AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4

sur 154 notes
5
8 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
1 avis

J'avais 19 ans lorsque j'ai vu pour la première fois le film "l'obsédé" ou "The Collector" et je vous assure que chez moi c'étaient la chair de poule ét les sueurs froides.
C'était aussi un grand succès cinématographique, grâce aux efforts conjugués de l'auteur John Fowles, le cinéaste William Wyler et 2 acteurs qui ont raflé le prix d'interprétation à Cannes, en 1965. En l'occurrence Terence Stamp dans le rôle du "collectionneur" et Samantha Eggar, dans celui de l'étudiante et victime. Samantha, d'origine mixte britannique (son père) et néerlando-portugaise (sa mère) fêtera bientôt ses 81 ans. C'est une actrice qui m'a également plu dans la version cinématographique du roman de Sébastien Japrisot au titre cocasse de "La dame dans l'auto avec des lunettes de soleil et un fusil" par Anatole Litvak, en 1970, et avec à ses côtés Oliver Reed, Stéphane Audran et Bernard Fresson. Elle a été aussi magnifique comme Arebelle dans "Le Phare du bout du monde" d'après l'oeuvre du génial Jules Verne et produit par Kevin Billington, l'année après, en 1971. En face d'elle, elle avait Kirk Douglas, Yul Brynner, Fernando Ray et le Belge Jean-Claude Drouot (de Deux-Acren/Lessines, dans le Hainaut).

Sur l'affiche originale de la "Columbia pictures" on voit un jeune couple avec le commentaire suivant : "Elle est jeune et innocente. Il est jeune, mais pas si innocent". Et un peu plus loin sur la même affiche : "Presqu'une histoire d'amour - Almost a love story".

Le jeune homme, Clegg, a pris comme habitude de suivre avec ses yeux derrière les vitres de son bureau une belle jeune fille dans la rue et de le noter dans son journal des observations. Au début, il met un X pour désigner cette beauté, mais apprend qu'elle a le sublime prénom de Miranda, que son père est le toubib Grey et que sa mère abuse de l'alcool. Il apprend aussi qu'elle fait des études à l'académie des arts de Londres.

Un jour, il a de la veine de se trouver dans le même train que la féerique Miranda, qu'il compare à un papillon de Lucerne et qu'il peut ainsi observer (non-stop) pendant 35 minutes. Seulement, il a de sérieux problèmes psychologiques, devient (littéralement) fou amoureux d'elle et veut plus qu'une simple observation, beaucoup, beaucoup plus .......

Et comme le problématique Clegg a comme violon d'Ingres la collection de papillons, la solution, en ce qui concerne le rapprochement avec cette dulcinée devient, dans son esprit "spécial" , quasiment l'évidence même !

Bref, une histoire à suspense d'une qualité rare et on peut uniquement regretter que l'auteur, à l'imagination si débordante, soit mort. Effectivement, John Fowles est décédé il y a 15 ans, en 2005, à l'âge de presque 80 ans. Toutefois, avant de nous quitter pour de bon, cet enseignant, qui après Oxford est passé par Poitiers et le Pėloponnèse, nous a laissé une autre oeuvre mémorable, également glorifiée par un film à succès : "Sarah et le lieutenant français".

Ce roman a été publié en 1969 et porté à l'écran, 2 ans plus tard, par le cinéaste Karel Reisz et c'est le dramaturge et Nobel Littérature (2005), Harold Pinter qui en a adapté le scénario. aussi bien qu'il en a fait une double histoire d'amour. Meryl Streep et Jeremy Irons incarnent en même temps les personnages du roman de Fowles, Sarah et Charles, qu'Anne et Mike, les acteurs.

"l'obsédé" a fait plus que plaire à un très large public autour du globe, il a aussi inspiré 4 grands criminels : 1) le sadique Christopher Wilder (1945-1984), responsable de 7 meurtres ; 2) le tueur Robert Berdella (1949-1992) d'Ohio, qui a zigouillé au moins 6 hommes ; 3) Charles Ng, né en 1960 à Hong Kong et actuellement dans la prison américaine de San Quentin pour l'assassinat de 11 personnes aux États-Unis ; et 4) Leonard Lake (1945-1985) de San Francisco en Californie, qui a fait plus ou moins 25 victimes. Il est à noter que les numéros 3 et 4 ont "travaillé" ensemble !

Tout ça, bien entendu, longtemps avant que Donald Trump ne devienne Président !
Commenter  J’apprécie          586
John Fowles est un écrivain anglaise né en 1926 qui a enseigné le français en France et en Grèce. Adapté au cinéma en 1965, » l'obsédé » est son premier roman et aura un succès international qui mettra fin à sa carrière d'enseignant.

Frederick, employé de bureau sans histoire, a été élevé par sa tante. Il collectionne les papillons anglais, recherchant toujours un nouveau spécimen. Tombant amoureux d'une jeune femme qui fait les Beaux-Arts, Miranda, son amour devient progressivement obsessionnel. Ayant gagné aux sommes importantes d'argent, il va pouvoir quitter son travail et consacrer son temps à Miranda, qu'il va décider d'enlever pour l'avoir à ses côtés, en lui aménageant une cave dans sa maison.

Divisé en deux parties, l'auteur nous montre le point de vue du kidnappeur dans un premier temps, son côté perfectionniste à s'assurer du moindre détail, son besoin de « faire plaisir » à sa prisonnière tout en ne pouvant pas renoncer à elle. Dans un second temps, il nous montre le point de vue de Miranda, prisonnière de ce fou, qui ne supporte pas l'enfermement.

J'ai découvert ce livre par le biais du challenge solidaire et de base je n'aurais pas lu un livre portant sur cette thématique, lecture dont je n'ai pas pris plaisir mais je dois bien reconnaître que le livre est très bien écrit. On ressent les personnages, leur combat intérêt, leur colère, leurs doutes et leurs douleurs. Il a une capacité déroutante à nous faire parfois haïr et parfois plaindre le kidnappeur alors qu'on ne voudrait que le détester. Jusqu'au bout on se demande si son « amour » pour Miranda ira jusqu'à la libérer.
Commenter  J’apprécie          140
Tout le monde connaît, ou a déjà entendu parler, des romans dits feel-good. Et bien, ce roman est l'opposé. Je l'avais en effet trouvé sur la table intitulée "romans feel-bad" d'une grande librairie de ma ville. Qui a dit que les libraires n'avaient pas d'humour?
J'avoue d'ailleurs que c'est cette "étiquette" qui m'a donné envie de lire ce roman, d'un auteur dont je n'avais jamais entendu parler avant, honte à moi.

Comme son titre l'indique si bien, il s'agit ici d'un homme, Frederick, obsédé par une jeune femme répondant au doux prénom de Miranda. Il ne la connaît pas, il la voit simplement régulièrement passer dans la petite ville où tous les deux vivent. le jour où il gagne une grosse somme d'argent, son désir tourne véritablement à l'obsession car il peut désormais s'offrir tout ce qu'il désire. Mais peut-on acheter l'amour, du moins la présence d'une personne?

D'un point de vue stylistique et narratif, j'ai trouvé ce roman très abouti, et cela est d'autant plus remarquable quand on sait qu'il s'agissait alors du premier de l'auteur. Ce dernier nous plonge dans la tête de Frederick d'abord, puis celle de Miranda. Il ne prend pas particulièrement de gants, faisant immédiatement nôtres les pensées de Frederick qui justifie tous ses actes. le lecteur est d'ailleurs surpris de comprendre (ou du moins d'essayer de comprendre) le cheminement du psychopathe, sans légitimer son acte pour autant mais en pouvant tout de même développer une certaine sympathie pour lui. Il n'est pas, après tout, un monstre sanguinaire... D'autant que Miranda, que le lecteur découvrira davantage dans la deuxième partie, peut se montrer agaçante. Ces sentiments troubles m'ont perturbée durant ma lecture, j'ai ressenti un certain degré de malaise, ce qui je pense pouvait être l'un des buts recherchés par John Fowles. Ce qui accentue d'ailleurs ce sentiment est que livre est séparé en parties, mais sans chapitres à l'intérieur, ce qui fait que le lecteur n'a pas l'occasion de prendre véritablement sa respiration.

Même si une certaine redondance est inévitable ici, puisque nous lisons la même histoire de deux points de vue, cela est resté pour moi plutôt digeste, d'autant que l'écrivain a pris le soin d'ajouter des éléments romanesques (pas très intéressants au demeurant selon moi) lorsque nous nous trouvons du côté de Miranda.

En bref, un roman plutôt bien construit, qui m'a plutôt plu même si j'ai trouvé qu'il avait quelque peu mal vieilli. Une descente dans la psyché humaine intéressante. Et la fin, la fin ... très réussie et glaçante de mon point de vue.
Commenter  J’apprécie          110
Un collectionneur de papillons qui gagne une coquette somme inespérée: jusque là, rien de trop inquiétant. Que le jeune homme en question tombe amoureux au premier regard d'une jeune étudiante, toujours d'un d'extraordinaire. Et c'est maintenant que tout se gâte. Car il faut que cette jeune fille, Miranda, tombe elle aussi éperdument amoureuse de notre collectionneur. Et pour cela, il monte un projet bien particulier.
Un roman à deux voix: celle de Fred, glaçante, dénuée d'émotion, implacable, celle de Miranda, difficile à cerner, futile parfois, vaniteuse puis pitoyable.
Si la voix de Fred-Ferdinand est convaincante dans sa folie, celle de Miranda m'a, je le reconnais, laissée sur ma faim. Peu d'empathie envers l'un ou l'autre protagoniste, des invraisemblances, reste un conte de la folie ordinaire , une curiosité , et néanmoins un livre à découvrir.
Lu en VO
Commenter  J’apprécie          90
he Collector
Traduction : Solange Lecomte

Bien avant qu'il ne fût à la mode d'explorer les méandres sanglants de l'imaginaire des psychopathes sexuels, John Fowles eut l'idée de dépeindre l'un d'eux et sa victime, enfermés dans une vieille maison de la banlieue londonienne. Comme son personnage principal avait, tout enfant, monté une collection de papillons - parmi lesquels il confessait un grand faible pour les spécimens frappés de mutations génétiques, les "aberrations", selon le terme d'usage - l'écrivain trouva son titre presque immédiatement : "The Collector."

Certains ont évoqué, à propos de ce roman bien particulier, la "Lolita" de Nabokov. On le comprend mal, et même pas du tout car si Humbert-Humbert, tout pédophile qu'il soit, parvient malgré tout à émouvoir le plus récalcitrant de ses lecteurs, Frederick l'Obsédé ne nous atteint pas. le talent de Fowles, même s'il est à mille lieues de la poésie flamboyante de Nabokov, n'est pas en cause : en fait, le romancier n'a pas souhaité autre chose. Pédophile improbable, Humbert-Humbert a encore un coeur, fût-il monstrueux ; le personnage de Fowles, lui, glaçant de réalisme, n'a plus, quand on le quitte, rien d'humain.

La construction du récit nous permet d'accéder aux deux points de vue, radicalement antinomiques, des deux "héros" : Frederick, qui s'est rebaptisé Ferdinand par référence au duo d'amants, Ferdinand/Miranda, d'une pièce de Shakespeare, et Miranda, sa victime, qui, tout au fond d'elle-même, finira par le surnommer Caliban.

La partie dévolue à l'Obsédé est de loin la plus impressionnante car, avec une grande habileté, Fowles nous le fait voir, glissant d'un état où, malgré tout, il ressent encore un peu de culpabilité jusqu'à celui où, après la mort de la jeune femme, cet esprit malade envisage, avec un sang-froid absolu, aussi simplement que s'il envisageait d'aller faire ses courses le lendemain au marché du coin, de réitérer l'expérience avec une partenaire qui, cette fois, se montrera plus docile.

L'impuissance sexuelle du personnage, son désir de la masquer sous une volonté de "pureté" aux fortes connotations religieuses, sont évidemment à l'origine de sa perversion. Comme dans tant d'autres histoires, réelles ou imaginées, du même type, on retrouve également une Image maternelle extrêmement ambiguë.

Au texte, on pourra reprocher quelques longueurs - surtout dans le Journal de Miranda mais, après tout, la jeune fille, emprisonnée dans la cave de la maison, doit bien occuper son temps, n'est-ce pas ? - quelques digressions sur l'art et la philosophie. Il pourra aussi déconcerter par sa sécheresse quasi clinique. Mais, tout compte fait, n'était-ce pas l'effet recherché par l'auteur ? Et Frederick et Miranda ne sont-ils pas, dans notre bibliothèque, comme deux spécimens que nous observons au travers d'un prisme littéraire, uniquement pour notre plaisir de lecteur-voyeur ? ...

Un livre dérangeant. A plus d'un titre. ;o)
Commenter  J’apprécie          90
Ce qui au début peut faire penser au récit raconté par un « doux dingue » devient vite celui d'un psychopathe, un monstre dénué de toute empathie. Mais il raconte ses méfaits avec une douceur, des explications si convaincantes que l'on croit presque qu'il est un homme affable et attentionné.
Cet homme avec son esprit de collectionneur, d'entomologiste veut épingler une jeune femme à son tableau de classe comme il épingle ses papillons. Il observe, classe, organise, compare, photographie sa victime.
Une première partie avec le ressenti de Frédérik, une seconde avec celui de Miranda la victime, puis le dénouement final qui fait froid dans le dos.
La démonstration de l'auteur est précise et froide et c'est certainement à cause d'elle que je n'ai pas accroché. J'ai trouvé ma lecture interminable et j'avoue avoir sauté des lignes. Je peux comprendre que l'on apprécie mais pour moi cela ne l'a pas fait !
Commenter  J’apprécie          80
Ce roman, qui ne fait pourtant que 288 pages, m'a paru interminable ! Je n'ai jamais vu de roman construit comme celui-ci, il n'y a pas de chapitres, et je me suis rendu compte à cette occasion à quel point ceux-ci étaient bénéfiques à la lecture ! L'histoire nous est une première fois racontée d'une traite, du point de vue de l'obsédé. Puis arrivé au milieu du roman, toute l'histoire est racontée de nouveau, mais du point de vue de la victime cette fois (qui correspond au journal intime qu'elle a tenu pendant sa captivité). Une dernière partie, plus courte, nous dit comment ça se termine.

J'imagine que l'objectif de l'auteur est de nous faire percevoir ce qui se passe à l'intérieur de la tête d'un détraqué, comment il justifie ses actes vis à vis de sa propre conscience. Mais sommes nous seulement en mesure de savoir ce qui se passe dans la tête d'un détraqué ?

Au final, rien ne m'aura accroché tout au long de ce roman, et la seul chose qui m'aura fait le lire jusqu'au bout était l'envie de savoir comment ça se terminerait. Leurs digressions respectives sont plus horripilantes qu'autre chose, Frederick avec son histoire familiale et Miranda qui nous parle de son G.P. et de ses considérations politiques toutes les deux phrases.
Commenter  J’apprécie          70
Il ne faut jamais convoiter un livre trop longtemps. A attendre trop longtemps ce livre que je m'imaginais très fort, j'ai forcément été un peu déçue. En expliquer la raison précise dévoilerai la structure du roman et gâcherai le plaisir de la découverte. Aussi je peux résumer mon avis comme ceci : on est souvent plus dans l'analyse que dans l'émotion, je m'attendais à quelque chose de plus "tendu" dès le départ. En revanche, et c'est là toute la force du roman, dans les 130 dernières pages, tout s'emballe, et on entre dans un tourbillon, impossible de lacher le livre. Cette absence d'émotion du début du roman, ou plutôt ce récit assez serein au regard de la situation dramatique (séquestration), sert complètement la fin du roman. On s'attend, on se résigne à ce calme, et c'est alors que la tempête arrive. Ces 130 dernières pages valent à elles-seules de lire ce livre.
Commenter  J’apprécie          70
l'obsédé (The Collector en version originale) est le premier roman de John Fowles. Dans ce livre, nous faisons d'abord la connaissance de Frederick, un employé de bureau sans histoire, en apparence. Cet homme est terne, peu cultivé, il n'a pas d'amis et ses centres d'intérêt se limitent à sa collection de papillons et à Miranda, une étudiante aux Beaux-Arts. Miranda est tout le contraire de Frederick : elle est belle, rayonnante, elle sort avec des amis, s'intéresse aux livres, à la musique, à la peinture… Frederick, en bon sociopathe, projette d'enlever et de séquestrer la jeune femme, plutôt que de l'inviter à prendre un café.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, même s'il pouvait y avoir un aspect un peu dérangeant, vu le thème. Frederick est un personnage vraiment inquiétant, il se montre très méthodique, inflexible dans son entreprise criminelle, et peu enclin à la compassion, l'empathie, pour sa victime qu'il prétend aimer. le récit se poursuit aussi d'une façon implacable, pour nous amener à un final... .
Commenter  J’apprécie          60
lu pour la première fois en 1987, relu la semaine dernière. L'impression est la même : sidération, malaise.
La folie d'un homme qui n'hésite pas à séquestrer la fille qu'il convoite, comme les papillons qu'il épingle. le récit est en trois parties : la première c'est lui, le dingue qui raconte, il la convoite, il la veut, il la kidnappe, il l'enferme, il ne la touche pas (ouf !), il attend qu'elle tombe amoureuse de lui...
La deuxième partie c'est elle qui raconte, c'est une fille très belle, très intelligente, artiste, elle essaye à peu près tout pour s'en sortir
la troisième partie.... chut c'est le dénouement terrible !
donc, oui à nouveau sidération et malaise et donc, un grand livre
Commenter  J’apprécie          61




Lecteurs (343) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1048 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..