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2,89

sur 122 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le nouveau roman de Sylvie Germain s'ouvre sur une fête costumée racontée de faàon assez loufoque . Chacun des convives s'est déguisé pour représenter une station de métro. La fête bat son plein, jusqu'au drame. Une chute malencontreuse, une mort immédiate.

Et voilà que quelques mois plus tard, un deuxième convive perd la vie dans les mêmes circonstances.

Au fur et à mesure du récit, le ton change. L'ambiance devient pesante et oppressante. L'attention se focalise sur l'un des personnages qui accapare le lecteur par son désarroi et son désespoir.

Le reste nous entraîne à la suite d'un personnage à l'espoir torturé, perdu entre folie et bribes de raison. Victime de ses ombres, rongé par elles.

Comment passe t'on d'une soirée costumée, un peu fantasque et excentrique, où l'on s'amuse, rit, danse... à un univers peuplé d'ombres, de drames et une atmosphère pesante et douloureuse?
C'est ce grand écart dans la narration et les émotions qu'a choisi Sylvie Germain pour nous raconter une histoire peu banale. de son écriture comme souvent magnétique

La puissance des ombres est un roman psychologique noir, qui nous plonge dans les méandres de l'esprit d'une personne tenaillée par son passé et son présent.

"La puissance des ombres" commence comme une comédie enjouée et devient peu à peu un polar métaphysique.

Dans ce livre, rythmé comme une partition, Sylvie Germain nous fait peu à peu pénétrer dans le coeur des ténèbres de l'homme.
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Sylvie GERMAIN. La puissance des ombres.

Pour fêter leurs vingt ans de rencontre au bas des marches du métro Saint-Paul, à Paris, un couple, Daphné et Hadrien rassemblent leurs amis et leur imposent un thème. le costume porté doit représenter une station de métro. Chacun joue son rôle et la soirée se déroule dans la joie, la gaîté, la musique, la danse, l'alcool…. Deux serveurs sont là pour alimenter table et bar, servir les invités. Ce sont deux extras, Sylvain Leseudre dit Monsieur Dubo Dubon Dubonnet et Angus. La fête se prolonge, Sylvain fait un malaise, il est conduit dans une chambre afin de se reposer. Cette fête s'achève tragiquement. Un invité tombe du balcon du quatrième étage, de l'appartement réception. S'agit-il d'un accident, d'un suicide, d'une attaque déguisée, d'un règlement de compte ? Mystère. L'enquête conclut à un banal accident. Gaspard, la victime a tenté de récupérer son portable et déséquilibré et a fait une chute et trouvé la mort. Les obsèques se déroulent trois semaines plus tard. Lors de la cérémonie, Agathe, son épouse lit la lettre d'amour que son compagnon lui a écrite lors de leur première rencontre. Que d'émotion !

Quatre mois s'écoulent et Cyril, un autre convive est à son tour,victime d'un accident dans une rue escalier, peut-être celle qui figure sur la couverture. Conclusion de la nouvelle investigation : une chute accidentelle. Cependant de telles morts nous mettent la puce à l'oreille. Et c'est là qu'entre en scène le serveur Sylvain, un écorché vif qui mène une vie plus ou moins recluse. Il faut se pencher sur son enfance, son adolescence et sa vie de jeune homme. A l'âge de huit ans, sa petite soeur Rosine, âgée d'à peine cinq ans, a été victime d'un enlèvement et retrouvée morte, violée. Sylvain porte ce décès sur ses épaules : en effet, il était responsable de sa petite soeur et devait la récupérer à la maternelle, située à quelques centaines de mètres de son école. Mais il a joué avec les copains. Cruel concours de circonstances. La petite fille était là au mauvais moment. Ce drame aurait peut-être pu être évité si Sylvain avait attendu la fillette à l'heure de la sortie. Mais peut-on l'accuser ? Un enfant de cet âge doit-il être investi de telles responsabilités ?

Et depuis ce temps, Sylvain porte sa croix. Il faut dire mais que la vie ne l'a pas épargnée. Son père a quitté le foyer à la naissance de Rosine. La mère a donc élevé seule ses deux enfants. Suite au décès de Rosine, cette dernière a sombré dans l'alcoolisme et l'addiction médicamenteuse. Sylvain, devenu pensionnaire a subi de nombreux outrages de la part de ses congénères. Une part d'ombres peuplent ses jours, ses nuits. Cette épée de Damoclès pèse sur sa tête. Il vivote. Il est pris entre deux mondes, le présent et le passé. Sa vie sentimentale, professionnelle, personnelle, s'en ressentent. Il est déphasé, torturé. Sylvie GERMAIN fait une belle étude psychologique de cet être écartelé, ne sachant plus où se situe le bien, le mal. Un être qui veut, à tout prix venger la mort de sa petite soeur dont il porte la responsabilité.

J'aime beaucoup la couverture, cet escalier rue, en noir et blanc, peut-être le lieu témoin de « l'accident » de Cyril. Merci aussi à Sylvie d'avoir inclus dans son roman la poésie de Marie NOEL ( page 70). Espérance, louange, amour. J'apprécie également le texte, prière de l'homme-rien, du slam, ( pages 73, 74, 75). J'ai lu ce récit en une après-midi, versé quelques larmes ; cependant je suis un peu déçue par la chute. Bonne lecture. ( 09/07/2022).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Par une belle écriture, vive et imagée, l'histoire part plutôt gaiement pour rapidement basculer dans 1 puis 2 drames....la seconde partie du livre tourne la caméra vers l'auteur des 2 crimes pour nous faire appréhender combien ce personnage est complexe et son passé lourd.
Pas le livre du siècle, pas non plus celui de l'année mais un bon moment quand même!
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Soirée festive chez des amis, tout le monde est déguisé, la fête bat son plein jusqu'à la chute d'un convive par la fenêtre. Accident stupide. Quelques semaines plus tard , un invité de cette fête meurt en tombant dans des escaliers. Accident stupide ou assassinat, on commence à douter. Très bon livre sur la folie les remords les souvenirs les regrets.
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Daphné et Hadrien ont invité des amis pour fêter avec eux les vingt ans de leur rencontre au bas des marches d'une station de métro. Cette célébration sera fêtée costumée, chacun des convives est invité à se déguiser pour incarner une station de métro de son choix qu'il faudra ensuite deviner. La fête s'enchaîne sur quelques danses, de l'alcool et un drame. L'un des convives fait une chute mortelle du balcon.

Quelques mois plus tard, un deuxième convive perd la vie lors d'une chute. D'une soirée bon enfant on passe à une atmosphère pesante faite d'ombres et de drames où le principal protagoniste est habité par le désespoir et la vengeance, entraîné par une folie meurtrière. Il va nous décrire le déroulement des événements, comment il a procédé, nous éclairer sur ses motivations.

La puissance des ombres est un roman noir où la psychologie des personnages est le centre du récit, le mal qui ronge le narrateur, les drames qu'il a vécus ont provoqués ce déchaînement de violence sans que celui-ci ne soit finalement compris.

Je suis assez partagé sur ce roman, l'idée de départ n'est pas nouvelle et la psychologie moins travaillée que ce que l'on pourrait trouver dans un polar du même genre, reste les autres personnages qui navigue entre étonnement et incompréhension.
Lien : https://leslecturesdestemilo..
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La magnifique couverture du roman est ce qui m'a attiré en premier.. cette volée de marche encadrées par des arbres et semblant mener vers un ailleurs brumeux et mystérieux. Je ne connaissais pas encore cette auteure, je remercie donc les Editions Albin Michel de m'avoir permis de découvrir sa plume.

De quoi cela parle-t-il ?

Daphné et Hadrien ont décidé d'organiser une fêter pour célébrer les 20 ans de leur rencontre. Celle-ci ayant eu lieu au pied du métro Saint Paul, ils optent pour une soirée à thème, liée aux stations de métro. Chacun se prête au jeu avec enthousiasme et la fête est un réel succès entre les boissons qui coulent à flot, la musique appréciée de tous et les petits fours, le tout sous l'oeil expert de 2 "maîtres d'hôtel" chargés de veiller au bien-être des participants. On boit, on rit, on danse mais ce très beau moment est bientôt endeuillé par la mort d'un des invités retrouvé quelques étages plus bas, sur le trottoir, après avoir basculé du balcon. Que s'est-il passé ? L'invité a-t-il trébuché puis est tombé ? S'est-il donné la mort ? A-t-on aidé Gaspard à faire le grand saut ? L'intensité de ces questions, présentes dans tous les esprits, gagne encore en puissance lorsqu'un autre invité,Cyril, présent ce soir là, meurt également dans des conditions quelque peu étranges. Les amis réunis pour les obsèques, très anxieux, s'interrogent alors. Quid d'une malédiction ? D'un tueur en voulant à leur groupe ? Lequel d'entre eux sera le suivant ? Les amis se remémorent la soirée et passent en revue les gens qui se trouvaient là afin d'essayer de comprendre ce qui se passe.

La couverture pouvait laisser pressentir un polar mais il s'agit d'avantage d'un roman psychologique qui nous décrit la noirceur de l'âme humaine. L'auteure nous fait vivre le tumulte intérieur de celui qui pourrait bien être le coupable. Comme une sorte d'effet papillon, elle nous montre les conséquences directes découlant d'un choix malencontreux ou comment une existence peut à tout moment basculer.

Il m'est difficile de vous en dire davantage sous peine de divulgâcher, l'histoire étant en effet construite à l'image d'une poupée russe qui nous laisse découvrir, en cascade, ce qui se trouve au-delà des apparences, en se dévoilant par étapes.

J'ai aimé le style extrêmement soigné, dont le niveau de langue utilisé est un réel plaisir à la lecture ainsi que l'originalité de l'histoire qui nous plonge au coeur de la dérive de l'existence et de l'âme humaine. La sensibilité du lecteur pourra toutefois être ébranlée par l'aspect psychologique du roman : il vaut donc mieux être "bien dans ses baskets" avant d'en démarrer la lecture.
Lien : https://mgbooks33.blogspot.c..
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Autrice qui a du style, que les élèves du bac français de cette année ont découvert un peu à leurs dépens pour certains.

Effectivement, j'ai noté une douzaines de mots dont je n'avais jamais entendu parlé. du style et du vocabulaire sans que cela n'en fasse une lecture fastidieuse, je tiens à le préciser. Découvrir du vocabulaire est pour moi un réel plus quand je lis.

Un roman qui commence dans la joie, dans la bonne humeur d'une fête mais qui se termine de façon tragique. Voilà d'ailleurs pourquoi je choisis de le mentionner pour le « challenge plumes féminines 2023 » dans la catégorie : « le dénouement de ce ROMAN est l'opposé de ce que j'avais imaginé».

Une première scène qui m'a beaucoup plu. Peut-être parce que je suis parisienne occasionnelle, que j'utilise le métro comme une touriste, c'est-à-dire sans être stressée ni pressée, je prends le temps de le parcourir, il m'est déjà arrivé de consulter des livres relatant les origines des différents noms de stations. Et donc essayer de découvrir quelle station était représentée par la description des personnages invités à la fête costumée ne m'a pas ennuyé (contrairement à ce que j'ai pu lire dans certaines chroniques où des lecteurs ont trouvé cela sans intérêt et barbant).
C'est aussi pour ça que j'adore lire Modiano … me promener dans Paris grâce à ses descriptions et ici retrouver Paris via les stations de métro.

Un accident dramatique se produit lors de cette soirée. Et de la lumière de la fête on bascule dans les ténèbres de la mort. Mais est-ce un accident ?
Le personnage criminel n'est finalement qu'un pauvre type blessé par son passé, par son enfance. Je n'en dévoilerai pas plus pour ne pas divulgâcher l'histoire.

Mais j'ai apprécié de lire les capacités de violence qui peuvent arriver chez finalement n'importe quel humain lambda. Nous sommes des personnes faibles, vulnérables, et une situation qui fait remonter un vécu refoulé depuis des années peut nous faire basculer dans une violence que nous ne soupçonnions même pas.

J'ai beaucoup réfléchi à la psychologie de ce personnage, aux connexions possibles avec des enfances et adolescences blessées qu'il m'arrive de côtoyer dans le cadre de mon métier.
Je suis une fervente adepte de la parole, expliquer le pourquoi des choses et écouter les questions posées, tenter d'y répondre de façon honnête, délicate mais sans langue de bois. Dans ces temps tellement compliqués de guerre, de migration, de privations … comment vont survive psychologiquement tous ces êtres abimés par la vie, dès leur plus jeune âge ? Combien de futurs potentiels assassins qui un jour, à l'occasion d'une situation quelconque, décompenseront et passeront à l'acte sans même en prendre conscience ?

La puissance des ombres peut se comprendre de la sorte me semble t'il : nous sommes la somme des épreuves, des rencontres, des souvenirs vécus, les beaux comme les traumatisants. Ils sont là, dans l'ombre. Et pour une raison ou une autre, chez certains, à la lueur d'une lumière forte, ces ombres sont révélées de manière brutale et si elles sont épouvantables, insupportables, alors on perd le contrôle et un acte irréparable peut être commis.

Je suis étonnée de lire certaines chroniques écrivant qu'il ne se passe rien dans ce roman. Moi qui suis une fan des personnages torturés, j'ai vraiment beaucoup apprécié ma lecture.

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Comment passe t'on d'une soirée costumée, un peu fantasque et excentrique, où l'on s'amuse, rit, danse... à un univers peuplé d'ombres, de drames et une atmosphère pesante et douloureuse?
C'est ce grand écart dans la narration et les émotions qu'a choisi Sylvie Germain pour nous raconter une histoire peu banale.
Vous parler de cette histoire est difficile sans trop en dévoiler, sans la dénaturer.
L'on n'est pas ici dans une enquête policière, on ne se demande pas "qui a tué qui?" mais bien dans un roman psychologique assez noir, assez torturé et agité.
Nous voilà dans les méandres de l'esprit d'une personne tenaillée par son passé et son présent.
Une personne orpheline d'elle même, dont l'innocence est en deuil et ce, sans rémission possible.
S'aventurer avec elle dans les recoins de son esprit, c'est pénétrer dans un univers tortueux, où l'on a parfois de l'empathie, parfois de l'incompréhension, où l'on se questionne, où l'on se sent mal à l'aise.
Un univers très sombre jusqu'au point final, plein de poésie, de sensibilité mais de noirceur aussi.
Une fin en grand écart également, un ascenseur émotionnel de douceur et de noirceur.
Sylvie Germain nous fait pénétrer, le temps d'une lecture, dans la puissance des ombres et ces ombres là, sont sacrément puissantes...

Lien : https://www.facebook.com/La-..
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Après "Jours de colère", il me fallait aller plus loin avec Sylvie Germain et de nouveau j'ai été happée dans son univers de l'intime, de la douleur tue. Happée par son écriture.
Tout commence plutôt bien. C'est la fête. On boit. On danse. On philosophe sur quelques questions qui se voudraient existentielles et l'espace d'un instant, on plonge dans le noir et l'on se pose les vraies questions.
Et puis, il y a Sylvain, embauché comme extra pour la soirée.
On rentre peu à peu dans la noirceur psychologique du roman. On plonge dans le mental d'un homme torturé par toutes sortes de questions sur son passé, sur son présent, sur sa vie.
Les ombres sont partout. Angoissantes, étouffantes, délirantes.
Encore une fois, l'écriture de Sylvie Germain vous prend aux tripes. Elle décortique les phrases, les mots.
Un roman puissant qui interroge, interpelle.
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Comment un écrivain doit-il garder le contact avec ses fidèles lecteurs ? Garder la même ligne de roman en roman ou au contraire, changer sinon de cap, du moins de méthode ?

J'avais le sentiment à l'entame très surréaliste de ce roman que Sylvie Germain avait résolument choisi de rompre sa méthode traditionnelle par le recours à un récit …surréaliste.

Pourtant, petit à petit, la brume qui l'entoure se dissipe et laisse apparaître des personnages simples, communs que chacun pourrait rencontrer dans sa vie quotidienne.

Petit à petit, les joies et surtout les souffrances de ses personnages apparaissent et le tableau de cette humanité prend forme, dans des traits fins, très fins et d'une ligne claire.

Petit à petit, le lecteur retrouve ses marques et le talent exceptionnel de Sylvie Germain pour nous dire la vie, avec compassion et surtout bienveillance par ce roman construit autour d'un fait divers bouleversant qui aurait pu nous arriver.

Quand le livre est achevé, refermé et posé sur la table, la méditation sur le genre humain se poursuivit, petit à petit.
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