Karakuri Circus - Perfect Edition, tome 20

Décidément, Fujita me surprend en me prenant à contre-pied depuis l'annonce du défi de Faceless à Masaru. Pas de gros combat ou de grosses révélations mais une suite de moment propice à l'évolution et l'apprentissage de ce jeune héros. Cela manquait un peu jusqu'à présent, maintenant c'est fait !

En effet, depuis le début de la série, nous avons surtout suivi un Masara, otage, victime, enfant protégé, enfant rayonnant, mais pas vraiment un Masaru qui se met au travail et retrousse ses manches lui aussi. C'est donc avec un certain plaisir qu'on le retrouve depuis quelques chapitres dans sa nouvelle vie où il se découvre et où nous le découvrons. Les phases d'apprentissage avec Guy me manquent un peu, l'auteur ne les montrant pas, de même que les combats contre les marionnettes et automates de Faceless, alors que pourtant c'est ce qui le fait grandir. Cependant, c'est lumineux aussi de le voir à côté dans son rôle de jeune enfant et d'amis. On prend ainsi plaisir à le voir au fil d'épreuves nouer des liens avec les habitants de Kuroga.

Après la plus jeune des soeurs lors du tournoi des pantins, il est temps pour lui de se rapprocher de la cadette, avec la quête d'un lieu important pour elle qui va déraper en autre chose. Idem ensuite avec l'aînée, avec qui il nouera des liens au tour d'un traditionnel Test de courage revisité. C'est classique dans le genre mais savoureux sous la plume de l'auteur qui nous montre aussi un nouveau Masaru, plus costaud, plus sûr de lui et plus souriant en même temps. J'aime beaucoup la façon dont il construit peu à peu celui qu'il aura besoin d'être pour le dernier acte : quelqu'un de solide face à la noirceur de Faceless mais de lumineux pour sauver son grand ami. On sent que l'auteur nous prépare tout cela.

Je rongeais cependant mon frein depuis quelques temps et j'ai retrouvé ici l'émotion que j'aime dans Karakuri, que ce soit avec l'histoire de la cadette, Renge, ou avec l'arrivée du cirque à Kuroga et donc de Shirogane et des autres filles de la troupe. Il y a une douce légèreté qui cache bien des choses. J'ai d'ailleurs retrouvé aussi la puissance du trait de Fujita qui nous offre de superbes cases bien impactantes quand il montre le héros que Masaru est en train de devenir aux yeux des autres. Il a vraiment la classe ! Mais il n'oublie pas non plus la noirceur de son titre et quand il montre le cirque de Faceless, c'est une belle et noire ambiance gothique inquiétante à la Tim Burton qu'on a, un régal ! Je suis fan des cases montrant ce chapiteau planté dans ces arbres inquiétant et les pantins l'occupant dans les ombres de la toile de tente. Frissons garantis ! Et quelle inventivité dans les marionnettes de ce tome. Je suis fan de tout ce qu'il a imaginé pour mettre en place des affrontements originaux avec des attaques, des formes qui créent de suite un impact et font un effet boeuf sur nous !

Malgré une transition qui dure et dure, je recommence à prendre un vif plaisir face à la mise en place d'un Masaru - héros lumineux mais solide et sincère. C'est touchant et malin de voir la façon dont l'auteur imagine l'évolution de son héros et sa lente maturation pour le préparer au grand final, avec un pas de côté inattendu. Ce tome en plus me réconcilie avec sa grande inventivité qui revient enfin dans les dessins. Je me suis régalée.
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