Issa, l'enfant prophète

J'ai vraiment apprécié la lecture de ce livre, que j'ai refermé avec regret mais avec une certaine forme d'espérance.
Les toutes premières pages m'ont parues un peu longues, j'avais l'impression d'assister à un exposé où la naïveté du héros permettait de placer quelques grandes maximes sur la vie, mais cette impression s'est vite dissipée car Issa et la galerie de personnages secondaires, qu'on peut trouver parfois caricaturaux, sont tous très attachants. Et l'histoire, qui pour moi est une sorte de conte philosophique très moderne, est assez simple et permet finalement de nous interroger nous aussi.
Issa, le héros au "coeur pur", s'interroge sur le sens de ce monde. Des épreuves, des questions, une quête. Au gré de ses rencontres, il va dialoguer avec plusieurs personnages : le grand-père auvergnat, vieux sage ; Saïd, son ami musulman ; Sandra, son grand amour ; ses colocataires extrêmistes ; des scientifiques et pour finir un dialogue entre prophète d'hier et d'aujourd'hui.
En refermant ce livre, une conviction : c'est l'Amour qui sauvera le monde. Un peu bateau certes, mais Issa et Sandra, en plein dans le monde, vont trouver, malgré les épreuves, leur vision du monde universelle : la conversion à l'intelligence de l'évolution. Au-delà des traditions qui font stagner le monde dans des ornières - " enkystés dans une agonie mortifère cultivée par nos inerties, nos démissions, nos régressions" - , la petite communauté qui se forme autour d'Issa et Sandra va faire le pari de l'Universel.
L'ouverture à l'autre, l'amour du prochain, la compassion, autant de valeurs universelles que les grandes traditions religieuses, si nous sommes vraiment à l'écoute, peuvent nous transmettre pour changer le monde.
Jésus et Mahomet - qui certes ne sont pas toutes les traditions religieuses - vont "dialoguer" avec Issa : "ils n'ont à leur disposition que les armes de l'esprit, mais cela change tout. (...) Ces deux personnalités dont l'influence a tant marqué le monde ne sont pas des gens du passé. C'est une folie que de le croire. Les considérer comme défunts est un manque de foi majeur qui nous conduit à la catastrophe que nous vivons. Ils sont au contraire plus vivants qu'ils ne l'ont jamais été. Continuant à exercer leur influence en des germes semés en chacun de nous. (...) Ni eux, ni nous, ne sommes dans un monde figé. Nous sommes au contraire dans une évolution heureuse qui nous interdit de considérer comme mort ce qui est éternel. C'est cela la foi ! "
Pour terminer, j'ai aussi apprécié les paysages auvergnats, terre de légendes et de ressourcement, qui participent à l'inspiration du monde d'Issa et Sandra.

Je remercie les Editions KARTHALA et Babelio pour cette très belle découverte.

De manière générale, j'aime bien quand ça parle de dialogue apaisé entre les religions et d'ouverture d'esprit et tout et tout... Mais là, je dois avouer que ça a été un flop pour moi...

Commençons par les bases : la grammaire. J'ai lu des livres en auto édition mieux écrits que ça... Qu'un auteur ne sache pas écrire à ce point (on est sur des fautes quand même assez basiques, et il en reste une toutes les deux ou trois pages), en soi, ça me dérange déjà, mais à la limite, si son style et ses histoires sont bien... Pourquoi lui refuser l'édition ? Mais qu'un livre publié par un ÉDITEUR soit mal écrit à ce point, et bien autant ne pas être éditeur, en fait... C'est justement leur travail de corriger, et ce ne sont ni des épreuves non corrigées, ni un ebook mal relu, donc ça partait déjà mal.

Le style ensuite... L'éditeur avoue lui-même ne pas publier de fiction habituellement, et ça se voit... le début est super artificiel, on dirait que les dialogues sont juste une excuse pour insérer des références et citations, ça casse totalement la fluidité de lecture. Ensuite, le titre devient obsolète puisque Issa reste enfant 30 pages maximum... Et une fois adulte, c'est pire, parce qu'il a des colocataires musulmans qui sont plutôt des fondamentalistes... Sauf que dans leurs discussions pour essayer de leur ouvrir les yeux sur l'importance de la tolérance, les généralisations sur l'islam vont bon train... À croire qu'ils sont tous comme ça... 😑 Là, vous devinez que je commence à avoir envie de laisser le livre en plan... Mais je m'accroche... Arrivée à la moitié du livre, la goutte finale fait déborder le vase.
Le personnage rencontre une femme ! Et forcément, le pacifique et calme prophète s'attarde longuement sur son physique et la complimente dessus... Les mots "objet précieux" sont utilisés dans la description. C'était fini pour moi. On rajoute quelques dialogues clairement dépassés et j'ai arrêté ma lecture là. Peut-être que ça s'arrange après, mais je ne le saurai pas. Dommage, le résumé m'intéressait.

Une question demeure pourtant : apparemment William Geps est un nom de plume, alors voilà, moi j'aimerais bien savoir qui c'est, après tout sa biographie sur le livre indique qu'il est féru de dialogue entre les religions, etc, etc, alors ma question est : quel est son degré d'expertise ? Quel est son parcours ? Qui a écrit ça ? C'est la seule question qui reste à la fin de ma lecture, et je trouve ça dommage.
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Un livre plein de belles idées, avec de beaux messages...

Mais hélas je n'ai pas été happée par la plume, je l'ai trouvé... Trop simple, sur les dialogues surtout, qui faisait trop dialogues de série TV... Il manquait la poésie, la beauté que j'avais espéré.

Une lecture que je ne regrette pas donc, mais qui n'a pas parfaitement rempli ses promesses...