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EAN : 9791023904949
112 pages
Capricci (22/03/2023)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Enfant, Steve McQueen s’imagine en nouveau Humphrey Bogart. Le rêve de ce gosse du Missouri sera exaucé malgré quelques détours. La petite frappe, passée par une maison de correction et les rangs des Marines, devient plus qu’une star de cinéma. Les Sept Mercenaires, La Grande Évasion, Bullitt ou Guet-apens le hissent au rang d’icône virile et d’incarnation de l’individu roi américain. Le regard bleu électrique du « king of cool » aimante les foules mais l’acteur fér... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les éditions Capricci stories ont la très belle idée de publier cet ouvrage écrit par le journaliste Vincent Gautier richement documenté et dédié à l'acteur américain Steve Mc Queen, unique et irremplaçable à mes yeux.

L'enfant pauvre né en 1930 dans un petit village de l'Indiana abandonné à la vie dès son plus jeune âge deviendra plus tard le personnage de ses films taraudé par le besoin de s'échapper.

J'ai aimé l'approche du livre qui s'intéresse à l'homme taiseux et à l'acteur efficace par une très intéressante mise en lumière de sa personnalité au fil de ses interprétations. Loin de l'image simpliste et réductrice du séducteur et du bagarreur.

J'ai découvert l'homme, Terrence Steven Mc Queen et tout ce que disent de lui les dialogues réduits à l'os, sa forte présence physique qui n'a pas besoin d'artifice et son côté ado rebelle quand il vole la vedette à Yul Brynner. Son regard bleu acier en dit plus long que toutes les paroles.

Cet ouvrage m'a fait revivre certaines scènes anthologiques que j'ai pris plaisir à me souvenir. Dans un récit non chronologique mais au gré des moments forts de la vie de l'acteur, la biographie dresse un portrait saisissant du monde du cinéma des années 50 à 80 en lien étroit avec les évènements historiques du pays.

L'ouvrage nous fait voir aussi l'envers du décor hollywoodien dans la montée des marches du statut d'acteur (qui résonne actuellement très fortement avec la grève inédite des acteurs et des scénaristes). Steve Mc Queen est l'un des premiers à revendiquer sa liberté de choix dans les rôles et la manière de jouer en y laissant tout de même une part non négligeable des bénéfices du film.

En lisant cet ouvrage plaisant et très instructif malgré l'absence de quelques photos, j'ai mieux saisi qui était Steve Mc Queen et à quel point il était emblématique d'une époque et pas seulement le visage d'un écran.

Une de mes idoles les plus regrettées.

Je remercie Babelio et les éditions Capricci pour la lecture de ce bel ouvrage dans le cadre de la Masse Critique non fiction.
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Surnommé « The King of Cool », Steve McQueen est l'incarnation du mâle alpha, de l'acteur hollywoodien beau gosse, un peu bad boy, héros de films d'action, toujours à l'aise et décontracté en toutes circonstances. C'est l'une des plus grandes stars américaines des années 1960-1970, dont le nom est synonyme de longs métrages (ou séries) de cow-boys, de flics aux méthodes musclées, et de films de voitures, qu'il s'agisse de courses poursuites urbaines trépidantes ou carrément de compétitions automobiles, notamment sur le célébrissime circuit du Mans.

Ça c'est le côté pile : une vie semble-t-il dorée, immortalisée par le Septième Art, Stevie restant pour toujours ce type frondeur, blond au regard d'acier, rebelle et impassible face au danger. Mais cette image solaire cache un revers bien sombre. Côté face, Steve McQueen est peut-être également toujours resté cet enfant des rues, abandonné très jeune par ses parents, entre un père qui s'est très tôt enfui du foyer familial et une mère alcoolique et instable…

Ceux qui connaissent un peu l'envers de la légende savent que Stevie en a bavé, dès son plus jeune âge. Mais en lisant ce bouquin – excellent et condensé, que je recommande – j'ai découvert à quel point il a souffert, j'étais loin d'imaginer cela... Gamin taciturne qui a grandi à la ferme, plus à l'aise avec les animaux qu'avec ses semblables, il a vécu une enfance et une adolescence faites d'humiliations, alternant entre familles d'accueil et centres de redressement pour les jeunes, rejeté par tous…

Après un bref passage par les Marines à la fin de l'adolescence, dont il est exclu pour indiscipline – on ne se refait pas – Steve arrive à Greenwich Village en 1950, sans un sou en poche. Il galère à mort et a des dettes un peu partout. Il se rend compte que le métier d'acteur est peut-être pour lui, mais il subit encore des vexations. Orgueilleux et ingérable, personne ne veut de lui pour un premier rôle, il enchaîne alors les jobs de figurants pour des cachets dérisoires.

Lui qui rêve d'être en haut de l'affiche au cinéma, trouvera le salut par le petit écran. On l'embauche pour être le héros de la série « Au nom de la loi ». On connaît la suite… Ce sera son premier grand succès, qui va lui ouvrir les portes d'Hollywood. On le verra tourner avec les réalisateurs les plus en vue du moment, dans des films célèbres qui ont marqué à jamais les cinéphiles. En voici quelques-uns : « Les Sept Mercenaires » et « La Grande Evasion » de John Sturges, « le Kid de Cincinnati » et « L'Affaire Thomas Crown » de Norman Jewison, « Nevada Smith » d'Henry Hathaway, « La Canonnière du Yang-Tse » de Robert Wise, « Bullitt » de Peter Yates, « Junior Bonner » et « Guet-apens » de Sam Peckinpah, « Papillon » de Franklin J. Schaffner ou encore « La Tour infernale » de John Guillermin et Irwin Allen, qui sera sa dernière grande réussite.

Mais le succès va monter à la tête de Stevie et pas forcément faire ressortir les meilleurs traits de sa personnalité. Il demandera des cachets toujours plus mirobolants, tout en se mettant à dos d'autres stars de l'époque, dont il jalouse un peu la notoriété… ou le talent, lui l'acteur au jeu minimaliste.

Sur le plan personnel, sa première épouse, Neile Adams, lui apportera un peu de stabilité et arrivera tant bien que mal à juguler son énergie débordante et son côté auto-destructeur. Elle sera la personne clé qui va accompagner, et sans doute favoriser son ascension. Leur mariage dure tout de même 16 ans, un exploit quand on sait que McQueen était un coureur de jupons invétéré. Mais en 1972, sur le tournage de « Guet-apens » de Peckinpah, ce qui devait arriver arriva. le casting réunit à l'écran Steve et Ali MacGraw, tous deux mariés. Dès leur première rencontre, c'est le coup de foudre. Ils divorcent de leurs conjoints respectifs puis se marient un an plus tard, en 1973.

Mais les années ont usé Steve, et son échec cinglant avec le film « le Mans », véritable bourbier artistique, va lui porter le coup de grâce. Il entame une pente descendante très raide. de plus en plus isolé et paranoïaque, il est souvent d'humeur exécrable et invivable pour ses proches, étant même violent avec ses compagnes. Lui qui rêvait d'être connu de tous, supporte de moins en moins la notoriété, casse son image de playboy en se perdant dans divers excès, entre alcool et stupéfiants, et ne tourne plus qu'à de très rares exceptions pour des films qui seront des échecs, presque voulus comme tels par Stevie, qui en a marre de tout.

Cela faisait un moment qu'Ali MacGraw ne supportait plus la brutalité de Steve, qui de surcroît avait la fâcheuse habitude de cantonner ses compagnes au foyer, leur demandant de mettre fin à leur carrière d'actrice. Ali MacGraw échappe enfin de son invivable prison conjugale en 1978, en demandant le divorce. Après plusieurs conquêtes ici et là, MacQueen termine alors sa vie avec la jeune mannequin Barbara Minty.

Elle sera la compagne de l'agonie de l'acteur… Ses dernières années sont terribles, il est emporté par un cancer très éprouvant, sans doute contracté lorsqu'il était Marine et qu'il a dû récurer des coques de navires bourrées d'amiante. Sans doute également que ses innombrables excès n'ont rien fait pour arranger la situation… Ainsi le grand Steve McQueen achève sa vie dans la douleur extrême, lui qui a vécu une existence bien plus difficile que ne le laissaient croire ses doubles fictionnels. le King of Cool était peut-être en fait le King of Sorrow, mais ça, il ne l'a pas laissé transparaître…
Lien : https://artetpoiesis.blogspo..
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Reçu dans le cadre d'une masse critique babelio que je remercie ici pour cette opportunité.

Je connaissais l'acteur, j'ai un peu découvert l'homme avec ses bons et ses mauvais cotés à travers cette petite centaine de pages.
Voici donc un court portrait d'un des acteurs les plus emblématiques de sa génération.
On retrace toute l'histoire de l'acteur, de sa jeunesse pas très gaie jusqu'à son décès en 1980.
J'ai aimé retrouvé la genèse de certains films que j'adore, voir un peu l'envers du décor. J'ai aussi apprécié que ce portrait nous montre les côtés plus sombres de l'homme.
Les chapitres sont courts et retracent chacun une petite partie de la vie de l'acteur, de sa vie professionnelle mais aussi personnelle.
J'aurais aimé y trouvé une photo ou deux pour illustrer quelques grands moments.

Si vous aimez l'acteur , ses films et que vous voulez le découvrir, ce portrait est une bonne introduction. Je découvrirai avec plaisir d'autres portraits d'acteurs ou actrices.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C’est la persévérance d’un homme aspirant à la liberté et toujours rattrapé, la balle de baseball lancée contre le mur d’une cellule revenant immanquablement vers le gant.
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