment trop ou pas assez, en tout cas mal. [...] Le tout dans un roman foisonnant, tour à tour exaltant et épuisant, ressassant mille fois les événements, volontiers répétitif... à l'instar des mariages au long cours.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
09 avril 2013
On imaginait Cherchez la femme en fresque sentimentale, et c'est finalement à un véritable jeu de massacre que nous convie Alice Ferney. Avec une précision balzacienne et un ton particulièrement incisif, la romancière de La Conversation amoureuse renoue avec ce qu'elle fait de mieux ...
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (124) Voir plus Ajouter une citation
[groupe de parole en cure de désintoxication]
Elle parlait et elle parlait, à ces gens qui étaient semblables à elle, qui avaient bu pour ne pas avoir peur, pour se sentir légers, puis peu à peu pour se sentir moins mal. Ces gens qui savaient ce que c'est que s'abandonner, glisser lentement dans un bain qui vous ronge la tête comme une bête le ferait, parce que sans l'ivresse on n'arrive pas à vivre. (p. 278)
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Car celui entre les mains de qui on a remis son coeur à vingt ans, en toute confiance, avec qui trois fois on devient parent, détient bel et bien le pouvoir de vous détruire : votre vie près de lui, votre foi en vous-même, votre confiance en autrui, vos racines, votre passé d'adulte et vos forces pour l'avenir.
(p. 360)
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[ divorce ]
Tandis qu'elle servait les plats, [elle] se lança dans le sujet. Supplice. Il s'agissait de voir souffrir ses enfants à cause d'une vérité qui la faisait souffrir et d'une décision qu'elle refusait. Il s'agissait de dire aux enfants la fin de l'amour qui les avait fait naître. La fin, la trahison, l'irruption d'une autre. Papa en aime une autre et nous allons divorcer. Comment fait-on pareille annonce ? Que croit-on faire comprendre ou accepter à ses enfants ? Que sait-on de ce qu'ils ressentent alors ?
(p. 416)
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Les notables français se fréquentaient avec exclusivité, au sein de leur petit cercle fermé, s’appelant par leur prénom mais toujours restant dans l’habit de leur fonction. Le médecin, l’ingénieur, le directeur, le pharmacien, l’instituteur, se parlaient avec la déférence qu’ils se croyaient due, et c’était un enchantement non dissimulé que d’appartenir à cette élite qui, par l’autarcie, se protégeait de la solitude (ou de la prétendue médiocrité des indigènes). Le luxe de la vie expatriée créait de nouvelles facilités et de mauvaises habitudes.
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Plus souvent que nous l’imaginons, les grandes bifurcations que nous imprimons à nos vies tiennent à des événements extérieurs. Soit que ceux-ci nous fassent prendre conscience de désirs qui étaient en nous, soit qu’ils nous offrent une liberté que nous n’osions pas espérer, ou bien qu’ils nous donnent, par le jeu de l’envie, de l’imitation, de l’audace, l’impulsion qu’il nous manquait.
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Videos de Alice Ferney (49) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alice Ferney
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/alice-ferney-deux-innocents-53711.html Depuis son premier roman en 1993, « le ventre des fées », Alice Ferney s'est discrètement mais résolument installé dans l'univers littéraire français. Depuis, chacun de ses titres est attendu par un lectorat fidèle qui apprécie à la fois les sujets qu'elle traite mais aussi la qualité de son écriture, classique, allant à l'essentiel, sans artifice et néanmoins sensible et pudique, chargée d'émotion.
La maternité, la place de la femme, la famille, l'engagement, le sentiment amoureux et ses déchirements font partie des thème de prédilection de l'auteur qui signe aussi quelques chroniques dans Le Figaro littéraire.
Avec ce 13ème titre, « Deux innocents », publié chez Actes Sud, maison à laquelle Alice Ferney est fidèle, l'auteure nous emmène en septembre 2018. C'est jour de rentrée des classes, à l'Embellie, un établissement scolaire spécialisé qui accueille des enfants en difficulté, notamment des jeunes atteint d'un handicap mental mais dont on sait aussi que le coeur est deux fois plus gros et la sensibilité est exacerbée.
Et voici Gabriel Noblet, il a 16 ans. Il est nouveau dans l'établissement. Il va intégrer la classe de Claire Bodin, qui donne des cours de bureautique à ses jeunes à qui il faut bien dessiner un avenir.
Claire Bodin est la bonté même. Mère et épouse accomplie, le sourire aux lèvres, elle cherche à faire le bien. C'est ce qu'on lui recommande chaque dimanche, à l'église où elle est assidue. Claire ne cherche pas la lumière mais si elle peut apporter du réconfort, elle est heureuse. Et face au jeune Gabriel, en manque d'attention et de repère dans cette nouvelle école, Claire va faire ce qu'elle croit être utile. Lui donner de l'affection, de la tendresse. Oui, elle va le prendre dans ses bras, oui elle va lui donner son numéro de téléphone et répondre à ses messages. Quel mal y a-t-il ? Ces enfants ont tellement besoin d'affection… Oui mais voilà, jusqu'où est-elle allée ? Et l'ensaignante qu'elle est n'a-t-elle pas été trop loin ? Bien vite, la mère du jeune Gabriel s'invente une histoire, l'histoire se transforme en rumeur, la rumeur en vague, la vague en procès. La fatalité, l'inconséquence, le malentendu deviennent un crime. Claire est alors face à la justice. Sa vie s'écroule, les failles s'entrouvrent.
Choisissant une écriture résolument clinique, froide, insistant sur les dates, les lieux, les moindres détails, Alice Ferney nous raconte cette histoire, inspiré d'un fait authentique, comme une enquête, sans pathos, de façon très factuelle. Ainsi, chaque lecteur vit l'intrigue avec son propre regard, analyse lui-même les personnages, se forge sa propre opinion, tel un juré d'assise. Et c'est glaçant.
Par les sujets qu'il traite, par la fragilité des protagonistes, embarqués dans une histoire qui les dépasse, ce roman touche au coeur, interpelle, émeut et nous redit une fois encore combien Alice Ferney est une grande romancière, combien elle sait manier les mots pour aller au coeur de son histoire.
Ce livre est un coup de coeur
« Les innocents » d'Alice Ferney est publié chez Actes Sud.
+ Lire la suite
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