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3,19

sur 595 notes
C'est peu dire qu'Elena Ferrante sait travailler la psychologie de ses personnages. Dans Les jours de mon abandon, elle réussit, sur ce seul matériau et en se centrant presque exclusivement sur un personnage, à tenir son roman. Le thème est facile à résumer. Olga, bourgeoise bon teint, mariée depuis 15 ans à un ingénieur, qui doucettement l'a amenée à renoncer à toute prétention professionnelle, est quittée par ce dernier du jour au lendemain alors que leur couple n'avait donné, apparemment, aucun signe de difficultés conjugales majeures. Elle se retrouve donc seule avec ses deux enfants dans son grand appartement turinois à assumer le quotidien sans plus d'explications sur les raisons de son abandon. Du genre raisonnable, elle contrôle la situation pensant celle-ci provisoire. Mais elle perdure et le mari, souvent retenu pour des voyages professionnels, fait en sorte d'être injoignable.
L'un des intérêts principaux de ce livre, selon moi, est de voir comment l'auteure construit progressivement le changement de personnalité de son personnage principal. Le côté posé d'Olga (et ce trait de caractère est particulièrement voulu chez elle, par opposition aux débordements de son enfance napolitaine) va laisser place à un langage parfois obscène, de l'agressivité, des débordements de tout genre, une forme d'obsession. Tout ceci culmine dans une scène longuement travaillée où Olga semble ne plus être elle-même alors que l'urgence de la situation (enfant fiévreux, chien très mal en point et porte qui refuse de s'ouvrir) requiert d'elle vigilance et acuité.
C'est vrai que j'ai davantage lu ce livre pour mieux connaître le style et l'univers de l'auteure de L'amie prodigieuse, le nouveau nom et Celle qui fuit et celle qui reste, trois romans que j'ai lus et appréciés avec un intérêt croissant mais je dois dire que ce livre vaut pour lui-même et mérite d'être découvert.

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Extraordinaire livre sur le thème de la femme abandonnée par son mari pour une "plus jeune, une plus belle qu'elle". Sa lente descente aux enfers, vers la folie, l'irréalité de la situation, de sa propre personne, sentiment de privation d'émotion même envers ses deux enfants qui restent avec elle, et dont l'un tombe très malade, en même temps que le chien Otto se meurt, cette femme se retrouve enfermée dans son appartement, emprisonnée par elle-même. C'est superbe, très bien écrit. On souffre avec cette femme, on devient fou avec elle.
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Mario quitte Olga. Elle a trente-huit ans et deux enfants en bas âge. Elle a abandonné ses rêves de carrière littéraire pour soutenir son mari; et elle, qui avait cru être une femme libérée, se retrouve vide de tout. Elle dérive et s'enfonce dans une folie qui l'écrase, qui l'asphyxie complètement. Elena Ferrante nous décrit à la première personne, dans un quasi huis-clos, l'histoire d'une femme qui perd pied...

Une analyse sans compromis de ce qu'est l'amour conjugal, de ce qui fait la vie d'adulte. J'ai adoré.
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Olga a trente-huit ans, un mari, deux enfants et un chien. Elle a décidé de renoncer à sa carrière pour se consacrer à sa famille et semble heureuse de sa vie même si elle a dû renoncer à écrire, sa grande passion.
Aussi lorsque après plus de quinze ans de mariage, un après-midi d'avril, son mari lui annonce qu'il la quitte... son monde s'écroule. Sur le coup, elle n'y comprend rien, car elle n'a rien vu venir et elle pense même qu'il va revenir et que c'est juste un passage difficile.
Lorsqu'elle réalise qu'il ne reviendra pas, et qu'il l'a quitté pour une autre femme, elle entre alors dans une spirale infernale de questionnements, de suppositions, d'incompréhension.
Pourquoi a-t-elle été abandonnée ?

Olga vit très mal cette séparation...et le lecteur assiste, impuissant à la dégradation de son comportement... car elle sombre littéralement sous les responsabilités.
Si elle se retrouve incapable de faire face à son quotidien, c'est parce qu'elle s'enfonce dans la dépression...jusqu'aux limites de la folie, et jusqu'à ce jour terrible où elle s'enferme littéralement dans son appartement, sans téléphone, avec son fils fiévreux et son chien à l'agonie.
Alors que tous les éléments semblent s'être liés contre elle, la situation commence à devenir sérieusement inquiétante et déstabilisante pour le lecteur...
Le sujet ne m'intéressait pas plus que ça au départ, mais je l'avoue, le roman a un côté tout à fait addictif et je ne suis pas arrivée à le lâcher...
Ce sujet, mille fois exploré dans les romans, est traité ici avec beaucoup d'originalité. Quoi de plus banal en effet et malheureusement toujours d'actualité qu'une femme de presque quarante ans, "abandonnée" par son mari pour une plus jeune femme sans enfants.
Banal, mais toujours aussi triste et douloureux pour les principaux intéressés et leur entourage.

Tout est dans l'art et la manière dont l'auteur dissèque l'événement et nous fait entrer dans la psychologie des personnages. Page après page, le lecteur découvre l'ampleur des dégâts, la souffrance d'Olga qui se sent rejetée jusqu'à être incapable de faire face au danger ou de séparer la réalité de ses pensées.
L'auteur décrit avec beaucoup de subtilité, l'état de dépression qui fait suite au choc et nous dévoile sans aucune pudeur, les désirs les plus secrets et les révoltes d'Olga. Le ton est dur, violent et même très cru. Tout est dit sur les sentiments et les désirs de cette jeune femme, sans fioriture et jusqu'à l'extrême.
Mais malgré le côté parfois excessif de la situation, tout sonne juste : son rôle de mère qui lui pèse, sa vision de la féminité, son angoisse des années qui passent, son laisser-aller physique et moral et le regard cruel qu'elle porte sur elle-même et son incapacité à faire face.
Le lecteur se retrouve impuissant mais non en position de voyeur ce que j'ai beaucoup apprécié. Il est touché par le regard et l'attitude des enfants qui voient leur mère s'effondrer et ne peuvent rien faire.
On aimerait à chaque page tendre la main pour aider cette jeune femme qui accumule les malheurs et fait fuir tous ceux qui l'entoure, la décharger de ses enfants et aller promener le chien...
C'est une lecture difficile, parfois pesante car cette femme qui s'enlise et se noie (voir la couverture du folio) mais tente de rester éveillée (au plein sens du terme car elle a toujours envie de dormir pour oublier) et d'être attentive pour ne pas sombrer dans la folie, a quelque chose de pathétique.
Je crois au contraire qu'Elena Ferrante met encore une fois son talent en lumière pour bousculer la bienséance, traiter ce sujet en faisant fi des idées reçues, et nous déranger avec la violence des mots (et des maux) d'Olga.

Difficile de dire, j'ai aimé ou pas ! La sujet ne s'y prête pas...J'ai aimé ce qui est sûr l'écriture d'Elena Ferrante et retrouvé avec plaisir son style unique et direct.
Ce roman m'a autant touché que dérangé et il restera pour moi, un roman marquant sur le thème de la séparation et de sa violence psychologique...le cri de hargne d'une femme qui pourrait être celui de toutes les femmes abandonnées dans ces conditions.

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Avec tout le tapage autour des livres et de l'auteur Elena Ferrante, j'avais envie de me faire ma propre idée sur cet auteur. Il ne restait que celui-ci en bibliothèque.
C'est un livre assez dur car il décrit une réalité que beaucoup de femmes peuvent avoir vécu ou redouter de vivre.
Un beau jour le mari d'Olga la quitte et tout s'écroule. Elle en oublie son quotidien, néglige ses enfants, ressasse....La chute n'en finit pas tandis que le mari égoïste lui continue son aventure avec sa jeunette....
Toutes les phases des sentiments par lesquels Olga passe sont réalistes, tellement qu'on a parfois envie de la secouer et de lui dire de réagir, surtout quand on voit la façon dont elle est avec ses enfants...
Bref un beau roman, assez dur, mais grâce auquel le style de l'auteur nous donne envie d'aller au bout...
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C'est désormais chose certaine, Elena Ferrante est devenue un auteur incontournable pour moi. Après avoir eu d'énormes coups de coeur pour les deux premiers tomes de L'amie prodigieuse, au point d'avoir envie de les faire lire à tout le monde, j'avais beaucoup aimé Poupée volée. Je poursuis ma découverte de son oeuvre et une nouvelle fois je suis totalement sous le charme.

Olga mène la vie ordinaire d'une femme au foyer. Mère de deux jeunes enfants, elle est mariée depuis près d'une vingtaine d'années à un homme pour lequel elle a renoncé à sa carrière. Son monde s'écroule lorsque celui-ci lui annonce soudainement qu'il la quitte.

Le récit d'une femme quittée et trompée qui pourrait être très banal, mais rien n'est banal avec Elena Ferrante. Elle balaie d'un revers de main les faux semblants et offre le portrait sans fards de cette femme que la douleur et la colère mènent au bord de la folie. Aucune concession dans son écriture, c'est âpre et violent, parfois même agressif et obscène. Olga s'effondre à la suite de l'effondrement de sa vie. La femme au foyer modèle ne s'occupe plus de sa maison, la mère attentive délaisse ses enfants, la femme élégante se laisse aller, la femme cultivée n'utilise plus qu'un langage ordurier et venimeux. Ne reste plus qu'une caricature d'Olga, un fantôme de ce qu'elle était, dépouillée de son identité et de sa vie.

C'est un huis-clos oppressant rassemblant Olga, dont la raison se fissure progressivement, ses enfants observateurs inquiets et le chien. le voisin apparaît à la limite de cet univers, les amis s'éloignent rapidement effrayés par la véhémence de la colère d'Olga, tandis que le mari profite de sa nouvelle vie et de sa nouvelle compagne, insouciant et heureux.

La tension monte lentement, jusqu'à cette journée d'angoisse lorsqu'Olga se retrouve enfermée dans l'appartement avec son fils malade et le chien agonisant. Apogée de la crise d'Olga, cette journée en sera aussi la fin.

Difficile de dire de ce roman qu'il est beau, et pourtant c'est l'impression que j'en garde. C'est un roman qui marque, une variation parfaitement réussie sur un thème déjà souvent abordé par les écrivains.

Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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j'ai reçu ce roman par erreur, je n'ai pas pu lire plus loin que la page 38, et encore en m'endormant dessus. C'est très rarement que j'abandonne un livre. L'auteur ayant une bonne réputation à cause de son roman "une amie particulière", qui m'avait été conseillée, je suis absolument déçue : pas de style, des banalités, des histoires de bonnes femmes si j'en juge d'après ces 38 premières pages, Que vais-je faire de ce livre ?? le donner ? à qui ? le Jeter, non on ne jette pas un livre, alors.. Je venais de lire du "S.Zweig " évidemment, c'est là qu'on voit la différence . Si un lecteur a lu entièrement ce roman j'aimerais bien avoir un ou des avis, peut-être que je n'ai rien compris , c'est possible.....
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Tout y est. Avec beaucoup d' acuité, de lucidité. A tel point que je n ' ai pas pu terminer ce livre. Lire peut être dangereux....
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Ça fait longtemps que j’attendais de trouver ce livre à la bibliothèque, en vain, c’est d’ailleurs grâce à ça que j’ai lu (avec grand grand plaisir) L'amie prodigieuse qui, pour sa part, attendait sagement sur l’étagère. Du coup, ayant tellement apprécié cette lecture, j’ai eu envie de poursuivre ma découverte d’Elena Ferrante et je me suis acheté ce roman.
Alors bon, je dois dire tout de suite que l’engouement n’a pas été le même qu’avec L’amie prodigieuse. Ceci dit, il y a des circonstances atténuantes : le sujet du livre est beaucoup moins “fun”, c’est le moins qu’on puisse dire, et en plus il vient percuter de plein fouet mon actualité. Bref, ce n’était peut-être pas le bon moment pour lire ce roman. Ou alors le trop bon moment ? Insoluble question.
Quoiqu’il en soit la belle plume d’Elena Ferrante a su faire autre chose de son histoire qu’un énième livre sur la fin d’un couple. Oui heureusement, car quoi de plus banal finalement qu’une femme trahie et abandonnée par son mari pour les beaux yeux (ou les belles jambes ou… ce qu’on veut) d’une plus jeune. Et elle a eu l’élégance d’éviter le piège du larmoiement et de l’auto-apitoiement, ce que j’ai fortement apprécié. Au fil des pages on suit le cheminement intérieur d’Olga, la femme du livre, décrit avec une précision stupéfiante et une grande densité psychologique. C’est une femme démunie qui tente tant bien que mal de s’en sortir en faisant mine d’endosser (plutôt maladroitement en fait) le rôle de la femme forte mais qui accumule erreur sur erreur, désastre sur désastre même. Un peu trop d’ailleurs, car certains passages font un peu “too much” dans le genre surenchère de la catastrophe. Peut être que l’auteur voulait illustrer par là la folie qui ronge son héroïne mais c’est justement quelque chose que je n’aime trouver dans mes lectures. Ce petit bémol mis à part, Les jours de mon abandon sonnent tellement vrai que c’est comme si l’auteur racontait un événement de son propre vécu, ce qui est peut-être le cas je n’en sais rien.
Soyons honnête, je n'ai pas vraiment (voire vraiment pas) aimé ce livre mais j'aime toujours Elena Ferrante et je continuerai à la suivre dans les aventures napolitaines des amies prodigieuses...
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Un livre qui relate le la séparation violente d'un couple. Un homme qui annonce à sa femme qu'il part, qu'il ne l'aime plus.
Un thème que l'on connait, que les écrivains ont souvent évoqué. Et pourtant...
Ce livre m'a mis mal à l'aise par moment, de par sa violence des mots sûrement, de par la folie montante d'Olga, sa descente aux enfers. Ces enfants qui souffrent, qui comprennent à leur niveau la situation, mais surtout qui voient leur mère souffrir comme jamais. Ce mari qui est présent au départ pour les enfants et qui petit à petit s'éloigne (par la faute d'Olga ? pas si sur). Cette jalousie, cette rage qui engendre la violence physique...Et puis cette envie de reconstruction.
Je suis rentrée dans le livre mais pour autant, j'avais par moment hâte de le terminer. Elena FERANTE a su mettre les mots, les sentiments que l'on peut ressentir lorsque le couple se déchire.
Je suis indécise sur la critique...ai je aimé ? sûrement. Mais ce côté violent des sentiments d'une séparation me laisse perplexe.
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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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