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3,38

sur 870 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'objet d'abord : livre broché, édition J'ai lu. Je découvre donc que J'ai lu fait autre chose que des livres de poche. Texte lisible et aéré.
Sur le fond à présent. Eh bien, si un jour on se penche sur ma vie de lecteur, on pourra dire :
« A la fin de l'adolescence, il était fan de Zola. Puis il a aimé Amélie Nothomb, mais ce ne fut qu'une passade. Il fut ensuite admiratif de Herman Koch et de Régis Jauffret. Et sur le tard, il a découvert David Foenkinos. D'abord avec La famille Martin, puis dans un second temps avec La tête de l'emploi. Ce dernier livre est celui qui lui permettra désormais de dire : J'adore Foenkinos, j'adore son style, je glousse à chaque phrase ou presque. Car oui, dans La tête de l'emploi, on ne peut qu'être admiratif de cette écriture pince sans rire. Foenkinos a le chic pour rendre drôles des considérations sur un radio-réveil, pour nous amuser avec les manies de parents à la fois vrais et caricaturaux. Bien sûr, on prend conscience que certaines situations sont similaires dans les deux romans : un travailleur effacé pète les plombs, cramant les rideaux du patron dans l'un, giflant le patron dans l'autre. Mais bon, c'est pardonné, car c'est bien écrit ! »
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David Foenkinos - La tête de l'emploi – J'ai lu (13,50 € - 286 pages)

Le titre « La tête de l'emploi » interpelle, il laisse deviner des complications professionnelles pour le héros, et touche à un sujet d'actualité épineux.

Si certains accordent du crédit à l'horoscope, David Foenkinos reste attaché à certains prénoms. Mais qui est ce narrateur qui devient le roi de « la plantade » , des déboires en cascades? Un certain Bernard, la cinquantaine marié à une Nathalie ( et on pense à la femme irrésistible de la délicatesse), occasion de nous démontrer que le prénom peut déterminer un destin. Que peut-il conférer pour l'auteur?
Pas facile de s'appeler Bernard comme Madoff, pour un banquier, car on risque d'être pris pour un escroc. Bernard, un prénom loin d'être « un prénom gagnant », à la « dimension sournoise » avec lequel il n'allait pas « révolutionner l'humanité ».

Le roman s'ouvre sur une question existentielle, le protagoniste s'interrogeant sur sa présence sur terre. Était-il désiré ou non? Pourquoi est-il enfant unique?
On entre vite en empathie avec ce « Tanguy » d'un nouvel ordre, qui se sentait devenir « un homme sans traces » à vivre avec ses parents, de véritables « talibans de l'exactitude » et « patinophiles ».(1) Pour eux, Bernard redevient l'adolescent à qui il faut rappeler de se « brosser les dents ». Ce qui explique qu'il se sente infériorisé par leur jugement. Attitude rappelant cette réflexion de Kahlil Gibran sur les enfants: « Bien qu'ils vivent avec vous, ils ne vous appartiennent pas ».

Bernard brosse son autoportrait sans complaisance, décrit ses début dans les « années fric » et nous confie ce maelström intérieur qui le ronge, un vrai « chaos ».
Au travers du protagoniste, David Foenkinos radiographie le monde du travail, les compressions du personnel, les restructurations et souligne le malaise croissant dû à une déshumanisation des services, le harcèlement moral conduisant au burn out. On se demande alors en quoi « Les prochains mois allaient bouleverser » sa vie, comme le narrateur nous l'annonce. Il vit très mal le départ de sa fille, Alice, à l'étranger.

En revisitant son enfance, Bernard croque le portrait de ses parents, nous contant leur rencontre, ce qui met en évidence sa carence affective. Il revient sur la sienne, évoquant ce fameux «  baiser référence », qui rappelle celui de la délicatesse.
Mais son couple se délite et c'est d'abord à l'hôtel qu 'il va trouver refuge. Cette « turbulence passagère », cette «  séparation temporaire » ne seraient-elles pas la chronique annoncée d'une rupture définitive? Bernard manifeste le souci de comprendre pourquoi il en est arrivé là, en analysant par le détail son comportement, ses gestes, ses formulations, se livrant à « l'autopsie de son échec ». Quant à ses amis, il fait l'amère constatation qu'ils n'en sont pas, juste « des amitiés de confort ».Cet homme à la dérive a quelque chose de pathétique qui suscite la compassion. le malheur appellerait-il le malheur? N'aurait-il pas droit au bonheur?

Ce roman en trois actes se lit comme une pièce de théâtre. On imagine aisément Bernard, écoutant aux portes la conversation de ses parents ou celle d'Alice.
Des scènes cocasses ponctuent le récit, telles que les chutes. Notre M. Catastrophe manquerait-il d'équilibre? Son face à face dans le miroir. Ou encore Alice, escortée par ses grands parents quand elle se rend aux toilettes. Skype qui confond le père, reclus « dans le mausolée » de sa jeunesse alors qu'il prétendait être à Poitiers. On visualise ce père caricaturé en « intrépide chasseurs d'images » , scotché à sa télé.

Les divers rebondissements ( la confession de Martine à son fils, le repas dans le restaurant indien ) donnent du rythme, ainsi que l'irruption inopinée d'un des protagonistes au mauvais moment: « un invité en forme de projectile ». Sans compter les pulsions de rage , d'humiliation de Bernard. C'est aussi le choc pour le père quand il découvre dans la quincaillerie où son fils Bernard travaille « l'adjonction d'un rayon érotique », ce qui fit sombrer le repas « dans un naufrage ».

Les caprices du destin ( qui «  s'acharne ») ne cesseront de contrarier les protagonistes ( Bernard passant la nuit sur le trottoir , anesthésié par sa découverte.) Attendrissant le duo mère /fils qui veut à tout prix recaser son fils, lui donne des leçons de séduction et qui voit en lui « un trésor d'humanité ». Émouvant d'être témoin de leurs câlinades. Une pléthore d'adjectifs émaillent le roman, traduisant les états d'âme des protagonistes qui sont tour à tour: figés, fragiles, tétanisés, pathétiques, lucide, pestiféré, gentil, serviable, inquiet, insaisissable, intrigués, consternés, tétanisés, flottants, fébriles, désarçonnés, déstabilisés, silencieux.

Dans ce roman David Foenkinos tisse ensemble les thèmes qui jalonnent son oeuvre:
la lassitude , l'érosion du couple, l'amour et le désamour,l'adultère, la séparation, la solitude, les relations parents / enfants, parfois conflictuelles, et le fossé générationnel. S'y greffent la perte de son emploi , le parcours du combattant pour en décrocher un autre à 50 ans et les dégâts collatéraux pour l'entourage. L'auteur nous touche dans sa propension à s'insérer dans la peau et surtout dans la tête de ses personnages en manque de reconnaissance , d'amour ou « répudié » comme Sylvie.

L'auteur sait nous tenir en haleine ( La surprise de Sylvie), relancer le suspense: « Ce n'était que le début ». Il renoue avec cette alchimie du grave et du léger, du drame et de l'espérance. On guette le moment où Bernard, un anti héros de la trempe de Markus ( in La délicatesse) nous confiera: « Je vais mieux ». (2) Sa fille Alice, « divine d'enthousiasme » ne lui a-t-elle pas appris à positiver?
L'éclat de rire de Bernard qui clôt le roman serait-il le signe de sa résilience réussie?

Le plus, la cerise sur le gâteau pour les aficionados , c'est le côté ludique à débusquer les mots fétiches dont David Foenkinos a truffé son roman ( cheveux, cravate,suisse, polonais, abricot, la langue allemande : « langue érotique » se plaît à rappeler l'auteur). le sceau de l'auteur , ce sont aussi les notes de bas de pages : « Ma vie quotidienne est une analyse »; les formules insolites: « ma carrière se retrouvait sur le paillasson de mon ambition », « une potion de cyclothmie », « cicatriser par le silence », « Je suis entré dans sa vie par la chute » , drôles : « l'énergie du désespoir », « Nous eûmes le vin tragique », « un voile de politesse », «Elle l'aimait comme elle ne m'aimait pas », délicieuses : « Il est plus facile de désapprendre que d'apprendre. », qu'on aime retweeter : « Partager une convivialité liquide ».

En nous relatant les tribulations d'un loser attachant,cet humilié affectif, « irradiant de normalité », sur fond de crise financière, David Foenkinos signe un roman, divertissant, ancré dans le réel, plein d'esprit , irrigué d' humour. Ce mélange de situations farcesques et de dialogues savoureux forme un cocktail digne d'un vaudeville de Wodehouse. Si Bernard pense que « Nous ne serons jamais rassasiés en amour », les livres de l'auteur nous mettront toujours en appétit.
« Foenkinos » reste synonyme de délicatesse, et de fantaisie.
(1): « Obsédés par les patins », ils font « une utilisation abusive des patins »
(2): Titre du roman précédent de David Foenkinos. ( Gallimard)
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Mon premier livre de David Foenkinos... Je n'ai pas les mots pour dire mon admiration devant cette oeuvre, tellement j'ai adoré. Magnifique ! On dirait du Steve Tesich. Bravo ! J'ai hate de lire les autres. Encore une belle découverte pour 2014, décidément...
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Bernard a 50 ans, il perd son travail et sa femme. Il doit revivre chez ses parents, mais cela est-il vraiment possible ? Et quand ils lui font rencontrer la fille de leurs amis, Sylvie, il décide de se reprendre en main. Sylvie va lui redonner le courage de repartir de zéro sans le savoir.
Sous forme romancé, Foenkinos aborde le problème de l'âge où l'on croit que ce que l'on a acquis est définitif et qu'il n'y a plus à conquérir.
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Excellent ! Premier roman que je lis de lui. Je pense que les autres vont suivre... Beaucoup d'humour !
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Il est vrai que j'aime beaucoup cet auteur, donc je ne suis pas très objective.
J'ai beaucoup aimé ce livre.On est très vite dans le sujet, l'écriture est fluide, il n'y a pas de superflu, tout sert à l'histoire.
C'est l'histoire d'un employé modèle qui pensait que faire son travail suffisait pour le conserver, seulement voilà, les temps changent et la course à la rentabilité écrase tout sur son passage.Devenu obsolète pour l'entreprise mais qui couterait trop cher si on devait le renvoyer (surtout qu'il n'y a pas de raison à ce renvoi), notre héros se retrouve à ce faire rabaisser pour le pousser à bout afin que celui ci ne provoque une erreur qui lui sera fatale.C'est ainsi qu'aujourd'hui on se débarrasse des employés qu'il serait trop onéreux de renvoyer.Merci pour vos vingts ans de services rendus.
De plus, sa vie privée connait des zones de turbulences.Tant et si bien qu'il doit retourner vivre chez ses parents à 50 ans.
Tout ça pour ça.
Je me retrouve dans ce livre, cette situation est la représentation de notre société, avec des investisseurs qui ne pense qu'à faire du fric écrasant des employés qui essaient de vivre normalement.
Ce livre nous montre à quelle point la société peut être violente et nous réduire à néant en un instant.
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Un nouveau roman de David Foenkinos... du bonheur assuré...

Dans ce roman nous suivons Bernard, au prénom tellement passe partout, quinquagénaire menant une petite vie tranquille entre travail à la banque et routine familiale avec femme et enfant. Mais tout cet univers tranquille tourne court quand on le change de poste dans la banque et qu'ensuite sa femme le quitte...de cet enchaînement de déboires découlera toute une série de nouvelles catastrophes et de nouveaux drames qui vont mettre à mal les nerfs et l'existence banale de Bernard.

Comme toujours, David Foenkinos nous dépeint des personnages et des situations ordinaires mais sa plume magique nimbe complètement son récit d'accents épatants et nous emporte totalement à la suite de ses personnages et de leurs histoires.
C'est délicat, délicieux, drôle, dramatique, imprévisible, ahurissant, sympathique et complètement accrocheur.
Même si Bernard n'a rien d'un super héros, on est complètement scotché à notre livre pour découvrir ce qui va encore pouvoir lui arriver. L'auteur parvient même à mettre du suspense dans son histoire alors que vraiment il n'y a aucune intrigue machiavélique ni crime monstrueux... juste un personnage ordinaire malmené par l'existence. Et on s'identifie absolument aisement aux personnages car ils pourraient être nous ou nos voisins, c'est aussi une grande force des romans de l'auteur... nous plonger dans une réalité qu'on pourrait ou peut cotoyer.
En prime, comme toujours, l'humour est présent et rajoute encore au plaisir de la lecture.Les petites notes sont vraiment délicieuses.
L'écriture est comme à chaque livre vraiment fluide et vivante et l'auteur m'emporte vraiment, à chaque fois, dans son univers et dans son récit.

Je suis fan de David Foenkinos, et ce n'est pas ce roman qui me fera changer d'avis sur l'excellence et la magie de son écriture et de son univers.

Un immense merci aux Editions J'ai Lu et en particulier à Mathilde Guevel pour ce partenariat...
Lien : http://delcyfaro.blogspot.fr..
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Bernard, banquier quinquagénaire, est frappé de plein fouet par la crise des Subprimes qui a chamboulé à jamais le monde de la finance...
Un roman drôle et mélancolique !!!
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Une histoire d'un homme sans histoire... qui a une vie banale, sans intérêt : une femme, une fille, un boulot dans une banque, des collègues et amis de convenance, Bernard esr un fils unique qui a grandi dans une famille sans histoire, avec des parents sans histoire... un monde sans aspérité qui enchaîne les jours les uns après les autres, sans saveur, sans imprévu... jusqu'à ce que Bernard, le "héros" anti-héros perde son travail. Et ce petit monde qui vivote sans à-coups va basculer : boulot perdu, femme qui le quitte, fille qui part faire ses études à l'étranger...

Bernard subit, ne se remet pas en questions ou alors ne se pose pas les bonnes. Ce livre semble faire du statique... on a parfois envie de bousculer le bonhomme... ça tourne en rond dans sa petite tête. Ah un bon coup de pied quelque part !!! Mais non, Bernard n'est pas apte à réagir à cette thérapie !

Malgré un résumé aussi peu glorieux, ce livre est truffé d'humour, enfin d'un humour désabusé à défaut d'arriver à être grinçant ( mais ça ne collerait pas au personnage...) et les petites phrases bien senties, énonçant mine de rien quelques vérités pas toujours glorieuses sur un quotidien qui bouffe la spontanéité de la vie, font la joie de cette lecture :

Je comprenais surtout que j'avais des amitiés de confort. Des amitiés qui existent quand tout va bien.

Les enfants masquent les fissures de nos mur.

C'est toujours étrange d'observer les décors de son passé.

Moi j'ai aimé cette lecture, ce désabusement ( ça se dit ?) poussé à l'extrême.
Lien : http://citajourdesyldia.cana..
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Le héros de ce roman s'appelle Bernard. Oh, rien de bien méchant à s'appeler Bernard. le problème est tout ce que l'on colle à son prénom. Forcément, un Bernard, on l'envisage, on le catalogue. Pourtant, ce Bernard-là, est tout ce qu'il y a de plus commun. A 50 ans, il est marié et père d'une grande fille étudiante. Sa vie est tout ce qu'il y a de plus classique. Mais voilà, un jour, sa femme le quitte et il perd son travail. Il doit réinventer sa vie. Pas si simple quand on ne s'est jamais posé beaucoup de question et qu'on a eu jusque là une vie plutôt épargnée.
Bernard est banalement commun. Il est le collègue ou le voisin que l'on croise tous les jours, le fils lambda qui connaît soudainement toute une série de déconfiture.
David Foenkinos n'a pas son pareil pour observer et disséquer les vies. Chaque situation est épluchée avec un sens de l'observation inouï, une analyse pertinente et toujours drôle. Il a l'art de magnifier la banalité, de sublimer la morosité du quotidien. C'est l'enchanteur de la normalité, l'auteur qui la réveille pour en faire un roman drôle et tendre.
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