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Yves Gauthier (Traducteur)
EAN : 9782742717750
231 pages
Actes Sud (19/11/1998)
3.62/5   8 notes
Résumé :
"Je les recueille tranquillement, un par un. Ca chuinte et ça renifle. Je les mets dans mon sac à dos pour mieux les examiner. Le premier, très costaud avec sa lourde tête, a une manière amusante d'écarquiller les yeux ; il hérisse le poil, ce qui le fait ressembler à une boule ; son pelage est moucheté de blanc à hauteur du cou. Le deuxième, plus petit de taille, manifeste plus de curiosité que de peur ; je ne tarderai pas à voir que c'est une femelle ; elle porte ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Vous le savez désormais, l'ours est mon animal totem. Je suis complètement passionné par ce magnifique et imposant animal. Camille Le sachant, m'a offert plusieurs livres sur les ours dont celui-ci.

Valentin Pajetnov, est un russe qui nous délivre son récit de deux années pendant lesquelles il a recueilli trois oursons bruns. Il nous raconte sans filtre ce qu'il a vécu, il nous partage ses pensées, ses questionnements et ses incertitudes. Il nous emmène avec lui dans une forêt russe à travers les chemins sur ses pas et ceux de « ses » oursons.

Nous ne sommes pas sur un roman, ici tout est vrai. Valentin Pajetnov a tenu pendant ces deux années un journal et retransmet dans ce livre ses notes et ses dessins. J'ai facilement été transporté en pleine forêt à vivre au rythme des saisons. le rythme est très important dans ce récit, il faut respecter le rythme des oursons. J'ai appris beaucoup de choses sur l'ours cet animal qui me fascine.

Mais j'ai un sentiment très partagé. Forcément être près des ours (par procuration) fut un réel plaisir. Lire leur manière de vivre, de grandir, les interactions qu'ils ont entre eux, cela m'a régalé, et comme dis plus haut, j'ai grâce à ce récit appris de nombreuses choses. Valentin Pajetnov, lui aussi est fasciné par cet animal, il a une réelle envie d'apprendre le maximum sur leur comportement. Mais tout cela à quel prix ? Plusieurs choses m'ont dérangées… Est-on prêt à tout sous couvert de l'étude scientifique ?

Je ressort de cette lecture vraiment mitigé et perturbé. La toute fin et ce que Valentin Pajetnov retire de tout cela et ce qu'il en fait est vraiment très bien et pour le coup, je ne peux que l'admirer pour ce qu'il a fait pour les ours en Russie. Mais voilà, j'ai quand-même eu l'impression que ces trois oursons ont été comme des rats de laboratoires, certe dans leur milieu naturel, mais la cage était plus grande mais le résultat au final est le même. Après, je me dis aussi, que cela est nécessaire, et que cela participe à la compréhension pour justement la préservation future des ours. Mieux nous les comprenons, mieux nous pouvons les aider.

Un livre qui a donc joué sur ma sensibilité et me fait me poser pas mal de questions. Mais un livre sur les ours et rien que pour cela il m'a plu.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"L'exploration olfactive des pistes dure encore sept heures. Nous visitons trois autres territoires fourragers d'ours, rencontrons toutes sortes de marques excrémentielles anciennes ou fraîches, et marchons sur des traces de sangliers. Les oursons réagissent sans curiosité aux empreintes et déjections de sangliers. Peut-être sont-ils troublés par la proximité des odeurs d'ours. Nous tombons aussi sur une trace de blaireau. L'ayant flairée, ils promènent des yeux étonnés tout autour d'eux. Moi-même suis tenté d'en faire autant, bien qu'il n'y ait personne à la ronde. Puis je ris de moi, en silence : le blaireau ne vient ici que la nuit, mais son odeur est si forte qu'elle confond les oursons. En chemin nous effrayons quelques gélinottes qui s'envolent à grand bruit d'ailes. Mais ils daignent à peine leur accorder un regard."
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"Je me laisse choir sur les skis en pliant mes jambes engourdies par l'émotion. J'observe la neige brassée par le plantigrade. A défaut de peur, une lourdeur désagréable m'envahit. Je me souviens alors qu'avant l'attaque j'étais occupé à prendre des notes dans mon journal. Le cherchant des yeux, je n'arrive pas à le retrouver. Je finis par le sortir de la neige, détrempé, constatant une fois de plus combien il est important d'écrire au crayon à papier, toujours indélébile."
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De bon matin nous arrivons à Katine Mokh, vaste marécage émaillé çà et là de petits lacs et d'îlots de terre où pousse abondamment l'airelle des marais avec aussi, clairsemés, des pins chétifs. Il y a tout autour comme un rideau de lédon (Ledum palustre). Des tapis de mousse sont piqués par endroits de myrtilles. Katine Mokh est un monde à part. Bêtes et oiseaux viennent s'y nourrir de baies, d'herbes, de graines, d'aiguilles de pin. Des ruisseaux s'y abreuvent d'une eau que le marécage distribue avec parcimonie. Après le sous-bois, on est ravi de trouver ici de l'espace, de la lumière, et une odeur émouvante."
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