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4,14

sur 6020 notes
ce roman biographique est tout simplement très touchant, et donc génial. aucun doute sur le talent de l'écrivain a nous raconter l'histoire de Charlotte, jeune fille juive Allemande, au destin d'artiste peintre très prometteur.
tout le long du récit j'ai pu partager doutes, angoisses, bonheurs....
La première chose que j'ai faite en refermant l'ouvrage est d'aller me renseigner sur Charlotte, voir enfin son visage ?
Un livre qui vous donne autant, on a envie tout simplement de dire merci a Mr Foenkinos.
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Comme déjà pour beaucoup de lecteurs, ce qui frappe en ouvrant ce nouveau roman de David Foenkinos, c'est le style choisi: une ode en vers libres à la mémoire de Charlotte Salomon, jeune femme juive allemande , artiste qui a peint des centaines de gouaches réunies en une oeuvre appelée : Leben ? oder Theater ? qui met en scène sa vie et sa famille.

Mais , rapidement ces vers assez courts dont la lecture est souvent hachée, se transforment en course d'une personne poursuivie et essoufflée

Et c'est effectivement le destin de Charlotte née en 1917 et morte à Auschwitz en 1943, courte vie marquée tôt par une histoire familiale de suicide : sa soeur, sa mère, sa grand-mère .

Elle n'a quitté l'Allemagne que tardivement, se réfugiant dans le Midi de la France s'y croyant protégée, mais rattrapée par le sort réservé aux juifs lors de l'arrivée des allemands dans cette zone occupée préalablement par les Italiens jusqu'en 1943 et déportée alors qu'elle était enceinte .

On aimerait après ce livre aller découvrir cette oeuvre qui a tant marqué David Foenkinos et qui doit être bien émouvante .
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Charlotte Salomon, née à Berlin le 16 avril 1917 et morte en 1943 à Auschwitz est une artiste plasticienne et peintre. Froideur d'une notice biographique. Entre les deux dates, une existence. Courte, intense, dramatique. Et une oeuvre : Vie ? Ou théâtre ? Un peu oubliée, qui repose le plus souvent dans les réserves du musée juif d'Amsterdam. C'est peu de dire que David Foenkinos est devenu obsédé par la destinée de Charlotte depuis qu'il l'a découverte lors d'une exposition à Berlin. L'écrivain a enquêté, interrogé des descendants de témoins de sa vie, visité les lieux qu'elle a fréquentés, de Berlin au sud de la France. Mais comment rendre hommage à cette femme ? Comment raconter une existence marquée par les suicides dans sa famille, dès avant à sa naissance, jusqu'à sa mère et sa grand-mère ? Comment dire sa passion pour l'art, son adolescence dans l'Allemagne nazie, son départ pour la France ? Comment donner corps à cet amour éperdu qu'elle ressentit pour l'homme de sa vie, qu'elle côtoya si peu ? Comment, enfin, parler de ses derniers moments ? Foenkinos a choisi une forme originale, au départ frustrante pour le lecteur, mais qu'il tient de bout en bout, pour que l'émotion ne submerge pas tout, pour que, en définitive, Charlotte Salomon reste un personnage avec sa part de mystère, fait de lumière et d'ombres grandissantes. Charlotte adopte le rythme et la scansion poétique -des phrases qui font toujours moins d'une ligne- dans un récit sobre et contenu. Une forme qui épouse le fond : un destin tragique qui avance par saccades et secousses. La meilleure façon de rendre grâce à un être d'exception broyé par la vie et la barbarie.
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Immense coup de coeur. Pourtant, l'exercice n'était pas évident et le pari loin d'être gagné d'avance. David Foenkinos a porté ce projet pendant des années avant d'être enfin à même de lui donner forme, de le mettre en musique et en mots. Et quels mots... Une sorte de long poème en prose, sublime.

J'admire la sobriété avec laquelle il tire le fil de son histoire, cette histoire qui le hante depuis qu'il a découvert l'oeuvre de Charlotte Salomon, artiste peintre à la trajectoire si heurtée, si marquée par le destin. Juive allemande, morte à vingt-six ans en 1943, enceinte, gazée par les nazis parmi tant d'autres. Fasciné par son oeuvre, David Foenkinos est donc parti sur ses traces, tentant de reconstituer sa vie, son environnement, ses sentiments, son inspiration. La vérité d'une femme et celle d'une artiste.

Le destin de Charlotte est marqué, qu'elle le veuille ou non, par la mort, ces suicides qui se sont succédé au sein de sa famille, comme une épidémie incontrôlable, inexpliquée. Sa vie est jalonnée de douleurs, de violences, à partir du moment où les nazis arrivent à la tête de l'Allemagne : humiliations, interdictions en tous genre, à présent, chacun sait comment cela se passait. C'est un miracle qu'un professeur des Beaux Arts à Berlin, touché par les promesses qu'il devine chez l'artiste en devenir parvienne à obtenir son admission alors que l'école est interdite aux juifs. Oui, sur sa route, Charlotte fait aussi d'heureuses rencontres, de celles qui aident, qui réconfortent, qui inspirent ou qui révèlent. Grâce à ces femmes et ces hommes, elle parviendra à finaliser le projet qui lui tient à coeur, celui qu'elle qualifie comme étant "toute sa vie". Entre 1940 et 1942, réfugiée dans le sud de la France, Charlotte écrit, dessine et peint l'histoire de sa famille. Une oeuvre lumineuse, un tel contraste avec les horreurs du quotidien.

Car Charlotte est une survivante, de celles qui ont choisi la vie, plusieurs fois déjà alors que le désespoir et les exemples familiaux la portaient vers d'autres solutions. Et c'est là l'essence même de l'expression de sa peinture. C'est incroyable comme David Foenkinos arrive à faire vivre la sensibilité de l'artiste, à faire presque toucher du doigt son inspiration créative. Son enquête sur les lieux qui ont accueilli Charlotte, certains marqués d'une plaque commémorative, d'autres enfouis ou oubliés permet presque de la faire revivre entre les lignes.

Il y a une telle sincérité dans ces pages, c'est peut-être le secret de l'émotion qui envahit le lecteur au fil des phrases. Lors du déjeuner de délibération du Prix des Lecteurs de l'Express dont il était le président cette année, David Foenkinos nous avait expliqué à quel point ce livre était important pour lui. Très différent de ce qu'il a pu produire jusqu'ici même si, ça et là, une tournure de phrase, une image, une petite musique indiquent qu'on est bien chez lui, dans l'univers délicat qui est le sien. Cette façon de dire si bien les sentiments.

J'ai pleuré. En tant que lectrice, cela ne m'était plus arrivé depuis "Les noces barbares" de Yann Queffélec. Les larmes au yeux parfois... mais pas cette profonde émotion qui étreint au point de faire naître les sanglots.

C'est un sublime hommage, un texte magnifique, une véritable déclaration d'amour à la femme autant qu'à l'artiste. Je n'ai qu'une envie : le relire.

Vraiment, lisez-le.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Une histoire touchante sous une forme bizarre.

J'avoue avoir été déroutée lorsque j'ai feuilleté le livre. « Pourtant pas de la poésie! Dis donc, ça ressemble à un PowerPoint! »

Avec la bonne moyenne accordée par les Babeliotes et pour répondre au « multidéfi », j'ai quand même entrepris la lecture.

Je ne l'ai pas regretté, j'ai été touchée par les malheurs de cette Charlotte, née dans une famille décimée par la maladie mentale, où on se suicide d'une génération à l'autre.
J'ai regretté que le livre soit sans illustrations, j'aurais aimé voir un tableau, j'ai du aller sur Wikipédia...

Quand à la forme, à la page 71, l'auteur explique pourquoi il a choisi cette forme d'écriture :
« C'était une sensation physique, une oppression.
J'éprouvais la nécessité d'aller à la ligne pour respirer.
Alors j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi. »

Si on peut louer l'audace de faire autrement de l'auteur, j'espère quand même pouvoir continuer à lire des livres avec des vrais paragraphes.
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Un roman magistral, où l'auteur avance sur le fil du rasoir sans ne jamais tomber dans la vulgarité ou le pathos. On sent au contour de chaque page le respect que l'auteur porte à son héroïne. Charlotte, génie au destin tragique, être déchirée par une hérédité irrémédiable, une hérédité à laquelle elle réussit à échapper en s'accrochant à sa passion. Son voyage sera pourtant court, il se terminera dans la fleur de l'âge, à vingt cinq ans derrière les portes sombres d'Auschwitz. Elle laissera derrière elle une oeuvre émouvante, que même les camps de la mort n'auront pas pu lui prendre. Cet ouvrage est aussi un roman d'histoire, celle du fascisme, de l'antisémitisme, une histoire que l'on n'aurait pas voulu connaître, que l'on aimerait oublier, mais qui ne doit jamais sortir de nos mémoires.
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Première lecture en 2015 du livre sans illustration de chez Gallimard :
David Foenkinos nous livre un chef d'oeuvre en nous contant la vie dramatique du peintre Charlotte Salomon, morte en déportation pendant la seconde guerre mondiale.
L'auteur enquête à la manière d'un reporter sur tous les lieux habités par Charlotte.
Cela a dû être un très long travail.
Il a avoué ne pas savoir comment s'y prendre pour commencer le livre.
Sa façon d'écrire en allant à la ligne chaque fois qu'un phrase se termine ajoute une touche personnelle au roman et ne gêne pas du tout la lecture. Les pensées sont très bien traduites et on sent que DF ressent à fond le personnage et nous le transmet à merveille.

En deuxième lecture, je termine ce jour, 2 mai 2023, l'album avec des gouaches de Charlotte Salomon.
Je n'arrive pas à l'encoder séparément mais ce n'est pas un souci pour moi.
Les gouaches sont graves , c'est une évidence vu le destin de la jeune femme, maladroites parfois, sans relief quelquefois.
Certaines sont très réussies et ont un petit air de peinture de Chagall, surtout celle de la page 37 où la maman de Charlotte est représentée sur son lit de mort avec des anges qui s'envolent vers le Jugement dernier.
David Foenkinos a choisi de faire figurer des gouaches en parallèle avec son texte. Je peux l'affirmer car sa participation à l'album et au choix des gouaches est indiquée sur la quatrième de couverture.
À la fin, toutes les peintures sont reprises en plus petit avec un court texte d'explication.
Dans les toutes dernières pages, des photos de Charlotte, enfant et puis jeune femme avec sa famille nous permettent de mettre un visage sur ces destins tragiques.
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J ai vu récemment une interview de l auteur. Sa façon posée et souriante de parler, son langage, m ont donné envie de poursuivre la vidéo jusqu au bout. le journaliste lui a demandé l oeuvre dont il était le plus fier et c est ce titre "Charlotte" qui est sorti de ses lèvres. Quelques jours plus tard, en me rendant devant une bibliothèque, le livre m a saute aux yeux. Je viens le terminer...
Charlotte Salomon était une artiste peintre au passé familial macabre. Tant de suicides autour d elle, dont celui de sa maman. Elle va grandir dans d'une ambiance grise, mélancolique et se construire dans un climat de guerre. Elle sera déportée et tuée à 26 ans... Et enceinte, suite à une dénonciation.
Le style est particulier : c est écrit en vers. Cela donne un ton lancinant, grisâtre, triste. Exactement comme toute l histoire, en fait. On est happé par cette destinée, et même si l on connaît déjà la fin, on espère une lueur d espoir tout au long des pages.
La fin m a horrifiée, lorsqu elle arrive au camp, enceinte, et qu aucune trace d humanité ne transparaît sur le visage de la personne qui lui indique où aller.
Pari tenu pour l auteur : j ai découvert la femme qui l obsède car je n en avais jamais entendu parler, et je suis restée captivée.
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J'ai longtemps hésité à lire ce roman, malgré l'obtention du Goncourt des Lycéens, Foenkinos étant capable de tout... le tout et le n'importe quoi mêlé à la biographie malheureuse d'une jeune juive dans le contexte des années 1940 me faisait un peu peur.

Finalement je suis contente d'avoir pu dépasser mes préjugés.
C'est vrai que la disposition du texte comme un longpoème de prose à la Eugène Onéguine m'a laissée perplexe. Et même maintenant je ne saurai en dire quel était la plus-value. Certes, ça se lit très vite : en deux soirs l'histoire était dévorée.

Ce que j'ai apprécié dans Charlotte, c'est que ce n'était pas une énième biographie. L'auteur/narrateur s'implique parfois dans le récit et on sent une réelle sincérité, une candeur qui n'a rien de feinte (comme sait le faire Foenkinos) et qui pourrait presque s'apparenter à de la naïveté.
En plus de ce destin malheureux qu'a été celui de Charlotte Salomon, David Foenkinos transmet parfaitement l'étonnement qu'on peut avoir à se sentir touché et proche de quelqu'un qu'on a pas connu. C'est d'ailleurs toute la force du récit : l'émotion de l'auteur à la découverte de Charlotte Salomon est contagieuse, et c'est ce qu'on demande à un roman.


Challenge multi-défis 2019
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Tout a été dit sur l'histoire de ce roman, tout a écrit sur cette "rencontre" émouvante, fascinante, voire obsédante de l'auteur avec son personnage et je me garderai bien d'y ajouter un synopsis de plus.
Derrière le décor et le sujet du livre, c'est sans aucun doute pour moi la singularité de l'écriture de Foenkinos qui m'a le plus interpellée : des phrases courtes, économie de mots où juste l'essentiel se dit, écriture dépouillée, hachée par une ponctuation répétitive obligeant à l'arrêt, écriture à l'encre noire, à l'atmosphère lourde, celle de cette époque où il ne fait pas bon être juif, celle de l'indicible.
Et puis Charlotte, tourmentée, abimée par un atavisme suicidaire familial implacable, Charlotte, que l'on devine, que l'on approche grâce à cette même écriture, là, fragile, pudique, presque silencieuse, à l'orée de l'âme.
Charlotte, secrète, qui ne semble respirer que dans l'expression de son art, seul témoin rescapé de "toute sa vie".

"La véritable mesure de la vie est le souvenir"

Un livre étonnamment attachant dont je me souviendrai.


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