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EAN : 9782267029635
231 pages
Christian Bourgois Editeur (21/04/2016)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Dans ce récit autobiographique, le violoniste Ami Flammer, né à Metz, commence par retracer le fil de ses origines, qui remontent à la Russie et à l'Europe centrale. Dès son plus jeune âge, il se trouve en but à toutes sortes d'orthodoxies : la foi juive de ses ancêtres et la voie d'un métier correct. Refusant de faire sa bar-mitzvah, il convainc ses parents de l'autoriser à se lancer dans une carrière musicale. Très précoce, il se retrouve ainsi au conservatoire à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ami est un enfant juif de 5 ans quand il arrive à Metz après la guerre. Dès son plus jeune âge, il va être baigné par des influences contradictoires : antisémitisme, trotskisme, sionisme, athéisme, anarchisme... Tout cela forgera une personnalité politiquement marquée et originale.

Il commence son récit en nous narrant son enfance et comment il est entré au CNSM poussé par sa mère, contre l'avis de son père qui aurait préféré médecin ou avocat, mais surtout pas un « métier de Tzigane » !

Il deviendra pourtant un grand violoniste. Élève de Josef Gingold, Henryk Szeryng, Christian Ferras, Isaac Stern, Yvan Galamian, Nathan Milstein... Il a obtenu plusieurs prix, et une carrière de soliste impressionnante. Il est maintenant compositeur, chef d'orchestre, créateur de spectacle et professeur au CNSM. Il continue à donner des récitals et à enregistrer.

Il émaille son texte de nombreux exemples d'interprétation, partition à l'appui, pour nous faire comprendre ce qu'est le sens d'un phrasé ou d'une expression d'émotion musicale. C'est rare et précieux pour un lecteur musicien.

Pour finir, il déploie une vision critique et caustique du monde de la musique actuelle. Un témoignage intéressant, car contemporain sur ce milieu. Beaucoup en prennent pour leur grade, mais surtout le CNSM pétainiste dont certains cadres exerçaient encore lorsqu'il y est entré, ou encore Yvan Galamian et la Juilliard School.

Il exprime aussi souvent sa vision du monde, et les injustices qui le révolte, sans compter le cas « problématique » d'Israël et plus globalement l'organisation de nos sociétés. Finalement, c'est un livre qui mélange à part égale, histoire personnelle, sens de l'interprétation musicale et manifeste politique désabusé. Un livre assurément clivant mais intéressant.

Pour prolonger le plaisir de cette lecture, vous trouverez des liens et vidéos en suivant le lien ci-dessous.
Lien : https://www.le-violon.org/vi..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
« La cadence est ce moment de bravoure du soliste. […] (Beethoven, par exemple, à écrit lui-même les cadences pour ses concertos de piano, mais pas pour le violon). […] les grand interprètes […] (Fritz Kreisler, Jascha Heifetz, David Oïstrakh, Joseph Joachim, Sam Franko, etc.) ont chacun écrit eux même leur propre cadence. […] J’ai moi-même souvent improvisé mes propres cadences en public. […] Souvent, le chef vous lance des regards apeurés quand vous improvisez, car il n’a pas la partition de la cadence sous les yeux. Quand donc va t'il revenir à la tonique ? […] Il lève la baguette, non ça ne ramène pas à ré majeur. Il rabaisse discrètement sa baguette […] tout de même, il ne faut pas rater l’entrée de l’orchestre...»
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« Il n’y a rien de spirituel, ni dans la compassion, ni dans la souffrance, ni dans la pauvreté. […] ma vrai conscience politique provient de cette expérience là : la haine pour cette pauvreté, pour les inégalités, pour la faim des autres. Comment croire en la beauté, faire de la musique, quand on assiste à cela ? »
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« Il y a fort longtemps […] comme souvent après le dîner, nous avons commencé à lire de la musique, pour le plaisir, et pour découvrir des œuvres. […] Christian au piano : tu connais bien sûr ce Lied de Schubert, Nacht und Traüme.

-Non, pardon !

Aucune chanteuse ne se trouvant parmi nous, je pris mon violon pour jouer la partie de chant avec lui. Je crois que je ne m’en suis jamais remis. Une telle douceur, une telle pureté, une telle émotion. […] quatre minutes d’une difficulté inouïe. »
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« Tous les violonistes jouent faux, mais il y en a qui exagèrent » David Oïstrakh
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« Mozart disait : qu’est-ce qui joue plus faux qu’une flûte ? Deux flûtes ! On pourrait dire : qu’y a-t-il de plus bête qu’un ténor ? Un ténor ému. »
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