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EAN : 9782070494910
221 pages
Gallimard (14/03/1995)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Ces enfants-là ne ressemblent pas aux enfants que l'on voit à la télé. Ils ne pleurent pas, ont de belles raies dans leurs beaux cheveux et parlent comme des professeurs d'économie. Sylvie les a vite reconnus, ce sont les héritiers des Walin-Delcreuze, la plus riche famille de la région. Logiquement, ils ne "devraient pas être dans son couloir, ils ne devraient pas non plus s'incruster dans sa maison remplie de souvenirs ouvriers. C'est le monde à l'envers. Pour rés... >Voir plus
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Le Poulpe : La petite écuyère a cafté par Granotier

Le Poulpe

Sylvie Granotier

(8595)

199 tomes

Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Comme d'hab avec Pascale Fonteneau, un roman ironique et noir plein d'humour et de tragédies contemporaines.

Florilège sous forme de citations :

« Merci les enfants, pour m'avoir offert ce moment rare. Merci Philippe d'avoir quitté mon esprit et laissé beaucoup de place pour savourer ce moment exquis. Merci au conducteur de la 504 qui m'a ratée d'un cheveu quand j'avais trois ans, morte, je n'aurais jamais goûté ces inoubliables instants. »

« Je relis pour être certaine qu'aucun pardon, ni excuse, n'a profité d'un moment d'inattention pour se glisser. Et je ferme l'enveloppe. »

« On parlait de son glacier chez qui je n'allais jamais et de son envie d'aller se tremper dans la piscine municipale. du refus de ses parents parce que les bourgeois ne sont pas immunisés contre les microbes prolétariens. »

« Quand mes parents sont venus s'installer ici, mon père s'est mis à aller à la messe. Ultime affront pour ma mère, fille, petite-fille et arrière-petite-fille de prolétaires. Chaque fois qu'il voulait installer la crèche sous l'arbre de Noël, elle lui disait (et je suis certaine qu'elle continue aujourd'hui) : « Tu sais qui c'est ton saint Joseph ? C'est le patron des cocus ! ». Et elle hurlait de rire. Ce n'était pas à elle, filel du Nord, habituée à la promiscuité, qu'on allait faire croire que la Marie s'était fait engrosser sans écarter les cuisses. L'erreur paternelle d'avoir voulu nous faire progresser dans l'échelle sociale animait notre vie quotidienne. »

« Avant c'était plus simple, les ouvriers demandaient et les patrons refusaient. Tandis qu'aujourd'hui, il n'y a plus d'ouvriers, et le comble c'est qu'on ne sait pas où sont les patrons. Pas cons, ils se sont tirés avec la caisse. »

Merci Pascale pour ce bon moment – Continue !!!

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Alors qu'elle est seule chez elle — la maison des gardiens d'une ancienne filature désaffectée — Sylvie Derijke voit débarquer deux gamins qu'elle reconnaît assez vite comme les deux fils Walin-Delcreuze, enlevés quelques jours plus tôt.
Tandis qu'elle tente de les remettre aux autorités, et contre toute attente, les enfants lui font comprendre de façon radicale qu'elle doit se résigner à les héberger sans quoi ils la dénonceraient comme responsable de leur disparition.
Cerise sur le gâteau, Sylvie apprend bientôt par les infos télévisées que les parents Walin-Delcreuze viennent de mourir dans un accident d'avion…

Pascale Fonteneau pose une situation de départ bien déterminée, en quelques pages seulement — voire en quelques lignes, cf. les premières phrases du roman, ci-dessus — de manière un peu cocasse et avec un humour très distancié. Puis elle observe sous sa plume comment la pauvre Sylvie, qui n'avait rien demandé à personne et ne souhaitait rien de mieux que profiter de quelques jours de solitude, va se sortir de ce merdier dans lequel elle l'a fourrée.
Bien sûr l'auteur, un peu sadique, ne manquera pas, lorsque le besoin s'en fera sentir, de rajouter quelques bâtons dans les roues et autres obstacles divers et variés sur les chemins qu'empruntera Sylvie pour se sauver.

Sylvie Derijke est une brave fille du Nord qui occupe la maison qu'habitaient précédemment ses parents. Un endroit aujourd'hui laissé à l'abandon mais qui, à une autre époque, a connu l'agitation et la vie ouvrière d'une petite filature. Et puis la "crise" est passée par là. La désertification industrielle aidant, l'usine a clapoté, puis a définitivement fermée. Alors que ses parents étaient les gardiens qui empêchaient les intrus de s'introduire, Sylvie est celle qui retient les souvenirs à l'intérieur de cette enceinte.
Quant aux fils Walin-Delcreuze, ils sont de la race des patrons, des propriétaires, et malgré leur jeune âge, ils en ont déjà les stigmates. Pour autant, la famille Walin-Delcreuze est respectée dans la région, reconnue comme une de celles qui se sont battues jusqu'au bout pour conserver une activité économique locale. La confrontation de Sylvie avec les enfants apportera un nouvel éclairage sur cette réalité communément admise.

Car si dans la forme Les Fils Perdus de Sylvie Derijke est une comptine qui met en scène une "pauvre bougresse" mise à mal par une situation inhabituelle, sur le fond c'est aussi l'histoire du démantèlement d'une industrie ou comment il s'est organisé et dans quelles perspectives.

« — Vous pourriez partir.
— Où et pour faire quoi ? Je te signale que vous avez pris les emplois ET l'argent. Ça ne laisse pas gros pour la marge de manoeuvre.
— Vous devriez partir quand même. Parce qu'un jour nous nous réinstallerons ici.
— Et bien tu vois ? Je serai patiente, je vous attendrai…
— Quand nous reviendrons, le taux d'appauvrissement sera tel que ceux qui travailleront chez nous le feront à des salaires qui vous feraient sourire aujourd'hui. Les mêmes qu'on paye actuellement très loin d'ici. »

Les Fils Perdus de Sylvie Derijke est un roman noir et social au goût de sucre d'orge. Léger, bourré d'humour, c'est une lecture réjouissante qui n'oublie pas d'être intelligente et qui, sous ses faux airs de bluette, cache une belle réflexion sur le monde prolétarien et ses alentours.
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Enième relecture de cette histoire qui décidément ne me convaincs pas. J'ai du mal à rentrer dedans, la mise en place des personnages est longue, d'autant qu'ils ne sont pas attachants. Les chapitres sont courts mais les couplets de cette comptine qui s'intercalent cassent ma lecture. En plus je n'y comprends rien. Quant à la fin, je trouve qu'elle tombe à plat.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Quand mes parents sont venus s’installer ici, mon père s’est mis à aller à la messe. Ultime affront pour ma mère, fille, petite-fille et arrière-petite-fille de prolétaires. Chaque fois qu’il voulait installer la crèche sous l’arbre de Noël, elle lui disait (et je suis certaine qu’elle continue aujourd’hui) : « Tu sais qui c’est ton saint Joseph ? C’est le patron des cocus ! ». Et elle hurlait de rire. Ce n’était pas à elle, filel du Nord, habituée à la promiscuité, qu’on allait faire croire que la Marie s’était fait engrosser sans écarter les cuisses. L’erreur paternelle d’avoir voulu nous faire progresser dans l’échelle sociale animait notre vie quotidienne. »
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« Avant c’était plus simple, les ouvriers demandaient et les patrons refusaient. Tandis qu’aujourd’hui, il n’y a plus d’ouvriers, et le comble c’est qu’on ne sait pas où sont les patrons. Pas cons, ils se sont tirés avec la caisse. »
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« On parlait de son glacier chez qui je n’allais jamais et de son envie d’aller se tremper dans la piscine municipale. Du refus de ses parents parce que les bourgeois ne sont pas immunisés contre les microbes prolétariens. »
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