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sur 275 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cet été. le hasard d'une lecture fait que j'ai commencé ce roman le jour où je découvris une photo de l'organisation Sea Shepherd montrant la vente promotionnelle d'un requin-renard sur les étals d'un grand supermarché où des mousquetaires jouent de l'épée. Une espèce protégée, il va de soi, qu'il est donc interdit de pêcher mais visiblement pas interdit de vendre si elle a été pêchée par « erreur ». Et ne serait-ce pas là le véritable problème que, à travers cette société pourrie par l'appât du gain, l'entreprise ne s'offusque pas d'afficher de tels étals sauf s'il y a quelques remous médiatiques…

Mais je m'égare, et gare mon regard vers l'autre rive, l'océan est si grand, qu'il me faut revenir au bouquin, et lui rendre hommage. Parce que je ne connaissais pas l'écriture d'Alice Ferney, mais le sujet m'a depuis longtemps intéressé, ayant notamment suivi les frasques et flibusteries de Paul Watson, fondateur de cette ONG. Parce qu'à travers ce roman, il s'agit bien évidemment d'un hommage au courage et à la détermination de cet homme qui à la barre de vieux rafiots n'hésite pas à se mettre en travers de l'économie mondiale, de la toute-puissance des états, et de ces impunis de la mer.

Comme il est si bien écrit, la sauvagerie envers des animaux terrestres est maintenant souvent réprimandée (même s'il reste toujours des progrès à faire, notamment dans l'élevage intensif), mais en mer, les lois semblent être tout autre. La raison en est presque basique : les poissons ne parlent pas, les requins ne crient pas, les baleines ne hurlent pas. Leurs morts se font dans un silence assourdissant, sans que personne ne bouge ou presque (je me mets bien évidemment dans ce silence et cette inaction, puisque apparemment mon seul militantisme est de m'abstenir d'acheter certaines boites de thon parce que leurs pêches non sélectives ramassent dans leur filet, aussi bien des thons que des requins…). Et des images fortes, le roman n'épargne pas mon oeil de lecteur avisé. du sang qui coule, des amas de chair et de graisses qui s'écoulent, l'oeil d'un requin qui pleure, ce silence lourd si lourd si lourd si lourd qu'il ne m'en est plus supportable. Rien que pour ces sensations, ce livre est indispensable, histoire de ne pas oublier que les enjeux de la survie de notre écosystème et de notre planète se jouent aussi loin de nos terres, à l'abri des regards, dans les eaux froides et inhospitalières de l'océan. Dans des eaux silencieuses.

Je reconnais, avec une certaine honte, autre époque autre moeurs, que, gamin, il m'était souvent arrivé de prendre une soupe aux ailerons de requin dans les restaurants asiatiques d'antan. J'ai donc contribué à ce massacre. Je reconnais, avec cette même honte, que si j'ai peur des requins, c'est uniquement dû au film de Spielberg, « les Dents de la Mer », qui à l'insu de son réalisateur a tant oeuvré pour l'extinction de toutes les espèces de requins. Mais voilà, je ne suis qu'un bison silencieux, lui aussi – ouf – en voie d'extinction, ma voix compte si peu dans cette société-là que j'admire celle de Magnus Wallace ou de Paul Watson. Mais que ne donnerai-je pas pour plonger au milieu des requins ou pour m'approcher dans le silence d'un kayak ces majestueuses baleines et ainsi me sentir si petit face à la beauté de ce monde, le règne du vivant.
Lien : https://www.seashepherd.fr/
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Ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, Alice Ferney continue de me surprendre par la diversité des thèmes qu'elle choisit d'aborder dans ses oeuvres. Après « L'élégance des veuves », « Grâce et dénuement », ou « Cherchez la femme » que j'avais adoré, elle nous immerge ici dans une chronique écologiste passionnante.

J'ai différé pourtant plusieurs fois cette lecture, appréhendant un côté documentaire qui ne m'attirait pas plus que ça. Mal vu Lolo, car même s'il est amplement inspiré du réel, « Le Règne du vivant » est bien un roman et se dévore comme tel.

C'est en suivant le regard d'un reporter venu filmer les opérations en cours que l'on embarque à bord du navire Arrowhead. Son irréductible capitaine rappelle sans équivoque l'activiste Paul Watson, co-fondateur controversé de Greenpeace puis de Sea Shepherd, réputé pour sa détermination et ses offensives spectaculaires en faveur de la protection des mammifères marins (« Entre la lâcheté et la violence, je choisis la violence » … pour situer un peu le gars). Les événements que l'on suivra depuis le pont de l'Arrowhead relèvent donc de ce même esprit un tantinet subversif – quoi que légitime à mes yeux – et l'on précisera aux natures émotives ou sujettes à naupathie qu'il est encore temps de rester à quai.

Sans négliger l'approche psychologique dans laquelle elle excelle, ni se départir de son écriture élégante et limpide, Alice Ferney raconte la mission, la cause écolo, l'engagement activiste et ses risques bien réels. Mais en phrases puissantes et particulièrement inspirées, c'est à la poésie farouche des océans qu'elle rend avant tout un hommage universel.

L'épopée se métamorphose ainsi naturellement en un bouleversant plaidoyer pour la défense du monde marin contre la course au profit poussée toujours plus loin.

Récit édifiant et à mon avis essentiel.




Une parfaite synthèse de ce livre, en images et en musique,
à retrouver par ici -> https://www.youtube.com/watch?v=9sN9zRV5sGI



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Une fois de plus, Alice Ferney m'épate par sa capacité à varier ses sujets.
À l'inverse de certains écrivains qui brassent, roman après roman, les mêmes thèmes, en changeant seulement un tout petit peu l'assaisonnement avec lequel il nous les servent, Alice Ferney aborde dans chacun de ses ouvrages un nouveau domaine, un nouvel univers, et nous invite à de nouvelles réflexions. C'est l'une des raisons qui me font aimer ses livres.
Ici, elle nous parle des baleines, et à travers la dénonciation de la chasse illégale qui leur est faite, plus largement d'écologie.
Mais dans ce roman, pas d'admiration béate pour les animaux, pas d'apitoiement larmoyant, pas d'arguments niais et gentillets que l'on voit trop souvent, et qui desservent les causes qu'ils prétendent défendre. Alice Ferney est beaucoup trop fine pour traiter ainsi son sujet.
Elle nous embarque sur un bateau qui traque les chasseurs de baleines, et nous fait vivre les aventures liées à la poursuite des braconniers. Elle nous montre la vie des mastodontes des mers dans leur combat inégal face aux hommes surarmés : le temps de Moby Dick est bien loin !
Comme d'habitude, et c'est une des autres raisons qui me poussent à lire chaque nouvel ouvrage de cet auteur, Alice Ferney nous régale de son écriture. Toujours aussi soignée, aussi finement travaillée, et surtout, toujours aussi poétique. Ce qui n'empêche absolument pas, bien au contraire, la violence du propos. La mort d'un requin décrite entres les pages quatre-vingt-un et quatre-vingt-trois en est un exemple : une scène terrible, dérangeante, insoutenable, et qui frappe d'autant plus qu'elle est en même temps magnifique. L'expression "le poids des mots" prend ici tout son sens.
C'est un roman, une histoire inventée, mais j'ai senti à travers les lignes que l'énorme travail de documentation qui avait certainement été mené pour l'écrire, avait amené chez son auteur une grande colère face à la cupidité sans limite de certains, prêts à tout, même à hypothéquer l'avenir de notre planète.
Laissez-vous emporter à votre tour dans ce voyage auquel ce roman vous convie, laissez-vous charmer par la poésie d'Alice Ferney, et acceptez les réflexions que cette lecture fera germer en vous.
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Magnus Wallace se bat pour la préservation des océans. Personnage charismatique et intègre, il va au bout de ses idées, c'est un héros prêt à mourir pour une baleine, un requin... Bien sûr, une telle détermination agace les associations écolos plus timorées et les politicards qui n'ont de vert que l'étiquette. Cet homme est fou, assurément, et dangereux. Gérald, reporter norvégien, veut juger par lui-même. Vite fasciné par Wallace, il rejoint une de ses expéditions en Antarctique avec une vingtaine d'autres activistes. Leur but : perturber les saisons de pêche des baleiniers par diverses méthodes de sabotage non violentes.

Dans ce roman aux allures de témoignage/documentaire, Alice Ferney fait le tour du problème de la pollution accélérée des océans, et de la destruction de leur faune et de leur flore. le sujet est complexe : eaux en territoire international où il est impossible de légiférer, enjeux financiers énormes, corruption, problème des populations pauvres qui vivent de cette pêche. Et pourquoi un tel combat en faveur des espèces menacées, au fait ? « Fallait-il protéger les bêtes parce qu'elles nous étaient vitales ou parce qu'elles méritaient tout simplement de vivre ? » (p. 56)

Alice Ferney est pour moi l'une des plus grandes auteurs de sa génération, je trouve sa plume superbe, ses réflexions riches. Ici la mer est étoffe, drap bleu, plateau laqué, les baleines sont douces, gracieuses, majestueuses. Ici, Alice Ferney prend sa plume d'écrivain engagée pour tirer une sonnette d'alarme, et sans ton moralisateur parce que le constat suffit. Il y a urgence, en effet, et on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas...
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ATTENTION-ATTENTION-ATTENTION : ce livre pourrait sauver la planète !
On n'a pas l'habitude de lire Alice Ferney sur ce terrain là mais encore une fois, son écriture élégante et poétique fait mouche, en particulier dans ce vibrant plaidoyer pour la terre, un plaidoyer pour que le règne de l'homme ne soit pas la fin du règne du vivant.
Pas de complainte écolo-larmoyante dans ce récit, mais des faits : des océans devenus la décharge du monde, une faune marine systématiquement pillée dans l'indifférence générale des hommes et de la communauté internationale, des animaux marins qui agonisent par milliers dans les océans tandis que les salons de toilettage pour chihuahuas se multiplient…
Une fiction bien réelle et un hommage poignant pour ce personnage de Magnus Wallace dont on devine vite la véritable identité, celle de Paul Watson co-fondateur de Greenpeace puis de Sea Shepherd. Magnus Wallace, activiste écologiste incorruptible et indomptable, fondateur de l'association Gaïa, essaie par tous les moyens de faire comprendre au monde que le seul vrai prédateur de la nature est l'homme et lutte avec des moyens dérisoires mais un sens phénoménal de la communication contre le pillage illégal organisé des richesses de la mer et le massacre de la faune, préférant protéger la vie que la propriété (en l'occurrence, les bateaux de pêche).
Aiguillonné par la curiosité, et très vite porté par l'admiration, un journaliste norvégien s'embarque sur l'Arrowhead avec une poignée de militants s'opposant activement à la pêche illégale en zone protégée, c'est Asmussen, le narrateur.
Et là, alors qu'on était, comme Asmussen, légèrement sceptique, on découvre avec effarement les agissements des énormes bâtiments de pêche qui harponnent les requins pour couper leurs ailerons, avant de les rejeter vivants à la mer, où ils coulent à pic et se noient, qui, contournant les règlements internationaux, continuent de massacrer les baleines et les dépècent parfois vivantes sur le pont des bateaux-usines.
L'homme peut faire le choix d'améliorer la vie des humains sur Terre, en protégeant le vivant sous toutes ses formes. Tel est le message d'Alice Ferney qui, par le biais de son personnage, embrasse la cause de son héros en célébrant la beauté souveraine du monde marin et questionne le devenir de «cette Terre que nous empruntons à nos enfants". Dans quel état allons-nous la laisser? Pourront-ils y vivre encore, et comment ?
L'actualité rattrape quelquefois la littérature et il est dommage que les prix littéraires n'aient pas récompensé ce livre à sa juste valeur, alors que
les Sea shepherd ont été arrêté le 30 août 2014 (soit 10 jours après la parution du livre) et que les autorités ont laissé faire ce massacre annuel où une trentaine de dauphins pilotes ont été sauvagement exécutés sur les îles Feroe, au nom d'une tradition vieille de 1000 ans et que cette semaine, les députés ont reconnu aux animaux la qualité symbolique d'«être vivants doués de sensibilité» …
LISEZ, faites lire et sauvez la planète !
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Dès les premières pages, en découvrant le personnage central du roman, Magnus Wallace, fervent défenseur du monde marin, on pense tout net à Paul Watson, créateur de la Sea Sheperd Conservation Society après son exclusion de Greenpeace. Ayant vu les vidéos parlantes diffusées par Sea Sheperd, j'ai un peu craint que le rendu littéraire ne soit pas à la hauteur, d'autant plus que le seul livre d'Alice Ferney que j'avais tenté de lire était "Paradis conjugal", et je l'avais carrément abandonné.

Mais voilà.
L'océan, avec son trilliard de litres d'eau salée, y est magnifique et effrayant, nourricier et tueur, passif et tout-puissant.
Peut-être est-ce dû au fait que j'avais des images correspondant à ce combat en tête, mais j'étais toute ouïe sur le pont du bateau de Magnus Wallace, admirative face à une telle pugnacité dans son engagement, à une telle efficacité dans son leadership.
Il y a un monde entre ceux qui admirent les baleines et ceux qui les défendent.

"La détermination est une qualité qui se lit dans le moindre choix de l'homme."

Avec ce roman, Alice Ferney offre au minimum un portrait respectable d'un activisme justifié et nécessaire, et au mieux l'envie de donner un coup de barre pour réajuster notre cap.
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19 septembre 2014 : j'apprends sur une chaîne de radio que la Commission baleinière internationale a décidé de durcir les critères scientifiques encadrant la chasse à la baleine.
En avril, la Cour Internationale de Justice s'était déjà prononcée en faveur de la protection des grands cétacés de l'Antarctique.
Selon les défenseurs du monde marin, la décision de la Commission baleinière est remarquable et inédite car elle marque un grand pas vers l'arrêt à la chasse illégale des baleines sous couvert de la science.
J'aimerais moi aussi adhérer à cet enthousiasme car je viens de lire le fervent plaidoyer d'Alice Ferney contre le massacre en grand nombre et en toute impunité des grands mammifères marins dans les eaux internationales qui n'appartiennent à aucun Etat et où n'intervient aucune police. Ces fonds marins doivent être d'autant plus le sanctuaire protégé de toutes les espèces qui vivent là dans leur habitat naturel.
Alice Ferney défend cette cause par la figure emblématique du Capitaine Magnus Wallace.
Le Capitaine Wallace se définit lui même comme un activiste : il croit fermement à l'engagement d'individus associés qui ne peut se faire qu'avec la force physique et non sans danger (il appareille sur des bris de glace qui éperonnent les navires-usines hors la loi). Charismatique, il use à bon escient de tous les moyens de communication pour faire part au plus grand public de la chaîne organisée et lucrative du massacre des baleines . le capitaine s'entourre de fervents volontaires, spécialistes dans leurs professions (biologistes, océanologues,..) et d'un journaliste. C'est lui, le narrateur dans ce livre.
A travers l'écriture richement stylisée et poétique d'Alice Ferney, j'ai suivi le Capitaine Wallace dans les paysages marins du bout du monde de toute beauté. Il m'ouvre les yeux sur une réalité bien triste. Je m'en sors qu'avec une seule idée en tête : embarquer.
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Waouh ! le Règne du vivant est tranquillement parti rejoindre mon panthéon littéraire. Je ne saurais dire ce qui m'a le plus touchée dans cette lecture, de la plume de l'auteur ou de son sujet.

Dans le Règne du vivant, il est question d'écologie. Mais attention, pas de l'écologie qui suit la voie diplomatique (corrompue ?) prônée par Noé (lisez Greenpeace). Non, non, c'est bien d'activisme écologique dont il est question avec Gaïa (lisez SeaShepherd).
Vous l'aurez sans doute compris, le Règne du vivant n'est pas un simple récit. C'est aussi un documentaire sur la chasse à la baleine et un portrait de son plus grand défenseur, Paul Watson, caché sous les traits du capitaine Magnus Wallace.
Alice Ferney décrit ce qu'est l'océan, ce que sont les requins et les baleines mais surtout toutes les violences qui leur sont faites. Elle défend la lutte concrète et efficace, que d'aucun considèrent comme une pratique terroriste/pirate, la seule qui puisse venir à bout de toute cette corruption et de tout ce mal qui est fait à la planète, donc à nous-mêmes.

Et c'est une plume magique qu'elle met au service de la cause écologique. Alice Ferney décrit les baleines grâce à ces trois adjectifs, qui conviennent aussi bien à sa plume : "puissance, grâce et bienveillance".
Puissance évocatrice. Quel passage que celui de l'agonie du requin-tronc, "chicot de chair" qui tombe inexorablement au fond de l'océan.
Grâce des mots qui résonnent de façon presque lyrique parfois. Je repense à l'explosion de couleurs, au scintillement, à la vie océanique décrite lors de la séquence du visionnage de documentaire.
Bienveillance enfin grâce à cette écriture si particulière, si intime qui est propre à Alice Ferney. Une écriture qui a su toucher mon âme, cette âme qui paraît vieille comme le monde, riche de son passé et d'un avenir qu'elle espère meilleur.

Je ne peux que vous conseiller ce roman majestueux. On entre dans le récit dès les premiers mots. Les premières pages sont d'ailleurs un morceau de bravoure.
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... [ sans voix ] ...
Quand j'aurai repris mon souffle, séché les embruns, calmé la rage, ralenti les palpitations émues, atténué les soupirs affligés et tu les cris d'effroi, peut-être arriverai-je enfin à aligner trois mots. Peut-être.
...

En embarquant sur l'Arrowhead aux côtés de Magnus Wallace, le clone romanesque du célèbre "écoterroriste" Paul Watson, je ne connaissais pas Alice Ferney (bouh, la honte), et ne savais pas trop à quoi à m'attendre. En dehors de quelques critiques flatteuses (dont les auteurs se reconnaîtront !), rien ne me préparait à ÇA !

ÇA, c'est une ode merveilleuse à l'océan et à la vie sous toutes ses formes, mais c'est aussi un constat dramatique sur l'agonie de notre monde, un exemple de résitance héroïque, et un vrai questionnement sur les effets et les limites des actions "coups de poings" menées par Wallace & Co...
Jusqu'où peut aller l'opposition radicale ? La violence n'est-elle pas toujours contre-productive ? La fin (de la biodiversité, et par voie de conséquence de notre existence ici-bas) justitfie-t-elle les moyens ?
Quand l'homme assoifé de profit ne veut rien entendre, quand des lobbies industriels s'associent à des gouvernements corrompus pour contourner les lois internationales, quand la pêche soit-disant raisonnée tourne à l'extermination de masse, Alice Ferney et Magnus Wallace nous démontrent que oui, la seule lutte qui vaille est bien souvent la lutte frontale...

Successivement ébahi, sonné, admiratif, horrifié, résigné, furieux, j'ai pris de plein fouet chacune de ces lames de fond, et je n'ai pu que me laisser happer par la puissance d'un texte sublime et parfaitement maîtrisé, émaillé de vrais instants de grâce, où la poésie et la force du langage sont admirablement mises au service d'un message d'alerte et de rébellion plus que jamais indispensable.

Si ce n'est pas encore fait, prenez donc le large à votre tour à bord de l'Arrowhead pour vivre une épopée superbe qui prend aux tripes et qui, espérons-le, contribuera à éveiller les consciences.
De retour sur la terre ferme, offrez ce roman, parlez de la menace, de la beauté fragile des profondeurs, ne serait-ce que pour rendre hommage aux dernières baleines, aux derniers requins et à leurs anges gardiens, ces "empêcheurs de piller en rond".

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Édit : hasard de la programmation, France Ô diffuse ce soir un reportage qui semble très proche de ce Règne du Vivant (voir lien ci-dessous)
Lien : http://www.programme-televis..
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Je vous préviens tout de suite que ma critique du Règne du Vivant d'Alice Ferney risque de manquer d'objectivité.
Cet ouvrage se présente pour la forme du témoignage d'un caméraman ayant suivi Magnus Wallas, le fondateur de Gaïa, lors de ses campagnes de protection de la faune marine et des Océans.
La plume magnifique d'Alice Ferney nous entraine dans les combats menés, sans concession, par cet activiste charismatique. Et, évidemment nous reconnaissons très rapidement le Capitaine Paul Watson, fondateur de Sea Shepheard et son combat sans relâche contre les baleiniers japonais. Je pense d'ailleurs qu'Alice Ferney a dû lire "Entretien avec un pirate" avant d'écrire son livre.
L'auteur, on le sent, voue une grande admiration à ce personnage controversé et certains pourront penser que le livre manque d'objectivité. En ce qui me concerne je me suis complètement retrouvée dans les idées développées et j'ai donc complètement adhéré au livre.
Merci Alice Ferney pour ce bel hommage aux femmes et aux hommes qui n'hésitent pas à mettre leur vie en danger pour défendre leurs convictions.
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