AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782878442571
96 pages
Faton (01/10/2018)
2.88/5   4 notes
Résumé :
Le musée Condé à Chantilly conserve une collection de 1 400 clichés des premiers photographes du XIXe siècle, ou « primitifs de la photographie », grâce à son donateur, Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897).

Exilé en Angleterre de 1848 à 1871, le fils du roi Louis-Philippe collectionne des vues du Paris de Napoléon III, alors en pleine transformation : dans les années 1850, Baldus, qui participe à la Mission héliographique, et les frères Bisson r... >Voir plus
Que lire après Primitifs de la photographie du XIXe siècleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je n'arrive pas à comprendre le but de ce catalogue, et certainement encore moins celui de l'exposition qu'il accompagne. Le musée Condé de Chantilly, réputé pour sa collection prestigieuse de peintures, a décidé en 2018 d'exposer une partie des mille et quelques photographies anciennes ayant appartenu au duc d'Aumale, donateur du domaine. Très bien. C'est devenu une thématique récurrente pour les expositions que de montrer une collection particulière, et on se souvient, par exemple, du Cercle de l'Art moderne, grande réussite du musée du Luxembourg à Paris en 2012. Encore faut-il que les œuvres soient à la hauteur et que la collection propose au minimum un parcours cohérent, pour ne pas dire intéressant. Je n'ai pas vu l'exposition elle-même, mais j'en sais assez aujourd'hui avec ce catalogue pour comprendre que ce n'est pas le cas ici.

Alors oui, on nous fait miroiter le nom de le Gray, grand photographe de marines. Il fait la couverture du catalogue, et il le clôt. Et donc, on s'attend à trouver d'autres noms à la hauteur de le Gray, mais aussi, pourquoi pas, des photographes oubliés mais talentueux, ou encore des photographies d'anonymes qui seraient des pépites. Rien de tout ça. le catalogue, scindé en deux parties, une partie consacré à un essai, et l'autre à la présentation des photographies exposées, se révèle malheureusement assez pauvre. Pourquoi le duc d'Aumale a-t-il collectionné autant de photographies ? Je serais incapable de le dire. Tout ce que j'ai pu lire dans l'essai de Nadine Garnier-Pelle, ce sont des anecdotes qui concernent ses petits voyages ici ou là et, surtout, ses histoires de liens familiaux avec les têtes couronnées et les aristocrates du moment. Je cite une exemple au hasard, concernant les photographies dont a héritées Aumale : "Il est très surprenant qu'en 1866, à la mort de sa mère, la reine Marie-Amélie, le duc d'Aumale hérite d'une partie de ses photographies, au nombre de trente et un, soit plus qu'il n'en possède lui-même ! Dix-neuf d'entre elles sont des portraits de famille, parmi lesquels les enfants et les petits-enfants de la reine, comme le défunt duc d'Orléans (1810 - 1842), le fils aîné de la reine, la duchesse d'Orléans, le duc de Montpensier, le duc de Guise, le duc et la duchesse de Barbant, la princesse Charlotte des Belges, l'infant don Sébastien." J'arrête là, mais on retrouve ce type de texte, évidemment extrêmement passionnant pour tout un chacun, tout du long.

À côté de ça, la collection de photographies du duc d'Aumale n'est que très peu mise en regard avec l'histoire de la photographie, dont on se contente de nous donner quelques repères chronologiques en début d'ouvrage. Rien sur la technique, rien - ou si peu - sur l'évolution du medium. On notera d'ailleurs que pas un daguerréotype n'est présenté, ce qui paraît curieux pour un collectionneur, pas une photographie format carte de visite, pas de photographie de Nadar, une photo de Fenton, mais loin d'être la plus intéressante, pas de paysages en dehors des prise de vue des Alpes de Braun. On pourrait étendre la liste des lacunes de cette collection à l'infini, tellement elle semble avoir été réunie en dépit du bon sens. Et je trouve Nadine Garnier-Pelle assez gonflée de conclure à l'intérêt d'Aumale pour la photographie en tant qu'art. Alors qu'en fait, rien ne le dit, puisqu'il ne s'est visiblement pas exprimé sur la question : seul le fait qu'il ait acheté quelques photographies de le Gray irait dans ce sens. Il se trouve que j'ai une hypothèse complètement inverse : Nadine Garnier-Pelle note bien que tous les courants sont représentés dans la collection d'Aumale (ce qui est franchement discutable), sauf le pictorialisme... Or, quel est le mouvement auquel tous les partisans de la photographie comme art à part entière se sont particulièrement intéressés et qu'ils n'ont pas pu manquer ? Je vous le donne en mille : le pictorialisme.

Certes, les photographies concernant l'architecture parisienne ont leur intérêt, historique, puisque qu'elles sont le témoin d'un patrimoine qui a plus ou moins disparu (les Tuileries avant les incendies de la Commune, par exemple). Et j'aime assez les photographie de ruines, mais c'est une thématique beaucoup trop sporadique pour qu'on puisse y déceler une inclination spécifique du collectionneur.

Le pire, dans tout ça, c'est qu'une partie des photographies sont de mauvaise qualité. Nadine Garnier-Pelle précise qu'Aumale les a beaucoup exposées, soit. Mais du coup, merci de l'attention du musée Condé envers les spectateurs et les lecteurs, qui se retrouvent nez à nez avec un certain nombre de tirages pâlis à l'extrême, beaucoup trop abîmés. C'est tout de même la moindre des choses que de présenter des tirages de qualité dans une exposition de photographies.

Donc tout ce que je vois ici, c'est la collection d'un type qui a réuni quelques photos de voyages, de paysages, et beaucoup de photos de famille. C'est encore plus ennuyeux que de regarder les albums d'amis ou de sa propre famille, corvée dont on se passerait déjà bien, en général. Parce qu'il faut quand même se taper toutes les anecdotes sur les relations du duc d'Aumale avec telle ou telle tête couronnée... Quant à savoir pour qui a été montée cette exposition et pour qui a été édité ce catalogue, les spéculations sont ouvertes. Pour Stéphane Bern, éventuellement ???



Masse critique Graphique
Commenter  J’apprécie          304
Le musée Condé à Chantilly conserve 1400 photographies de la seconde moitié du XIXe siècle. L'ensemble provient d'Henri d'Orléans, duc d'Aumale, cinquième fils du roi Louis-Philippe. le duc est de la génération qui a vu l'essor de la photographie, il est né quelques années après les premiers essais de Nicéphore Niépce. La collection qu'il a léguée, du daguerréotype au premier cliché en couleurs, est représentative de la photographie de son temps, avec les oeuvres de pionniers tels Baldus ou le Gray, jusqu'au tournant du siècle avec la photographie industrielle. C'est aussi le reflet de la personnalité de cet homme qui est peut-être le plus grand collectionneur de ce siècle et dont l'on ne possède guère d'autre témoignage personnel.

Le Livre des Éditions Faton [que je remercie pour l'envoi, ainsi que Babelio] s'apparente à un catalogue illustré, aux très beaux tons sépia sur papier légèrement satiné, d'une sélection variée de ces premières photographies. Elles ont été exposées (Le Parisien) fin 2018, dans le cabinet d'arts graphiques du château de Chantilly, sous la direction du conservateur général du patrimoine au musée, Madame Garnier. On trouve des portraits, des paysages de Suisse, des vues du Paris de Napoléon III et des reproductions d'oeuvres d'art comme la Joconde.

Dans la brève chronologie, on note qu'en 1862, Ingres et d'autres artistes signent une pétition contre l'assimilation de la photographie à l'art.

Les marines de Gustave le Gray (papier salé ciré albuminisé à partir de négatif(s) verre) sont particulièrement impressionnantes, elles firent sensation à Londres en 1856. Les effets de ciel n'étaient pas bien rendus à cause de la différence de temps de pose nécessaire (très long à l'époque) pour le ciel très lumineux et le reste de l'image, difficulté que tout un chacun qui fait de la photo de paysage connaît et que nos appareils et techniques modernes contournent plus aisément.

À propos de la belle image de couverture, le brick sous la lune, voici une des (rares) explications techniques du livre:
"C'est l'une des premières photographies de marines où l'on voit simultanément le mouvement de la mer et les nuages dans le ciel. Rendre le ciel était alors très difficile : il apparaissait brouillé et les photographes avaient recours à un subterfuge : ils peignaient le négatif verre à la gouache noire, ce qui donnait un ciel vide, complètement blanc, ou bien peignaient des nuages sur l'épreuve ou sur le négatif. Ici l'originalité de le Gray est la technique des ciels rapportés : il juxtapose au tirage des paysages tirés de négatifs papier et des ciels tirés de négatifs verre. Opposé à la retouche des tirages, il «triche» en utilisant deux plaques pour une même marine, certaines vues existant avec ciel ou sans ciel." Ceci parlera à ceux qui ont pratiqué les tirages en chambre noire.

Le commentaire ajoute que l'avant-plan, chevaux et attelage, apportent une dimension humaine à l'évocation de l'infini.

On est surpris par la qualité du détails de ces premiers travaux ainsi que par leur bon état de conservation pour la plupart. Cet ouvrage de valeur s'inscrit dans un coffret de 7 livres "Les Carnets de Chantilly" aux Éditions Faton. Feuilletez le livre sur le site des éditions.

Lien : https://christianwery.blogsp..
Commenter  J’apprécie          60
Ce livre d'art faisant parti de la collection " Les carnets de Chantilly " rassemble des photographies réalisées à la naissance de la technique vers 1840.
Il restitue une partie de la collection du Duc D'Orléans, plus connu sous le nom de duc D'Aumale, riche aristocrate, grand collectionneur d'art et amateur de photographie.
De part par son goût et par ses commandes aux premiers photographes, nous pouvons voir des photos de famille, de monuments, des objets d'art et des premiers paysages pris en photo pour un souvenir papier.
Ce livre nous renseigne sur la technique commencé à ce siècle avec le daguerréotype et le négatif sur verre apparu juste après.
Nous pouvons voir les photographies des premières personnes s'adonnant à cette activité naissance de cette époque tel que : Edouard-Denis Baldus, Adolphe Braun, Gustave le Gray, Robert Howlett et aussi des anonymes car tout les noms n'étaient pas mentionnés...
J'ai apprécié ce livre tiré des photographies du Musée de Chantilly par son format carré de 21,5 cm qui entre dans toutes les bibliothèques, idéal pour les collectionneurs de livres et par sa grande référence au XIXème siècle par ses souvenirs photographiés découverts au fil des pages qui peut se lire en écoutant un bon opéra de Wagner pour les amateurs de ce grand siècle.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C'est l'une des premières photographies de marines où l'on voit simultanément le mouvement de la mer et les nuages dans le ciel. Rendre le ciel était alors très difficile ; il apparaissait brouillé et les photographes avaient recours à un subterfuge : ils peignaient le négatif verre à la gouache noire, ce qui donnait un ciel vide, complètement blanc, ou bien peignaient des nuages sur l'épreuve ou sur le négatif. Ici, l'originalité de Le Gray est la technique des ciels rapportés : il juxtapose au tirage des paysages tirés de négatifs papier et des ciels tirés de négatifs verre. Opposé à la retouche des tirages, il "triche" en utilisant deux plaques pour une même marine, certaines vues existant avec ciel ou sans ciel.

Brick au clair de lune, 1856 - Gustave Le Gray
Commenter  J’apprécie          93
Alpiniste chevronné, Charles Braun travaille dans des conditions difficiles : la réverbération de la neige et de la glace risque de surexposer les négatifs ; les appareils photographiques sont alors très lourds, et Braun utilise jusqu'à quinze hommes - porteurs et guides - pour l'aider à transporter le matériel, recouvrir les plaques de verre de collodion, puis les développer dans des températures glaciales. Ces clichés, destinés aux spécialistes de sciences naturelles, connaissent aussi un grand succès comme souvenirs de voyages.

Adolphe Braun, Vues des Alpes, vers 1863-1865
Commenter  J’apprécie          92

autres livres classés : archivesVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (10) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3203 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}