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EAN : 9782702450673
250 pages
Le Masque (07/09/2022)
4/5   22 notes
Résumé :
Depuis vingt ans qu’il fait des ventouses sur les plateaux de cinéma, Didier est un peu passé à côté de sa vie : sa carrière de musicien n’a jamais pris, sa femme est malade et son fils a foutu le camp.

C’est peut-être pour cette raison qu’il se prend d’affection pour Ted, un jeune ventouseur collant mais pas méchant, l’avenir devant lui, du moins avant d’être accusé du meurtre d’un acteur – ce que Didier refuse de croire. Alors, un peu malgré lui, i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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« Selon que vous serez, puissant ou misérable,… »
Avec « Les portes étroites », Simon François nous propulse en immersion dans le monde du cinéma… ou plutôt, dans la mouvance qui gravite autour de ce miroir aux alouettes qu'est « le 7° Art »…
Les « ventouses », vous connaissiez ? Moi pas ! C'est le nom donné à ceux chargés de « garder les places sur les zones de tournage » afin que les camions des techniciens et les vans luxueux des stars puissent stationner sans problème… ou que des scènes puissent être tournées sans véhicule inapproprié intempestif.
Les petites mains, les « sans-noms »… c'est le métier que fait Didier depuis 20 ans. Didier, alias Gibson, pas pour l'acteur, pour la marque de guitare !
Musicien raté, père raté, mari raté, alcoolique et fumeur accompli, loubard et petit truand à ses heures perdues, Didier n'est pas un mauvais bougre mais il n'a jamais eu la chance de croiser la bonne personne… et puis son épouse, Corinne, est tombé malade… enfin plus exactement elle a subi un « dommage collatéral » suite à la prise d'un traitement qu'un labo pharmaceutique maintient sur le marché malgré plusieurs plaintes… et puis il a loupé la rencontre avec son fils, parti ailleurs explorer une passion qu'il ne partage pas… Beaucoup de ratés pour un seul homme.
Lorsque Ted, un jeune fraichement débarqué dans l'équipe pour servir de « ventouse », se retrouve au centre d'une sale histoire avec une accusation de meurtre sur le dos, il n'hésite pas longtemps et fonce dans le tas pour tenter de l'aider… une manière de se racheter de ne pas avoir soutenu son fils… ?
Voilà, vous avez le décor …
L'auteur nous embarque avec lui aux côtés des petites frappes de banlieue, des petits malfrats sans envergure, mais aussi des groupes financiers puissants et intouchables par leurs accointances avec les politiques !
Il utilise volontiers un langage parlé, plutôt familier, émaillé d'expressions et de mots issus des banlieues, qui nous permet une plongée totale dans l'univers de son personnage : Didier, musicien raté, père raté, mari raté, alcoolique et fumeur accompli, loubard et petit truand à ses heures perdues.
Un 1° roman réussi dans lequel j'ai plongé facilement ! Un auteur à suivre, sans hésiter 😊
Ah oui… j'oubliais :
Une « porte étroite » en jargon juridico politique, c'est un petit trou de souris par lequel on peut espérer se faufiler pour mettre à bas une loi et la faire annuler, un vide juridique qui permet de contourner, voire même de casser une loi, même après qu'elle ait été votée ! en déposant un recours auprès du Conseil Constitutionnel… Enfin, ça ne concerne ni vous, ni moi… juste une infime fraction de la population qui y trouve un intérêt, financier de préférence, et dont le bras est suffisamment long pour actionner ce type de levier ☹ Elle est pas belle, la vie ?
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Didier, alias Gibson, est ventouse pour le cinéma : il bloque les places destinées aux camions du tournage des films. Dans des rues crasses, se déploie en noir et blanc un monde qui respire moins la musique que Gibson a dans la tête, que les déjections des monstres lobbyistes.

Sous les traits d'un lanceur d'alerte et d'une journaliste qui pourraient être anonymes, l'avenir de la justice de David face à Goliath semble scellé. Parce que Goliath à ses entrées bien placées, pour accéder via la porte étroite, à un laisser passer en blanc.

"Inès entre les mots « portes étroites » dans le moteur de recherche. Ce terme se réfère à l'un des moyens les plus efficaces que les lobbies aient trouvés pour interférer directement sur la loi, fournir une étude clefs en main au législateur. Si le texte déjà voté est jugé, a posteriori, anticonstitutionnel, la loi est bloquée."

"-« Entrez par la porte étroite ; car large est la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition. »
Inès relève la tête d'un coup.
- Qu'est-ce que tu racontes?
- le Nouveau Testament, Luc ou Matthieu, je sais plus. Un reste de mes années d'enfant de choeur.
- T'as été enfant de choeur, toi ? s'esclaffe-t-elle.
- L'aube immaculée m'allait si bien, ironise Virginie.
- Et qu'est-ce qu'elle raconte la Bible, sur les portes étroites ?
- C'est la porte étroite, déjà. Pour Jésus il n'y en a pas plusieurs, contrairement à tes histoires de lobbies. C'est une métaphore qui revient souvent chez les cathos, la porte étroite symbolise la voie du croyant, la plus difficile. Ceux qui ne s'emmerdent pas et choisissent de passer par la grande porte finissent perdus à jamais."

Dans le camp de David, une journaliste revenue de son propre enfer, et un homme parachuté dans un univers parallèle qui le lie à une femme détruite par un médicament, et un fils disparu depuis trop longtemps.

Les liens se tissent, peu à peu, et les victimes n'ont pas de bord, pas de patrie ; elles n'ont que des cibles divergentes.

Ce roman m'a emportée dans un cadre inédit, le monde du cinéma, et ce thriller m'a tenue en haleine ! J'aurais aimé pouvoir creuser encore plus certaines pistes, comme l'événement d'introduction pour lequel les détails ne nous sont pas livrés.

Le style de Simon François est bien installé, et ses personnages taillés dzns la sensibilité de l'auteur, un vrai plaisir que cette découverte !!
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Un comédien tombe d'un balcon lors d'un tournage, mais ce n'est pas n'importe quel acteur. Il a un passé sulfureux et participe souvent à des parties fines au Maroc, et qui semble financer par un laboratoire pharmaceutique.
Ted, qui est ventouse sur les tournages (il surveille les places qu'il faut laisser libre pendant les tournages), ancien guitariste de rock, d'où son surnom de Gibson. Un jeune qui vient d'être embauché sur le tournage et avec qui il vient de sympathiser et alors soupçonné de meurtre et incarcéré à Fresnes. Celui ci va le contacter pour qu'il l'aide. Gibson va alors décider de l'aider, ce jeune, il rappelle tellement son fils qui vient de partir en Amérique latine et avec qui il n'avait plus de relations depuis plusieurs années, il n'a pas été un pére idéal. Il vit avec sa femme, malade des suites de la prise d'un médicament du fameux laboratoire pharmaceutique. Il va tenter de mener son enquête et va rencontrer une journaliste, Inès, qui vient d'être embauché à Directmedia, spécialiste des scoops et des lanceurs d'alerte.
Un roman noir avec de sacrés personnages, que ce soit Ted mais aussi certains de ses amis, en particulier, la ban,de de gitans, ou son fournisseur de guitares, le Luthier, que ce soit un jeune entrepreneur, spécialiste de locations de voitures avec chauffeur ou le Corse en chargé de la sécurité dans le laboratoire et ses hommes de main.
Un sacré texte avec des scènes dignes de films noirs, des bastonnes dans des BMW, dans de paisibles maisons de Bretagne, ou de simples réunions de crise au laboratoire qui ne veut pas que les secrets de fabrication de ses médicaments sortent et surtout que ne soient pas connus certains méthodes.
Un sacré texte qui aborde des sujets de cruelle actualité, avec des personnages hauts en couleurs.
#LesPortesétroites #NetGalleyFrance
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L'auteur signe ici un premier roman puissant, prenant que j'ai d'ailleurs lu en une journée.

Un livre qui a tout ce que j'aime dans ce style du noir : une plume fluide, un style incisif, ça bouge, il y a de la répartie, de l'humour bien placé et des personnages intéressants, limite borderline.

Avec ce thriller, immersion dans l'envers du décors du cinéma, l'auteur nous fait découvrir à travers son personnage principal Didier le métier de ventouseur. Je ne connaissais pas alors je remercie l'auteur pour ce partage des métiers de l'ombre de ce milieu.

Didier est une âme un peu brisée, surnommé "Gibson" il a un look atypique, un caractère sanguin et pourtant, le grizzli a un coeur, puisque la situation de son jeune collègue Ted va le conduire à former avec la fragile, mais déterminée Inès, un binôme assez improbable et ça le fait carrément !

Ensemble poursuivant chacun un but différent mais pour une finalité commune, ils vont être confrontés à la noirceur de certains milieux dans lesquels l'argent est roi et cette enquête sera bien plus complexe et dangereuse que prévu.

C'est un roman frais, qui parle avec justesse et panache de certains aspects de notre société.

J'ai été prise par cette quête de vérité et de justice, portée par la plume entraînante et déjà bien affirmée de l'auteur.

J'ai apprécié l'ambiance générale, avec les dialogues bien menés, la musique et le monde du cinéma bien représentés dans le livre. On sent la passion de l'auteur et ses connaissances.

La fin m'a un peu déroutée mais pas déçue.

J'ai vraiment passé un bon moment de lecture et Simon François est un nouvel auteur que je vais suivre avec attention.
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Mettre son nez dans les magouilles des puissants n'est pas sans risque. Didier le sait bien mais décide de s'impliquer pour aider son jeune collegue, Ted, emprisonné pour un crime qu'il n'a pas commis.
Didier et Ted ont un métier que je ne connaissais pas. Ils sont ventouseurs c'est à dite qu'ils réservent des places de stationnement pour les tournages de films.
Dans sa croisade, Didier va trouver une complice avec la jeune Ines, journaliste nouvellement recrutée dans un media engagé. Ils font équipe pour tenter de sortir Ted de Fleury-Mérogis. L'affaire prend une autre dimension quand ils constatent d'inquiétants liens entre le meurtre et le laboratoire Delattre, un géant pharmaceutique.

Leur enquête menée à un rythme effréné les amènent à côtoyer des personnages magnifiques qui respirent la vie dans une atmosphère parisienne sombre. Les dialogues sont solidement construits et ponctués d'humour. le duo d'enquêteurs fonctionnent parfaitement :
- L'un est un musicien raté, père absent qui cherche trop tardivement à connaître son fils, mari impuissant face à la maladie... L'auteur magnifie ce héro simple qui à la volonté de se comporter bien.
- L'autre est une écorchée vive qui veut informer le monde et rétablir la justice.
L'histoire se lit avec facilité et délectation.
@simonfrancois_ sublime des destins malheureux au parcours de vie chaotique. Un sans faute.
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critiques presse (2)
LesEchos
11 avril 2023
Dans ce premier roman au rythme endiablé, Simon François, ex- musicien aujourd'hui chef monteur et réalisateur, nous plonge avec réalisme dans des milieux qu'il connaît bien, dont il vulgarise les attitudes et le vocabulaire avec un plaisir évident.
Lire la critique sur le site : LesEchos
SudOuestPresse
06 octobre 2022
Pour son premier roman, Simon François, chef monteur et réalisateur, nous offre un personnage sympathique, inattendu et à fleur de peau.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La musique et rien d'autre, le mythe du rocker plein de drogues. J'ai tout sacrifié pour ce mirage, ma famille en tête. Des concerts, des séances de studio pas des boeufs et des embrouilles, des bitures, beaucoup payées, de bitures, des bitures qui durent des semaines, des rela- tions honteuses d'un soir, bâclées au cul d'un camion, des petits boulots pas toujours légaux en attendant de percer. Le grand truc du zicos ça, percer. Comme si la réussite était un coffre dont on aurait pas la combinaison. La vérité cest qu'il y en a très peu qu'ont les baloches de bosser y comme des rats pour que dalle, pendant des années. Avec le temps, la volonté ramollit comme la peau du ventre, on se trouve des excuses, « les producteurs sont des pourris », « le public n'a aucun goût », et plein d'autres conneries pour pas voir la vérité. Le talent n'existe pas, ou pas loin. Seul le travail fait la différence, le reste c'est du folklore pour les miquettes. Les gars comme moi se sont endormis sur quelques lauriers vite glanés, et puis l'aigreur s'est substituée au plaisir des débuts. Cette saloperie te ronge comme le crabe. Un matin, je me suis réveillé d'une énième cuite dans le corps d'un autre, une ombre, le négatif d'une vieille photo qui ne sera jamais tirée. Pendant ce temps-là, mon môme avait troqué son hochet pour des clopes.
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Paris, au point du jour, c'est quand même quelque chose. Déjà, tu mets une demi-heure pour venir du Val-d'Oise, et ça, c'est pas rien pour un banlieusard habitué à se taper les bouchons toute l'année. Et puis, savoir tous ces gens qui dorment, là , dans les immeubles, ça me donne le frisson. Comme si cette foutue ville était enfin à moi. Genre le proprio qui fait le tour de son manoir sur la pointe des pieds, une fois que les invités sont couchés. La fête est finie, les bouteilles sont vides. Même si la fête n'est jamais vraiment finie, ici. Tu croises toujours quelques foncedés à droite, à gauche, et des filous prêts à jouer les épavistes pour des piécettes. Mais au fond, il y a un truc qui se passe aux aurores que tu retrouves qu'à ce moment là. Un truc organique. Comme si la ville était vivante, et baissait son masque de bourgeoise hautaine pour te divulguer ses trésors, rien qu'à toi, en toute simplicité.
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-« Entrez par la porte étroite ; car large est la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition. »
Inès relève la tête d'un coup.
- Qu'est-ce que tu racontes?
- Le Nouveau Testament, Luc ou Matthieu, je sais plus. Un reste de mes années d'enfant de chœur.
- T'as été enfant de chœur, toi ? s'esclaffe-t-elle.
- L'aube immaculée m'allait si bien, ironise Virginie.
- Et qu'est-ce qu'elle raconte la Bible, sur les portes étroites ?
- C'est la porte étroite, déjà. Pour Jésus il n'y en a pas plusieurs, contrairement à tes histoires de lobbies. C'est une métaphore qui revient souvent chez les cathos, la porte étroite symbolise la voie du croyant, la plus difficile. Ceux qui ne s'emmerdent pas et choisissent de passer par la grande porte finissent perdus à jamais.
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- Et qu'est-ce que tu vas faire, connard ?
Le type finit à peine sa question, me balance une vieille droite de soûlard pour impressionner sa pouf. J'esquive par réflexe. Et puis hop, ça éclate. Le truc que j'avais de coincé dans les tripes sort d'un coup. Comme une peau de loup-garou sauf que c'est pas la pleine lune.
Je couche l'ivrogne avec un gros crochet du gauche, dans lequel je mets une pierre de haine, une boule de pétanque pleine de rancune. Son nez éclate. Je sens une une de ses dents incrustées sur ma pogne. En fait je sens plus rien, je constate. Moi, je suis plus là.
Le type s'étale contre le mur, à côté de mon camion. Sa gonzesse hurle. Je dis rien, je l'attrape au col et je mouline. Encore, et encore. Je cogne pour Ted, je cogne pour Patrick, je cogne pour Corinne dans son plumard, mais surtout je cogne pour moi. Je cogne pour faire mal, pour rendre les coups.
Le mec fait des bruits de chien mouillé. L'heure n'est plus à la gloriole, je lis la peur dans son œil. La vraie peur, celle de la rubrique faits divers du Parisien, celle de caner sur un trottoir pour avoir joué avec un cône de Lübeck. Et il a raison d'avoir peur, le type, parce que je suis plus aux manettes, la prise est débranchée pour de bon. Je regrette même qu'il y ait pas une caillasse qui traîne pour vraiment lui écraser la gueule, pour lui faire ravaler son sourire de connard suffisant, pour qu'on en finisse quoi. Et non, tu t'es trompé, tu pensais asseoir ton petit pouvoir de fiotte sous coke, tu croyais t'octroyer un plaisir de fin de soirée, une humiliation comme tu les aimes avant d'aller tirer ta gonzesse dans ton appart à quarante plaques. Loupé. Tu vas bouffer avec une paille, pisser avec une sonde, dormir avec une perfusion. Ton horizon, c'est des tubes.
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Inès entre les mots « portes étroites » dans le moteur de recherche. Ce terme se réfère à l'un des moyens les plus efficaces que les lobbies aient trouvés pour interférer directement sur la loi, fournir une étude clefs en main au législateur. Si le texte déjà voté est jugé, a posteriori, anticonstitutionnel, la loi est bloquée.
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