Nuage orbital

Un bilan mitigé pour cette nouvelle incursion dans la science-fiction japonaise.

Résumé : un astronome amateur japonais, qui cherche à calculer la date de retombée d'un débris spatial, s'aperçoit que celui-ci, en dépit des lois de la physique, est en train d'accélérer. Ce phénomène ne manque pas d'inquiéter l'armée américaine alors que le premier vol spatial privé vient justement de quitter la Terre. Commence alors tout autour du globe une course contre la montre pour comprendre cette anomalie, qui risque de bouleverser tout le futur de l'exploration spatiale.

L'histoire se lit bien, on devine en arrière une réflexion sur les enjeux de la course à l'espace et le fait que celle-ci, monopolisée par les pays les plus riches, laisse une place croissante aux intérêts privés. C'est bien amené et traité plutôt finement, quoique l'épilogue s'achève sur une conclusion un peu ambiguë.

Les personnages sont simples mais bien campés et très compétents dans leurs actions – parfois trop, au point que cela fait parfois sourciller : au moins, les lecteur·ices ne sont pas les seul·es à s'en étonner. Aussi, cela fait du bien de constater qu'on ne se limite pas aux États-Unis (ni même, d'ailleurs, au Japon), puisque les personnages proviennent d'au moins cinq pays différents. Et (ô joie) on a aussi droit à des personnages féminins tout à fait corrects.

Mais ce que j'ai trouvé dommage, c'est l'impression de lire un techno-thriller – sous-genre qui me rejoint moins personnellement – plutôt qu'un roman de science-fiction. J'aurais voulu en savoir plus sur la façon dont l'auteur envisageait à long terme l'exploration spatiale plutôt que partir dans une course contre la montre qui dure moins d'une semaine. Cela a sans doute influé sur mon appréciation globale.