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3,36

sur 742 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sept nouvelles, toutes des plaisirs inattendus : je pensais trouver quelque chose de facile et léger (au risque que ce soit inconsistant) et finalement ça fonctionne bien ces sept façons de changer le cours de sa vie. Chaque fois c'est l'affaire de quelques instants et après rien n'est plus comme avant. Plus ou moins facile, vraiment dur parfois (très émue par « Mon chien va mourir ») fécond la plupart du temps.
Finalement, on peut se rassurer à bon compte : si les sept personnages ont pu fendre leur armure et rester en vie, pour quoi pas moi ? Pourquoi aurais-je peur des moments de passage ?
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« Petit saint Georges d'un soir,
J'ai, et c'est là toute ma gloire,
Usé de mon seul jargon
Pour approcher ce dragon. »
Des nouvelles d'Anna Gavalda ! Enfin ! Sept, exactement. Dont deux qui m'ont fait pleurer, carrément.
« Une boutade chez les militaires qui dit: « À la caserne, on ne fait rien, mais on le fait très tôt et tous ensemble » »
Anna Gavalda, c'est celle qui a connu un succès assez démentiel en 1999 avec son premier recueil de nouvelles (« Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part »), puis la consécration avec le roman « Ensemble, c'est tout » en 2004 (il y avait eu aussi « Je l'aimais » en 2002. Plus une jolie carrière en littérature Jeunesse. Mais un grand succès, surtout populaire, devient très vite suspect, et il n'a pas manqué de zélateurs de la « l'»ittérature pour dénoncer tout le mal qu'ils en pensaient. Nunuche, mièvre, facile, j'en passe, elle a tout entendu, Anna Gavalda. Alors elle a changé de braquet, s'enfonçant dans une oralité qui sonnait désagréablement, elle a perdu quelques lecteurs, on n'en a plus trop entendu parler (elle a pourtant, entre autres, signé un traduction géniale du formidable « Stoner » de John Edward Williams). Ou du moins, moi je l'ai un peu perdue de vue.
« Intimité… le titre d'un magazine pour shampouineuses, non ? »
Et puis ce recueil, aujourd'hui. Ces nouvelles où un routier enterre son chien, où deux femmes échangent le temps d'une nuit sur la vérité la plus étincelante de leur condition humaine, où un chef d'entreprise rend hommage à son voisin par le prisme de leur appréciation commune des… chaussures, où un expert en assurances se montre le plus génial des pères (ma préférée, et de loin), entre autres. Dans son texte de présentation, fidèle à elle-même, elle assure avoir simplement suivi ses personnages qui se sont imposés et ont vécu leur vie dans sa tête, se « contentant » de mettre sa plume à leur service.
« Nous avons vécu comme si de rien n'était. Ou plutôt, rien n'était et j'ai vécu quand même. »
Malicieuse (ou revancharde, un peu, peut-être), elle débute par une nouvelle reprenant dès les premières phrases ce style oral qui lui a valu tant de défections, situation qu'elle retourne évidemment. J'ai été extrêmement touchée par l'ensemble de ces textes qui ont le don de mobiliser l'empathie comme rarement. Il y a, me semble-t-il, une volonté de simplicité qui vient farfouiller dans nos défenses et on se retrouve désarmé.
« Il est presque minuit. Je viens de me relire. 1394 mots. Deux heures à tâcheronner et tout un minibar pour sortir 1394 mots. Quel exploit. Et 1394 mots qui ne veulent rien dire en plus. Qui ne comprennent rien, qui n'expriment rien, qui répètent seulement :Ta gueule, Cailley-Ponthieu, ta gueule, va te coucher. Tu tournes autour du pot, tu délayes, tu fais le beau. Tu ne sais pas écrire. Tu ne sais pas t'exprimer. Tu es incapable d'exprimer le moindre sentiment, incapable. Tu n'as jamais su. Ça ne t'intéresse pas. Que c'est laborieux tout ça. Que c'est laborieux et que c'est prétentieux. »
Ca fait mal, et donc ça fait du bien. Vraiment du bien.
« Quant aux amis, parlons-en. Quels amis ? de quoi parlons-nous ? Je ne sais même pas comment ça se manufacture, un ami. Ça se conçoit? Ça se met au point? Ça se teste ? Ça se fait copier à moindre coût ? Ça se brevette? Bon. J'étais soûl. »
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Sept nouvelles, chacune dressant le portrait d'une personne qui "fend l'armure" pour se dévoiler. Sept personnes différentes, sept langues différentes, sept ambiances différentes. Les six premiers textes sont des bijoux d'intimité partagée !

Ma mémoire est une passoire... Mes notes me rappellent que j'ai lu cinq livres d'Anna Gavalda entre 2003 et 2015, dont "Ensemble c'est tout", comme tout le monde. Comme souvent, il ne me reste pas de souvenir précis de ces livres, mais juste l'envie de renouveler le plaisir d'entrer doucement dans l'intimité de quelques personnages en ouvrant de nouveau un livre de cet auteur.

J'ai donc abordé ma lecture avec une certaine attente et je n'ai pas été déçu !

Chaque texte est écrit à la première personne. Deux femmes et puis cinq hommes se racontent. Ils sont d'âges différents et de milieux différents. Chacun s'exprime dans sa langue de tous les jours. J'ai vu certains lecteurs dépités par la langue argotique de la vendeuse d'un magasin pour animaux qui ouvre le recueil. Il est vrai que je ne m'attendais pas non plus à ce style-là, mais porté par des a priori positifs, je suis passé outre et j'ai bien fait ! le style s'est avéré parfait pour ce personnage-là et l'auteur en change dès le texte suivant.

Donc, une vendeuse qui se fait draguer par un poète en se disant que ce serait un amour impossible, une jeune femme qui pleure son amour décédé et se lie à une inconnue qui s'ouvre à son contact, un camioneur qui accompagne son bon vieux chien dans sa fin de vie, un homme qui m'a fait fondre en racontant un repas au Mac Do, un père qui donne une belle leçon de tolérance, une magnifique relation remplie de non dits entre deux voisins de paliers, qui partagent leurs solitudes. Et je ne parle pas du dernier portrait, heureusement le plus court, auquel je n'ai pas du tout accroché.

Certains livres m'ont marqué par les sentiments qu'ils m'ont fait ressentir, qu'il s'agisse de tristesse, de joie, ou autre. Celui-ci est différent dans le sens où ce qui m'a marqué est plutôt d'avoir partagé l'intimité de quelques personnes. C'est le mouvement de dévoilement de chaque personne qui m'a touché, un peu comme si elle faisait de moi son confident, plus que m'a touché ce qu'elle dévoilait.

Ceci ne s'applique cependant pas exactement à "Mes points de vie" où l'on partage moins l'intimité du narrateur que celle de sont fils; ce texte m'a davantage séduit par la leçon de tolérance qu'il rapporte et que je vous laisse découvrir.
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Anna Gavalda figure incontestablement parmi mes trois auteurs français contemporains préférés. Son écriture poétique, si juste, m'émeut et m'émerveille.

La plupart de ses personnages mènent des existences ordinaires.
Ces hommes, ces femmes, ces jeunes gens pourraient être chacun de nous. Mais Anna Gavalda, par la magie des mots, révèle les petits moments de grâce, qui peuvent changer le cours des choses : une simple phrase, un regard, une attention portée à l'autre au moment où il en a besoin,...

Fendre l'Armure compte sept histoires. Je n'en raconterai aucune : il faut les lire, s'en délecter, s'en régaler car ce sont de petits bijoux. Toutes ont en commun la tendresse, l'humanité, la douceur que l'on s'évertue parfois à fuir ou à camoufler... jusqu'à ce qu'une rencontre, un petit événement, une discussion, ne vienne aider à fendre l'armure.
Comme dans ses romans et dans Des vies en mieux, autre recueil d'histoires (un peu plus longues), les personnages s'expriment avec leur langage, leur vécu, leurs tripes. Tous sont irrésistiblement attachants et nous donnent de magnifiques leçons d'humanité.

Je recommande à mille pour cent !!!
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Ce livre rassemble différents personnages tantôt attendrissants, tantôt émouvant et même carrément triste à m'en faire pleurée.
Ce fût un plaisir de parcourir un bout de chemin avec chacun d'entre eux.

Le petit saint Georges d'un soir,
J'ai, et c'est là toute ma gloire,
Usé de mon seul jargon
Pour approcher ce dragon

Preux, qui a vécu, et inspiré
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Il s'agit d'un recueil de sept nouvelles toutes différentes sur le thème de la solitude, du deuil mais aussi des rencontres.
Que l'on connaisse leur prénom ou qu'ils s'expriment en disant "je", les personnages de ces histoires qui pourraient être vraies, se livrent à nous et racontent leur histoire. Ils tentent d'y voir clair dans leur vie, ils se confient et acceptent de casser leur carapace protectrice, d'où le titre du recueil.

Chacun est différent, tant au point de vue social que générationnel et s'exprime donc selon son propre mode de langage.
Il y a la jeune fille "cabossée" au langage cru mais qui est amoureuse de la poésie ; le jeune homme meurtri qui revient du mariage de son ex-petite amie, ; le père convoqué en urgence par la directrice de l'école de son fils (très drôle) ; la veuve devenue alcoolique alors qu'elle a deux enfants à charge ; l'homme d'affaire qui se retrouve à Séoul, seul, et songe à son ami disparu ; le camionneur qui prend sa journée lui qui ne s'absente jamais, pour aller enterrer son chien (je crois bien que c'est celle que j'ai le plus aimé, elle est poignante) ; et une escapade "amoureuse" à deux à Mc Do, à la délicieuse chute ("Happy Meal" très drôle) que je vous laisse découvrir...
L'auteur rend toutes ces voix tellement authentiques que c'est un vrai bonheur de lire ces nouvelles. Elle porte sur eux un regard empli de tendresse et d'empathie et le lecteur ne peut qu'être profondément touché par tous ces personnages.
C'est bien vrai, comme je l'ai lu ici ou là sur le net, qu'au fond tout cela est pétri de bons sentiments, mais je me suis laissée prendre par ces destinées particulières...tant elles sonnent justes.

Un recueil à découvrir pour se faire du bien !
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu un Gavalda. J'ai retrouvé le plaisir de la lire. En nouvelles en plus. le talent de se mettre à la fois dans la peau d'une veuve, d'un papa fou d'amour pour ses enfants, d'une bimbo, d'un routier fou de douleur.
Quelques unes de ces nouvelles m'ont tiré les larmes, tellement c'est la vraie vie. Vraiment un très bon moment de lecture.
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D'habitude, je n'apprécie pas particulièrement les nouvelles comme genre littéraire. En général, je reste sur ma faim; je trouve que les histoires sont superficielles et pas assez longues pour qu'on s'attache aux personnages.

Pour Fendre l'armure, j'ai d'abord été attirée par la couverture, et une fois que j'ai vu que c'était Anna Gavalda à la manoeuvre, je n'ai pas pu m'empêcher de sélectionner ce bouquin.

Et bien, je revois ma copie.... Anna Gavalda a cette magie dans sa plume qui vous fait aimer les personnages dès les premières pages, parfois les premières lignes. C'est vrai avec ses romans, c'est vrai ici avec ses nouvelles.

Fendre l'armure, c'est une montagne russe émotionnelle. J'ai d'abord ri très franchement avec la première nouvelle et me voilà en larmes à la fin de la troisième. Chacune des histoires se concentre sur une petite tranche de vie, très courte dans le temps, et centrée sur ces moments intimes où on lâche prise, où on baisse la garde, où se fend l'armure...
Certaines nouvelles font plus réfléchir que d'autres, le lecteur se projettera plus facilement dans certaines situations mais toutes ces tranches de vie apportent une émotion, on ne peut y échapper.

Ça m'a carrément donné l'envie de relire un roman d'Anna Gavalda !
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Un de plus ajouter à ma liste.

Mais que cache cette auteure pour provoquer tant d'émotion. ...

J'ai sublimement aimé.

Un peu amère ces dernièrs temps car je ne trouvais pas de livres à lire , dans un magasin type centre commercial il etait la dernièr de son espèce.

J'apprécie le style de Galvada, son humour, sa tendresse. Des nouvelles rapides et subtiles comme je les aimes...

Merci à elle !
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Ce roman m'a émue... avec ce livre on comprend que tous autant que nous sommes nous avons des fêlures et que nous essayons tous d'avancer dans la vie!

Bravo à l'autrice pour cette justesse dans les mots!
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