Smyrne, 1922, une minorité grecque est chassée par les troupes d'Atatürk. Parmi eux, il y a Eleni qui, embarquée pour Thessalonique, va décrire leur nouvelle vie dans un pays inconnu, soi-disant le leur, sans y être les bienvenus et cette douleur fantôme qui lui ôtera désormais toute légèreté. Elle ne sera plus qu'une « araignée sans pattes ». Son projet ? Recenser les différents destins de tous les Grecs expatriés dans le monde après la Première Guerre Mondiale. Il y a ainsi une centaine de fiches que l'auteur nous présente, des fiches établies par un certain Kostas Kezdoglou, gendre d'Elena. Ces fiches retracent l'histoire de son ami d'enfance, Yannis Georgiadis, dont la famille s'était installée après l'incendie de Smyrne en 1922, dans un petit village niché dans les montagnes de Macédoine. Au début des années 60, après avoir perdu sa maison de famille au jeu, Il quittera son village et émigrera en Suède où il sera accueilli par un médecin compatriote. En peu de temps il s'adaptera à la vie nordique, apprenant à jouer au croquet, faire du patin à glace, parler et même penser en suédois. Il se mariera, se séparera et quittera définitivement la Suède pour revenir vers ses racines , sa fille de six mois dans les bagages. Ce sera son dernier voyage.
A travers son histoire, l'auteur compose une fresque pleine d'humour et de poésie sur le destin tragique des Grecs exilés depuis le grand incendie de Smyrne. Il traite du mal du pays, sachant mêler douce ironie à la tragédie grecque. Qu'est-ce que « chez soi » ?, interroge Fioretos. « Chez soi, c'est là où on manque à quelqu'un», dit l'un des personnages.
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Aucun homme n’est une île ; aucun phénomène, isolé. Cette intime conviction
représentait tantôt une source d'espoir, tantôt de découragement.