AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Rio tome 4 sur 5
EAN : 9782344033319
80 pages
Glénat (12/06/2019)
4.32/5   11 notes
Résumé :
Une ville où la vie est un combat Deux journalistes gravissent, sous lourde escorte, les marches de la favela Beija-Flor pour s'entretenir avec le chef local qui n'est autre que... Rubeus ! Le jeune homme a en effet assis sa popularité en développant des marchés d'alimentation et de médicaments à prix réduits pour les déshérités. Désormais, il est à la tête d'une communauté quasi indépendante pour laquelle il a fait bâtir une clinique gratuite, plusieurs écoles et é... >Voir plus
Que lire après Rio, tome 4 : Chacun pour soiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je profite de la sortie récente du quatrième et dernier tome de cette saga sociale sur une favela brésilienne pour chroniquer l'ensemble d'une série que je ne connaissais pas, n'attendais pas et qui m'a littéralement bluffé, tant visuellement que scénaristiquement. D'ors et déjà une des révélations de cette année!

La favela de Beija Flor est une terre de non droit, une cité autonome dans Rio de Janeiro où les gangs ont établi leur loi et leur organisation autonome. Rubeus et sa soeur Nina naissent dans cette jungle où personne ne peut dire si le plus dangereux vient des trafiquants ou de la police militaire corrompue. Une sombre malédiction semble peser sur cette famille qui ira de tragédie en tragédie, aux couleurs de la violence endémique du Brésil de ses cités où bien malin peut déterminer où est le bien et où est le mal…

Pour commencer si les dessins choisis pour les couvertures de cette série sont moyennement attrayants, le titre est particulièrement mal choisi et assez feignant. Si l'action se situe à Rio, c'est surtout la favela Beija flor qui est l'acteur principal de cette chronique familiale, mythologique, sociale, policière… que l'on ne peut définir tant sa richesse nous emmène visiter un nombre de thème impressionnants sur seulement quatre albums. le modèle de Rio est surtout celui des séries policières comme The Wire ou bien entendu le cinéma social de Fernando Meireles et sa Cité de dieu. Je précise cela car il est dommage que le premier outil de communication de cette BD qu'est la couverture n'attire pas plus de lecteur pour en faire une tête de gondole qu'elle mériterait…

Ce qui marque donc dans Rio c'est la profusion de personnages (à commencer par la favela que l'on respire, ressent, grâce à une reconstitution absolument documentaire de Corentin Rouge) et une construction qui interdit toute anticipation. Comme une chronique du lieu, on nous parle de corruption, de l'influence des ONG, de la dureté de la vie des enfants de rue, de l'absence d'Etat, de trafic, de violence, de culture brésilienne,…Tout intéresse les auteurs qui baladent leur focale sur l'océan de sujets et de personnages. le fil conducteur est bien ce Rubeus dont la mère, indicateur de la police a été tuée par l'officier corrompu qui la faisait chanter, ordure magnifique que l'on apprendra à connaître avec ses faiblesses tout comme le héros n'est pas un ange non plus. Car dans cette série rien n'est manichéen, tout est bien et mal car on ne juge pas. La constante est la violence inhérente au lieu et à sa société qui oriente les action de tout le monde, avec ses passions, ses petites faiblesses, son humanité. La cohérence scénaristique qui donne toute sa force au scénario repose sur le réalisme des décisions des protagonistes. Il n'y a pas plus de personnage principal que secondaire dans Rio car tous ont pour rôle de faire comprendre un contexte. Au risque de dérouter le lecteur qui est lancé dans les premières pages sur une histoire de vengeance familiale et constate bien vite que ce destin est bien chaotique, bien incertain.

Cette densité de contexte est photographiée par la technique impressionnante de Corentin Rouge, élève des Arts décoratifs tout comme Lauffray, Bajram et d'autres qui ont pour point commun leur maîtrise technique infaillible qui donne un mouvement et une précision aux décors comme aux anatomies et font des planches des films. A chaque case l'on est impressionné par des traits, pas nécessairement fouillés, qui sont d'une telle justesse que l'on a l'impression d'un photo-réalisme. Quand une scène est vue sur trois ou quatre cases de plans différents, les personnages et objets sont positionnés au millimètres, avec une gestion de l'éclairage et des perspectives identiques. Une précision et une exigence qui impressionnent. Si les japonais ont inventé le mouvement, les cadrages, la mise en scène seules permettent d'atteindre la même efficacité sans les artifices typiques du manga, ces lignes de mouvement. Chaque détail permet de donner un mouvement, un bruit, une impression. Rien n'est délaissé, à commencer par les visages, ribambelle de trognes tantôt puissantes, tantôt déglinguées, mais que l'on a toujours le sentiment d'avoir vues dans la vraie vie. Un art du mouvement et une précision varandienne qui impressionnent.

On peut chercher des éléments perturbants, des défauts dans cette série, comme ces scènes récurrentes autour de la sorcière qui paraissent hors cadre, avant de réaliser que tout trouve sa place dans le puzzle scénaristique. Je n'attendais rien de particulier en commençant ma lecture et constate en refermant le dernier tome que cela fait longtemps que je n'ai pas eu une telle densité en BD (peut-être depuis Servitude, ou les Compagnons du Crépuscule…), avec le sentiment que chaque album est différent tout en faisant progresser une trame que l'on ne peut pas lire mais qui nous transporte au Brésil en plein documentaire. Une série impressionnante et un dessinateur extrêmement doué qu'il faudra surveiller de très près dans les années à venir.
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
Commenter  J’apprécie          44
Une série qui se termine en apothéose, avec de l'action, de la catstrophe naturelle, de la sorcellerie. On ferme les boucles narratives mais la fin laisse une part belle à l'imagination. L'impression générale est qu'on l'on reste à la surface, c'est une BD grand public. le dépaysement, le côté spectaculaire des scènes de guerre rendent cette BD agréable à parcourir. Les véritables sujets sont tout de même survollés, l'ultaviolence, la misère, les gangs, la corruption de la police, l'ingérence des états surpuissants parce que riches, et de fait exploitent la misère des favelas.
Commenter  J’apprécie          50
Fin des aventures des Rubeus qui a désormais rejeté totalement son ancienne vie de privilégié et ai retourné vivre dans sa favela mais en tant que chef de gang, maitre de la favela. Il essait de construire une vie décente à ses habitants tout en tenant d'une main de fer son organisation. Dans l'ombre, son père, se mèle aux forces armées qui veulent reprendre la favela et abattre à tout prix son dirigeant. Tandis que Capitu enceinte, s'appréte à parfaire sa propre vengeance et que les éléments vont se charger de séparer les combattants.
Plus noir comme intrigue, c'est difficile! D'un coté Rubeus s'affranchit de Capitu et se cherche une voie dans son gang, mais cette révolte qui ne dit pas son nom ne peut être approuvée par les dirigeants du pays.
Personnages forts, dessin réaliste et vigoureux, cette histoire se clôture comme elle a démarré...
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (2)
Sceneario
30 août 2019
Louise Garcia révèle sans retenue les aboutissements d’une histoire réglée de main de maître, aux accents tragiques on ne peut plus prégnants. [...] Il va de soi que cette atmosphère explosive se veut dévoilée au travers d’une partition graphique on ne peut plus percutante. Au trait comme à la couleur, Corentin Rouge trouve le moyen de marquer profondément.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Auracan
11 juillet 2019
Avec un scénario bien ciselé, les auteurs de Rio terminent en beauté la série par un final haletant. [...] Cette fois, toutes les cartes s’abattent et voici soixante-dix pages haletantes dans lesquelles les actions fusent et où le lecteur n’en finira pas de rencontrer rebondissement sur rebondissement.
Lire la critique sur le site : Auracan

autres livres classés : favelaVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5246 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}