AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Annie Saumont (Traducteur)
EAN : 9782226033260
277 pages
Albin Michel (30/03/1988)
3.81/5   16 notes
Résumé :
« J’envie les gars de votre âge. Si les filles avaient été comme ça dans ma jeunesse …
- Je croyais que celles des années vingt étaient plutôt éblouissantes ? »
Il leva sa canne et protesta, indigné :
« Foutaise, mon vieux. Vous n’avez pas idée. On passait la moitié de son temps à leur faire écarter les jambes et l’autre d’avoir à regretter d’y avoir réussi. Ou bien une putain vous donnait la vérole. C’était une vie de chien. Je me demande comme... >Voir plus
Que lire après La Tour d'ébèneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
LA TOUR D'ÉBÈNE
Un jeune peintre, également critique d'art, rend visite dans sa retraite en Bretagne, dans la forêt de Paimpont, à un vieux peintre afin d'écrire l'introduction à un ouvrage qui lui sera consacré.
Pendant les deux jours qu'il passe dans cette grande maison isolée, avec ce vieil homme et deux jeunes filles, étudiantes en art, qui s'occupent de lui sur tous les plans, il va peu à peu découvrir les différentes facettes de ces trois personnes, mais aussi prendre conscience de beaucoup sur lui-même, sur son art et sur sa vie.
J'ai aimé cette nouvelle assez envoutante qui parle d'art mais aussi et surtout de la difficulté des choix, du regard des autres, de la liberté, du conformisme, … de la vie.

L'ÉNIGME
Un parlementaire conservateur, dont la vie semble sans mystère disparaît juste avant un conseil d'administration et une réunion avec des électeurs.
Aucun indice. On interroge l'entourage. Personne ne voit d'explication, pas de problème de santé, pas de dépression, pas d'aventure féminine, rien de suspect dans les comptes bancaires.
Pourtant quelques phrases dans les déclarations peuvent mettre sur une piste, et un témoignage indique une explication possible.

Là aussi j'ai été sous le charme de l'écriture de Fowles.

LE NUAGE
Un jour d'été, une promenade et un pique-nique. Ils sont cinq adultes et trois enfants. Deux soeurs Annabel, mariée à Paul et Catherine dont on devine qu'elle a perdu son compagnon dans des circonstances difficiles, Peter ami de Paul et sa maitresse Sally, les deux enfants d'Annabel et celui de Peter.
Le rythme est lent, accordé à cette chaude journée, les sensations de chaleur, la nature sont très présents, une nouvelle qui se laisse agréablement lire.

PAUVRE KOKO
Un écrivain a cherché refuge dans la maison isolée d'un ami. Mais dans la nuit cette maison est cambriolée par un personnage masqué à la fois agressif et étrangement compréhensif. Mais pourquoi a-t-il brulé son manuscrit et toutes ses notes ?

Une très bonne découverte.

Commenter  J’apprécie          120
Comment, mais comment John Fowles fait-il pour insuffler le mystère là où, a priori, il n'y a que normalité et presque banalité quotidienne ?
Car, il y a du mystère dans chacune des quatre nouvelles de ce recueil, dont je ne chroniquerai que la première, celle qui donne son titre à l'ouvrage, la plus importante des quatre. (Plus de 100 pages).
Un jeune peintre, accessoirement collaborateur dans une maison d'édition d'art, est chargé par la rédaction de rencontrer un vieux peintre anglais en vue de finaliser un ouvrage qui lui est consacré. Ce peintre, artiste renommé, ermite se tenant à l'écart du monde vit dans un manoir isolé en France.
Quatre personnages et un huis-clos !
Un vieil homme manipulateur, dont on a peine à deviner les motivations, pratiquant vulgarité et grossièreté comme paravent aux émotions, un jeune homme plutôt sûr de lui, qui arrive en visiteur pour terminer un travail en cours et deux jeunes femmes, deux énigmes pour le lecteur aussi bien que pour le jeune homme.

Le jeune homme, David, les découvre, dès son arrivée discrète et bien avant l'heure prévue, dans le jardin, nues, dans une flaque de soleil.... et pénètre ainsi dans un monde enchanté, où les fausses apparences s'écroulent peu à peu, où ses certitudes vont basculer, où toutes ses idées sur l'art pictural vont être mises à mal, où la possibilité d'autre chose va lui être offerte ....
deux jours, deux jours seulement pour le découvrir et accepter ou refuser une autre vie !

et où le lecteur se délectera du génie de John Fowles à faire percevoir l'indicible.

La tour d'ébène ?
"Tout ce qui est obscur, parce que l'artiste aurait peur d'être clair".
Commenter  J’apprécie          50
Ce recueil se compose de 4 longues nouvelles.
La tour d'ébène : un jeune peintre anglais doit écrire l'introduction d'un livre sur un de ses aînés, Henry Breasley, qui vit dans une belle demeure en France en compagnie de deux jeunes femmes.
L'énigme : un député du parlement britannique a subitement disparu. Rien ne laissait présager une telle disparition. Un jeune inspecteur est chargé de l'enquête.
Le nuage : une famille anglaise, et leurs amis, passent leurs vacances dans le sud de la France et profitent d'une belle journée ensoleillée pour aller pique-niquer au bord d'une rivière.
Pauvre Koko : un écrivain anglais choisi de se mettre au vert dans la résidence secondaire d'amis, pour enfin finir son livre. Un cambrioleur nocturne va bouleverser son séjour.

Des nouvelles pour découvrir John Fowles que je n'avais jamais lu. J'ai particulièrement apprécié les deux premières. de belles descriptions de paysages et des sentiments et émotions des personnages.
Les deux dernières sont aussi très agréable à lire : on a envie de pique-niquer avec ces anglais au bord de la rivière mais il a trop de longueurs. J'ai été déçu par la fin de Pauvre Koko mais l'intrigue est bien menée.
John Fowles parvient à rendre tous les personnages attachants.
Commenter  J’apprécie          30
Toutes ces nouvelles ont le point commun de commencer très lourdement, de façon tellement répétitive et lente que je me disais chaque fois que je n'irais pas jusqu'au bout. Puis l'auteur commence à "habiller" ses personnages, expliciter leurs interactions, les rendre tellement attachants que je ne lâchais plus le livre qu'à regret quand le quotidien m'appelait.

Par contre "Le Nuage" m'est complètement passé au-dessus de la tête : j'ai saisi des touches, les dialogues un par un, mais je n'ai aucune vraie vue d'ensemble du texte. Habituellement, c'est quand les dialogues arrivent qu'on est accroché ; pas dans cette nouvelle.

Autre exception : "Pauvre Koko". La nouvelle est captivante dès le début. Les dialogues de seconde partie n'y ajoutent rien, mais l'auteur parvient, malgré l'intérêt indéniable des propos, à nous communiquer l'envie de son personnage que le gugusse arrogant et malhonnête s'en aille !

Un recueil sympa, donc. On peut éviter "Le Nuage.

Cf. plus de détails sur mon blog.
Lien : http://p0.storage.canalblog...
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Cette fois, il montra ouvertement un étonnement admiratif. "mais alors, vous ne devriez pas ...
-J'apprends plus ici.
Il hésita, bien entendu ça ne le regardait pas, et cependant ... Il réussit à suggérer que lorsqu'on a été acceptée par le Royal Collège, si rigoureusement sélectif, on n'abandonnait pas cet avantage à la légère.
"N'importe. Henry sait bien qu'il a de la chance de m'avoir."
Elle souriait, mais elle avait parlé sans vanité, ni ironie, et David révisa une fois de plus son opinion à l'égard de la jeune femme ; elle venait de lui donner sur elle-même une indication précieuse qui la plaçait sous un autre éclairage et devait évidemment le conduire à modifier son premier jugement. La façon dont on l'avait accueilli n'était qu'un jeu. Il vit immédiatement quelle aide précieuse elle devait être pour le vieux peintre et supposa que l'autre fille prenait le relais sur le plan sexuel.
"Sa nouvelle peinture est remarquable. Je ne sais pas comment il s'y prend pour continuer à produire ainsi toile après toile...
-Il ne pense jamais qu'à lui. Voilà le secret
-Et c'est ce que vous apprenez ici ?
-Ce que j'observe.
-Il a dit qu'il vous devait beaucoup.
-En réalité, c'est un grand enfant. Il besoin de jouets. Afin de les mettre en pièces. L'un d'eux est l'affection.
- Mais la vôtre reste entière ?"
Elle haussa les épaules. "Nous devons entrer dans le jeu. Prétendre que nous sommes très impressionnées par sa mauvaise réputation. Le style harem."
Il sourit et baissa les yeux.
"Je dois avouer que je me demandais ce qu'il en était en réalité.
-Il a raconté à notre dernier visiteur - dans les dix minutes qui ont suivi son arrivée - que toutes les deux nous avions été violées trois fois la nuit précédente. Il faut avoir l'air de le croire sur parole.
Dans ce domaine du moins"
David rit : "Entendu.
- il sait fort bien d'ailleurs que personne ne le croit. Cela n'a pas d'importance.
-Compris"
Elle but son vermouth.
"Et afin que les choses soient tout à fait claires : Anne et moi, nous ne lui refusons pas le peu d'activité sexuelle dont il est encore capable."
Commenter  J’apprécie          10
J'avais rencontré des jeunes gens de cette sorte dans les coulisses du monde littéraire. Eux non plus n'avaient généralement rien d'autre à offrir que l'affirmation de leur liberté et leur refus même de l'idée de classe sociale, et ils s'accrochaient furieusement à ces deux principes. Pour moi leur trait distinctif était une sensibilité exacerbée à toute forme de condescendance, terme qui englobait tout ce qui menaçait leurs nouvelles idoles : la confusion de la pensée et l'étroitesse d'esprit sur le plan culturel. Et de même, je connaissais celui de leurs commandements que je venais de transgresser : tu ne possèderas rien de plus qu'une piaule crasseuse dans un quartier minable.
- Je vois. Le vol érigé en devoir du bon révolutionnaire.
- Comme tu dis, vieux. Y'a pas que le fric qui compte.
Commenter  J’apprécie          00
Au milieu de la pelouse de dressait un catalpa taillé en forme d'énorme champignon ; dans son ombre, une table de jardin et trois fauteuils d'osier avaient l'air de tenir conversation. Au delà, dans une flaque de soleil, deux jeunes filles nues étaient étendues sur l'herbe. La plus éloignée, à demi cachée, allongée sur le dos, paraissait dormir. La plus proche était sur le ventre, buste dressé, menton dans les mains ; elle lisait. Elle portait un chapeau de paille à larges bords ; une bande de tissu d'un rouge sombre entourait la calotte. Leurs corps étaient uniformément bruns. Elles ne paraissaient pas se douter de la présence d'un étranger dans l'ombre du porche, à trente mètres de là.
Commenter  J’apprécie          00
Vous avez passé trois ans à découvrir les attitudes qu'il faut avoir à l'égard de la peinture. Et à la fin vous savez encore moins qu'au début où vous allez. Puis vous rencontrez ce vieux ramassis de toutes les mauvaises attitudes. Et, il existe, lui. Tous vos petits triomphes et vos petits progrès sont ramenés à leurs justes proportions.
Commenter  J’apprécie          10
C'était peut-être la même chose pour les autres arts, David n'en savait rien, mais le sien lui donnait la nausée. Il s'agissait bien d'une castration, le triomphe de l'eunuque. Sous le maladresse de l'attaque, ce que le vieux peintre voulait dire lui paraissait clair à présent. (...) Le refus de coller à la réalité, de rester fidèle à la nature avait créé une terrible distorsion des relations entre le peintre et son public ; on peignait désormais pour les intellectuels, et selon des théories. Pas pour tout le monde ; et pis encore, pas pour soi-même.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : villegiatureVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (37) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1053 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..