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EAN : 9782954935928
170 pages
Rafael Editions (15/06/2020)
4.25/5   2 notes
Résumé :
"Je pense à toutes les promesses que la vie m'a faites et aux promesses que j'ai fait à mon tour. Papa est parti et ne reviendra jamais. Mais moi je suis là. Je peux encore tout faire. Je peux changer ma vie!"
"Ce récit est un témoignage unique et bouleversant, l'histoire personnelle d'une jeune Roumaine vive et cultivée, qui découvre la terreur étatique et la coercition. Avec délicatesse et une grande justesse de ton qui écarte tout pathos, Simona Ferrante p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Années 70. La narratrice vit en Roumanie avec ses parents et sa soeur Vara. Quand, à ses 16 ans son père meurt, une nouvelle vie chargée de responsabilités l'attend et elle envisage des études de lettres.
Années 80 : Au « congrès du parti en 1982 » le gouvernement décide la famille « d'économiser » pour éponger la dette. Elles partagent donc toutes les trois l'appartement par mesure d'économie dans un communisme ambiant dans le pays avec des restrictions alimentaires, et des libertés peu à peu bannies, surveillant de près toute la population mais canalise la jeunesse en devenir de fervents partisans du régime. L'héroïne poursuit ses études, et tombe amoureuse plusieurs fois, et à son désespoir d'un certain grec subjugué par l'utopie du régime politique qui sévit en Roumanie. Puis, devenue professeure, elle épouse Victor auront une fille ; mais un divorce compliqué s'imposera à la suite des violences subies infligées par ce mari alcoolique et imprévisible. Elle trouvera refuge avec sa fille chez sa mère et sa soeur.
Années 90. le communisme s'effrite mais également les revenus du peuple qui ne peuvent permettre aux familles de vivre convenablement. L'opulence des étals est bien là mais les portemonnaies sont vides. La narratrice doit assumer plusieurs travails à la fois pour subvenir aux besoins de sa fille, sa mère vieillissante et sa soeur.
Et bientôt, la solution se trouve derrière la frontière avec d'autres contraintes étatiques…
MON AVIS
Je remercie Simona Ferrante, un auteure chambérienne pour la proposition de son premier roman. Difficile de le lâcher quand on le commence. Dès le départ on est immergé dans l'univers familial de la narratrice, puis on en apprend tellement sur son environnement social !

Ce roman pourrait être qualifié de roman historique avec son empreinte sociale et politique. Son écriture très fluide le rend agréable à lire, voici un bon page-turner. L'érudition de l'auteure, ressentie dans le vocabulaire utilisé, surclasse l'ouvrage, et ne le limite pas à un témoignage. Mon seul regret : les données temporelles et nominatives sur les dirigeants en place, etc. Ces données –peut-être pour un futur volume ! – mériteraient d'être étayées pour apporter une dimension historique et sociale plus importante. Mais cette immersion dans le communisme est déjà très instructive et émouvante car très concrète.

Par son intermédiaire, l'héroïne soumet au lecteur une cruelle réalité vécue par nombres de femmes de sa génération. Son expérience nous instruit de cette période heureusement révolue et pourtant si proche de nous en temps et lieu.

LE RECIT D'UNE ROUMAINE
Linéaire dans sa chronologie, le récit est marqué d'un certain dynamisme car composé de beaucoup de mouvements et d'émotions mais plus de dialogues lui procureraient un atout.

Certes, cette biographie riche d'intérêts aborde beaucoup de thèmes sociaux : deuil, violence conjugale, adolescence, avortement, vie de couple, famille monoparental, alcoolisme, amour, immigration, place de la femme dans la société, divorce. Mais aussi des éléments géopolitiques !

Le récit met en lumière la force de cette femme courageuse qui a su transmettre sa propre émotion d'adolescente puis de femme. Et une femme forte, courageuse pas bégueule avec des histoires d'amours malheureusement décevantes car elle a le don de s'éprendre d'amoureux qui ne lui correspondent pas. Sa condition féminine comme celle nombre de ses congénères est pavée d'embûches, et je ne peux taire l'horreur sociale, physique, et psychologique de son expérience d'IVG dans les années 80 mais si indigne d'humanité.

UNE ROUMAINE DEVENUE CHAMBÉRIENNE
Son vécu et son ressenti personnel teintés de pudeur dans ses confidences intimes livre son histoire familiale dans un cadre particulier. Ainsi, elle évolue dans la Roumanie entre les 70's à 1995 au gré des politiques et de l'histoire soviétique. La totalitarisme sous la dictature de Ceausescu, soumet le peuple qui consent à se départir de libertés. En effet, La Roumanie, pays soviétique sous l'égide du communisme, érigée en quasi religion unique opprimait la population. Sa conception politique qui faisait abstraction de l'individu : la peur règne en maitre, les contrôles et les surveillances sont omniprésentes.

En s'emmourachant d'un Grec, ébahi par l‘utopie communiste, Simona est dépitée et sidérée. Cet étranger vénère ce régime, alors qu'elle redoute sa réalité cruelle ! La vigilance de la narratrice même jeune, s'alerte des mesures liberticides du régime totalitaire. Son récit et son expérience retranscrit à la perfection cette abnégation extrême de pouvoir s'exprimer, de prier, de s'opposer… une belle illustration de la véritable privation LIBERTE à ceux qui aujourd'hui réfutent l'usage du masque (préconisé pour protéger autrui) comme liberticide ! Il y a de quoi sourire devant le vécu d'autres civilisations face à la liberté…

Là aussi, Simona raconte son difficile parcours vers la liberté, un long cheminement jusqu'à sa vie d'aujourd'hui en Savoie.
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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« Promesses », c'est l'histoire d'une jeune intellectuelle roumaine qui vit sous le régime communiste. Cette jeune femme essaie de toutes ses forces à s'adapter et à rester loyale à son pays et à son peuple. Un pays qu'elle quitte non pas par choix, mais par nécessité. Sa survie en dépend. L'amoncellement des faits quotidiens nous donne l'image d'un peuple en détresse mais solidaire, qui garde dans toutes les épreuves de la vie la force de rêver aux jours meilleurs. le personnage se pose la question de l'éthique de son émigration. Une fois né dans un endroit, est-ce qu'on lui appartient ? Faut-il rester là-bas, accepter ses origines géographiques et historiques comme son karma ? Peut-on oser échapper à ce destin tout tracé, le quitter pour se reconstruire ailleurs ? La réponse semble être que « son chez soi » est un espace géographique où l'âme se sent épanouie. On est chez soi non pas dans un pays, mais là où on se sent aimé.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je m’appelle Adina. À l’heure où j’écris ce récit, je suis mariée à Victor depuis deux décennies. Nous nous aimons et je crois bien que notre rencontre n’est pas le fruit du hasard.
Ma sœur aînée, Vara, habite dans un appartement mitoyen à notre maison.
Ma mère m’a accompagnée tout au long de mon chemin en surfant sur les vagues de mon existence comme une championne. Elle a posé ses valises il y a quelques années dans notre maison, dans une chambre sous le toit.
Je suis née en Roumanie, dans une grande et belle ville aux airs d’occident.
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