Comment faire face quand le ciel vous tombe sur la tête et que le sol se dérobe sous vos pieds ?
Dans son deuxième opus,
Les fourches câlines,
Gérard Galvez répond. Par l'écriture !
Celle de Marthe d'abord, personnage principal de ce roman sombre, puis en abîme, celle de Rémi le narrateur, et enfin, la sienne, en tant qu'auteur.
Comme chez
Hitchcock, le Mac Guffin, même s'il est grave, importe peu. Ce qui compte, c'est le jeu des personnages, les rebondissements, l'enchaînement de l'intrigue, sa truculence progressive.
Il fait chaud sous les képis et les investigations n'avancent pas. C'est vrai, quoi ! C'est quoi ces cadavres qui émergent à la saison du pastaga, des picholines et des lucques.
Comme chez
Chabrol dans Poulet au vinaigre, la police n'enquête pas seule. de fins limiers illégitimes sont également sur le coup.
Le puzzle, en formes de tommettes, petit à petit se défait puis se refait.
Cette sordide histoire va-t-elle vous empêcher de dormir ? Non, car
Gérard Galvez joue habilement sa partition sur la grille du club des cinq d'
Enid Blyton. Subtil subterfuge, qui sous couvert de régression adolescente, n'est que l'expression d'une maturité accomplie, d'un décentrement salvateur, d'une sérénité retrouvée.
Les trois mousquetaires étaient quatre. Si
le club des cinq étaient six, je ferais volontiers le sixième.
A vos libraires !
Jean-François
Sanchez