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3,47

sur 1129 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un roman d'atmosphère comme je les aime, un peu lent bien sûr mais qui décrit parfaitement les personnages, les lieux et les situations. Richard Ford nous entraîne dans une aventure étrange qui est le résultat d'une folle insouciance de la part des parents... Un ouvrage déroutant qui oscille entre la joie de vivre et la difficulté pour un enfant de se construire dans un tel environnement. Il faut reconnaître un grand talent à cet auteur qui nous comte une histoire tragique sans jamais tomber dans le pathos.
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Le style d'écriture de ce livre ne sera certainement pas du goût de tout le monde mais c'est un livre profond et réfléchi, teinté d'un soupçon de mélancolie.


Comme la plupart des livres de Ford, le livre ne dure que quelques jours ce qui l'oblige à des retours en arrière. Il y a beaucoup de rappels du passé racontés au présent : ce qui fonctionne très bien.


Je pense que si vous avez trente ans et que vous réfléchissez à la vie, vous vous rapporterez à ce livre.


je le dis pour tous ceux qui l'auront mal noté : Ce roman ne fait pas partie de la littérature de loisir.


Comme Georges Bataille, je ne m'attarde qu'aux livres, auxquels l'auteur a été contraint et j'ai hâte de lire les mémoires de Richard Ford en français.

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Canada est un très beau roman, sur les destinées de deux jumeaux aux tempéraments différents. C'est un roman sur la résilience, jusqu'à quel point elle est effective, selon les individus. C'est aussi un récit sur les apparences et les faits, sur les actes et les décisions qui bouleversent des vies, une réflexion sur les capacités d'adaptation et comment les enfants peuvent se distinguer de leurs parents, bien que le souvenir ou l'influence de ceux-ci subsistent et sont toujours bien à l'oeuvre, toute la vie. L'auteur décrit merveilleusement bien les caractères des personnages et on ressent de l'empathie pour chacun d'entre eux, on comprend bien leurs faiblesses et fêlures. le livre contient également de belles descriptions de lieux et paysages. L'histoire est racontée par l'adolescent, ce qui permet une "immersion" complète du lecteur. L'histoire est aussi très bien lue et agréable à écouter en livre audio.
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Roman en deux parties, raconté par Dell Parsons devenu adulte, mais qui avait 15 ans quand ses parents, fermiers du Montana, décident, follement, de mettre leur rêve exécution : braquer une banque. Opération réussie, mais comme on le sait, le crime ne paie pas, surtout commis par des amateurs. Ses parents emprisonnés, Dell, pour échapper à l'orphelinat, s'enfuit au Canada, où il est recueilli par un personnage étrange, recherché aux USA. Récit lent, très fouillé dans l'analyse psychologique distillant sans cesse de l'angoisse. Captivant.
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Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu un si "bon" livre. Je dis bon, car ces derniers mois j'ai lu des livres qui étaient "bien" mais pas bons, je songe notamment à "la vérité sur l'affaire Harry Quebert" qui est un livre que j'ai bien aimé mais sans réel intérêt littéraire. Or, "Canada" est un bon livre, qui offre au lecteur une aventure (la fuite d'une jeune garçon au Canada) mais aussi un voyage interieur.
Une scène en particulier a attiré mon attention : Dell et sa soeur jumelle se trouvent sur un pont après une visite à la prison où leurs parents sont incarcérés. Ils s'arrêtent quelques instants pour regarder l'eau, pour penser au passé et, au moment où ils reprennent la route, ils ne sont plus les mêmes. Ce pont fait la jonction entre le passé et le futur, entre le moment où ils avaient des parents pour veiller sur eux et celui où ils ont réalisés qu'ils étaient véritablement livrés à eux-mêmes. J'ai trouvé que c'était une scène forte, émouvante et d'une bonne qualité littéraire, à l'image du reste du roman.
J'ai également beaucoup apprécié la réflexion de Dell sur les échecs, qui m'a beaucoup rappelé un poème de Borges (El ajedrez).

Je remercie Masse Critique pour cet excellent roman que je recommande vivement !
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Vaste fresque, récit initiatique dont le narrateur a son existence bouleversée lorsque ses parents - un couple désuni mais très ordinaire - sont arrêtés pour avoir braqué une banque. La première partie explique ce qui a précédé ce forfait, qui apparaît comme la conséquence d'un concours de circonstances pour le moins fâcheux. Alors que sa soeur jumelle fugue pour échapper aux services de protection des mineurs et à l'orphelinat, le narrateur se laisse embarquer par une amie de sa mère qui le conduit au Canada, aux bons soins de son frère, personnage mystérieux qui tient un hôtel louche. Une fois encore, le narrateur voit son destin régi par un enchaînement d'événements dont il n'est que le témoin, mais qui vont néanmoins l'obliger à partir. Roman singulier, très ancré dans le paysage - l'Amérique du Nord et la frontière avec le Canada - et qui fait la part belle aux personnages secondaires, des hommes brutaux, des malfrats sans envergure. Une réflexion sur la manière dont les événements extérieurs peuvent infléchir notre destinée, sur le sens de la vie, sur ce qu'est la vérité. Magistral.
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En lisant ce livre de Richard Ford, j'ai passé un long moment aux côtés du personnage principal Dell . Pendant cette tranche de vie déterminante pour toute une vie, à côté de lui et en même temps, dans ses pensées.
A la fin du livre, je suis devenu Dell.

Quelle belle écriture ! Fluide, douce, précise qui a toujours du sens. Merci à Josée Kamoun pour ce travail de traduction qui donne au texte français tant d'agrément.

J'ai visité récemment la région de Calgary au Canada. Bien qu'en dimensions restreintes comparé au Saskatchewan, j'ai vu des plaines immenses avec des champs de blé à perte de vue et j'ai croisé les trains sans fin du Pacific Railway.
En lisant Richard Ford, j'avais ces paysages, ces lumières, ces sons en tête et la lecture fut comme un nouveau voyage.

Une belle oeuvre qui apporte au lecteur ce que l'on est en droit d'espérer : du plaisir
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Le narrateur de ce livre fait tout ce qui est en son pouvoir (limité d'adolescent de quinze ans) pour accéder à une vie normale et être heureux. Seulement voilà, les éléments se déchaînent à chacun de ses pas et nous sommes sans cesse ballottés par ces tentatives répétés de se reconstruire. Jusqu'au terme de sa vie, la menace de "nullification" se profile.
Cette quête permanente se livre sur fond de "passions" américaines" peintes en filigrane ce qui donne à ce roman en même temps l'étoffe d'une vaste fresque des Etats-Unis (et à contre-jour du Canada) des années baptisées curieusement les Trente Glorieuses.
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Comment Dell peut-il croire que ses parents ont dévalisé une banque ? Eux, des gens ordinaires, parents de jumeaux de quinze ans, Dell et sa soeur Berner, vivant à Great Falls Montana; le père est ancien pilote de bombardier, la mère institutrice. C'est le jeune Dell qui raconte: ses parents mal assortis, une enfance souvent déménagée dans différentes bases aériennes, très peu de relations sociales; leur vie, c'est la famille. le père qui a quitté l'armée essaie de vivre d'un travail de vendeur de voitures puis de maisons; il sert, depuis longtemps, d'intermédiaire dans un trafic de viande volée, et un jour il est coincé; il lui faut de l'argent, qu'il n'a pas; d'où le hold-up à la banque. Il se croit toujours très malin ce père mais la police retrouve les braqueurs et les emprisonne. Pour échapper aux services sociaux Berner fugue, Dell lui, comme toujours, fait ce que sa mère lui demande, il franchit une frontière et part au Canada, où il est accueilli par le jeune frère d'une amie de sa mère, qui tient un hotel. Là, il poursuivra son apprentissage de la vie, en passant en particulier par une période de grande solitude; puis découvrira de nouveaux aspects du côté violent de la nature humaine.

Le tour de force de R. Ford est, en plus d'une belle écriture parfaitement maîtrisée, de se mettre exactement dans la peau du jeune narrateur; on suit son cheminement avec un intérêt grandissant, jusqu'à ne plus pouvoir lâcher le livre: une montée en puissance qui fait la grande force du roman. Derrière la banalité apparente du quotidien, l'auteur sait choisir tout ce qui fait le sens de la vie réelle. Les évènements sont annoncés avant de se produire, ce qui donne à la voix de Dell une grande originalité; ce qu'il dit nous marque, nous imprègne, on y repense longtemps.
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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Chaque livre, chaque auteur, nous apprend quelque chose. Ce fut le cas avec "Canada" de Richard Ford. Je l'ai lu il y a quelques années et je ne me souviens plus de tout, je me souviens de cet adolescent qui m'avait touché, son histoire et celle de sa famille. Ce que Richard Ford m'a appris avec "Canada", c'est la patience. J'ai chassé les préjugés des lecteurs qui trouvaient le livre "ennuyeux et long" et j'ai écouté mon coeur de lectrice, l'envie de découvrir un nouvel auteur. J'ai appris à prendre le temps, à m'accrocher, à laisser l'intrigue se dérouler. Et j'ai été récompensée! Tout comme avec "Le chant de Dolorès" de Wally Lamb que j'ai lu il y a peu de temps, je me suis rendue compte que j'ai failli passer à côté d'un livre que j'ai aimé, grâce à cette patience et la récompense fut de découvrir une nouvelle histoire, une belle écriture: simple mais évocatrice, chaque détail minutieusement choisi pour exprimer le caractère et le lieu du récit, tout en laissant assez de place à l'imagination du lecteur. Une autre récompense fut de découvrir une belle histoire qui m'a émue, tenue en haleine jusqu'à la fin du récit. Je m'attachais de page en page au narrateur, m'intéressait à son sort. J'ai été agréablement surprise et émue, j'ai lu un livre qui m'a captivée du début à la fin, que demander de plus?
Outre le style et la plume de Richard Ford, j'ai aimé l'histoire: le narrateur, Dell Parsons, remonte le temps sur cinq décennies jusqu'en 1960, année où sa mère et son père ont braqué une banque dans une petite ville des plaines de l'est du Montana. D'après le ton de Dell - parfois tendre, parfois ironique mais toujours doux et réfléchi - on est presque sûr qu'il s'en va bien s'en sortir, malgré les crises qu'il a traversées pendant tant d'années et tant d'épreuves. Richard Ford raconte le braquage de la banque dès la première page du roman, mais il maintient un brillant équilibre entre l'intrigue et les faits qui se déroulent autour de l'incident. Il revient notamment sur les moments où ses parents auraient pu faire demi-tour sans les juger, malgré le fait que cette énorme bêtise va le séparer d'eux mais aussi de sa soeur jumelle! Car c'est aussi le portrait d'une famille que l'auteur nous dessine avec brio, le père, Bev Parsons, un rêveur, qui quitte l'Air Force et installe sa famille à Great Falls, croyant que son charisme le mènera à un succès facile, loin de la structure rigide de l'armée. Neeva, sa femme, menue, peureuse, le regard fuyant,ne lève les yeux que rarement de ses occupations ménagères. Leurs enfants sont aussi différents que leurs parents - la fille, Berner, est maladroite, ne se trouve pas jolie et n'a que peu de confiance en elle, ressemble à sa maman, tandis que Dell a hérité du physique et de l'esprit de son père. Ils sont élevé avec amour mais sans grande stabilité.
J'ai aussi aimé les descriptions du paysage, du voyage de Dell, pas seulement son déménagement au Canada mais ce voyage intérieur,ses réflexions, cette mélancolie lorsqu'il repense aux conséquences dramatiques qu'à eu ce braquage, sa vie à Great Falls, en Saskatchewen, dans une petite ville fantôme où il va vivre dans un petit monde d'adultes marginaux.
SI je devais choisir quelques mots pour décrire Canada, je choisirais actes, conséquences, réflexions, frontières (frontières aussi étroites que celle qui sépare les Etats-Unis et le Canada ou que celle qui sépare le bien et le mal), mélancolie, souvenirs, regrets, passé et... espoir!
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