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EAN : 9782897664107
Le Noroit (09/05/2023)
3.88/5   4 notes
Résumé :
À l’intérieur d’une petite boîte, trois avortons, trois disparues fantasmées, surnommées crevettes, vivotent. Non-mère de cette non-vie, la narratrice choisit le vide du ventre afin d’échapper au destin tragique de celles qui l’ont précédée. Car au bal des absentes, la mort rôde inlassablement. Recueil de deuil, de colère et de compassion, Adieu les crevettes est une reprise de pouvoir sur les rouages filiaux qui enchaînent, une ode à l’amour maternel et à la libert... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Lu dans le cadre de Masse Critique Québec.
Merci aux éditions leNoroît

Ces crevettes sont des embryons dont la mère a dû avorter.
La mère y raconte sa peine, sa colère, ses regrets, la violence qui découle de ce geste. Elle explique le vide qu'elle ressent, … C'est intime, l'écriture est belle malgré le geste si difficile à accepter.

J'ai rarement lu de la poésie. J'ai toujours trouvé que c'était souvent obtus, que c'était pour les initiés … Celle que nous écrit Charlotte Francoeur m'est très accessible. Pas que j'ai vécu cette situation mais je crois que plusieurs femmes pensent à “si ? “ … Très heureuse d'avoir découvert la poésie de cette femme.
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Merci à Masse critique pour l'envoi de ce recueil.

Un recueil de vers libres pour une narratrice qui cherche à se libérer de ses deuils et de ses peines.

Elle y aborde des thèmes toujours délicats, mais toujours touchants également.

Le choix d'avorter, les conséquences de devenir maman ou de ne pas le devenir...
Le choix de ne pas perpétuer les gènes d'hommes violents incapables d'être père...
Le choix de rester seule et de se demander ce qui aurait pu arriver...

Une écriture aussi poétique que tranchante. Un recueil aussi percutant qu'apaisant. Un récit où l'on se reconnaît soit dans la fille, soit dans la mère... Vaut-il mieux naître ou rester crevette?
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je ne leur ai pas offert de mains
d’ongles, de cils ou de dents
je ne leur ai pas offert de seins
auxquels s’abreuver

elles ne sauraient quoi en faire

j’ai toutes ces chances et mes jupes
disent plus que mes mots
ma voix prend la teinte jaunâtre
de mon rire
et mon rire
devient ma voix

j’aurais aimé tout garder
tout, sauf leurs géniteurs
et ma peine
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"Je suis cette mère
cette femme qui hait les enfants
qui lui ont volé sa vie de femme
je suis cette non-mére qui hait ses non-enfants"
p.59
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Mes lèvres se tordent
en un sourire laborieux
une petite brume
persiste entre mes paupières
une froideur
au bout de mes doigts
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