ATTENTION-ATTENTION-ATTENTION : ce livre pourrait sauver la planète !
On n'a pas l'habitude de lire
Alice Ferney sur ce terrain là mais encore une fois, son écriture élégante et poétique fait mouche, en particulier dans ce vibrant plaidoyer pour la terre, un plaidoyer pour que le règne de l'homme ne soit pas la fin du règne du vivant.
Pas de complainte écolo-larmoyante dans ce récit, mais des faits : des océans devenus la décharge du monde, une faune marine systématiquement pillée dans l'indifférence générale des hommes et de la communauté internationale, des animaux marins qui agonisent par milliers dans les océans tandis que les salons de toilettage pour chihuahuas se multiplient…
Une fiction bien réelle et un hommage poignant pour ce personnage de Magnus Wallace dont on devine vite la véritable identité, celle de
Paul Watson co-fondateur de Greenpeace puis de Sea Shepherd. Magnus Wallace, activiste écologiste incorruptible et indomptable, fondateur de l'association Gaïa, essaie par tous les moyens de faire comprendre au monde que le seul vrai prédateur de la nature est l'homme et lutte avec des moyens dérisoires mais un sens phénoménal de la communication contre le pillage illégal organisé des richesses de la mer et le massacre de la faune, préférant protéger la vie que la propriété (en l'occurrence, les bateaux de pêche).
Aiguillonné par la curiosité, et très vite porté par l'admiration, un journaliste norvégien s'embarque sur l'Arrowhead avec une poignée de militants s'opposant activement à la pêche illégale en zone protégée, c'est Asmussen, le narrateur.
Et là, alors qu'on était, comme Asmussen, légèrement sceptique, on découvre avec effarement les agissements des énormes bâtiments de pêche qui harponnent les requins pour couper leurs ailerons, avant de les rejeter vivants à la mer, où ils coulent à pic et se noient, qui, contournant les règlements internationaux, continuent de massacrer les baleines et les dépècent parfois vivantes sur le pont des bateaux-usines.
L'homme peut faire le choix d'améliorer la vie des humains sur Terre, en protégeant le vivant sous toutes ses formes. Tel est le message d'
Alice Ferney qui, par le biais de son personnage, embrasse la cause de son héros en célébrant la beauté souveraine du monde marin et questionne le devenir de «cette Terre que nous empruntons à nos enfants". Dans quel état allons-nous la laisser? Pourront-ils y vivre encore, et comment ?
L'actualité rattrape quelquefois la littérature et il est dommage que les prix littéraires n'aient pas récompensé ce livre à sa juste valeur, alors que
les Sea shepherd ont été arrêté le 30 août 2014 (soit 10 jours après la parution du livre) et que les autorités ont laissé faire ce massacre annuel où une trentaine de dauphins pilotes ont été sauvagement exécutés sur les îles Feroe, au nom d'une tradition vieille de 1000 ans et que cette semaine, les députés ont reconnu aux animaux la qualité symbolique d'«être vivants doués de sensibilité» …
LISEZ, faites lire et sauvez la planète !