On appelle dans le pays cette section miraculeuse le Hachaz (le coup de hache). Il y a naturellement une légende, mais nous vous l’épargnerons.
C’était là que s’élevait le capitole de la ville de Lorre, qui sans doute a donné son nom au val de Louron.
C’est là que se voient encore les ruines du château de Caylus-Tarrides.
De loin, ces ruines ont un grand aspect. Elles occupent un espace considérable, et, à plus de cent pas du Hachaz, on voit encore poindre parmi les arbres le sommet déchiqueté des vieilles tours.
De près, c’est comme un village fortifié. Les arbres ont poussé partout dans les décombres, et tel sapin a dû percer, pour croître, une voûte en pierres de taille. Mais la plupart de ces ruines appartiennent à d’humbles constructions, où le bois et la terre battue remplacent bien souvent le granit.
La tradition rapporte qu’un Caylus-Tarrides (c’était le nom de cette branche, importante surtout par ses immenses richesses) fit élever un rempart autour du petit hameau de Tarrides, pour protéger ses vassaux huguenots après l’abjuration d’Henri IV.
Il se nommait Gaston de Tarrides, et portait titre de baron. Si vous allez aux ruines de Caylus, on vous montrera l’arbre du baron.
C’est un chêne. Sa racine entre en terre au bord de l’ancienne douve qui défendait le château vers l’occident. Une nuit, la foudre le frappa. C’était déjà un grand arbre ; il tomba au choc et se coucha en travers de la douve.
Il y avait autrefois une ville en ce lieu, la cité de Lorre, avec des temples païens, des amphithéâtres et un capitole. Maintenant, c’est un val désert où la charrue paresseuse du cultivateur gascon semble avoir peur d’émousser son fer contre le marbre des colonnes enfouies. La montagne est tout près. La haute chaîne des Pyrénées déchire juste en face de vous ses neigeux horizons, et montre le ciel bleu du pays espagnol à travers la coupure profonde qui sert de chemin aux contrebandiers de Venasque. À quelques lieues de là, Paris tousse, danse, ricane et rêve qu’il guérit son incurable bronchite aux sources de Bagnères-de-Luchon ; un peu plus loin, de l’autre côté, un autre Paris, Paris rhumatisant, croit laisser ses sciatiques au fond des sulfureuses piscines de Barèges-les-Bains. Éternellement, la foi sauvera Paris, malgré le fer, la magnésie ou le soufre !
C’est la vallée de Louron, entre la vallée d’Aure et la vallée de Barousse, la moins connue peut-être des touristes effrénés qui viennent chaque année découvrir ces sauvages contrées ; c’est la vallée de Louron avec ses oasis fleuries, ses torrents prodigieux, ses roches fantastiques et sa rivière, sa brune Clarabide, sombre cristal qui se meut entre deux rives escarpées avec ses forêts étranges et son vieux château vaniteux, fanfaron, invraisemblable comme un poème de chevalerie.
"Il y a quelques années, « on » murmurait que Claude Mesplède pourrait bien recevoir la médaille des arts et des lettres. Et puisque qu' « on » m'avait demandé mon avis sur la question avant d'entamer les démarches afférentes à ce genre de circonstances, j'avais indiqué que Claude ne voulait de médaille d'aucune sorte. Il avait déjà refusé celle du travail malgré ses 40 années de labeur à Air France !
Ce que Claude aurait aimé, c'est le prix Paul Féval de littérature populaire. Mais ce prix n'est attribué qu'à des auteurs qui écrivent des romans populaires. Lui, écrivait À PROPOS des romans populaires et donc, n'entrait pas dans cette catégorie.
Aussi voir naître, grâce à Quais du Polar que je remercie très sincèrement, un prix portant le nom de Claude Mesplède qui récompensera au choix : essai, ouvrage historique, correspondance, document, enquête, traduction, édition originale d'oeuvres complètes ou inédites, traductions nouvelles ou encore travaux académiques et universitaires… c'est énorme !
Et c'est finalement, en honorant sa mémoire, un joli retournement du sort. Claude aurait très fier qu'un prix porte son nom et sûrement un peu ébahi devant tant d'honneur.
Et que celles ou ceux qui comptent écrire sur l'oeuvre de Paul Féval se mettent au travail très vite. On ne sait jamais..." - Ida Mesplède
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